Archive mensuelles: janvier 2016

Eboulement à CIGEO : l’ANDRA sème la mort…

Suivi de la journée :

Mardi 26 janvier, 18h14 : Une revue de presse non exhaustive de suivi médias de l’accident.

Un communiqué unitaire des opposant-es au projet d’enfouissement en réponse à l’accident :

Mardi 26 janvier à 12h40, un éboulement mortel s’est produit dans les galeries souterraines du « laboratoire » de Bure, où l’Andra effectue des recherches pour enfouir à 500 m les déchets les plus radioactifs produits par l’industrie nucléaire. Une personne est décédée et une autre gravement blessée. Nos pensées vont aux victimes et à leurs proches.

Dans l’attente d’informations précises sur les circonstances et les conséquences de l’accident, les opposants à Cigéo ne peuvent qu’exprimer leurs interrogations :

  • Si l’Andra n’est pas à même d’assurer la sécurité de son propre chantier, comment prétend-elle sécuriser sur plus de 100 ans un projet démentiel qui comprendrait plus de 300 km de galeries et 5 km de descenderie ? Si Cigéo est un jour construit, comment pourra-t-on éviter des accidents similaires – et d’autant plus si, sous la pression d’EDF, une version « low-cost » est retenue ?
  • Alors que l’Andra présentait le sous-sol de Bure comme un coffre-fort inébranlable, cet éboulement pose clairement la question de la stabilité réelle de l’argile souterraine dans laquelle pourrait être creusé Cigéo. Si des fractures souterraines, liées notamment aux forages, apparaissent dans le laboratoire, qu’en sera-t-il si le centre de stockage souterrain est construit et connaît un tel accident alors qu’il est rempli de déchets radioactifs ? Cet éboulement confirme que la « réversibilité »de l’enfouissement est impossible à garantir.

Alors qu’une proposition de loi a été déposée, portant sur la réversibilité et le lancement de la « phase pilote », il est urgent de stopper le projet d’enfouissement. Cet accident ne fait que confirmer les risques démesurés de celui-ci, dénoncés depuis plus de 20 ans par les opposants.

Cher, dangereux et insensé, le projet Cigéo/BURE doit être abandonné immédiatement et la France doit tout mettre en oeuvre pour stopper en urgence sa production de déchets radioactifs.

Réaction commune du Réseau « Sortir du nucléaire », de la Coordination Bure Stop et des opposant-es et habitant-es en lutte contre CIGEO de Bure et d’ailleurs.

 

Mardi 26 janvier, 17h05, l’ANDRA a publié un communiqué suite aux évènements qui s’empresse de préciser qu’il n’y a pas et n’y aura jamais de déchets nucléaires dans les galeries du laboratoire. Il faut rappeler que le « laboratoire » est une invention des années 90 pour faire accepter aux populations et autorités locales une phase d’expérimentation initiale de résistance, de techniques d’entreposage, etc. dans des galeries à 500 m sous terre. Il n’était ainsi pas question à l’origine d’entreproser des fûts nucléaires à cet endroit. A présent on se retrouve avec un réseau de 300 km de tunnels de stockage de déchats à haute activité radioactive sous le village de Bure et un stockage de surface des déchets de moindre activité radioactive. Bref, dire qu’il n’y aura jamais de déchets dans ces tunnels c’est cacher la forêt de fûts qui viendront s’entreposer dans des conditions similaires à quelques centaines de mètres de là, durant de centaines de milliers d’années.

M. Bouillon, le nouveau directeur de l’ANDRA arrivé en novembre 2015, déclarait à son investiture qu’il s’investirait personnellement « auprès des citoyens dans un débat transparent, argumenté et dépassionné sur un enjeu éthique et de responsabilité pour notre société« . On attend la transparence sur les conditions de l’accident, sur ses implications dans le processus de réversibilité qui doit être consacré par une loi en juin 2016 (possibilité de revenir en arrière durant 100 ans dans l’enfouissement).

Mardi 26 janvier, 12h30, grand soleil et chaleur inhabituelle sur le village de Bure. Les oiseaux pépient. Soudain un camion de pompier passe à vive allure toute sirène résonnante, direction du labo. Quelques minutes passent, puis un autre le suit dans le sillon de son écho. Le téléphone se met à sonner. « Allô ! Tu as vu ? » « Quoi ? » « Il y a eu un éboulement souterrain à l’ANDRA, deux personnes sont blessées, ils en ont parlé à la radio ! ». L’AFP relaie depuis déjà 10 minutes, la presse régionale et Europe 1 reprennent. « Ah mais c’est complètement dingue ! « . Les minutes passent, les coups de téléphone des charognards de l’actu s’enchaînent. « Allô c’est BFM TV on cherche des infos, on voudrait confirmer s’il y a bien un mort et un blessé grave, on n’est pas sûr ». Nous les éconduisons, et c’est ainsi qu’on commence à comprendre que le pire est arrivé : il y a bien un mort et un blessé grave.

Un sentiment curieux s’empare de nous, entre tristesse et rage pour les travailleur-euses victimes de cette folie, et le constat amer de voir le colosse aux pieds d’argile se tirer une balle dans le pied. Ou plutôt perdre les pédales, façon glissement de terrain. Contrairement à ce que certains  médias racontent ce n’est pas le premier accident mortel qu’il y a eu sur ce site : en 2002 il y a déjà eu un mort, Eric Joly, sur le chantier de construction du laboratoire (Un documentaire de Camile Saïsset revient sur cet « accident » étouffé : http://perline.org/?La-verite-au-fond-du-puits-de-Bure-en-Barrois). Les procès et les enquêtes n’ont pas empêché le chantier de redémarrer bien vite, toute honte bue. Comme pour le chantier de l’EPR de Flamanville criblé de multiples scandales, dont 2 morts en 2011. Nous espérons qu’il en sera autrement aujourd’hui et que ce terrible accident signera l’arrêt définitif du projet de poubelle nucléaire, et de la filière dans son entier.

