10/10 : à Bure, alerte matinale, les vigiles sont dans la forêt : armés de bâtons ils accompagnent un sinistre huissier qui note, filme à la Go Pro, refuse de justifier sa présence. Un huissier c’est en tous cas jamais de bon augure : l’ANDRA prépare son retour, on l’attend de pied ferme ! 
09/10 : du côté de NDDL, une réunion intercomités qui nous conforte dans l’idée que les collectifs de soutien sont encore bien présents et vivaces et qu’ils sont prêts à épauler la ZAD au moment où les expulsions surviendraient. Partout en France, préfectures, mairies, routes, places seront bloqués et investis le soir-même d’une menace. ZAD partout !

03-07/10 : la vingtaine d’entre nous partie de Flamanvile pour passer la semaine à NDDL en préparation du 8 octobre s’est étoffée tout au long de la semaine de visages croisés tout au long de l’été d’urgence. La ZAD est décidément le rendez-vous mondain des militant.es de tous horizons, il ne manquait pas grand monde à l’appel. On aura passé une belle semaine au potager, à préparer notre sketch sur scène pour le samedi, à prendre part aux réunions, à découvrir la ZAD et ses constantes évolutions, à perturber (honteusement) le sommeil de nos voisins par une manifestation dansante nocturne, à nous imprégner des préparatifs de défense en cas d’expulsions et à … flemmarder un peu quand même dans les bocages, dans les salons des différents lieux. Bref, une chouette semaine à échanger pas mal de choses !
Du côté de Bure, des vigiles rôdent dans les bois, armés de bâtons.
01-02/10 : direction Flamanville pour un certain nombre d’entre nous, pour la grande manifestation contre l’EPR, à l’appel du CAN-ouest. La route est longue mais le paysage à l’arrivée suffit à sa compensation : des bocages normands vallonnés très aquarellables, une mer magnifique au long de la côte de falaises décharnées prolongées par les paturages et maisonnettes en pierres. Et pour encadrer et dominer la vue de part et d’autres, la monstrueuse usine de retraitement de la Hague, et le non moins monstrueux futur EPR. Manifestation de 3000 personnes, sans entrain, avec une sono crachotante qui rappelle les mauvais jours syndicaux, un service d’ordre assez peu créatif et tolérant, un final très décevant, à tourner le dos à une usine fortifiée, armée jusqu’aux dents de gendarmes.
Au passage, on a retrouvé nos ami.es du renseignement et leur camion big brother qu’on avait déjà rencontré à Bure aux 100 000 pas il y a un an. Hélico au-dessus du camping, passage avec caméra téléscopique au-dessus de la haie lors de la discussion sur Bure, on sent que les quelques dizaines que nous étions représentaient une menace évidentes pour les deux forteresses nucléaires ^^
Et si par hasard vous cherchez des sous-traitants, faites votre choix !
Et pour finir la journée, kermesse à Siouville (rien à voir avec l’été indien) : barnums blancs et merguez frites, concert sous pluie et sans énergie.

01/10 : le 1er octobre on a aussi les copain.es d’Urcel qui organisaient un concert de soutien à la lutte à Bure, un grand merci à eux et en espérant être plus nombreu.ses des leurs la prochaine fois !


25/09 : près de 200 personnes et un petit groupe de gens venus de Bure et leurs soutiens, à la Parole Errante à Paris pour le Cabaret des Scotcheuses en soutien à la lutte à Bure. L’occasion de redécouvrir des moments chouettes des actions de l’été compilés en vidéo et de voir la vidéo finalisée de Bure-les-Bains tournée par un ami à la suite du week-end de chute du mur. En soirée, un cabaret monté par les scotcheuses et déjà joué à Bure en plus petit comité auparavant, à la fois fascinant, angoissant, saisissant de réalisme, esthétique, troublant, nous a guidés à travers la Parole Errante à travers des scenettes d’anticipation superbement interprétées. Vraiment une belle surprise pour nous qui avions pour les un.es fait figurant.es pour les fragments cinematographiques, pour les autres avions ébauché les idées entre deux rires et verres de soirées avinées, et les derniers avons retrouvé dans un miroir déformant, une projection angoissée de ce que pourrait être notre avenir et parfois le dérisoire de la lutte présente. Vivement que les scotcheuses reviennent fin octobre pour le tournage de la suite !


