8 août : Fil d’info à couper le Bure

Le camp approche peu à peu de sa fin et certain.es participant.es sont déjà reparti.es. Mais ce n’est pas pour autant que les énergies se relâchent !

_MG_9281pCe matin, un groupe s’est réuni pour aborder une discrimination dont on parle relativement peu : l’âgisme. Parmi les réflexions proposées, on a vu le fait que l’âgisme se distingue de discriminations plus binaires comme le racisme où le sexisme, dans le sens où les personnes sont opprimées pendant leur enfance avant de devenir oppresseuses à l’âge adulte, puis d’être de nouveau opprimées en vieillissant. Différentes thématiques ont été abordées, par exemple le fait que nos luttes sont dégradées par la plupart des médias qui les attribuent uniquement à des jeunes qui vont un jour changer, mûrir, laisser tomber leurs belles illusions et rentrer dans le rang…

Il y a également eu une assemblée antinucléaire pour tenter de faire le point sur là où en est la lutte aujourd’hui. On cherche à identifier et viser les points névralgiques du nucléaire aujourd’hui : les réseaux de transport et flux ferroviaires, lignes THT, infrastructures, identifier les points sensibles dans l’idée de mettre des bâtons dans les rouages de la pieuvre nucléaire. Une personne semble chercher à (re)définir le lien entre le nucléaire et le capitalisme. Il est exprimé aussi le besoin de se redéfinir au-delà de nos définitions multiples pour agir ensemble. Il est rappelé que les malfaiteurs en bande organisée sont les lobbies qui créent ces projets mortifères. Ne pas se laisser entraîner dans une inversion des rôles , portons notre message haut et fort en arrêtant de s’excuser, assumons nos idées, nos actions.

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L’après-midi a eu lieu une discussion sur les perspectives de lutte contre cigéo, avec un rappel du début des travaux sur la voie ferrée dédiée au transport des déchets radioactifs à partir de décembre 2015 et du débat législatif qui aura lieu au premier semestre 2016. Plusieurs pistes sont envisagées : tout d’abord un appel à créer dès maintenant des groupes locaux de soutien un peu partout qui se réuniraient régulièrement pour populariser la lutte contre Cigéo et organiser des actions décentralisées : manifs, blocages, animations clown, actions juridiques. Une autre préoccupation anime l’assemblée : maintenir et faire grandir les liens entre les luttes et les individus comme cela est tenté à la Zad de Notre-Dame-des-Landes par exemple. Et tisser d’autres solidarités avec des luttes sociales à partir des liens existants ou créés pendant le camp VMC. Il y a l’envie aussi d’utiliser davantage les outils de communication dont nous disposons : radios, journaux, internet, pour informer régulièrement de ce qui se passe. Diffuser largement le film « Poubelle la vie » qui évoque l’histoire de la lutte contre cigéo et les politiques d’acceptabilité sociale qui participent à imposer ce genre de projet. Agir contre contre la propagande du projet cigéo, par exemple contre le discours techno-scientiste posé comme référence, qui suit la logique du capitalisme et brouille les pistes, ainsi qu’informer sur la réversibilité (la croyance diffusée par l’andra qu’on pourra remonter les déchets sans problèmes si on change d’avis plus tard…). Et pourquoi pas organiser un autre camp par ici dans quelques mois?

A la tombée de la nuit, une écoute collective commence dans le chapiteau. Il s’agit d’extraits d’un documentaire sonore en 5 épisodes réalisé à partir de témoignages de lutte contre la THT Cotentin-Maine. Ce mouvement contre la construction d’une ligne à 400 000 volts dans la Manche de 2005 à 2013 a réuni de nombreuses formes d’action, des recours juridiques aux sabotages en passant par les manifs à plusieurs milliers de personnes. Des participant.e.s de l’assemblée antiTHT ont décidé d’aller enregistrer les voix des personnes qui ont vécu cette lutte, afin qu’elles racontent à leur manière leur histoire, bien loin de l’histoire officielle. Ces témoignages ont aussi été pensés pour être partagés avec des personnes en lutte contre Rte ou d’autres projets ailleurs, comme par exemple dans les Alpes, en Aveyron ou à côté de Lille.

Cette écoute collective clôturée par la chanson du Pieu de Marc Robine est immédiatement suivie d’un open mic à l’entrée du camp, puis d’une boom !

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