Sauvons la forêt – Plus Bure sera leur chute … http://vmc.camp Lutte contre le projet d'enfouissement de déchets nucléaires Thu, 23 Aug 2018 12:30:07 +0000 fr-FR hourly 1 /wp-content/uploads/2016/12/cropped-favicon_nuke-32x32.png Sauvons la forêt – Plus Bure sera leur chute … http://vmc.camp 32 32 Un petit billet aigre doux pour tou-te-s les ami-es présent-es et à venir /2018/02/25/un-petit-billet-aigre-doux-pour-tou-te-s-les-ami-es-present-es-et-a-veni/ Sun, 25 Feb 2018 13:29:19 +0000 /?p=7774 Savoir plus]]> Ils n’ont que le Pouvoir, nous avons tout le reste nous ne sommes pas invulnérables. C’est d’ailleurs peut-être ce qui nous distingue le plus d’eux. Nous sommes vulnérables parce qu’ils nous ont frappé au cœur, parce qu’ils ont détruit nos lieux de vie, là où nous nous sommes aimé-es, battu-es, promenées-, réconforté-es, armé-es… Ils ont pénétré de force dans notre Maison, pour la seconde fois. Armés de la loi, de leurs matraques, de leurs sourires sadiques, armés surtout de cet inexécutable et si « légitime » rouleau compresseur de la brutalité : d’une brutalité qui se déploie selon des calibrages parfaitement mesurés, calculés, planifiés, avec son accompagnement de langage bureaucratique qui renvoie la responsabilité de la souffrance à la personne qui la subit. «Attention, vous allez vous faire mal », dit un robocop pendant qu’il écrase la gorge d’une amie.

Dans la Maison, ils nous ont arraché les un-es après les autres, à coups de matraques, de baffes, de clefs de bras et d’étranglements. Quand ils sont arrivés à mon tour, ils ont eu beau me tordre le bras, je ne me suis pas levé. Ils ont galéré à quatre ou six à me descendre jusqu’à la cour. Si je ne leur obéissais pas, ce n’était pas par courage. Je sentais la douleur, mais je sentais qu’elle devait faire partie de moi, qu’à ce moment-là, elle devait exister. J’ai senti qu’elle ferait partie de nous, de toute façon. J’ai senti sourdre tout au fond de mes tripes quelque chose qui embrassait cette douleur en même temps que tout le reste, en même temps que la douleur des ami-es, en même temps que la tristesse et la colère. J’ai senti une espèce de tension me traverser de part en part, des pieds à la tête, du passé à l’avenir, une corde tendue impossible à rompre. Ce n’était pas du courage. Ce n’était pas un « effort de volonté ». C’était le sentiment que face à l’inéluctable brutalité de la Police, je couvais quelque part un sentiment plus inexorable encore, que j’allais tenir face à Ca, me battre de mille et une façons, continuer à aimer et construire, et détruire s’il le fallait.

Mais si nous sommes inexorables, nous n’en sommes pas moins vulnérables. Nous avons été blessé-es. Certain-es d’entre nous sont éreinté-es. Nous ne sommes pas tout à fait uni-es. Savoir qu’il y a eu tant de rassemblements et de soutien partout en France et au-delà, ça me rassure. Bure est partout où la société nucléaire et militaire nous colonise. Mais J’ai besoin, dans ce petit village de Bure et ses alentours, de sentir que ma corde tendue ne crie pas seule dans le désert. J’ai besoin de sentir d’autres cordes, de l’amitié, du soin à nos échecs, de l’indulgence à nos tâtonnements, de la force quand je flanche, de la caresse quand je me romps. Et je suis prêt à donner et partager tout cela. Si je dois me battre, ce ne sera jamais seul avec ma conscience, mes idées ou mes « convictions ». S’il n’y a pas quelque chose de formidablement puissant qui me relie aux autres, si je ne sens pas que l’on partage un peu mes forces et mes faiblesses, que l’on partage mes « oui » et mes « non », je ne suis qu’une girouette ballottée par le vent. Une girouette qu’une bourrasque emporte et qui s’écrase. Comme le dit une amie, « ma détermination est très très forte mais ne tient qu’à un fil »…

je nous (at)tends.

Une catapulte.

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13/02 à 9h : Face au festival des procès absurdes, tou.te.s à Bar le Duc pour le Carnaval des Hiboux ! /2018/01/27/1302-a-9h-face-au-festival-des-proces-absurdes-tou-te-s-a-bar-le-duc-pour-le-carnaval-des-hiboux/ Sat, 27 Jan 2018 14:12:38 +0000 /?p=7293 Savoir plus]]> Podcast Ziradio : Votre béton sera votre tombe !

Appel à contribution : livre d’or du mur

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Un 13 février, deux procès, trois accusés.

Cela commence comme une comptine, un peu trop répétée ces derniers temps, d’ailleurs… Encore des rassemblements devant le tribunal? C’est devenu presque une routine à l’heure de la criminalisation accélérée de la lutte anti-nucléaire, quand les citations directes par le procureur deviennent règle commune. Mais ce rendez-vous là est exceptionnel, tant la charge symbolique de ces trois accusations est forte. Deux personnes devront répondre le 13 février de la destruction du mur de béton érigé illégalement par l’Andra autour du bois Lejus à l’été 2016 ; une autre devra se défendre d’avoir « atteint à l’honneur » du commandant de gendarmerie Bruno Dubois en déclarant s’être faite étranglée par lui lors de son arrestation le 18 février 2017.

Dans le contexte des convocations à répétition que nous connaissons, ces procès s’annoncent potentiellement comme les premières gouttes d’une douche glacée qui pourrait s’abattre sur les opposant.es au projet Cigéo. Mais ce 13 février, mardi gras, jour de toutes les fêtes et de tous les renversements possibles, pourrait aussi être l’occasion d’enrayer leur machine répressive. Nous étions des centaines pour la chute du mur en août 2016, et des centaines encore pour celle des grilles de l’écothèque en février 2018. Leur tentative grotesque de faire porter la répression de ces épisodes sur trois individus isolés doit être accueillie comme elle le mérite : par le grand rire de la fête des fous, qui fait fi des rois, des procureurs et des aménageurs. Soyons à nouveau des centaines pour soutenir nos amis !