19/09 : nous étions nombreuses à nous déplacer au TGI de Paris pour le procès de notre ami, intenté par la préfecture de Paris pour complicité d’attaques informatiques en soutien à Sivens et en réaction à la mort de Rémi Fraisse. Pas assez de places pour tout.es rentrer dans la salle, des anonymous venus de loin, mais le procès est repoussé au 6 mars 2017. Ironie ou volonté, c’est à cette même date qu’en 2014 étaient expulsé.es les occupant.es de Sivens.
17/09 : une trentaine de personnes se sont réunies à la Maison de la Résistance pour l’assemblée de la lutte de Bure. Ont été fait des retours de l’été d’urgence, évoqué les procès passés et à venir, la répression plus généralement, les prochaines échéances de lutte d’octobre et novembre et notamment le soutien en cas d’expulsions à NDDL ou le week-end de rencontres du réseau Reclaim the Fields mi-novembre.
La soirée se finit en veillée nocturne autour du feu à chanter et discuter sous les cabanes qui ont fleuri étrangement dans de puissants chênes au-dessus de nos têtes dans les derniers jours.
15/09 : suite à la manifestation loi travail du 15 septembre à Paris et Nancy, deux camarades se sont respectivement fait interpeller à l’un et l’autre endroit. Le premier a été l’objet d’une interpellation ciblée à l’issue de la manifestation de Nancy par une unité de la BAC qui a fondu sur un groupe d’une quinzaine de militant.es venu.es de Bure pour défiler. Après une vaine résistance du groupe, l’ami a été extrait du groupe puis détenu près de 24h au commissariat central où un rassemblement d’une cinquantaine de personnes a bloqué joyeusement, en chantant et en tambourinant sur des poubelles placées en travers, l’entrée principale durant deux heures avant de repartir à une trentaine en manif sauvage et se disperser dans les rues de Nancy poursuivis par des fourgons de la CSI. À Paris le camarade a tenté de s’interposer dans une interpellation en début de manifestation, avant de se retrouver emmené à son tour en garde à vue puis conduit au TGI de Paris le surlendemain.
Trois procès en définitive : le 14 octobre à Paris, le 14 novembre et le 2 décembre à Bar-le-Duc
Si on excepte cette issue malheureuse, la quinzaine de personnes mobilisée sur Nancy a échauffé l’ambiance pluvieuse de ses chants, slogans, et joyeuse folie chaotique qui perdure de l’été. Masques de hiboux et banderole de soutien à Bure étaient au rendez-vous.
12/09 : nous étions plusieurs dizaines mobilisé.es devant le TGI de Bar-le-Duc pour le procès de notre ami hibou qui est accusé d’avoir machouillé le doigt d’un gendarme lors des expulsions du Bois Lejuc le 7 juillet dernier. Un doigt au goût amer de répression : 2 ans d’interdiction de Meuse et 6 mois de sursis ! Deux copines qui ont croisé le juge après l’audience ont voulu s’assurer que gâcher la vie des gens ne lui causait pas de troubles de sommeil : rassurez-vous, il a étudié 8 ans pour avoir la légitimité de punir et ça conforte ses nuits. Ya des morsures de doigts qui se perdent !


06/09 soir : à la pioche, à la bêche, à la main nous avons retourné nos semis collectifs de patate du printemps et en avons extrait plusieurs dizaines de kilos de pommes de terre. 500 m2 pour nous nourrir durant quelques semaines, un beau début d’autonomie pour la lutte et une bonne patate à l’ANDRA qui laisse des terres agricoles en friche, au mépris des agriculteur.euses auxquels elles appartenaient depuis plusieurs générations !
Dans le même temps les travaux se poursuivent pour doter le terrain de la gare de Luméville d’une cuisine d’hiver, une pièce chaude pour les moments de réunions hivernales qui s’y tiendront. Nettoyage des joints du bâtiment côté gare et chantier délignage du bois et pré-montage des parois côté Maison de la résistance.
Une belle énergie de toutes parts !
06/09 aprem : pas mal de monde pour soutenir les deux ami.es devant le TGI de Bar-le-Duc qui avaient refusé leur ADN après que les vigiles les eussent interpellés et molestés violemment mi-juillet, lors de la manifestation de réoccupation. Procès qui promettait d’être intéressant, porté par plusieurs avocats et articulé autour de la dénonciation du prélèvement d’ADN qui touche trop de militant.es depuis des années. Déception : l’audience est reportée au 6 janvier parce que le juge … n’a pas pu prendre connaissance de tout le dossier (d’une rare inconsistance au passage).
04-05/09 : un très chouette et intense week-end de discussions sur comment on peut habiter, vivre et lutter ensembles. Une mémorable discussion de 12 heures à bâtons rompus, qui ne voulait plus se clore tant ses participant.es s’y étaient passionné.es ; finalement c’est la fatigue qui en aura eu raison. 46 pages de compte-rendu qui resteront indéniablement des pages précieuses, poignantes de notre histoire collective de lutte à Bure. Des projets à foison, une douce et belle folie pour les traverser, entre doutes et certitudes quant à la possibilité d’habiter un territoire hanté de préjugés, d’omerta et de visées expansionistes de la nucléocratie. Mais durant deux jours nous avons fait germer des idées superbes qui ne manqueront pas d’enraciner plus profondément et radicalement la lutte dans les années à venir. Une nouvelle page collective qui s’écrit dans la lutte non seulement anti-nucléaire mais contre le monde capitaliste qui va avec.
Et pour clore ce beau moment, une veillée au feu où nous avons parlé avec gravité, quelques rires mais surtout avec une émotion souvent à fleur de peau de la répression, de ce qu’elle nous infligeait et de ce que nous avions envie collectivement de construire en réponse à ses isolements, ses interdictions de séjour, ses épées damoclès et ses intimidations.
























