Antirépression

VMC.Camp c’est fini

Ce site a été créé pour le camp vmc en résistance à la poubelle nucléaire comme support d’automédia. Ayant toujours servi collectivement, l’appareil judiciaire en voit d’un autre oeil et souhaite le relier à certaines personnes.

Ainsi pour raison de sécurité contre la répression de l’Etat a été décidé de clore vmc.camp. Cependant la lutte continue, et son automédia aussi.

En attendant l’ouverture du prochain site internet, les publications liées à la lutte auront lieu sur manif’est qui est le média libre de l’est de la France. Que tu souhaite publier ou recevoir les informations sur Bure tu peux aller par ici:

https://manif-est.info/+-Bure-+.html

Des astuces générales pour publier de manière sécurisée sur un média libre:
https://paris-luttes.info/publier-sur-paris-luttes-avec-une-811?lang=fr

Il existe aussi un flux rss des opposant.es à Cigéo par ici: http://www.stopcigeo-bure.eu/publications-des-opposant-e-s-a-cigeo/

16 rendus de procès – une attaque à la défense libre

Aujourd’hui, le tribunal de Bar-le-Duc, sous la présidence de Isabelle Dréan-Rivette, rendait les verdicts des audiences du 23 mai (pour des faits du 03-04 mars et du 14 mars) et du 12 juin (pour des faits du 22 février et du 09 avril) qui n’ont pas donné lieu à un report.

 

Nous attendions donc 16 rendus.

Pour la personne interpellée le 03 mars, le parquet a renoncé à ses poursuites.

Pour les 6 personnes interpellées le 04 mars, 5 d’entre elles ont obtenu la relaxe suite à des nullités de procédure (notament l’absence des Procès Verbaux d’interpellation). La dernière a été condamné à une peine de 3 mois de sursis simple (sans inscription au B2).

Les 6 personnes inculpées pour les faits du 14 mars ont été relaxées pour des nulités similaires (toujours cette fameuse absence du PV d’interpellation).

La personne qui passait pour les faits du 09 avril a aussi été relaxée pour des nulités de forme également.

Une personne a été condamnée à 2 mois de sursis assortis d’une mise à l’épreuve de deux ans avec une interdiction de paraître dans le territoire de la Meuse.

La dernière personne qui a été condamnée pour des faits du 22 février, pour un outrage a pris 1 mois de sursis avec 2 ans de mise à l’épreuve : obligation de payer ses frais de justice et interdiction du terristoire de Meuse. Cette peine peut paraître légère, mais elle est en fait comme une épée de Damoclès sur la tête de personnes qui est installé dans le territoire meusien.

Ce jugement en particulier est une atteinte à la défense libre. Cette personne inculpée est en effet la seule à avoir choisi de venir sans être représentée par un avocat. La présidente du tribunal avait ignoré ses nullités, l’avait complétement censurée et il n’avait pas pu proprement développer sa défense, interrompu définitivement dès que le tribunal considérait qu’il ne parlait pas des faits. (Nous ne reviendrons pas sur le fait que les avocats avaient pu parler de Cigéo, et encore moins sur les longues tirades du procureur Olivier Glady, dans lesquelles ce dernier passe de Proust à la stratosphère tout en traîtant « les gens de Bure » de drogué.e.s…). (Lors du procès du 23 mai, la même juge avait déjà empeché, à 5 reprises, la lecture d’une déclaration par les prévenu.e.s du 4 mars. )

Ceci est clairement une attaque à la défense libre. Cette peine comprenant 2 ans de mise à l’épreuve avec interdiction de territoire est démesurée et éminament politique.

Ils n’arriveront pas pour autant à brîser nos vies et nos luttes!

Vague de perquisitions et arrestations: tentative de synthèse

Mise à jour du 10 juillet : on dénombre en fait (au moins) 15 perquisitions avec non pas 2 mais 3 compléments de perquisition.

Etat des lieux de la dernière grosse vague de répréssion (depuis mercredi 20 juin)

 

On dénombre 14 perquisitions dont 12 simultanées le mercredi 20 juin à 7h du matin et 2 compléments de perquisition ayant eu lieu lors de gardes à vue. Certaines perquisitions ont eu lieu sans mandat de perquisition, et une perquisition n’as pas pu avoir lieu, par manque du bon papier.

