Appel à un automne paysan à Bure ! Occupons, cultivons, résistons !

  • Contre le projet de décharge nucléaire CIGEO et la nucléarisation du territoire
  • Pour la préservation des terres agricoles et leur avenir nourricier, et des forêts
  • Contre l’occupation et la militarisation du territoire par l’Etat et l’Andra
  • Pour l’autonomie paysanne et au-delà…

Dès les années 90, des paysan-ne-s se sont associé-e-s au large mouvement de résistance à la folie du projet d’enfouissement1 des déchets nucléaires à Bure. De semis collectifs en manifestations, ils et elles ont témoigné de leur attachement à ces terres menacées que d’autres avant elles-eux ont cultivé et préservé. Plus de 20 années de lutte n’ont pas entamées la détermination de chacun-e alors que l’État, ses services et ses élus, usent continuellement de méthodes insoutenables pour imposer un projet toujours plus contesté.

Personne ne peut être indifférent aux violentes conséquences de l’occupation du territoire par l’ANDRA. Car à travers ce combat, il ne s’agit pas seulement de défendre le droit des générations futures à un environnement sain mais aussi de s’opposer à toutes les injustices sociales et les violences infligées aux paysan.ne.s et populations locales.

Accaparement massif des terres et des forêts, pressions et intimidations policières permanentes, injection d’argent et achat des consciences, … la présence de l’ANDRA vient condamner durablement la perspective de vivre tout simplement dans ces villages de Meuse/Haute Marne, ni même d’y penser des installations agricoles ou autres.

C’est en réaction à cette privation d’avenir que de plus en plus de paysan-ne-s et d’habitant-e-s élèvent désormais la voix et s’engagent pleinement dans la lutte. De Gudmont à Mandres-en-Barrois, ils et elles crient leur colère, prêtent un bout de champ, leur matériel, sont présent-e-s dans les manifestations…

Cette dynamique féconde n’a pas été et n’est toujours pas sans entrave. Les agriculteurs-trices sont à la fois les premiers à avoir subi malgré eux les impacts d’un projet qui n’est pas autorisé2, et à connaître les difficultés que l’on rencontre lorsque l’on s’oppose à la volonté de l’Andra, qui nous propose un avenir à son image… irresponsable, irrespirable et dont elle seule fait partie ! De récents procès, incompréhensibles, en témoignent.

Il est indispensable qu’ils/elles sachent qu’ils et elles sont loin d’être seul-e-s.

Nous soutenons massivement les paysan-ne-s et l’occupation des terres

Notre opposition à ce monstrueux projet rejoint tant d’autres luttes par le monde face à la voracité du pouvoir économique et industriel, face à l’exploitation et à l’oppression des territoires et des populations les plus fragiles : qu’il s’agisse de la construction d’un aéroport, d’un pipeline, d’une autoroute ou d’une décharge…même combat ! En défendant l’espace et les ressources qui nous font vivre par l’occupation d’un village, d’une ferme, d’un champ ou d’une forêt, nous remplissons notre devoir de prendre soin de la terre et nous exigeons la reconnaissance de notre droit universel à cette terre.

Nous revendiquons collectivement le droit d’occuper et de travailler la terre pour nous nourrir, ainsi que les habitant-e-s autour. Ce droit collectif est supérieur aux seuls intérêts de l’industrie nucléaire, de la SAFER, et d’une poignée de notables qui veulent tracer une orientation industrielle mortifère pour la région. Les 3200 hectares de terres agricoles et forestières que l’Andra a accaparé doivent rester à un usage nourricier et collectif.

Rien ne nous empêchera de continuer à lutter avec les moyens dont nous disposons et de construire d’autres possibles avec toute notre joie.

Nous, personnes, collectifs, associations en lutte contre la poubelle nucléaire CIGEO et son monde, appelons à nous mobiliser nombreux/euses dans la suite des actions pour défendre le bois Lejuc et bloquer les travaux,

Nous appelons à un automne paysan à Bure pour construire d’autres avenirs désirables que le désert nucléaire et social.

Fin octobre – début novembre, occupons les terres accaparées par l’ANDRA (la date précise sera communiqué dés que possible en fonction de la météo) : Nous nous rassemblerons pour semer du seigle sur 2 ha de terres cultivés par la résistance depuis 1 an et demi sur le tracé de la voie ferrée de l’Andra !

La suite des temps forts du début d’automne :

  • 22 octobre, dans le bois Lejuc: construction d’une cabane solidaire et premières discussion inter-comités de lutte (http://burestop.free.fr/spip/spip.php?article859)
  • 24 octobre : appel à un rassemblement à partir de 9h devant le tribunal de Bar-le-Duc en soutien à Jean-Pierre Simon qui recevra son délibéré. Puis, le soir, concerts à la Gare de Luméville.
  • 26 au 29 octobre: week-end de chantiers et de renforcement de l’occupation du bois Lejuc !
  • 28 octobre : marché paysan dans les rues de Bure, pour renouer des liens les habitant-e-s, leur territoire, et ce qui y est cultivé, et défendre des idées de souveraineté alimentaire !
  • Fin-octobre début-novembre : action collective de semis sur les terres squattées de l’Andra !
  • ! CONFIRMÉ : CHANGEMENT DE DATE ! REPORTÉE AU 25/26 NOVEMBRE : 25 novembre assemblée de lutte du mouvement contre la poubelle nucléaire (à Couvertpuis) & 26 novembre suite de la construction de la cabane solidaire / et autres chantiers dans le bois Lejuc

On ne nous atomisera jamais ! Des radis, pas du radium !

Listes des signataires : des habitant-e-s de Bure et des environs, Confédération Paysanne nationale, Confédération Paysanne du 55, EODRA, CEDRA, Habitants Vigilants de Gondrecourt-le-Château, ASODEDRA, Bure Zone Libre.

Infos : vmc.camp

Contact : sauvonslaforet@riseup.net

Contact presse : 06 13 38 18 28  &  07 53 54 07 31

1Les gendarmes du nucléaire (ASN et IRSN) se joignent désormais aux craintes et aux critiques exprimées de longue date par des experts indépendants et par les associations, en mettant en doute le dossier -explosif- de sûreté Cigéo produit dernièrement par l’Andra

2Les travaux relatifs au centre d’enfouissement restent à ce jours illégitimes: la simple demande d’autorisation de création de CIGEO étant repoussée à 2018.