Le 10 novembre, un des hiboux a eu le déplaisir de trouver dans sa boîte au lettre une citation à comparaître le 21 novembre au tribunal de Bar-le-Duc pour « diffamation ». En effet, suite à son interpellation violente suite à la manif du 18 février, ce camarade avait pris le temps d’écrire les conditions de son arrestation dans un témoignage diffusé sur Mediapart.
C’est ce témoignage, qui mettait directement en cause le commandant Bruno Dubois, que celui-ci attaque pour « diffamation ». En effet, dans ce texte l’ami explique que le commandant est venu tout bonnement l’étrangler pour réussir à l’embarquer par la suite.
Nous nous rassemblerons donc le 21 novembre à 9h devant le TGI de Bar-le-Duc pour affirmer notre solidarité !
Cher Commandant,
Vous pouvez me mettre le nombre de procès que vous voudrez. Cela changera t-il quelque chose à la vérité ?
J’ai parlé, j’ai exprimé l’indignation depuis le fond de mon coeur. L’expression de ma conscience a amenée la votre à chavirer. Et comme vous êtes un homme où le principe autoritaire domine sur celui de la pensée, vous avez préféré me couper la parole. Vous m’avez étranglé et vous le savez au fond de vous-même. Cette vérité là ne changera pas.Mais voilà qu’après l’étranglement physique, c’est l’étranglement judiciaire ! Mais si procès il y a, c’est contre vous qu’il devrait-être ! C’est le monde à l’envers !
Peut-être avez-vous eu peur que je porte plainte ? C’est vrai que la police, lorsqu’elle violente quelqu’un, elle aime prendre les devants par sécurité.Mais je ne compte pas utiliser la justice pour trouver réconfort, pas comme vous qui demandez 400€ parce qu’un paysan de Bure crie « Mange Merde »(1). L’argent n’achète point le repos de ma conscience. La vérité suffit.
Vous vous enfoncez profondément dans la pénombre de votre coeur de pierre.
J’espère que vous aurez le courage de vous déplacer.
Vous n’étranglerez pas la vérité.Je le dis et le redirai, le Commandant Bruno Dubois m’a étranglé lors de mon interpellation le 18 février à Bure.
Mes amitiés à votre bras entourant ma gorge,
Loïc SCHNEIDER
VISUEL SCHÉMATIQUE DE L’INTERPELLATION
EXTRAIT DU TÉMOIGNAGE DU COMPAGNON
» … L’interpellation dure plusieurs longues minutes, les gendarmes n’arrivent pas à me remonter, ils sont 4. Je n’arrête pas de leur parler, d’exprimer l’indignation contre ce projet, leurs regards fuient le miens, ils soupirent et perdent leur force au fur et à mesure que la parole se libère. J’ai même cru à un moment qu’ils me laisseraient partir.
Mais le commandant DuBois est venu redonner par sa présence la force de la soumission qu’incarne sa supériorité hierarchique. Je continue tout de même à parler, le commandant m’étranglera pendant plusieurs longues secondes pour que je me taise. Je ne pouvais ni respirer, ni parler. Des marques de strangulations seront notés par le médecin pendant ma garde à vu. Serais-je encore libre si c’était moi qui avait étranglé le commandant ? «
Déclaration entière sur Mediapart : https://blogs.mediapart.fr/…/bure-nous-assumons-le-sabotage…
Retranscription complète de l’audience (Juge, moi, Avocat, proc..) de mon procès suite à cette interpellation : /wp-conte…/uploads/2017/…/SachezQueV2PPP.pdf
—————————————–
(1) « Bande de mange-merde » est convenable envers ceux qui défendent l’ANDRA, En effet, le mot merde peut définir un « produit toxique » :