« Le plus beau jour de ma vie ! »

 

Le mur mord la poussière, la forêt résonne de cris de joie rageuse. Une vieille dame tire, tire, tire, et tombe à la renverse, les yeux mouillés. Un autre s’enquiert : « tout va bien? vous êtes blessée? » « Non, c’est le plus beau jour de ma vie! (Bure, La Bataille du nucléaire, p.116)

Mais le carnaval se base également sur la subversion, la faute peut-être à cette méprise tenace autant que fertile qui le fait confondre avec la fête des fous : moment d’inversion et de retournement de l’ordre social. Quelle qu’en soit l’origine, la charge politique est depuis longtemps indiscutable, et la transformation au cours des siècles de ce qui fait politique métamorphose également la fête. (Constellations, Trajectoires révolutionnaires du jeune 21e siècle, p.182)

 

On ne parle pas de n’importe quelle « dégradation ». S’il y a bien quelque chose de grotesque et d’absurde dans ces citations à comparaître, c’est que des personnes seront menées devant la justice pour la destruction d’un mur pourtant reconnu illégal par la justice elle-même, quelques jours plus tôt : un mur honteux qui devait clôturer une forêt, comme si de rien n’était. Malgré la décision du juge des référés, l’Andra continuait d’occuper le bois et envisageait de poursuivre les travaux. Mais les 14 et 15 août 2016, près de 500 personnes détruisaient avec joie et détermination le serpent de béton qui s’étendait déjà sur plus d’un kilomètre de long.

Sa chute a provoqué bien plus que le bruit des gravats. Ce fut une onde de choc à travers la France, et même au-delà. Ce jour là, complètement fou, résonne encore aujourd’hui dans nos cœurs.

Pour eux, ce sont 1,6 millions d’euros de dégâts estimés ; mais pour nous, cet acte de sabotage a constitué une prise concrète sur l’avenir, une bouffée d’espoir, des heures de folie partagée. On ne prendra peut-être jamais la mesure du nombre de vies qui ont vraiment basculé en même temps que le « Bure de Merlin ». Si les juges et le procureur en avaient la moindre idée, s’ils connaissaient le nombre de fragments de béton tagué ramenés en souvenirs ou offerts à des amis, trônant désormais sur des étagères bien au-delà des frontières meusiennes, ils verraient tout le ridicule qu’il y a à en faire le crime de deux retraités.

Nous sommes tou.tes des tombeur-euses de mur !

Au-delà de son énorme charge émotionnelle, ce geste collectif a marqué une victoire importante dans la lutte contre Cigéo. Ce fut l’aboutissement de deux mois de défense tout azimut du bois Lejuc par une multitude de personnes, voisin.e.s, habitant.e.s de Mandres-en-Barrois, nouvelles venu.e.s, forestier.es et naturalistes en lutte, agriculteur-ices… De manifestations en recours juridiques, de barricades en rencontres autour du feu à la vigie au petit matin, de ravitaillement en discussions, de tractages en réunions d’information, le bois est devenu le point d’ancrage de la lutte contre la poubelle nucléaire.

Aujourd’hui, il est toujours menacé. Malgré les chouettes hiboux qui s’y sont installé.es et veillent sur lui, l’Andra souhaite déposer une demande de défrichement de près de la moitié de sa surface dès l’automne 2018…

Soyons nombreux-ses le 13 février, à leur dire que nous y étions nous aussi, la masse en main, pour libérer le bois : faisons-leur entendre que nous y serons de nouveau si l’Andra revient avec ses machines. La forêt est à toutes et à tous mais certainement pas à eux : voilà ce que nous rappelle encore le souvenir du mur. Voilà certainement aussi ce qui, plus que tout, « atteint à l’honneur » des commandants de tout poil, incapables de comprendre ce qui nous lie et réduits à étrangler les gens pour les faire taire.

Si le coeur vous en fit, venez déguisé.es et avec vos plus beaux masques de hiboux.

Et en attendant le carnaval, nous vous invitons à mettre à profit les jours qui nous séparent de l’audience pour rédiger ensemble un livre d’or de la chute du mur. En une phrase ou en dix pages, que vous ayez été là ce jour là ou non, partagez vos souvenirs, dites-nous ce que cela vous a inspiré, et envoyez vos contribution à livredordumur@riseup.net.

Soyons nombreux-ses le 13 Février dès 9h au TGI de Bar-le-Duc à manifester notre solidarité
Soyons nombreux.ses pour dissuader et ridiculiser la répression

Et qu’à jamais résonne le bruit du béton qui tombe!

 

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Les 3 et 4 mars accordons nos montres contre l’Andra et son monstre ! /2018/01/18/les-3-et-4-mars-accordons-nos-montres-contre-landra-et-son-monstre/ Thu, 18 Jan 2018 15:20:40 +0000 /?p=7118 Savoir plus]]> Week-end de renforcement de l’occupation et rencontres intercomités

Il y a quelques jours à peine, nous avions déjà le sentiment que ces rencontres inter-comités étaient cruciales. Et puis il y a eu le 17 janvier et l’abandon de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Désormais, nous vous invitons à ce rendez-vous des 3-4 mars avec la conscience claire et précise, lumineuse, qu’un mouvement large et divers, porté et amplifié par des comités de lutte présents sur l’ensemble d’un territoire, peut en quelques années venir à bout de toute l’obstination d’un État et de ses gouvernements successifs. C’est une brèche qui s’ouvre. Le moment est plus que jamais venu de nous réunir, de nous organiser, de sortir des cases et des lieux qu’on nous assigne pour mieux nous tenir en respect, et de donner vie partout à la lutte antinucléaire. On ne nous atomisera jamais !

Dépasser l’échelon local : s’organiser contre Cigéo !