Ces perquisitions ont donné lieu à 10 gardes à vue. Une de ces gardes à vue étaient liée aux conditions de la perquisition et n’a pas donné de suite. Pour les autres,

5 ont donné lieu à des mises en examen avec contrôle judiciaire: interdictions de territoire, interdiction de voir les autres personnes liées à l’instruction, et interdiction de quitter le territoire nationale;

2 personnes sont sorties comme témoins assistés;

2 personnes sont sorties sans suites pour le moment.

Les gardes à vue et déferrements des 9 personnes précitées se sont terminées entre jeudi et vendredi soir.

Plus d’une douzaine de personnes ont été convoquées pour des auditions en tant que témoins.

Ces perquisitions, arrestations et auditions, font suite à l’ouverture d’une instruction pour association de malfaiteurs après des faits qui ont eu lieu en 2017. On rappelle qu’une première vague de perquisitions avait eu lieu dans ce cadre le 20 septembre 2017.

Une instruction, kezako?

Une instruction, c’est une enquête en cours, qui peut durer plusieurs années, durant lesquelles un.e juge (le/la juge d’instruction, ici : Kevin Lefur) avec l’aide du/ de la procureur (ici : Olivier Glady), instruisent un dossier (le dossier d’instruction). Afin de trouver les coupables et de les inculper, ielles ont à leur disposition tout plein de façons de rassembler des informations en fonction de la qualification de l’instruction (association de malfaiteurs, terrorisme, bande organisée, série de meurtres…). Dans le cas qui nous intéresse ici, écoutes téléphoniques, géolocalisations des téléphones, traçage des véhicules, perquisitions, gardes à vue de 96h, font partie de leur arsenal. Tant que l’instruction est en cours (et c’est toujours le cas), il est possible pour les mis.e.s en examen, les témoins assistés et leurs avocat.e.s de consulter leurs dossiers. Celleux-ci sont alors soumis.e.s au secret d’instruction et ne peuvent pas parler de ce qu’ielles y ont lu.

L’association de malfaiteurs, kezako?

L’association de malfaiteurs est un délit qui se caractérise par la participation à un groupement d’individu.e.s formé en vue de préparer un ou plusieurs crimes ou délits passibles de plus de 5 ans d’emprisonnement.

 

Suite sur la répression et les perquisitions

On a eu vent de nouvelles perquisitions liées à la lutte à Bure. On arrive à 14 lieux perquisitionnés.

A la liste précédement cité il faut ajouter un lieu de travail, un lieu dans l’isère avec encore des saisies de matériels numériques et manuscrites.

Toutes les personnes sont maintenant sorties de garde à vue dans la Meuse. 2 sans suite, 2 en témoin assisté, 5 qui sont mises en examens avec un contrôle judiciaire (Pour certain.es interdiction de sortie du territoire français, interdiction de territoire (2 Meuse et Haute Marne, 1 Meuse et Saudron, 2 Bure et saudron), interdiction de voir les autres personnes qui ont été mises à l’origine en garde à vue). Tou.tes ressorti sauf 1 qu’ils sont allés cherché en prison pour être mis en garde à vue est retourné en prison.

L’instruction est toujours en cours. Elle nous rappelle juste que beaucoup d’écoutes téléphonique, filatures, balise géolocalisation.

Une vague d’audition en tant que témoins a lieu. N’hésitez pas à contacter la legal team si vous avez des soucis (arr@riseup.net)

 

Vague de perquisitions et d’arrestations à Bure

Mercredi 20/06 : perquisitions et arrestations à Bure

Résumé de la vague de perquisitions et arrestations

Le mercredi 20 juin entre 7h et 18h, des perquisitions ont eu lieu dans plusieurs lieux de vie (collectifs ou non) à Bure et aux alentours. Au total, 11 perquisitions ont eu lieu à partir de 7h du matin à :

  • La Maison de Résistance à Bure (deux arrestations, nombreux contrôles d’identité, du matériel saisi)
  • Cirfontaines-en-Ornois (une arrestation, du matériel saisi)
  • Verdun (une arrestation)
  • Montier-sur-Saulx (pas d’arrestation, du matériel saisi)
  • Commercy (deux arrestations)
  • Biencourt-sur-Orge x 2 (une première perquisition le matin et une seconde l’après-midi dans une autre maison et une arrestation)
  • Ancerville (convocation à une audition libre)
  • Chennevières (convocation à une audition libre)
  • Paris au domicile d’un avocat (une arrestation)
  • Joinville

Il y a déjà au moins 10 interpellations, 2 personnes sorties, 8 garde-à-vue confirmées encore en cours et deux auditions libres dans cette journée. Les opérations sont terminées.

