Luttes paysannes

Le 12 septembre, tou.te.s à Bar-le-Duc au procès de Jean-Pierre et contre la nouvelle loi travail

Le 12 septembre à Bar-le-Duc aura lieu le procès de Jean-Pierre Simon, poursuivi pour complicité dans la première occupation du Bois Lejuc. Nous serons des centaines à répondre à l’appel de la confédération paysanne en nous rassemblant devant le TGI dès 9h. A midi un repas et des stands sont prévus. Cela sera aussi l’occasion de rejoindre dans l’après-midi le cortège de lutte contre la nouvelle loi travail.

Appel publié par la confédération paysanne:

12.09.2017 Rendez-vous le 12 septembre 2017 à partir de 9h00 devant le tribunal de Bar-le-Duc pour soutenir Jean-Pierre Simon !

Le 12 septembre à Bar-le-Duc, Jean-Pierre SIMON sera jugé pour avoir aidé les opposants au projet d’enfouissement des déchets radioactifs à Bure.

Son crime ? Il aurait mis à disposition des opposants son tracteur et sa remorque, ce qui aurait favorisé l’occupation du Bois Lejuc, illégalement accaparé et défriché par l’ANDRA (Agence Nationale de gestion des Déchets Nucléaires).

Jean-Pierre avait déjà été durement touché par le projet de Bure, qui avait grandement mis en péril sa ferme. Il a malgré les difficultés sorti la tête de l’eau et continué la lutte ! En séquestrant son tracteur depuis plus d’un an comme « pièce à conviction », la justice veut museler la lutte et empêche Jean-Pierre de travailler.

Les conséquences de la logique court-termiste de la politique énergétique et la production de déchets nucléaires ne doivent pas retomber systématiquement sur les paysans et les territoires ruraux. Jean-Pierre Simon et tous les paysans meusiens et haut-marnais doivent pouvoir faire leur métier !

La Conf’ s’oppose, avec tous ceux qui luttent contre les expropriations et la destruction de foncier agicole, aux grands projets inutiles et à l’accaparement foncier qui bafouent les droits des paysans !

Mobilisons-nous pour le soutenir et défendre les droits des paysans !

RDV le 12 SEPTEMBRE 2017 à 9H00 DEVANT LE TRIBUNAL,
3 PLACE SAINT-PIERRE à BAR-LE-DUC

——————————-

On republie ici les analyses fournies pour le procès du 2 mai qui a été reporté:

Paysans, avec le désert nucléaire à étreindre ?

S’il peut être un moyen de faire payer l’occupation, ce procès est surtout une stratégie d’intimidation à l’encontre des habitant.e.s, et des agriculteurs-rices en particulier, qui pourraient vouloir faire barrage à Cigéo. La saisie de l’outil de travail (Jean-Pierre n’a pas revu sa bétaillère depuis plus d’un an), associée aux pressions foncières déjà à l’œuvre depuis des années, sont en effet un bon moyen d’inviter à une certaine modération dans la révolte… Mais c’est aussi pour nous l’occasion de mettre le projecteur sur les magouilles foncières de l’Andra, et de dénoncer haut et fort les chantages odieux dont les agriculteurs sont victimes.

Depuis des années maintenant, par le biais des Safer (sociétés d’aménagement du foncier et d’établissement rural), l’Andra est mise au courant de toute vente de terre ayant lieu dans le secteur, et peut immédiatement se porter acquéreuse au lieu de laisser fonctionner le marché local des installations et des agrandissements. C’est ainsi qu’elle s’est constitué un patrimoine de 2 200 ha (chiffre de 2015) dont seule une petite partie est directement en lien avec ses projets : le reste sert ensuite à des échanges de terre contre d’autres terrains mieux situés, ou est reloué annuellement via un système de baux précaires.

Mais l’Andra n’achète pas à n’importe quel prix : depuis son implantation, elle a sciemment fait monter le prix de l’hectare de 2000€ ! A court terme, c’est une aubaine pour les agriculteurs qui peuvent vendre à très bon prix et obtenir en échange des baux précaires sur d’autres terres pour y continuer leur activité. Mais sur le long terme, c’est un véritable désert qui s’installe car les installations ainsi amputées ne sont plus viables en fin de course, donc plus transmissibles à la génération suivante. Racheter des terres pour se constituer une exploitation viable est presque impossible car le prix est fixé par l’historique des ventes, donc par les magouilles de l’Andra… Restent donc les baux précaires, renouvelés chaque année, mais c’est précisément l’angoisse de leur non-reconduction annuelle qui contraint une partie de la population au silence et à la résignation.