Vous le savez : depuis 20 ans l’Andra colonise la Meuse pour y implanter le centre de stockage radioactif Cigéo, un site industriel titanesque, presque unique au monde. Le projet avance malgré des failles de sécurité énormes, récemment pointées par un rapport de l’ASN ; les rachats de terre étouffent les agriculteurs et l’argent qui coule à flot muselle les élus… Mais la désertification progressive de la zone, soigneusement orchestrée par des nucléocrates soucieux d’acceptabilité par le vide, n’a pas pour autant empêché des dizaines de personnes de s’installer à Bure ces dernières années, et d’y rejoindre la lutte menée avec obstination depuis deux décennies…Boycott du débat public, camp VMC, 200 000 pas, occupation, expulsion, réoccupation, chute du mur, réréoccupation, grilles de l’écothèque, semaine d’action, 15 aout… Les grandes dates des années écoulées sont connues, nous les avons égrainées comme des mantras, d’infotours en infotours, de publications en publications. Mais c’était toujours des moments qui s’ancraient ici, à la frontière de la Meuse et de la Haute-Marne. Des moments que l’État et l’Andra aimeraient cantonner au statut de lutte locale, d’épiphénomène facile à circonscrire.

Au mois de septembre 2017 une vague de perquisitions change la donne et entraîne une vive réaction de Rennes à Toulouse en passant par Paris, Lyon et le Limousin, de Florence à Biedefeld, et même jusqu’au Rojava. Passée l’indignation, une évidence subsiste : la lutte contre Cigéo peut désormais surgir partout. Cette réaction de soutien montre encore une fois que les territoires en lutte comme Bure, NDDL, Roybon ou encore l’Amassada n’ont pas seulement pour objet la protection d’espaces singuliers, mais bien la lutte éminemment partageable et partagée contre une conception du monde faite de gestion utilitaire et capitaliste des territoires : des campagnes aménagées comme des lieux de production et de dépôt, des banlieues comme réserves à main d’œuvre servile, des centres-ville comme lieux mercantiles sécuritaires et aseptisés…

C’est bien aussi pourquoi l’action ne doit pas rester cantonnée au Bois Lejuc mais rentrer en résonance avec d’autres luttes, d’autres lieux, d’autres rêves. La propagande médiatique et politicienne voudrait faire passer celles et ceux qui luttent pour une poignée de criminels, une « association de malfaiteurs », quelques dizaines de personnes isolées au fin fond de la Lorraine. Mais depuis des mois, des dizaines de comités contre Cigéo se forment et commencent à résister à leur manière partout : à Toulouse, Lille, Lyon, Angers, Blois, Paris, La-Roche-Bernard, Mende, Albi, dans le Jura, Dijon, Saint-Père-en-Retz, Longwy, etc.

Marche, chantiers, discussions !

L’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, désormais officiel, peut nous donner une force nouvelle pour agir partout où nous sommes contre le monde de profit et de mort qu’ils veulent construire. Car bloquer Bure, c’est bloquer la filière nucléaire dans son impossible exutoire. Cela ne se fera pas en un claquement doigt : il faut sortir de l’apathie et de la résignation qui nous paralysent depuis les grandes victoires antinucléaires de Plogoff, du Pellerin, du Carnet, de Neuvy-Bouin ; relever la tête et reporter ce combat au premier plan des luttes anticapitalistes et écologistes, partout. Tant qu’il y aura des centrales et des déchets à gérer pour des siècles ou des millénaires, il n’y aura pas de changement social profond.

Mais comment faire ? Comment garder le lien entre nous malgré la distance, nos différents contextes de vies, le temps qui passe trop vite ? Comment se coordonner et agir de concert pour faire reculer le monstre ? Comment garder le même niveau d’information sur les dossiers techniques, les recours juridiques et les échéances à venir? Comment réagir de manière coordonnée à de nouveaux travaux sur place? Déjouer les ruses de la répression qui isole et démoralise? Construire un mouvement suffisamment fort pour mettre en échec toute tentative d’expulsion du bois Lejuc d’ici à l’automne 2018 ?

Pour réfléchir à tout cela, pour débattre, se rencontrer, s’outiller et renforcer l’occupation de la forêt, nous invitons tous nos soutiens, individus, associations et comités de lutte antinucléaire à venir se rassembler sur la zone le 1er week-end de mars. Le rendez vous est donné samedi 3 à 10H devant la Maison de Résistance, puis nous marcherons vers la forêt. S’en suivra un week-end de ballades, de chantiers collectifs, de créations artistiques sur pans de murs à l’abandon, de discussions et de fête. Un week-end pour accorder nos montres avant le printemps et faire retentir nos voix partout où des aménageurs bétonnent avec mégalomanie.

Et si vous êtes trop loin pour venir, vous pouvez profiter de l’occasion pour nous écrire sur burepartout (at) riseup.net, nous dire où vous en êtes, vos idées, vos besoins… Ou bien même organiser des rencontres intercomités régionales ce week-end là ou plus tard, des rassemblements locaux ou des actions de soutien. Ca nous fera très chaud au coeur.

On a hâte de vous voir !

Infos pratiques

Programme prévisionnel

Vendredi : on vous accueille avec plaisir! Et même quelques jours avant, il y aura toujours des trucs à faire et de fantastiques repas à partager !

Samedi : RDV à 10H pour le café / Départ à 10h30 pour la forêt / Cantine collective en forêt / Après-midi de chantiers, ballades, grimpe et peinture / Cantine du soir et lecture musicale à la Maison de Résistance.

Dimanche : journée de discussion : présentation des comités / état des lieux de la lutte, des projets de l’andra, des prochaines échéances et de la répression / discussions en petits groupes sur les pistes d’action des comités. Soirée festive pour celles et ceux qui restent !

Les jours suivants : n’hésitez pas à rester un peu pour finir les chantier et passer des bons moments!

Transport

Le rendez-vous est donné à BZL (la Maison de Résistance), au 2 rue de l’Eglise, 55290 Bure.

