Ce lundi 30 janvier, le combat juridique qui nous oppose à l’ANDRA*, autour du Bois Lejuc, futur site pressenti pour la zone d’enfouissement des déchets radioactifs, a connu une nouvelle péripétie avec les conclusions du rapporteur public qui condamnent explicitement les conditions d’acquisition du Bois Lejuc par l’ANDRA.
A la suite d’un échange de leur bois communal en conseil municipal, organisé à 6h du matin à l’insu d’une partie des habitant-es, à l’été 2015, certains d’entre eux avaient décidé d’introduire un recours contre la mairie de Mandres-en-Barrois.
Dans ses conclusions, pour l’audience du 31 janvier, le rapporteur public condamne les conditions d’échange du bois, et plus précisément le vote à bulletin secret du conseil municipal. Il préconise l’organisation d’un nouvel échange en conseil municipal dans un délai de 4 mois.
Dans la très grande majorité des cas, le tribunal administratif suit les préconisations du rapporteur, mais on a vu récemment à Notre-Dame-des-Landes qu’en politique l’exception défie souvent la règle. Et si le projet d’aéroport est un enjeu on ne peut plus politique, on ne peut pas en dire moins pour Bure qui concentre l’avenir d’une filière nucléaire en faillite et qui cherche désespérément une voie de garage pour ses déchets radioactifs devenus trop encombrants.
Après sa défaite devant le tribunal de Grande Instance de Bar-le-Duc, le 1er août dernier, l’ANDRA essuie sa seconde déconvenue devant la justice. Que ce mardi matin à Nancy le tribunal infirme ou confirme les conclusions du rapporteur public, la décision sera éminemment symbolique et politique. Après Notre-Dame-des-Landes, un second désaveu du rapporteur public en l’espace de 6 mois et sous gouvernement socialiste serait un message on ne peut plus négatif pour l’indépendance de la justice administrative vis à vis du monde politique. Dans tous les cas, le projet CIGÉO n’en sortira pas indemne.
Bien que l’ANDRA aurait tout intérêt à faire profil bas, après avoir essuyé de multiples revers, sur le terrain, dans la presse et en justice, au cours des derniers mois, elle continue sa course aveugle en avant et enchaîne les grossières erreurs. Jouissant de plusieurs années de sentiment d’impunité, elle force brutalement le passage sur le terrain à la veille d’une audience, poursuit sa stratégie d’intimidation des habitant-es, alors que la parole de ces derniers se libère, et tente avec le secours de la préfecture de criminaliser une lutte contre CIGÉO qui gagne chaque jour davantage en audience et en soutien.
Prétendre remettre un bois en état en une journée, en amenant à nouveau du gravier alors qu’on est censés en enlever ; venir sans prévenir avec machines, vigiles et huissier, ce n’est pas ce qu’on appelle une volonté de remise en état, mais une opération de communication destinée à faire porter le bonnet d’âne aux opposant-es en provoquant une conflictualité où il n’y a nulle place pour le dialogue.
Demain à 9h nous serons à Nancy pour l’audience d’échange du Bois Lejuc au tribunal administratif et nous espérons sincèrement que ce bois reviendra à celles et ceux à qui il appartient, à l’ensemble des habitant-es de Mandres-en-Barrois, qui sont seuls décisionnaires légitimes de son devenir.
Mais nous serons également présents à la même heure à Bar-le-Duc pour le procès de deux amis mis en cause pour refus de prélèvement ADN, alors que leurs plaintes contre les violences des vigiles n’avaient pas été retenues (et que ces mêmes vigiles continuaient de sévir dans le Bois Lejuc aujourd’hui même) .
Sur les barricades du Bois Lejuc ou à la barre des tribunaux, nous sommes déterminé-es à ne pas céder un pouce de terrain à l’ANDRA, à ses méthodes mafieuses et à son projet CIGÉO, dangereux et mégalomane !
Les opposant-es au projet CIGÉO et occupant-es du Bois Lejuc
www.vmc.camp – contact presse : 07.53.54.07.31 – automedia.bure@riseup.net
Conclusions du rapporteur public :