Résultats de recherche pour « archéologie » – Plus Bure sera leur chute … http://vmc.camp Lutte contre le projet d'enfouissement de déchets nucléaires Thu, 23 Aug 2018 12:30:07 +0000 fr-FR hourly 1 /wp-content/uploads/2016/12/cropped-favicon_nuke-32x32.png Résultats de recherche pour « archéologie » – Plus Bure sera leur chute … http://vmc.camp 32 32 Néolithique, quand l’Andra tombe sur un os ! /2017/08/05/neolithique-quand-landra-tombe-sur-un-os/ Sat, 05 Aug 2017 20:46:41 +0000 /?p=6210 Savoir plus]]> En octobre, novembre et décembre 2015 nous nous étions mobilisé.e.s face aux fouilles préventives réalisées par l’Andra sur les 300 hectares de terrain entourant l’actuel laboratoire. À l’époque nous n’étions qu’une poignée bien dérisoire pour faire face aux machines qui zébraient de larges fossés les champs prospectés..

Quelques mois plus tard, au printemps 2016, des plans plus précis commençaient à dessiner le projet d’implanter sur les surfaces explorées un ensemble de bâtiments caractérisés comme « zone à urbaniser ». En bref, l’implantation de commerces destinés à habituer les riverains à venir acheter les produits de première nécessité au point de ravitaillement le plus proche dans un rayon de 15-20 km. Se rendre incontournable, c’est ce que l’Andra nomme « l’acceptabilité sociale ».

C’est sans doute après avoir pris connaissance des résultats des fouilles archéologiques, durant l’année 2016, que l’agence a du se dire qu’elle avait une sacrée épine dans le pied de sa zone à urbaniser : ces satanés humains du néolithique ont eu le mauvais goût d’installer leur habitat à cet endroit précis, il y a 5000 ans ! Et, fidèle à son habitude de retourner à son avantage ce qui peut lui porter préjudice, la voilà qui lance du 8 octobre 2016 au 2 juillet 2017 une exposition pour les enfants sur l’archéologie, subtilement intitulée « Archéo, une expo à creuser » … comme CIgéo en somme.

On lit ainsi dans la plaquette de l’expo pondue par le service Communication & Dialogue : « l’archéologie préventive permet d’assurer la préservation du patrimoine archéologique lorsqu’il est menacé par des aménagements comme la construction d’une ligne TGV » … ou une poubelle nucléaire …

La préservation ? Ce n’est pas trop de l’avis de nos ami.es archéologues qui visiblement se sont mobilisé.es en 2008 pour dénoncer la menace qui pèse sur leur profession, de plus en plus contrainte à creuser des trous devant les pelleteuses des géants du BTP sans avoir les moyens ni le temps de les analyser : « dégage, on aménage ! » (1) Il y a 3 semaines une pétition à l’initiative d’archéologues est sortie pour dénoncer l’avis de la sous-direction de l’archéologie (SDA) du ministère de la culture, qui juge excessives les  fouilles envisagées pour le site néolithique découvert autour de l’actuel Pôle technique.

Pourtant, selon l’avis des pétitionnaires, il ne s’agirait pas moins d’un des plus grand site enclos du néolithique, mis à jour en France et susceptible d’apporter des éléments d’information inédits sur le néolithique. L’Andra se dissimule derrière l’avis de la SDA et se garde bien de publiciser une trouvaille archéologique qui aurait pu s’inscrire dans son exposition en lieu et place des fouilles préventives de 1999, lesquelles sont seules à être mentionnées dans son fascicule d’expo. Cela dit, quand on voit l’ampleur des contours du site découvert, on ne peut s’empêcher de se demander si les fouilles de 1999 (2) n’ont pas été un peu expéditives et combien d’amphores et d’ossements l’Andra a pu passer à la trappe sous l’actuel laboratoire.

Archéo, un passé à récupérer

 

Une autre manifestation de cette passion soudaine et subjective de l’Andra pour l’archéologie, cette conférence du 11 mai dernier à Joinville, portant sur la conservation des objets en bois par le biais de techniques recourant à la radioactivité, organisée en commun par l’Andra et l’Atelier Nucle-Art (rattaché au … Commissariat à l’Énergie Atomique et aux Énergies Alternatives !) Outre le fait que l’occasion était bonne de relier archéologie et nucléaire avec cette capacité elliptique à faire des raccourcis propre à l’industrie nucléaire, l’événement était à nouveau une belle démonstration d’acceptabilité sociale (3) auprès des populations locales. Dans une ville qui souffre de reconnaissance de son patrimoine médiéval historique, de désertification et paupérisation, l’Andra ne manque pas, en organisant des conférences dans la superbe salle de l’auditoire de Joinville, de rappeler d’où vient l’argent qui se déverse opportunément sur les programmations culturelles de Meuse et Haute-Marne (176 318 euros pour le site Meuse / Haute-Marne de mécénat direct pour 2016 dont 15500 pour Joinville).