Sur le plan agricole, l’arrivée de l’Andra dans la région n’est au fond que le catalyseur d’une évolution à l’œuvre partout. L’accès à la terre est verrouillé ; les petites exploitations ne sont plus viables et sont démembrées au lieu d’être transmises ; seul un petit nombre de gros exploitants est à terme en mesure d’accaparer toujours plus de terres, tandis que le reste de la paysannerie disparaît. Les nucléocrates qui se vantent d’incarner le renouveau d’une Meuse désindustrialisée et vidée de ses habitants ne font en réalité que susciter et accélérer cette logique mortifère.

Semences et sabotages !

Résistance et affouages !

——————————-

 

Etat des lieux des propriétés foncières de l’Andra en 2015

Brochure d’entretien avec Jean-Pierre

Intervention matinale sur les barricades agricoles

Depuis plusieurs semaines, l’Andra ne fait qu’augmenter la tension sur les opposant-e-s à la poubelle nucléaire. Il y a deux semaines, le 23 janvier, une occupante a pris un coup au visage par un vigile lors d’une première tentative d’intervention de l’Andra dans le bois. Une plainte a été déposée pour coups et blessures. La semaine dernière, lundi 31 janvier, Emmanuel Hance, homme de terrain de l’Andra, déversait de l’essence sur une barricade sur laquelle les occupant-e-s de la forêt étaient accrochés.

Alors que l’Andra se gargarise de son respect des procédures juridiques, elle a pourtant fait un nouveau passage en force ce matin du 8 février, pendant que l’audience de Sven se tenait au TGI de Bar-le-Duc. C’est une stratégie de diversion qui a cette fois été choisie par l’Andra et la préfecture. Des voitures de gendarmes ont été envoyées aux entrées de la forêt pour enlever les pneus aux chicanes de la Vigie Sud. Cela leur a permis de libérer le terrain pour intervenir sur leur cible réelle, à savoir la barricade agricole qui protégeait le champ de blé squatté à la Gare de Luméville. Cette diversion leur a permis de démanteler la barricade en évitant qu’il y ait trop de soutien sur place.

Témoignage de 2 personnes qui ont tenté de bloquer les engins

Il était 9h25, on a entendu du bruit, on pensait que c’était les potes, on a entendu un bruit métallique, on a vu la pelleteuse prendre les pneus, on a couru et appelé les gens. On a commencé à s’approcher des pneus et on s’est aperçu au même moment qu’il y avait 2 flics sur le quai de la gare derrière la Vigie Patate, on est allé les raccompagner à la sortie sans qu’ils bronchent car ils savaient qu’ils n’avaient pas à être là ! Y’avait 2 ouvriers avec la benne et la pince, et 4 voitures de gendarmes au début.

– Ça j’ai kiffé, leur dire « cassez-vous ! » et qu’ils s’en aillent.

– On a dit « cassez-vous » ils ont fait demi-tour et ils sont partis… Après on est retourné sur la barricade, on s’est accrochés aux pneus. Ils ont continué de travailler juste à côté de nous, à 5 cm, la pince de la pelle nous frôlait quand elle prenait des pneus, des bouts de mur. Ils nous passaient juste au dessus de la tête avec des bouts de mur.

– Quand la pince s’est relevée je me suis accroché à une de ses dents, mais l’ouvrier n’en a rien eu à faire, il n’a rien ralenti, il m’a soulevé en l’air, à au moins 1,5 – 2 m et continuait de détruire la barricade, puis je suis retombé juste à côté des pneus dans le champ. Là les flics ont essayé de m’approcher, je me suis accroché au reste de la barricade.

– On était dans le pneu et ils se mettaient à moitié sur nous à tirer, à nous enlever de la barricade mais ça ne marchait pas vraiment…

– Y’a un gendarme qui a dit plusieurs fois, « oh je les connais, ils vont faire un sit-in ! », de manière méprisante.

– On ne bougeait pas de ces pneus, ils ont bougé le camion pour aller prendre des pneus plus loin, on a couru de nos pneus pour aller là où ils travaillaient. C’est là qu’ils nous ont sauté dessus. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, j’étais recroquevillée avec ma capuche et j’étais toute compressée, j’arrivais plus à respirer, je savais pas ce qu’il se passait, je criais « arrêtez, arrêtez » mais j’avais du mal à parler. Ça a duré plus de 10 secondes. À un moment ils nous ont lâché et les ouvriers ont continué à ramasser les pneus, les morceaux de murs, les arbrisseaux, et même les épouvAndrails qu’on avait planté…

– C’est dingue, on est des foutu-e-s paysan-ne-s et on vient nous agresser avec des gazeuses ! Ils disaient « c’est que des pneus ! », on répondait « non, c’est plein de gens qui sont venus avec leurs gosses en novembre, des centaines de personnes, pour planter des arbres, semer les terres, construire une barricade pour résister à ce monde de merde ! ». À un moment un flic nous demande « qu’est ce que vous avez cultivé ici ? », on lui répond « enlève ton uniforme si tu veux qu’on te réponde ! ».