Fil info :

Vendredi 22/06

Mise à Jour 21h

Toutes les personnes ont finalement été relachées, après près de 60h de garde à vue pour les dernières. Certaines ont un contrôle judiciaire.

Mise à Jour 19h

3 des 4 personnes encore en garde à vue ont été libérées entre cette nuit et aujourd’hui.

Ces libérations ont été accompagnées d’un défèrement pour deux des personnes, la troisième ayant été libérée sans suite immédiate.

Jeudi 21/06

Soirée : 4 personnes (arrêtées respectivement à Bure, Biencourt-sur-Orge, Paris et une de Commercy) sont sorties de garde à vue. 4 personnes ont vu leur garde à vue prolongée au delà de 48h.

Mercredi 20/06

19h30 : sortie d’une des personne interpelées à Bure sans suite.

18h : la perquisition se termine à la Maison de Résistance à Bure (2 arrestations).

13h12 : Acab

11h55 : arrestation ciblée d’une personne aux alentours de Bure par des gendarmes stationnés dans un village.

10h : fin de la perquisition à Biencourt-sur-Orge. Pas d’arrestation. Des choses ont été saisies (matériel informatique etc).

9h : plus personne n’est dans la Maison de Résistance (à part les flics et les personnes témoins de la perquisition). Les flics sont en train de fouiller les camions et caravanes.

8h30 : fin de la perquisition à Cirfontaines-en-Ornois. Une personne arrêtée. Des choses ont été saisies (matériel informatique, peinture etc).

7h30 : À la Maison de Résistance, les flics font sortir les personnes une par une avec contrôle d’identité et photo. Les flics semblent vouloir évacuer tout le monde et commencer la perquisition. Il y aurait une cinquantaine de flics et un camion de déménagement. À Mandres-en-Barrois la présence policière est accrue (quelques flics aux coins des rues, un camion de gendarmes mobiles devant l’Affranchie, ils ne contrôlent pas quand on passe devant eux).

Infos obtenues via les médias

Les perquisitions, qui ont débuté à 7H, sont effectuées « dans le cadre d’une commission rogatoire d’un juge d’instruction » portant sur trois faits commis en 2017″, a indiqué à l’AFP le procureur de la République à Bar-le-Duc, Olivier Glady.

(article de France24 qui reprend une dépêche de l’AFP) (suite…)

Petit bilan d’interpelation suite à la journée du 16 juin

Au niveau du nombre de personnes interpellées, on serait à une quinzaine. 4 pendant la manif, 1 avant, les autres pendant la soirée (jusqu’à 2 heures 30 du matin). Elles sont pour la plupart suivies de garde à vue. Un certain nombre de personnes est déjà ressorti.

Il y a au moins une comparution immédiate lundi au TGI de bar le duc, probablement il y en aura d’autres.

Plus d’informations sur la journée:

https://manif-est.info/Journee-de-mobilisation-du-16-juin-2018a-Bar-le-Duc-657.html?sens_maj=-1

A cela on peut rajouter les nombreuses fouilles, vérif d’identité, suspension de permis liés à la présence policière et leur réquisition.

 

Si vous avez des informations, contactez le 0753398005

Perquisition G20 – Mandat d’arrêt européen, cavale et négociation

Paru dans les médias libres

Communiqué de Loïc, sous le coup d’un mandat d’arrêt européen, dans le cadre des perquisitions coordonnées du 29 mai dernier suite au contre-sommet du G20 à Hambourg.