Si vous avez de la place dans votre voiture ou si vous cherchez un trajet, n’hésitez pas à utiliser notre site de covoiturage bure’car’bure.

Hébergement

Le sleeping de BZL sera probablement rapidement rempli ! Si vous venez en groupe et que vous souhaitez être hébergé.es ensemble, ou si vous souhaitez éviter le camping en mars, contactez logistiquedodobure (at) riseup.net et on essaiera de vous mettre en relation avec un lieu ami !

Il y aura également des places dans des cabanes en forêt, et possibilité de camper (prévoyez de bonnes couvertures!!) dans les bois ou dans le jardin de la maison.

Truc à penser et à prendre avant de partir :

De quoi dormir au chaud (tentes, couettes, duvets, couvertures…) des chaussures anti-boue, de bonnes chaussettes…

De la peinture pour décorer le mur (il reste de la place!)

Des clefs usb si vous voulez qu’on vous passe brochures, films et autres supports pour des soirées de soutien chez vous.

A savoir aussi qu’il n’y a pas de magasin, distributeur de billets, tabac et autres enseignes commerciales à moins de 15 bornes, il vaut donc mieux prévoir en avance !

Sinon il y a une liste de matos dont on a toujours besoin !

Plus tard dans le mois de mars :

Les chantiers en forêt continueront dans les jours et semaines qui suivent.

Le week-end du 9-10-11 mars : Week-end autour du Kurdistan et du communalisme

Les 15 et 16 mars : Rencontre et discussions autour de l’enfermement des mineurs

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Soutien de Biedefeld (Allemagne) /2017/12/29/soutien-de-biedefeld-allemagne/ Fri, 29 Dec 2017 17:35:27 +0000 /?p=7081 En cet fin d’année hivernale, voici une photo de soutien venue de l’autre côté du Rhin (Biedefeld) qui nous fait chaud au coeur !

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Bure été 2016-automne 2017- … /2017/12/08/bure-ete-2016-automne-2017/ Fri, 08 Dec 2017 17:14:11 +0000 /?p=7000 Savoir plus]]> Voici un montage qui revient sur les temps forts de la lutte contre cigéo entre l’été 2016 et l’automne 2017 :

https://vimeo.com/246437223

Ce montage a été présenté en exclusivité lors de l’infotour de Novembre 2017 dans le sud de la France, haha on a juste trainé à la mettre en ligne en fait !

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Montier en Der ou le monde derrière l’objectif ! /2017/11/15/montier-en-der-ou-le-monde-derriere-lobjectif/ Wed, 15 Nov 2017 22:25:41 +0000 /?p=6797 Savoir plus]]> On y parle de nature , de milieu naturel, de migration d’oiseaux… tout ce qui fait qu’ un jour n’importe qui s’émerveille pour ce qui l’entoure, et se passionne jusqu’à avoir le désir infini de protéger ces richesses à la portée de tous. L’oiseau a passionné les combattants de la guerre 14 18 au cœur des tranchées… il faisait rêver les « poilus »: chants d’alouettes ou de mésanges charbonnières résonnaient entre deux bombardements. Ils inspirèrent des musiciens comme Messiaen mais ce qu’ils inspiraient aux poilus n’avait pas de prix : s’imaginer à la maison , en liberté , loin de la tranchée.
Et de quelle liberté ont pu être inspiré les occupant-e-s du Bois lejuc
en juin 2016 et autres chouettes de Bure ? La sensation fugace d’être au monde! Le plaisir de vivre dans la forêt, de lutter ensemble, de sentir le contact avec l’humus en écoutant le concert de la grive musicienne, des pouillots véloces, fitis ou siffleur …Walden  ou la vie dans les bois et la résistance aussi à l’occupant nucléocrate !

 



Dans  La région du Der, en Champagne humide, au centre du bocage résiduel considérablement entamé par l’agro-industrie, stationne une multitude de migrateurs.Ils sont venus pour l’essentiel du nord de l’Europe. Des dizaines de milliers de Grues cendrées se retrouvent là chaque année, et leurs concerts et ballets impriment nos cerveaux, avec elles les diverses espèces d’oies cendrées moissons rieuses …  ainsi des foules d’anatidés, de limicoles, de passereaux, de rapaces, et de grandes aigrettes encore si rares il y quelques décennies.
Cette région si attractive pour l’avifaune l’est également pour l’ornithologue voyageur. Les chasseurs y font des prélèvements massifs à la périphérie du lac. Leurs congélateurs se remplissent jusqu’à la lie. Une vaste aubaine pour un business dévorant et envahissant: aller donc voir le prix des chambres d’hôtel! L’installation récente, non pas d’une épicerie mais d’un Casino  ! L’extension du port de plaisance de Gifaumont n’a pas respecté les principes de la loi Littoral. Et c’est tout naturellement que le salon de la photo animalière de Montier en Der est venu s’ajouter à cette expansion économique violà plus de vingt années.Mais ne crachons pas dans la soupe : il se produit là des conférences et des expositions d’un immense talent comme des témoignages inédits, notamment de naturalistes bénévoles engagés de longue date dans la sauvegarde de l’aigle royal ou des busards cendrés. C’ en est au point qu’il est devenu tabou, tandis que l’on s’émerveille, d’y poser des questions concernant une sensation simultanée et glaciale de la destruction du monde qui nous entoure par un système prédateur absolu auquel n’échappent ni les peuples premiers, ni l’humanité en général, ni la faune et la flore mondiales.