– Ils nous ont dit « c’est privé, cassez vous de là, c’est le propriétaire qui nous a demandé ». Le propriétaire, c’est la SAFER de Lorraine, qui met en réserve ces terres pour les futurs chantiers de l’Andra. Mais on ne sait même pas si la SAFER a porté plainte pour ça [alors même qu’une personne a déjà été convoquée, suspectée d’être impliquée dans l’occupation des terres et l’installation des barricades].

Ils ont fini vers 10h20 et sont repartis, après avoir été renforcé d’une dizaines de gendarmes supplémentaires

– On a décidé de reconstruire des barricades et des banderoles. On lâchera rien ! 

Que penser de tout ça ?

Il est clair que l’Andra cherche à nous mettre une pression psychologique. Elle sait que les attentions sont focalisées sur la forêt et que les barricades juridiques tiennent toujours. Elle s’attaque donc à la Gare et aux champs squattés , sur le front de la future voie ferrée (dont les travaux doivent commencer en 2019). Ce qu’elle ignore, c’est que cela ne fait qu’attiser la révolte de tous.tes celleux qui vivent et luttent à Bure, ainsi que celle des habitant-e-s des villages alentours, qui sont fatigué.e.s de l’omniprésence policière. L’Andra pense couper nos racines, mais elle ne fait qu’affûter notre détermination.

La SAFER et l’Andra vont-ils décider de détruire complètement les 2 ha de champs de blé occupé ? Les menaces vont-elles à nouveau se concentrer sur la forêt ?

Ce qui est sûr, c’est qu’on a besoin d’un maximum de soutien à partir du 14 février pour le début de la semaine d’action, le 18 février pour la grande manifestation, et dans les mois à venir, pour vivre et lutter contre la poubelle nucléaire.

La barricade est tombée, mais les champs squattés sont toujours là, toujours de boue ! On en a reconstruite et on vous attend nombreux-euses !

Du 11 au 13 novembre à Bure – Barricades agricoles contre la poubelle nucléaire et rencontres Reclaim the Fields !

affiche-rtf-colorisee-a3-bleu-fonce

Dimanche 13 novembre, à partir de 10h30, chantier barricades agricoles à la gare de Luméville. Et à partir de vendredi 11, rencontres francophones du réseau Reclaim the Fields à la Maison de la résistance à Bure.

 

DSC_0049#OccupyBure

Depuis la fin de l’été à Bure, le bois de Mandres-en-Barrois est temporairement libéré de l’Andra. Les pans du mur abattu gisent à terre, les gendarmes se sont retirés et des cabanes se reconstruisent dans les arbres. Les croque-morts du nucléaire ont subi une défaite mémorable.

Mais l’empire de l’Andra ne s’arrête pas à la lisière de la forêt. En dix ans, l’agence s’est accaparée plus 3000 ha de terrains, dont 1000 hectares de terres agricoles, harcelant de nombreux-euses paysan-ne-s, augmentant le prix du foncier et compliquant les installations agricoles.

20160906_161942Dans ces champs, les travaux ont débuté il y a plus d’un an. A cause des premiers forages et des fouilles archéologiques, plus de 300 hectares ont été retirés de l’usage agricole, privés de leur valeur nourricière. Après avoir été couverts de tranchées, voilà qu’ils s’enfrichent avant de laisser place à une gigantesque zone de conditionnement de déchets en surface.

Des arbres habités aux champs occupés  !

Pour renforcer le blocage des travaux, nous appelons à continuer l’occupation des terres agricoles ! En novembre dernier nous avions semé un hectare de céréales sous les fenêtres du laboratoire. En avril, nous plantions 500 m2 de pomme de terres à la place d’une future voie ferrée. Avec les 300 kg que nous avons récolté nous continuerons de friter l’Andra, démolir des murs et construire des cabanes : nos cultures squattées sont le terreau d’une résistance diffuse.img_20161016_104951Depuis le début de l’automne, nous avons étendu ce carré de patates pour reprendre 3 hectares à l’Andra. Des variétés de blé ancien ont été installées, du seigle et du blé panifiables ont été semés, et bientôt un fournil se construira… pour coller des pains aux nucléocrates !

