A Bure, la tension monte : quatre personnes agressé-e-s par des vigiles de l’ANDRA lors d’un repérage en forêt
Lundi 13 juin, à 13h, quatre personnes en lutte contre le projet CIGEO se sont fait violemment prendre à partie par des vigiles protégeant les installations de chantier de l’ANDRA lors d’un repérage dans la forêt où l’agence réalise des travaux contestés depuis quelques semaines. Les vigiles ont poursuivi les militant-e-s en 4×4 et ont assené de violents coups de pied dans leur voiture, froissant la tôle. Ils étaient pourtant rentrés sans problème dans la forêt dont la barrière était ouverte, et qui « ne présente aucun panneau d’interdiction d’entrée ou de propriété privée ».
« Après avoir vu que les travaux avaient repris près de la plateforme de chantier on a voulu repartir mais on a été bloqué par un vigile énervé qui s’est mis devant la voiture en nous disant de couper le contact. Il était trop énervé pour avoir un discours cohérent et expliquer pourquoi il nous bloquait. {…} On a fait demi-tour et on a essayé de sortir de l’autre côté de la forêt. Sur la route un 4×4 de vigile est arrivé en face de nous pour essayer de nous bloquer, il a essayé de se mettre au milieu de la route mais on l’a contourné. A un virage on a eu une hésitation et on a ralenti, ils sont arrivés très rapidement pour nous barrer la route et nous dire qu’il fallait à nouveau qu’on fasse demi-tour.
On est revenu au niveau de la plateforme de chantier, le vigile du début est revenu avec d’autres et un chien. Je me suis un peu embourbé et ils ont encerclés la voiture. Le 4×4 s’est mis juste derrière moi à me bloquer, j’ai un peu paniqué : en faisant marche arrière j’ai embouti le 4×4 et cassé mon feu arrière. Il y avait probablement quatre, cinq ou six vigiles. Il y a eu un moment de flottement : ils nous disaient de sortir, on ne sortait pas. Ils ont essayé de nous filmer, on a essayé de se cacher comme on pouvait.
Au final ils ont du comprendre que les gendarmes ne viendraient pas pour nous et ils nous ont dit de dégager en assénant des gros coups de pieds dans la voiture. Tout le temps que j’ai mis à démarrer ils l’ont bourré de coups de pied, ça a froissé la tôle. On a pu repartir, ils nous ont suivi une partie du trajet et nous ont lâché à la mi-chemin. »
Est-ce le signe d’un changement de stratégie de l’ANDRA après plusieurs jours de ballades intempestives et d’actions directes, sans grande réaction jusqu’à présent ?