Après que la première conférence eut été perturbée par nos soins, une seconde a eu lieu le 15 juin dernier, directement au sein du laboratoire (4) cette fois-ci, avec Laurent Flutsch, un archéologue humoriste et directeur du Musée romain de Lausanne qui s’essaye à imaginer, dans sa conférence humoristique, ce que révélerait l’archéologie du futur, dans 2000 ans. Certainement pas ce que l’Andra se plaît à laisser imaginer dans ses concours artistiques organisés les années passées autour de la préservation de la mémoire des déchets nucléaires enfouis : il y a fort à parier que les archéologues du futur mettraient surtout à jour quelques leucémies et scandales irradiés en fouillant dans ses trous pollués légués à la postérité !

Bref, non-contente de vouloir réécrire l’avenir d’un territoire (5), l’Andra aimerait aussi se livrer à l’exercice favori des historiens partisans et des politiciens aguerris: manipuler le passé en mettant en avant ce qui l’arrange pour mieux tronquer ce qui la dérange. Mais l’historien de demain retiendra surtout une chose : en fouillant sous les vestiges irradiés d’un projet de triste mémoire historique, il s’apercevra qu’un site néolithique d’exception aurait pu être révélé 2000 ans plus tôt si de tristes nucléocrates vénaux et peu scrupuleux du 21ème siècle n’avait pas hypothéqué le patrimoine historique de l »humanité pour une poubelle géante et honteuse.

Le 14 et 15 août 2017, passé et avenir manifesteront ensembles contre le projet Cigéo, puisque non seulement nous réaffirmerons la journée du 14 dans le Bois Lejuc notre détermination à le préserver de sa destruction par l’Andra, mais nous voulons aussi, le lendemain, symboliquement signifier notre soutien aux archéologues dont le travail de redécouverte du passé finit trop souvent coulé dans le béton des fondations de projets mégalomanes des géants du BTP.

 

 

 

(1) du nom d’un ouvrage paru en 1976 à l’initiative des opposant.es à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes

(2) dans les archives départementales d’archéologie de Moselle, p.74, il est indiqué notamment « BURE (Le Bindeuil, écothèque Andra, indices d’une occupation protohistorique). »

(3) voir au sujet de l’acceptabilité sociale le documentaire auto-produit par nos soins en 2015 et intitulé « Poubelle la vie »

(4) la même conférence s’était tenue en 2010  à Troyes sous le même patronage de l’Andra également gestionnaire depuis 1992 du site de stockage de surface de l’Aube, à Soulaines

(5) cf l’excellent article paru dans Jef Klak : « Il faut avoir créé un désert agricole pour bâtir un cimetière du nucléaire »

]]>
À propos des travaux en cours … /2015/10/02/sur-les-travaux-en-cours/ /2015/10/02/sur-les-travaux-en-cours/#comments Thu, 01 Oct 2015 23:12:34 +0000 /?p=1449 Savoir plus]]> Ils accélèrent ? On les enterre !

A Bure, le projet de poubelle « n’existe pas »… pourtant les travaux commencent !

Après un été mouvementé marqué par une forte mobilisation d’opposant.e.s sur le terrain, l’ANDRA accélère ses travaux pour la poubelle nucléaire CIGEO dans une opacité complète. Alors que ladite poubelle n’a aucune existence juridique, ni déclaration d’utilité publique, ni déclaration d’autorisation de chantier, les engins rugissent déjà ! De nombreux travaux dits « préparatoires » se sont intensifiés au cours des derniers jours sur les sites du futur stockage de surface/descenderie (entrée des déchets) et de la voie ferrée (carte) ; mais aussi pour de nombreux projets satellites. La riposte continue de s’organiser et a plus que jamais besoin de renforts et de relais !

De nombreux signes avant-coureurs pendant l’été

Avant l’été, de nombreux agriculteurs bénéficiant de baux précaires sur les terres de l’ANDRA ou de la SAFER en zone descenderie, s’étaient vus notifier le retrait de ces terres après les moissons de la fin août. Pour pouvoir accéder aux terrains privés, la préfecture a publié entre fin août et mi-septembre sur commande de l’Andra des arrêtés pour la réalisation de forages et de sondages (études géotechniques), de relevés et bornages topographiques (cartographie détaillée des terrains), de relevés environnementaux, et de fouilles pour le « diagnostic d’archéologie préventive » (pour savoir s’il y a des plus grosses fouilles nécessaires). Des tracts ont été distribués aux habitant-e-s les invitant à refuser ces intrusions, et à refuser les conventions d’occupations temporaires que le négociateur foncier de l’ANDRA Emmanuel Hance, détesté dans toute la région, cherche à faire signer par tous les moyens aux propriétaires.

Ambiance « tranchées » sur la zone de descenderie (ZD) autour de Saudron, Bure et Gillaumé.

