Quelques postillons de la presse

De leur côté, les journalistes propagandistes qui font le lit de l’ANDRA et de ses magouilles continuent à taper sur cette initiative, à grands renforts d’hyperboles. Pour qu’on se souvienne bien de leur nom sur la stèle des affreux journalistes, on va les citer ici :

 

André Dréan, journaliste non assumé de Non Fides, qui avant même le début du campement, nous livrait une analyse à la va-vite, nous qualifiant tantôt de léninistes, tantôt de “molécules”, croyant trouver dans nos textes des traces de pensée Deleuzienne et profitant de l’occasion pour, une fois encore, vomir de manière épidermique sur celles et ceux qui tentent de s’organiser. Nous avons désormais pris l’habitude de cet avant-gardisme prétentieux et cynique façon Non Fides, toujours prompt à partager ses jugements hors-sol à partir de quelques analyses de texte réalisées sur le coin d’une table poussièreuse du 20ème arrondissement de Paris. Nous remercierons encore l’inquisiteur Dréan et ses trois ou quatre supporters de participer à la grande entreprise de sape initiée depuis toujours par les chiens de garde du capitalisme.

Olivier Auguste du journal l’Opinion qui invente l’hyperlatif d’ultra-vert, comme s’il n’y avait plus de mot assez fort dans son vocabulaire pour scandaliser Mme Michu qui le lit avec passion. Un bel alignement de conneries (et le mot est faible) où l’ANDRA devient un enfant de chœur adulé par des riverain-es, au mieux “indifférent-es” à la pression qui est exercée constamment sur elleux (pour dernier exemple en date : M. Hance, celui qui a une maison repeinte en ultra-vert, les a appelés samedi dernier pour les prévenir que les affreux que nous sommes allaient enflammer leurs bottes de paille un peu partout ; plusieurs d’entre elleux ont ainsi veillé toute la nuit, inquiet-es). On parle également d’un site de Mairie piraté (en l’occurence, une grosse méprise de la part de l’Est Républicain : il n’y a jamais eu de piratage). M. Olivier Auguste, qui très visiblement transpire le mépris, voit déjà un territoire redynamisé par des centaines d’emplois irradiés et un argent bien sale ; plutôt que de baver sur son clavier il devrait sans doute faire du porte à porte et se rendre compte du désastre humain qui est à l’oeuvre du fait de cette politique de corruption, d’humiliation que pratique par ici l’ANDRA. Pour information, M. Auguste, le projet de Roybon était entâché d’illégalités qui n’auraient jamais été révélées sans l’action de militants locaux, et celui de NDDL a été retoqué/critiqué par tous les collèges d’experts … nous ne sommes pas dans le meilleur des mondes démocratiques mais dans un univers où pas un jour ne se passe sans qu’on révèle des abus de biens publics et des conflits d’intérêts.

Mme Angélique Négroni du Figaro s’en donne également à coeur joie. D’après elle il resterait encore des “dizaines de militants” qui prépareraient une ZAD sous le couvert, à l’abri des regards. En partant, on ne les a pas croisés en tous cas, ils doivent se cacher dans un recoin du terrain. En illustration de l’article : la tente des Bure Haleurs, un groupe de musiciens et leurs ami-es qui ont occupé le parterre devant l’ANDRA durant deux semaines avant d’en être évacués par les gendarmes. Et le reste de l’article qui loue la patience des locaux, des flics et des municipalités qui auraient frôlé le pire du fait de la présence de centaines d’affreux incendiaires déterminés à revenir. Bref, une bonne grosse caricature de la diversité très grande des personnes qui sont venues au campement et des événements qui ont eu lieu hors et dans les murs du campement. On ne parlera pas évidemment des discussions avec les associations locales autour de la problématique de la disparition des forêts et de l’artificialisation des terres agricoles. Et on ne présentera pas les innombrables moments qui se sont articulés autour du vivre et lutter ensemble. Bref, on plaint des aigris comme Mme Négroni, enfermés dans leurs visions hostiles du monde et qui participent, avec leur plume complice, à sa détérioration rapide orchestrée par les marchands et aménageurs sans scrupules.

Enfin, M. Ludovic Bassand, qui doit tirer une certaine satisfaction à être publié en une de quatre journaux locaux quand il écrit des énormités. Avec lui nous ne sommes pas des ultra-verts mais des “anti-Bure”. Il nous semblait pourtant que c’était l’ANDRA qui était anti-Bure et promettait au village une disparition prévisible à plus ou moins long terme (jusqu’à nouvel ordre, Bure est un village et pas encore le projet Cigéo). Ce Monsieur salue le courage de M. Hance qui serait venu seul affronter le campement après la dégradation de sa maison, alors que ce dernier fait régner la terreur sur la région depuis des années et que des habitant-es nous ont dit qu’ils avaient “sabré le champagne” en lisant les nouvelles. Si l’intention de la publication était de nous stigmatiser en associant tout le campement à cette action, nous retenons surtout le fait que cette Une de l’Est Républicain aura ridiculisé M. Emmanuel Hance dans toute la Lorraine : beau travail et grand merci ! Espérons que monsieur Bassand saura se regarder dans un miroir dans quelques années, quand toute l’étendue de la duperie que représente Cigéo lui fera réaliser qu’il s’agissait de bien autre chose qu’une question d’ego écorné par quelques activistes anti-nucléaire impudents et insupportables, mais d’un acte politique. Il n’est jamais trop tard pour ravaler sa fierté …

Mais on va arrêter là le tableau de mauvaise presse, on lui a déjà consacré bien trop de place ici : elle nous confirme juste qu’il y aura toujours une presse de connivence, qui œuvre sur service commandé ou par conviction, comme organe de propagande pour l’État et ses affidés.