Le XXIe siècle est en train de vivre une extinction de masse : faune, flore,  avifaune ; et pas seulement des plus emblématiques, le phénomène est global et touche depuis les organismes les plus méconnus  tels les collemboles qui vivent dans la litière du sol et la strate herbacée, jusqu’aux reptiles amphibiens et jusqu’aux batraciens en passant par l’ entomofaune . Les raisons invoquées  avant toute autre sont  la destruction des biotopes à très grande échelle pour les besoins de l’agro-industrie- chimique . Rivières, ripisylves, zones humides, bocages et forêts livrés aux appétits des industriels et des capitaux .
Les nombreux photographes exposant à Montier viennent nous présenter le spectacle sans doute sincère d’un monde en perdition qu’ils pourront aller chercher, eux seuls,  toujours plus loin sur la planète. Car aux portes de la ville, à quelques coups d’ailes de grues ou d’ oies, nous survolons les installations de stockages de déchets nucléaires de Soulaines, de Morvilliers, le centre de compactage de Briennes. L’ANDRA (l’agence nationale pour la gestion des déchets nucléaires) a tout acheté dans le secteur, des milliers d’hectares de terres agricoles, et la conscience cupide de la plupart des élus locaux. Les leucémies progressent de façon inquiétante dans un rayon de 15 km de la poubelle de Soulaines.Du coté de St Dizier l’avenir est aussi radieux avec l’ implantation fulgurante d’un pôle industriel destiné à la maintenance du parc nucléaire français. Mais la mairie partenaire du festival de Montier se préoccupe de l’avenir de la forêt et des peuples premiers comme les Papous de Nouvelle-Guinée … elle organise une rencontre conférence  : Frères des arbres, l’appel d’un chef papou le 18 novembre prochain. De quoi rêver ! À un avenir sans déforestation criminelle pour les peuples premiers , tout comme à un futur immédiat sans nucléaire ni tombeau nucléaire à BURE . A ces élus si admiratifs de territoires lointains et de peuples en lutte pour leur survie nous disons bravo mais cessez donc de livrer les forêts de Haute Marne et de Meuse à la folie des nucléocrates de l’ANDRA car ce sont l’ensemble des territoires qui en dépendent et l’avenir des populations locales ne dépendra jamais d’un tombeau nucléaire.

 

Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce.

Inscrit sur le mur de béton au bois lejuc

 

A ce jour, et depuis juin 2016 nous vivons toujours dans cette forêt dites Bois Lejuc et en assumons la défense quotidiennement . Avec une multitude de soutiens locaux, régionaux et nationaux implantées également sur le plateau du Barrois à Bure à la maison de la résistance et dans d’autres localités, nous reprenons en main l’avenir d’un territoire avec tous les habitants conscients. Nous savons de par l’histoire des luttes antinucléaires les capacités de type colonial de l’ANDRA qui incarne tel un état dans l’état, la toute puissance de ce dernier. Nous connaissons ses aptitudes à de multiples brutalités, mais l’usage de la force ne nous fera pas abandonner (manifestant/es grièvement blessés le 15 août dernier et perquisition massive en septembre) puis rebond avec la créations de nouveaux comités de lutte. Car notre combat est du côté de l’avenir, de la vie.

 

Objectif Bure … Bois Lejuc !

 

Rejoignez nous dans la forêt, pour un jour, un mois, un an, participez à nos campagnes de recensement d’espèces ornitho, faune, flore, papillons, chiroptères et batraco… et surtout refusez de collaborer avec les services de l’ANDRA ou assimilés !

 

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Solidarité depuis le territoire Mi’kmaw non-cédé /2017/10/09/6658/ Mon, 09 Oct 2017 18:16:23 +0000 /?p=6658 Savoir plus]]>

Nous avons reçu cette photo de solidarité réalisée par des gentes impliquées dans la lutte contre la pétrolière Junex en territoire Mi’kmaw non-cédé (territoire surtout connu sous le nom de Gaspésie). Située dans l’est du Québec, la « péninsule gaspésienne » est menacée de toute part par de nouvelles réglementations qui autorisent l’extraction pétrolière dans la région. En août dernier, des dizaines de militant.e.s écologistes et anticolonialistes ont bloqué l’accès à un site de forage de la compagnie Junex pendant plusieurs jours. Suite à leur expulsion, illes se sont retrouvé au bord de la route 198 où un campement de solidarité s’était mis en place. Le « Camp de la rivière » (ou « Junexit ») entamera bientôt son deuxième mois d’existence et les gentes sur place se prépare maintenant à affronter l’hiver! Le camp est devenu un lieu de rencontre incontournable dans la lutte contre les hydrocarbures et la destruction coloniale dans les provinces de l’est du Canada.

NON AUX PÉTROLIÈRES! NON AU NUCLÉAIRE! One world, one struggle!

Pour info: campdelariviere.info

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Chouette c’est mon anniversaire! Du 19 au 26 juin : Goûter interminable! /2017/06/16/chouette-cest-mon-anniversaire-du-19-au-26-juin-gouter-interminable/ Fri, 16 Jun 2017 19:00:58 +0000 /?p=5567 Savoir plus]]> Attention : Un nouvel onglet pour la semaine du Goûter interminable vient d’être créé en haut de votre écran. Retrouvez y toutes les dernières infos.

 

Goûter interminable

1 an qu’on est dans le bois !

 

On sent bien maintenant que le sens de nos vies se cherche dans des lieux communs et autonomes : dans les salles autogérées de fac, dans les cantines urbaines, dans les zones à défendre… A Bure, la recherche d’autonomie politique prend place à la fois dans des maisons collectives achetées et dans le bois Lejuc. Après un pique nique interminable pour empêcher les premiers travaux de CIGEO, il y a un an, nous y avons fait notre nid. Du 19 au 26 juin prochains, on veut fêter ça par un goûter d’anniversaire interminable au coeur du bois !

Il paraîtrait que le bois Lejuc est expulsable. Il paraîtrait que les hiboux ne tiendront pas l’été. Voici la petite ritournelle fataliste que les autorités veulent nous mettre dans la tête. Mais nous ne sommes pas de celles et de ceux qui se font imposer une playlist. On n’imagine pas une célébration nostalgique, mais l’occasion de faire fleurir une nouvelle intensité de vie en forêt, de nouveaux liens, et des pratiques offensives.