Le mardi 29 Mai, lorsque mon père part au travail, la police rôde dans la ruelle. L’un d’eux précisera qu’il était présent depuis 3h30 du matin, guettant mon retour au domicile familial. C’est lorsque ma mère rentre le soir à 19h30 que 15 policiers réalisent une perquisition de la cave au grenier. Elle durera 4h, jusqu’à 00h00.

La police allemande est également présente. Ils prennent des clés USB (dont celle de mon père qu’il utilise pour le travail), des cd, deux disques durs externes (dont celui de ma petite soeur), une bombe de peinture, des habits (ils recherchent longuement un slip en particulier, sans succès), le vieux caméscope familial, un feu d’artifice, un masque de hiboux de la lutte à Bure etc.. Des gendarmes de Commercy sont également présents, profitant de l’occasion pour faire une perquisition en rapport avec Bure sans préciser les motifs, la fameuse enquête « d’association de malfaiteurs » ?

Ce qui a surtout motivé le déploiement de 15 policiers, c’est la manifestation contre le G20 qui a eu lieu à Hambourg l’année dernière. Lors de cette rencontre des chefs d’État des plus grandes puissances de ce monde et des leaders des banques centrales, malgré les 20 000 policiers venus de toute l’Allemagne, le centre-ville d’Hambourg est hors-contrôle. Les gens sont dans la rue, font face à la police, enflamment des barricades. Le ministre allemand des finances et l’épouse du président Américain Mélania Trump sont bloqué·e·s et annulent leur déplacement. Impossible de rejoindre le G20. Des prêtres hébergent dans leurs églises des militantes et militants venu·e·s du monde entier. Impossible pour les leaders capitalistes et grands responsables du réchauffement climatique de se retrouver en paix. On récolte ce que l’on sème. Pour reprendre le contrôle de la rue, la police allemande déploiera même une unité spéciale, fusils d’assaut à la main. Le ministre fédéral de la justice allemande déclarera « Il n’y aura plus de G20 dans une grande ville allemande. » Victoire ! Mais a quel prix ?

Propagande, criminalisation, avis de recherche, le moindre acte de révolte se retrouve fortement réprimé. La vengeance des puissants s’annonce terrible. Des appels à la délation sont lancés dans les journaux allemands, publiant des photos de manifestant·e·s le visage découvert lançant des pierres. Ces mêmes journaux qui pourtant font l’éloge des gens jetant des projectiles sur la police au Vénézuela [1]. Ou comment les médias soi-disant impartiaux jugent ce qui est politiquement correct et conditionnent l’esprit de révolte. Des personnes répondront à l’appel de délation lancé par la police d’Hambourg sur son site internet, une méthode qui évoque de sombres souvenirs.

Ce sont 3 343 enquêtes qui ont été ouvertes par le commando spécial d’investigation, qui possède plus de 13 Terrabytes de données à traiter.

Ce 29 mai, c’est une action policière coordonnée de plusieurs dizaines de perquisitions à travers l’Europe, : Italie, Suisse, Espagne et France. Rien qu’en Suisse c’est 150 policiers qui sont entrés en action. Le commando spécial Argus a également participé à l’opération en attaquant un appartement privé et en menottant et bâillonnant tou·te·s les habitant·e·s [2]. Au même moment, une soixantaine de policiers entraient au « Kultur Zentrum », cassant toutes les portes et restant dans la maison pendant une bonne heure. À la fin, ils ont confisqué et transporté deux remorques remplies d’objets différents.


Buster Keaton – Cops (1922)

Je n’étais pas chez mes parents, ils n’ont pas laissé de convocation, rien m’invitant à me rendre au commissariat. Non, je suis directement sous mandat d’arrêt européen. Recherché par la police. Mes 2 parents seront auditionnés comme témoins au commissariat. De mémoire, vu qu’ils n’ont reçu aucun papier, je serais accusé de complicité & aussi de bande organisée pour dégradation, incendie de bâtiment (peine de 10 + 5 ans), port d’arme de catégorie A et violence sur agent.

Vu que j’ai actuellement pas mal de procès dont la moitié ne devrait pas exister, avant de me rendre à la police afin de me défendre et comprendre ces nouvelles accusations ahurissantes, je souhaite rentrer en négociation. Je demande la suppression de la moitié de mes procès qui sont illégitimes au regard de la vérité et de vos principes légalistes. En effet, je suis victime d’un acharnement judiciaire et policer. Cette affaire sur le G20 serait mon 6e procès.