Dimanche 13 novembre, nous invitons tout le monde à entretenir ce champ et construire des barricades et des haies tout autour. A partir de 10h30, rendez vous à l’ancienne gare de Luméville pour un grand chantier collectif : paillage, plantation massive de barricades d’arbres fruitiers et d’arbres de haies, creusement de fossés, fabrique d’épouvAndrails, semis d’hiver, confection de buttes. Nourrissons les résistances, empêchons les travaux, et affirmons des avenirs désirables à la place du désert nucléaire ! Ramenez de quoi boire et grignoter ; ramenez vos pelles, vos fourches, vos pioches ; ramenez de nombreux arbrisseaux et autres plants ; et surtout ramenez-vous !

img_20160924_164954Et à partir de vendredi 11 après-midi, la maison de résistance à Bure accueillera les rencontres francophones du réseau de paysan-ne-s et collectifs anticapitalistes Reclaim the Fields, pour prendre le temps de la réflexion et enraciner les rébellions dans le grand Est, en France et ailleurs. Tout le monde est invité à y participer !

De la forêt libérée de Mandres-en-Barrois aux champs rebelles : on ne nous atomisera jamais !
ANDRA, dégage ! Graine, b(l)ocages, semis sauvages !

Infos : vmc.camp / Contact : terresdebure@riseup.net  / Téléphone (média) : 07 58 65 48 89

20160809_111131

Affiches et tracts à venir pour diffusion

L’affiche en PDF.

Infos pratiques pour l’action de dimanche 13 novembre

Rendez-vous à l’ancienne gare de Luméville dimanche 13 novembre à partir de 10h30.

  • De 10h30 à 12h, finalisation de l’installation de la journée, préparation et lancement des différents chantiers, etc.
  • Midi : repas partagé, ramenez de quoi boire et manger car il y aura seulement une petite soupe, du vin chaud et quelques pommes de terre de notre première récolte.
  • De 12h30 à 13h : point sur l’accaparement des terres de l’Andra et ré-explication des chantiers de l’aprèm.
  • De 13h à la tombée de la nuit : entretien et défense du champ squatté !
  • À la tombée de la nuit, remballage des outils et direction la Maison de résistance pour un apéro et une soupe au chaud (et peut-être un concert) !
  • Parking en fonction de la météo et de la boue sur le terrain.
  • Matériel à ramener : des bottes et vêtements de pluie (en fonction de la météo) ; fourche, houe, bêche, pelle, pioche ; des arbrisseaux en nombre, autres plants et semis ; et quelque chose à boire/grignoter pour partager le midi et/ou le soir.

 Pour les rencontres francophones Reclaim the Fields du 11 au 13 novembre

Infos pratiques 

Les rencontres se dérouleront principalement à la Maison de résistance à la poubelle nucléaire à Bure. Pour y participer, envoyer impérativement un mail à terresdebure@riseup.net pour préciser votre venue et anticiper le nombre qu’on sera. Possibilité de dormir sur place, prévoir au cas où tente et couchage autonome. Participation aux frais et à l’auto-organisation du week-end (cantine, etc).

Pré-programme

Vendredi 11

  • Début des rencontres à midi, repas commun.
  • À partir de 14h : discussion sur la lutte à Bure, les dynamiques d’installations sur place, l’enjeu d’occupation du territoire, l’accaparemment des terres de l’Andra et les résistances, présentation du collectif Terres de Bure, ballade de découverte des environs, projections… tout est possible !
  • Soirée: repas, et à voir !

Samedi 12

Discussions préparées par Reclaim the Fields à la fois sur le fonctionnement interne de la « constellation », ses perspectives, mais aussi d’autres enjeux de fonds. Plus de détails à venir !

Dimanche 13

  • Matinée : discussion préparée par RTF à la maison / et installation et début du grand chantier collectif à côté de l’ancienne gare de Luméville
  • Aprèm : voir ci-dessus
  • Soirée : apéro à la maison.

Et pour les plus motivées, invitation à une journée et demi de découverte de Reclaim the Fields et des problématiques agricoles du jeudi 10 au vendredi 11 matinée !

Cette journée et demie se tiendra en amont des rencontres publiques et ouvertes à tous. Elle est plutôt envisagée comme un temps d’approfondissement entre différentes personnes, collectifs, paysan-ne-s installées (ou pas) soucieuses de mieux se connaître et se fédérer dans l’Est (ou le Grand Est) !

Voir tous les détails ICI.

photo-mst-salgado