Dès lundi matin deux permanences accueil seront assurées à Vigie Sud et à Barricade Nord. La semaine se déroulera autour d’une vie de camp autogérée en forêt (un espace de non-mixité MTPG est prévu), avec des chantiers (douches solaires, cabane pour discu collectives, barricades…), des ateliers et auto-formations (grimpe, Bolas, flex-yourte, déplacements collectifs, médic, chimie…), une assemblée sur les perspectives des luttes autonomes en France et ailleurs, des lectures au coin du feu, des actions anti-contrôle policier (et autres surprises…), des jeux de rôle à 50, et évidemment boum accoustique le week-end !

Venez avec tout ce qui vous paraît utile (tente, duvet, matos de construction, gamelles…). Même si on préparera des repas ensemble, n’hésitez pas à ramener un peu de bouffe pour être le plus autonome possible. On espère que ce goûter anniversaire ouvre le champ des possibles pour tout l’été. Alors débordez nous !

BOOM BOOM BOOM BOOM ! I WANT YOU IN MY WOOD !

Des chouettes hiboux de Bure.

Pour optimiser les trajets, pensez à notre site de covoiturage Bure’car’Bure

Votre carton d’invitation au format pdf (pour impression RV / 2 pages par feuilles)

Votre carton d’invitation au format pdf deux pages par feuille (pour impression recto-verso)

Et pour décorer votre salon : affiche 1 (yourte), affiche 2 (barricade), affiche 3 (vigie), le tout au format pdf

Et d’ici là, en cas d’expulsion :

  • RDV le jour même à 18h à la maison de Résistance
  • Convergence vers Bure dans les jours qui suivent
  • Manif de réoccup dans les semaines qui suivent
  • Appel à actions décentralisées contre les promoteurs et sous-traitants de la poubelle nucléaire : Vinci, Eiffage, Edf, Andra, Areva, le CEA…

L’affiche et le tract, à diffuser largement !

]]> Récit de la confrontation du mardi 23 mai à Barricade Nord /2017/05/25/recit-de-la-confrontation-du-mardi-23-juin-a-barricade-nord/ Thu, 25 May 2017 16:14:40 +0000 /?p=5638 Savoir plus]]> Bure, 10h30 : un appel téléphonique et un épais nuage noir à l’horizon nous signalent qu’une barricade du bois Lejuc est en feu ; la police est à Vigie Sud. Nous nous équipons en vitesse, puis partons en courant ou en vélo pour rejoindre nos ami-e-s qui résistent.

Les hiboux ont enflammé une barricade devant Vigie Sud pour dissuader les gendarmes d’aller plus loin.

En approchant de Vigie Sud, nous constatons que la quinzaine de gendarmes – deux fourgons et trois voitures – est repartie, les hiboux sur place ont défié le coup de pression. La barricade la plus avancée vers la route n’a pas fini de brûler, qu’ielles sont déjà en train d’en faire une nouvelle, bravo les ami-es ! Pensant que l’escouade ira à Barricade Nord, nous nous y rendons massivement pendant que des copain-ines restent là au cas où les forces du désordre reviendraient.

Atteignant Barricade Nord, nous attendons dix minutes avec les copain-ines déjà présent-es…

« Ca arrive ! » nous signale un hiboux. Vite, nous nous masquons à nouveau le visage, un-e copain-ine médic se prépare et nous rangeons les sacs et vélos qui pourraient gêner nos déplacements – la sécurité au travail, c’est important ! Dans le même temps, nous enflammons une barricade pour les maintenir à distance. Tout cela est fait en moins d’une minute.

Une barricade de Barricade Nord, enflammée pour dissuader l’escouade de s’approcher. Au loin : des gendarmes en ligne.

A une quarantaine de mètres, les gendarmes se sont arrêtés. Une dizaine s’est formée en ligne, elle est accompagnée du commandant Dubois, qui malgré son nom ne vaut pas le sous-commandant Marcos.

Pendant cinq minutes on s’observe de part et d’autre de la barricade enflammée. Un-e copain-ine se casque et s’empare d’un bouclier, passe la barricade en feu et se tient prêt-e, à 30m des forces du désordre. Quelques hiboux le rejoignent, pierres à la main.

Un-e ami-e, très impliqué-e dans les actions juridiques, se propose d’aller à la rencontre de l’escouade.

En effet, cette nuit à 4h a été déposé un référé contre le vote qui a eu lieu jeudi dernier (18 mai) par le conseil municipal de Mandres. Ce référé, porté par 33 habitant-es de la commune – soit un tiers des majeurs du village ! –, est suspensif. Conséquence : l’Agence Nationale pour la gestion des Déchets Radioactifs (ANDRA), qui porte le projet d’enfouissement, ne peut se prévaloir d’être propriétaire du bois. Tenter de nous expulser maintenant n’est donc pas vraiment légitime… Nous acceptons que le/la copain-ine aille dossier en main informer le Commandant Dubois sur les derniers développement de la situation. Il semble la découvrir.

Pendant ce temps, les hiboux sont nombreux-ses à avoir passé la barricade et ne sont plus qu’à 20m des gardiens du désordre.

D’autres, aussi discret-es que le vent dans les arbres, se glissent dans la forêt en direction de l’équipe bleue, pour s’assurer qu’une partie d’entre-elle n’est pas en train d’entrer dans le bois pour nous prendre à revers. Ces habitant-es du bois ne sont qu’à 10m de la brigade. Ielles la voient, l’entendent, épient leurs déplacements, prêt-es à faire diversion si celleux resté-es sur la route sont en difficultés, ou à lancer un signal en cas d’intrusion.

Lentement et sur ses gardes, la brigade commence à marcher à reculons. Une minute plus tard, les gendarmes sont sous le coup de jets de pierres issus du bois et du chemin. Le but ? Montrer que nous sommes déterminé-es à garder le bois. Ainsi, si des décideurs politiques veulent nous expulser, ils devraient assumer des coûts et risques politiques si importants, que cela les incite à repousser cette décision. Ce statut quo nous est favorable : chaque jour qui passe est un jour où l’ANDRA est bloquée dans ses projets sur le bois.