En effet alors que nous nageons en plein délire autour de l’estimation des coûts du CIGEO, cela laisse présager sans peine à quels points ces « accidents » – qui ne sont pas de petites bévues ponctuelles dans une industrie bien rôdée mais bien les conditions mêmes de la monstrueuse machine de mort nucléaire – se multiplieront si la construction de la poubelle est autorisée. Qu’elle coûte 35 milliards ou qu’on la ramène, selon les décrets proprement soviétiques de Ségolène Royal, à 25 milliards (au prix d’énormes réductions sur la « qualité » et la « sécurité » des chantiers, ou de recours à des travailleurs sous-traitants que l’industrie nucléaire aime tant exploiter…), les résultats seront les mêmes : une catastraphophe sociale, sanitaire, économique et écologique. Dont les morts seront directes et indirectes.

Voilà, on en est là : il n’y a pas de déchets nucléaires à Bure, et nous nous battons pour qu’il n’y en ait jamais, mais leur machine monstrueuse a d’ores et déjà semé la mort. Tout notre soutien et nos condoléances vont aux victimes d’aujourd’hui et d’hier de la folie nucléaire, à leurs familles, à leurs ami-e-s et leurs proches… Honte sur l’ANDRA et sa machine de mort !

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L’avenir des terres agricoles pour l’ANDRA !

Lundi 18 Janvier  2016, les tractopelles de l’ANDRA ont saccagé les fameux « semis radieux ».

Pour rappel, début Septembre, en Meuse et en Haute Marne, des terres agricoles ont été retirées par l’ANDRA aux agriculteurs locaux afin de poursuivre leur sale projet de site d’enfouissement de déchets nucléaires. En réaction, le 15 Novembre 2015, près de 200 personnes sont venues semer des terres de l’ANDRA derrière près de 12 tracteurs pour affirmer qu’un autre avenir était possible pour ces terres. Il s’agissait des semis radieux. Aujourd’hui, ce sont ces terres que l’ANDRA a dévastées afin de poursuivre les fouilles archéologiques préalables au projet CIGEO.

Voila l’avenir que nous prépare l’ANDRA !

 

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Ne soyons pas passifs ! Réagissons ! Dès dimanche, à la maison de résistance à la poubelle nuclèaire se tient une rencontre du groupe foncier pour réflechir ensemble à l’avenir des terres agricoles !
Et samedi à partir de 14h, assemblée de lutte à la maison de résistance. Parlons ensemble de la lutte antinucléaire à Bure!

Nouvelle assemblée de lutte le 23 Janvier !

Lutte antinucléaire du village de Bure et environ …  hiver 2016

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Depuis ce fol été, la résistance au saccage du territoire se poursuit : Des habitant-e-s de Mandres-en-Barrois ne se laissent pas faire et contestent l’echange de leur bois communal, des paysan-e-s et des personnes inquièt-e-s des terres agricoles englouties par le projet CIGEO sont allé-e-s semér le 15 novembre des terres de l’ANDRA, et à quelques kilomètres de Bure des forestiers de l’ONF en colère ont remis en cause la nouvelle gestion des forets… ici et là les gens s’informent, et s’organisent ! Attention la colère gronde ! Rejoignez- nous !

Sam 23 Janvier – Assemblée de lutte à la maison de résistance à partir de 14h

Continuons à faire du lien, c’est notre force ! Voyons-nous pour échanger sur les initiatives des un-e-s et des autres, voir le chemin parcouru et préparer la suite. A la suite, travail en petits groupes qui peut se poursuivre si besoin le dimanche. « C’est une Assemblée pour toutes et tous, habitant-e-s des environs, ami-e-s de plus loin, associations en lutte, toutes les personnes qui se sentent concernées et souhaitent se renseigner, prêter main forte ! … Soyons nombreus-e-s à montrer notre détermination. Nous avons besoin de nous voir pour être plus forts, nous connaître, se nourrir du travail des un-e-s et des autres. Cette assemblée nous appartient à tout-e-s, faisons-la vivre ! »

Dim 24 Janvier – Suite du travail en petits groupes (si besoin) à la maison de résistance

dont Réunion du groupe foncier/Reprendre le territoire à 14h30 : Que s’est-il passé depuis novembre ? Quel bilan tirer de l’action collective des « Semis radieux » pendant laquelle 12 tracteurs et 200 personnes ont joyeusement semé et occupé 2 ha des terres de l’ANDRA ?  Quelles perspectives et envies collectives pour la suite : pour l’implication des mondes paysans et ruraux, pour d’autres actions communes, etc… ? Reprenons les rencontres du groupe foncier ! Contact : reprendreleterritoire@riseup.net

Du Lun 25 au Dim 31 Janvier – Chantier collectif à la gare de Luméville-en-Ornois – Poursuivons l’amenagement du terrain !

L’isolation de la mezzanine est en train de se finaliser. Mais il reste tant à faire ! L’esprit de ce chantier c’est l’echange de savoir faire, la transmission. On n’est pas forcemment des experts, mais on apprend ! Passez voir ! Venez pour une semaine, deux jours, un après-midi ou le temps d’un café.. Pensez (si vous pouvez) à ramener de quoi contribuer aux repas collectifs, … et si vous avez, le chantier a besoin de tôles !

 

Gare de luméville-en-Ornois :  /le-campement/acces-au-site/ – Maison de résistance contre la poubelle nucléaire, 2, rue de l’église, village de Bure.Pour nous contacter : vmc@riseup.net