Mon premier procès fut pour complicité d’attaques informatiques avec Anonymous de l’Opération contre les Grands Projets Inutiles et Imposés, je me suis défendu au tribunal expliquant la raison de mon acte. J’ai eu 4 mois de prison avec sursis et 5 000 € de dédommagement collectif avec les 2 autres personnes arrêtées [3].

Mon 2e procès fut pour complicité d’attaques informatiques avec Anonymous de l’Opération contre les Grands Projets Inutiles et Imposés, je me suis défendu au tribunal expliquant que j’ai déjà été jugé pour ça. Je suis relaxé par le juge grâce au principe de « Non Bis in Idem » (ne pas être jugé 2 fois pour la même chose) mais le parquet décide de faire appel. Cette deuxième audience arrive au mois de septembre 2018. (Procès illégitime) [4].

Mon 3e procès fut pour « Outrage et rébellion » & « Incitation directe à la rébellion » lors de la manifestation du 15 septembre 2016 contre la loi travail. Grâce à une vidéo [5] qui prouve l’inexistence de « l’outrage » et le mensonge de « l’incitation directe à la rébellion » créés par plusieurs policiers se mettant d’accord pour délivrer ce faux témoignage : « on est plus nombreux qu’eux, on leur rentre dedans », ces 2 accusations tombent à l’eau mais je suis quand même condamné pour « rébellion ».
Alors que je suis victime d’une arrestation qui n’a plus aucun motifs d’interpellations, je suis condamné ce 18 mai à 1 mois de prison ferme si je ne paye pas les 600 € d’amende dans le mois. Je dois également payer 350 € au policier au titre de préjudice moral et des frais judiciaires.

Reprenons. Des policiers m’interpellent sous des motifs mensongers, l’un me frappe au visage, je saigne du nez : on me condamne pour avoir gesticulé des bras et des jambes. Très bien. Inversons un instant les rôles. Si je travestis la vérité avec des complices : je serais accusé de faux témoignages en réunion. Le policier gesticule pendant que je le frappe au visage, il saigne du nez : je serais accusé de violence sur agent ayant entraîné X jours d’ITT. Nous vivons apparemment dans un pays où existe le principe d’égalité et de justice. Si il y avait réellement une justice, ces policiers seraient poursuivis pour faux témoignage et violence hors usage « légitime » de la force. Mais l’impunité policière puise sa force dans le privilège de l’uniforme et sans abolition des privilèges, point d’égalité. (Procès illégitime) [6].

Mon 4e procès fut pour avoir fait tomber la clôture de l’ANDRA autour de son projet d’enfouissement de déchets nucléaire à Bure. Je me suis défendu au tribunal expliquant la raison de cet acte collectif. La procureure demande 5 mois de prison ferme et 5 mois de sursis, le juge donnera 4 mois avec sursis. Le parquet mécontent, décide de faire appel. Je n’ai toujours pas la date. Voici le compte rendu complet avec les dialogues du procès [7].

Mon 5e procès est basé sur mon précédent procès de la clôture de l’ANDRA. Le commandant de Gendarmerie DUBOIS m’accuse de diffamation suite à un article de Médiapart [Retrouvez-ici le compte rendu de l’audience.

Sans l’amnistie par le parlement (grâce à l’article 133-9 code pénal) des condamnations de ces 3 procès illégitimes ainsi que le désistement de l’appel du parquet pour la clôture de l’ANDRA, je n’accepterai pas de me rendre dans ce que l’on nomme avec ignorance justice. Ayant vécu dans leur enceinte l’acharnement et le mensonge embelli sous le vocabulaire pompeux de la judiciarisation, mon dégoût m’amène aujourd’hui à ne plus vouloir goûter à leur injustice. Je choisi la cavale. J’aurai préféré ne pas jouer ce jeu du chat et de la souris. Mais que voulez vous, je ne suis qu’une souris, ne soyez plus chat.