L’escouade a deux flancs à défendre, dont un attaqué par des adversaires invisibles dont les pierres ne sont perceptibles qu’au dernier moment. Elle est submergée et peine à se protéger, d’autant que la pluie de pierre s’accentue et que les hiboux s’avancent avec de plus en plus d’assurance. Les gendarmes regagnent leurs fourgons et commencent à partir dans la précipitation. Deux tirs d’un lanceur de balle de défense (LBD) partent en direction de la forêt ; ils ne touchent aucun hibou. Une pierre quant à elle fait mouche sur une vitre arrière, une belle toile d’araignée s’y dessine au point de ne plus voir à travers.

Les forces du désordre sont parties, le bois n’est plus menacé, les hiboux hululent de joie et se prennent dans les bras. Ce soir, nous ferons la fête !

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Nous n’avions plus peur /2017/05/22/nous-navions-plus-peur/ Mon, 22 May 2017 11:17:59 +0000 /?p=5546 Savoir plus]]> Ce texte est un récit situé de la journée du 18 mai, entre Bure et Mandres-en-Barois (Meuse), l’épicentre de la contestation autour du bois Lejuc. Le 18 mai a eu lieu un nouveau vote du conseil municipal de Mandres pour confirmer la spoliation du bois communal au profit de l’Andra et de son projet démentiel de cimetière radioactif.

Mandres sous état de siège

En 2013, les habitant-e-s de Mandres ont affirmé par référendum ne pas vouloir se séparer de leur bois communal (le bois Lejuc), malgré les promesses mirobolantes que l’Andra offrait en échange. En 2015, le maire et son conseil forcent malgré tout l’échange du bois, dans des conditions qui, même dans le cadre du fantoche « État de droit », ne valaient pas grand-chose. En avril dernier la justice administrative reconnaît certaines des irrégularités de ce premier vote, ce qui contraint la Mairie à en faire un nouveau. C’est contre celui-ci que nous avons marché jeudi 18 mai.

Nous avons voulu quelque chose de plutôt festif et carnavalesque. Ça changeait du noir un peu lassant des manifs et qui ne correspond pas trop au terrain. Et puis la dérision, ça rappelle aussi la grotesque absurdité de ce vote où six ou sept conseillers municipaux comptent engager l’avenir d’un territoire (ou plutôt son absence d’avenir…). L’idée était d’abord de faire un repas en fanfare devant la mairie pour contester la tenue du conseil. Et si la situation s’y prêtait, on espérait bloquer les entrées de la mairie pour empêcher la mascarade (pseudo/anti-)démocratique de jouer sa partition.

Mais voilà, Mandres-en-Barois, ce village de 130 habitants du sud-Meuse, était complètement quadrillé, accaparé, infesté de flics. Même si on s’y attendait à moitié, entrer dans un petit village où t’attend une centaine de Gendarmes mobiles, où les rues autour de la mairie sont bouchées par des grilles anti-émeutes, ça fait tout drôle… Imaginez une « zone rouge » de sommet international en version miniature, au fin fond de la campagne française. Au coeur des métropoles capitalistes, ça devient une habitude, un tel siège policier (et ça l’était bien plus tôt dans les quartiers populaires). Mais dans ce tout petit village, il n’y a rien d’autre hormis les maisons privées qu’un lavoir et un garage… Alors voilà, notre petit cortège musical arrive et il n’y a presque pas âme qui vive dehors. Rien que des robots bleus qui occupent le village et semblent dire : ce soir, il ne doit rien se passer. Ils espéraient que par leur simple présence, ils réussiraient non seulement à décourager et intimider tou-tes les villageois-es, mais aussi à nous construire comme une menace qu’ils auraient pour mission de conjurer.

Premières sommations : nous allons faire usage de la farce

Très gentiment d’abord, on « demande » au barrage de Robocops de nous laisser passer. Le commandant Bruno Dubois, le vicieusement courtois commandant Dubois, nous répond : « vous pouvez passer mais démasqués et avec vos cartes d’identité ». « Passer » signifiant ici simplement circuler dans le village. Où « l’espace public » révèle sa vraie nature d’espace capté, approprié et contrôlé par l’État et ses milices. Mais nous on a toujours aussi faim, toujours aussi envie de danser et de bloquer. Alors on insiste. Ils ont l’air un peu surpris devant notre poussée qui se fait de plus en plus forte. Après quelques tentatives ils s’équipent un peu plus et commencent à pousser avec leurs boucliers et quelques coups de tonfa. Dubois se prend une baffe de peinture, une véloce boulette de papier tirée à la sarbacane et un petit coup de bâton, ce qui semble ébranler son égo protubérant. Mais finalement ça ne marche pas, alors on essaye de contourner le barrage par d’autres rues : les flics se déploient de plus belle.

Que ce soit avec la banderole renforcée, des discours, des jeux ou des pissenlits, rien n’y fait, ça ne passe pas. A plusieurs reprises, un-e copain/copine fonce vers les flics qui s’effraient, et s’arrête quelques mètres avant pour ramasser une fleur. A un moment, 3 ou 4 copaines se mettent à quatre pattes : « alors on est des moutons, et on veut aller brouter de l’herbe devant la mairie ». Un pas, deux pas, patatras, l’équipe bleue pousse, bouscule fort et matraque. Un flic se casse la figure. Pendant se temps ça continue de pousser dans des corps-à-corps effrénés. Ce genre de situation est revenu un grand nombre de fois : on n’arrivait pas à passer mais on se protégeait les un-es les autres en parvenant à quelques gestes offensifs contre les barrages (à coups de bâtons, de pierres, de peinture, de cris et de chants).