En début de semaine un habitant nous interpelle : « Ben, vous n’allez pas vous allonger devant les machines ? Ils ont commencé là ! ». Les ouvriers et les tractopelles, en attente depuis environ deux semaines, ont ainsi commencé lundi 28 septembre leur entreprise de saccage des terres, en creusant des centaines de trous et de tranchées de 1 à 2 m sur des dizaines d’hectares de la zone de la descenderie proches de la D175a, D60 et D175. Pendant ce temps, d’autres s’activent, depuis le 14 septembre, pour réaliser les forages et les sondages. Le tout se faisant bien sûr sous la surveillance rapprochée des milices/vigiles de l’ANDRA, des gendarmes et de Hance, qui débarquent en quelques minutes dès que quelqu’un.e s’approche des zones de travaux…

Fouilles archéologiques préventives sur les terrains de la Zone Descenderie

La chasse aux géologues et aux géomètres est ouverte sur le site de la voie ferrée (ITE) !

Sur les parcelles du site de la voie ferrée autour de Luméville-en-Ornois, Cirfontaines-en-Ornois, Horville-en-Ornois et Gondrecourt-le-Château, tractopelles et engins de sondages réalisent des prélèvements pour des études géotechniques, pendant que de dangereux individus casqués posent bornes et balises pour cartographier à tout va.

Prélèvements géologiques et promenade de vigile sur le site de la voie ferrée

Là encore, les milices de l’ANDRA interviennent rapidement dès l’approche de la zone de travaux.

Adopte un sous-traitant !

Il est encore difficile d’avoir une vue précise de tous les sous-traitants impliqués dans la réalisation de ces travaux préparatoires. Ce qui est sûr c’est que l’entreprise GEOTER est impliquée dans la collecte des données géologiques ; l’entreprise GEDEFOR 55 dans la coupe et la vente de bois sur certaines parcelles boisées ; l’INRAP (Institut national de recherche archéologique préventive) de Champagne-Ardenne est responsable des « diagnostics d’archéologie préventive » au moins en Haute-Marne. Par contre, les employés de l’INRAP de Lorraine auraient refusé de réaliser les fouilles sur les communes de Meuse : en principe, pour l’instant, aucune fouille préventive ne peut commencer côté meusien. Ça n’a visiblement pas inspiré leurs collègues champenois : nous saurons les faire changer d’avis !

En plus des travaux préparatoires, l’ANDRA continue d’irradier sur le territoire

En plus des zones de la descenderie et de la voie ferrée, l’ANDRA, déjà propriétaire d’environ 3000 hectares de réserve foncière (environ 2000 ha de forêts et 1000 ha de terres agricoles), ne cesse d’étendre son emprise, dont l’estimation est passée de 300 hectares en 2013 à 500-600 ha aujourd’hui. Il ne se passe pas une semaine sans que les habitant.e.s découvrent un nouveau projet lié à la poubelle. Ainsi RTE (Réseau et transport d’électricité) projette d’envahir 7 hectares à l’ouest de Bure pour installer le transformateur électrique qui raccorderait la poubelle au réseau, tandis qu’une nouvelle zone à urbaniser (supérette, boulangerie, etc) serait construite à proximité… L’ANDRA a récemment vendu des terres au conseil municipal de Gondrecourt-le-Château pour la construction d’une nouvelle gendarmerie… Des coupes à blanc régulières ont aussi débuté dans le bois de Mandres-en-Barrois (zone des puits), le bois de Glandenoie et d’autres bosquets. Et pendant ce temps là autour du projet expérimental du CEA, SYNDIESE, qui vise à transformer les forêts de Lorraine en biocarburant, des engins terrassent et élargissent des routes depuis plusieurs semaines, alors que le projet (classé ICPE/Seveso) n’a lui non plus, bien entendu, aucune existence légale. Jusqu’où l’ANDRA s’arrêtera-t-elle ?

Chantiers de terrassement, d’élargissement et/ou déviation de route à proximité de SYNDIESE

Ici et ailleurs : relayer les infos, agir, se tenir prêt, venir nombreux.euses aux prochains rendez-vous !

Ici et ailleurs, faites tourner un maximum les informations sur les chantiers en cours (des informations quotidiennes sont en ligne sur le fil info du site vmc.camp) ! Sur place si vous repérez des travaux, ou que des agents ou des engins de l’ANDRA cherchent à pénétrer sur votre propriété, signalez- le aux numéros suivants : Maison de Résistance à Bure 03 29 45 11 77; Téléphone portable: 07 58 13 18 61.

On s’organise et on vous attend nombreux.ses aux prochains rendez-vous pour continuer de faire grandir les forces locales et s’opposer concrètement à l’ANDRA. Une prochaine assemblée mensuelle se déroulera fin octobre/début novembre lors des prochaines Rencontres d’automne (dates à venir).

D’autres appels suivront ! Tenons-nous prêt à converger massivement vers l’Est pour les bloquer !

Article appel début des travaux

 

]]>
/2015/10/02/sur-les-travaux-en-cours/feed/ 2