Je tiens à préciser que je refuserai l’amnistie ou la grâce si elle est délivrée par Macron. C’est un arriviste élu pour 2 raisons. La première est qu’il existe un rapport entre le temps de passage à la télévision et le résultat des élections, comme Macron vient de la finance et que la majorité des médias appartiennent aux riches, la propagande médiatique est à son avantage. La deuxième est qu’il a servi de barrage au FN, chose bien triste car mieux que le bulletin de vote par dépit il existe le pavé de Paris. On peut en faire de bonnes barricades et c’est un magnifique projectile qui nous permet de ne pas faire de compromis.

Entre le président ou le parlement, j’opte donc pour la moins mauvaise des solutions comme dirait Nicolas Hulot sur Bure, malgré sa conviction antérieure « Cigéo je dis non ». Contrairement à ce ministre de l’environnement, l’amnistie ne me fera pas retourner ma veste. Je continuerai à dire que le pouvoir est à détruire et non à conquérir. Et si un jour je ne le pense plus, ne m’écoutez plus et fuyez loin de moi. D’ailleurs, n’attendez rien de moi, attendez tout de vous. Aucun représentant, soyons nos propres maîtres·se·s.

Considérant les révoltes et grèves actuelles contre la politique du gouvernement macron, si une révolution venait à arriver, celle-ci permettrait peut-être, comme cela s’est déjà vu historiquement, l’amnistie des prisonniers politiques et donc l’abandon des condamnations. Et qui sait, l’agitation gagnera peut-être aussi l’Allemagne !

Gendarmes, policiers, juges et gouvernants, en l’attente de vous voir quitter votre position oppressive et dominatrice.
En l’attente de vous voir la quitter soit par vous même, soit par la contrainte révolutionnaire.
Veuillez accepter ce modeste présent, ces quelques mots que je jette à la gueule des puissants. Puissiez-vous me retrouver ou avoir la sagesse, abandonnant ces procès inutiles, de me laisser venir à vous.

Que l’éclat de la vérité triomphe sur l’obscurité des préjugés.
Que l’insurrection vienne.
Force aux 6 personnes encore incarcérées actuellement en Allemagne suite aux manifestations du G20.
Force aux victimes des violences policières si souvent invisibilisées ou stigmatisées.
Mort à la propagande d’État
Mort à l’oppression
Mort aux privilèges
Vive la liberté
Vive l’anarchie

L’anarchie n’est point le chaos, mais comme disait Proudhon « l’ordre sans le pouvoir ».

À ne pas manquer : le documentaire d’Arte « Une histoire de l’anarchisme » [9] de Tancrède Ramonet pour chasser le brouillard entourant l’idéal.

Lisons, osons nos rêves et demain sera beau.

PS : Il y a une manifestation le 16 juin à Bar-le-Duc contre le projet d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure. Vu le mandat d’arrêt, je ne compte pas prendre le risque d’y aller. Mais vous, peut-être que vous avez cette chance de pouvoir manifester !

Il y a un projet fou à enterrer et une forêt à protéger.

Loïc

Contact : loiccitation@riseup.net (possibilité d’échanger avec une clé pgp mais les flics savent quand même à qui vous écrivez)


Procès du 23 mai, délibéré le 26 juin

Ce 23 mai au tribunal de Bar-le-Duc, 13 procès de burien.ne.s, pour 3 séries d’arrestations : 1 arrestation le 3 mars, 6 arrestations le 4 mars et 6 arrestations le 14 mars.Beaucoup de flics présents. Ils ne demandaient pas les cartes d’identité pour entrer dans le tribunal cette fois-ci, mais étaient partout dans et autour du tribunal. Les juges ont été interpellées sur cette pression policière, elles ont répondu que c’est au président du tribunal de décider de cela et pas à elles.

Dehors, des barnums, des stands de crèpes, makis, et autres activités.
Dedans c’est long. Malgré des séries de dossiers quasiment identiques, les personnes passent les unes après les autres.

Une nouvelle série de T-shirt a été mise en vogue pour dénoncer le chef d’inculpation bien bricolé des affaires du 14 mars :

pour avoir à Mandres en Barrois […] participé sciemment à un attroupement, même formé de façon temporaire, en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, de violences volontaires contre les personnes ou de destruction ou dégradation de biens, en l’espèce en s’intégrant à un groupe d’une quinzaine de personnes se portant à la rencontre d’employés de l’Andra en s’étant préalablement vêtus de manière tendanciellement uniforme, munis de gants et/ou de vêtements ou accessoires destinés à se dissimuler le visage ainsi qu’en ayant ramassé des pierres sur le parcours, dans le contexte d’une évacuation contestée du Bois Lejuc par les forces de l’ordre et à la suite d’appels, notamment diffusés sur les réseaux sociaux, à la réoccupation de cette zone boisée.