« Non je ne reculerai pas, pas cette fois »

La brutalité policière s’est accrue progressivement entre la fin d’après-midi et la fin de soirée, ce qui ne manquera pas de faire dire à certains : si vous n’aviez pas essayé de forcer le barrage, il n’y aurait pas eu de violences. Peut-être. Mais dire ça, c’est reconnaître en creux qu’il faudrait accepter comme normal l’état de siège dans lequel la milice d’État avait mis le village. C’était accepter comme un fait inévitable qu’à présent la milice d’État prenait le relais de la milice privée de l’Andra pour contrôler l’accès aux conseils municipaux. Ça nous était tout simplement impossible à admettre. Tout comme on ne pouvait plus admettre de reculer devant eux, d’abandonner les ami-es aux prises avec leurs coups. Et plus on résistait, plus ça matraquait, ou ça envoyait du gaz au poivre à bout portant pour qu’on aille cracher nos poumons une demie-heure dans un coin. La violence des flics n’est jamais gratuite. Elle veut briser les liens et les os, elle veut briser jusqu’à l’idée même d’une révolte possible.

Dans la bouche de la désolante clique journalistique, ces situations sont invariablement décrites ainsi : « la tension est montée entre les manifestants et les forces de l’ordre ». Mais la « tension », c’est le nom qu’on donne à des affects qui n’arrivent pas à s’exprimer, qui restent coincés dans la gorge ou dans les muscles parce qu’ils ne trouvent pas de terrains pour se dire, se battre, se jouer ou se danser. Or cet après-midi là, il y avait peut-être tout sauf de la tension. Il y avait un conflit qui avait son terrain, ses amis et ses ennemis. Dans un tel conflit tout devient clair.

Quand les flics ont interrompu au mégaphone l’hommage que nous rendions à deux camarades morts récemment, notre sang a bouilli. Les flics ont poussé et matraqué, mais nous tenions, nous tenions. « Non je ne reculerai pas. Pas cette fois, pas aujourd’hui ! Je ne reculerai pas ! ». Dans de tels moments, la détermination ou la rage ne sont plus les mots du virilisme ou d’une propagande triomphaliste, mais des instincts, des afflux de sang. « On étaient tous et toutes là parce qu’on ne pouvait pas être ailleurs. » a dit une copine le lendemain. C’est le contraire d’être là par défaut ou par devoir. Nous étions infiniment libres à ce moment-là parce que nous n’avions pas d’autre choix que d’être ici. Alors non il n’y avait pas de tension, mais une incroyable puissance collective qui circulait partout. C’est parce qu’on prenait autant soin les un-es les autres qu’on pouvait repartir sur la première ou la deuxième ligne de contact. C’est comme si nos corps étaient tramés des histoires communes que nous avions traversé-es ensemble depuis des mois. Nous ressentions tou-te-s la douleur des coups, mais parfois nous n’y faisions presque plus attention, tant nous étions habité-es par la rage de vivre et de lutter. « Je sentais la présence des autres et je ne lâchais rien. J’avais l’impression d’avoir plus de force physique, et même d’être davantage ancrée dans le sol. ».

Je suis contre un bouclier de gendarme et je sens les mains des ami-es qui derrière moi me tiennent et me soutiennent. Je suis plus loin derrière, je vois des flics qui menacent des ami-es de leur tonfa, je fonce pour prêter main forte. Mes yeux me brûlent à cause du gaz au poivre, je suis soigné-e et amené-e dans un endroit tranquille. Je vais mieux, je cours faire de même pour celleux qui souffrent encore. La solidarité donnait son sens à la guerre, et la guerre sonnait comme le prolongement du soin. « C’est presque étrange mais je n’avais plus peur du tout. Les seules fois où j’ai eu peur, c’était pour les autres, et j’allais les rejoindre. » Avec si peu d’habitant-es de Mandres à nos côtés, nous ne savions peut-être plus bien pour qui nous nous battions, mais nous sentions plus fortement que jamais que les attachements noués entre nous étaient les armes les plus puissantes et les biens les plus précieux.

D’un point de vue immédiatement tactique, nous n’avons pas réussi à bloquer le conseil municipal, et celui-ci a confirmé l’échange du bois (6 voix contre 5). Pourtant ce jour là, nous étions si tout à fait présent-es à ce qu’il se passait concrètement que leur mascarade démocratique nous est presque passée au-dessus. Comparées à ce qui nous avait maintenu ensemble, ces questions stratégiques et de représentation nous paraissaient complètement dérisoires. En réalité, nous avons remporté une immense victoire sur nous-mêmes. Nous avons vécu à un degré rare ce que solidarité veut dire. Face à l’État qui crée du vide entre les êtres pour mieux les assagir, les mesurer, les contrôler, les mater, les produire… Face à la compétition et à la concurrence qui devrait normalement se livrer entre nous, nous avons affirmé d’un cri magique absolument le contraire. En rentrant sous les trombes d’eau de l’orage qui nous lavaient des gaz, de toutes nos tripes nous avons dit : nous sommes libres parce que nous sommes lié-es.

Appendices :

1/ Le lendemain, certain-es d’entre nous sont allé-es toquer aux portes des habitant-es de Mandres. A l’heure où ce texte est écrit, déjà 34 d’entre eux ont entrepris de contester en justice ce nouveau vote du conseil municipal (étant donné qu’un conseiller a voté alors qu’il n’en avait plus le droit, au vu de ses conflits d’intérêt). Les habitant-es du village semblent encore prêt-es à se battre.

2/ Du 19 au 26 juin, pour fêter les un an de l’occupation du bois Lejuc, on organise une grande semaine de chantiers, d’ateliers et d’action en forêt ! Infos à venir vite, save the date !

3/ D’ici là, après, et toujours, s’ils réoccupent, on les expulse :

  • RDV le jour même à 18h à la maison de Résistance
  • Convergence vers Bure dans les jours qui suivent
  • Manif de réoccup dans les semaines qui suivent (infos sur vmc.camp)
  • Appel à actions décentralisées contre les promoteurs et sous-traitants de la poubelle nucléaire : Vinci, Eiffage, Edf, Andra, Areva, le CEA…

L’affiche et le tract, à diffuser largement !

ANDRA DÉGAGE ! RÉSISTANCE ET SABOTAGE !

BOOM BOOM BOOM ! I WANT YOU IN MY WOOD !

Des chouettes hiboux de Bure.

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