Les réquisitions d’Olivier Glady, procureur :

  • Pour 3 dossiers (3 et 4 mars), il demande la relaxe (pourquoi ceux-là et pas les autres quasiment identiques ? parfois impossible à savoir)
  • Pour les 4 autres dossiers du 4 mars, il demande 3 mois de sursis simple
  • Pour les 6 dossiers du 14 mars, il demande 4 mois de sursis, parfois du sursis simple et parfois avec mise à l’épreuve (interdiction de territoire de Meuse et Haute-Marne pour 2 ans et, dans un cas, obligation de travailler)

Cette interdiction de territoire est convoitée par Glady, comme il l’a affirmé afin d’empecher les personnes « de se mettre en situation propre à réeffectuer un délit ». Quant à l’obligation de travailler, elle permettrait de « reprendre contact avec la réalité » …

Les déclarations de Glady s’inscrivaient dans sa volonté de dissocier les bon.nes des mauvais.es opposant.es. « On voit un profil différent », celui là « a fini par retrouver la raison en garde à vue en quittant la ligne du mouvement. Mais il est sorti du commissariat, et vous ne voyez plus le M. X qui a retrouvé la raison », pour celle là « elle est considérée par les forces de police comme la meneuse, la porte parole du mouvement ».

Glady, qui est très fier de son chef d’inculpation, et souhaite que les juges condamnent toute personne pris dans n’importe quel groupe, même s’il y a pas d’éléments sur la personne interpellée « Le groupe est un moyen à la réalisation des infractions. Un peu à la manière d’une association de malfaiteurs, il y a une entente entre les membres du groupe. »

Côté des 5 avocat.es présent.es, le mode de défense adopté pour ce jour a été principalement d’attaquer techniquement les dossiers. Pour chaque procès des nullités ont été demandées par les avocat.es. En fonction des dossiers, il y avait l’absence de PV d’interpellation, des heures qui ne correspondent pas, l’incohérence de reprocher une non-dispersion à un groupe en train de fuir, la non notification des droits en garde à vue, des articles du code pénal confondus, l’absence de l’accord écrit du procureur pour le prolongement de la garde à vue etc etc.

Ont été aussi dénoncé dans certains dossiers:

  • La prise d’ADN par ruse/force sur les vêtements des interpellé.es
  • Des questions en audition qui outrepassaient les affaires (comme par exemple Avez vous versé de l’argent pour cette lutte, ou vous a t’on demandé de l’argent pour cela ? Vos proches versent-ils de l’argent pour cette cause, ou sont-ils garants d’éventuels achats immobiliers ? Pouvez vous nous citer d’autres maisons occupées par des opposants ?)
  • La catégorisation dont sont victimes les accusé.es. « Je suis outrée quand j’entends le ministère public parler de « militants anti CIGEO », « gens de Bure ». Qui sont ces gens ? Les habitants administratifs de Bure ? Ou quelque chose d’autre ? […] La désignation est sombre et fait penser à ce que Michele Aliot Marie appelait dans l’affaire Tarnac la Nébuleuse, quand on voit ce que ça a donné. » (une des avocate)

La juge a censuré à chaque fois les inculpé.es (de l’affaire du 4 mars) qui ont voulu faire au tribunal une seule et unique déclaration commune spontanée sans répondre aux questions du tribunal :

Nous ne sommes pas particulièrement surprises de nous trouver devant vous aujourd’hui. En effet, nous concevons cette procédure comme banale dans un contexte de répression accrue depuis quelques temps envers celleux que la justice désigne comme militants anti-cigéo. Vous allez juger 6 personnes parmi tant d’autres, prises au hasard. A ce titre nous ne voyons pas pourquoi nous devrions nous singulariser et répondre individuellement à vos questions. D’une façon générale, nous refusons que justice soit rendue en fonction des origines, des catégories sociales, des diplômes et/ou des situations professionnelles. Bien que nous restions des individues de sensibilités différentes et que nous ayons donc réagi de diverses manières à nos gardes à vue, nous ne voulons pas que vous nous dissociiez les uns des autres en fonction de critères racistes et classistes.

Les prétextes de la juge étaient qu’on ne pouvait pas faire de déclaration commune car ce sont des procès individuels, et quand les prévenu.es commençaient à lire, elle coupait en disant que c’était hors propos par rapport à l’affaire.

Par contre elle n’a pas censuré ni les avocat.es ni le procureur même quand celui-ci a fait tout un laius pour dire que le procès se transformait en procès contre la police, qu’il peut garantir personnellement que M. Dubois (le commandant de gendarmerie local) faisait très bien son boulot, ou encore quand il parlait des « gens de Bure ».

Appel à rassemblement en soutien aux procès du 23 mai à Bar-le-Duc / Call for a gathering to support the trials of May 23rd in Bar-le-Duc

[English Version Below]

Mise à jour du 10 mai : un 3ème procès d’un hibou se rajoute aux 2 autres pour cette après-midi du 23 mai.

Avec 2 procès de 6 inculpé.e.s chacun, 11 hiboux passeront en procès le 23 mai à partir de 14h au tribunal de Bar-le-Duc. (Rendez-vous devant le tribunal à 14h.)

 

Oyez oyez braves gentes,

Activistes de tout poil et de toutes les contrées,

Paysan.ne.s militant.e.s et militant.e.s paysan.ne.s,

Nous avons le plaisir de vous annoncer que la grande foire s’installera le 23 mai à Bar-le-Duc.

Avec nos fabuleux numéros et curiosités, nos incroyables jeux et ateliers, nous nous plierons en quatre pour vous divertir ! Participez à l’élaboration du programme en proposant votre atelier ou votre animation ou en ramenant votre instrument de musique. De la dégustation de succulentes galettes, aux divertissements musicaux en passant par le stand déjanté de molkeuf, vous serez ébloui.e.s, époustouflé.e.s, impressionné.e.s, émerveillé.e.s…

Sans oublier le spectacle loufoque du cabinet des curiosités du tribunal que vous ne saurez rejoindre qu’en traversant avec succès la terrifiante galerie des glaces.

Âmes sensibles, s’abstenir ! Retrouvez-nous plutôt sur notre stand de confection de sushis, végans bien sûr.

P.S. : L’abus d’actions militantes est mauvais pour le contrôle de l’État, révoltez vous sans modération. Ceci n’est pas un message du ministère de l’intérieur.

Pour proposez votre atelier/ animation, vous pouvez nous écrire à lagrandefoire@riseup.net ou débarquer carrément avec sur place.

La grande foire, rassemblement massif et festif devant le tribunal de Bar-le-Duc aura lieu le 23 mai à partir de 14h.

Le petit teaser du jour : un aperçu d’une des attractions les plus terrifiantes : la galerie des glaces !

A tout vite!

 

The big fair, festive and massive gathering in front of Bar-le-Duc’s tribunal will take place on May 23rd at 2pm.

The teaser of today : a preview of one of the most terrifying attraction : the Hall of Mirrors!

[English]

 

Edit of May 10th : another trial of an owl will take place in addition to the 2 others on this afternoon of May 23rd.

During the 2 trials of 6 accused each, 11 owls will face the judge on May 23rd, starting at 2pm at Bar-le-Duc’s tribunal.

Hear ye, hear ye, all ye who pass by,

Activists of all kinds and from all lands,

Peasant militant and militant peasant,

We are pleased to annonce that the big fair will settle down on May 23rd in Bar-le-Duc.

With our fabulous perfomances and curiosities, our incredible games and workshop, we will bend over backwards to amuse you ! Be part of the show, proposing your own workshop or animation or coming with your music instrument. You will enjoy the taste of the delicious crepes and the musical amusements, as well as the molkeuf crazy stand ! You will be , impressed, amazed, blinded, mind-blowed…

We shall not forget the goofy show of the trial’s cabinet of the curiosities.To achieve this, you need first to cross sucessfully the terrifying Hall of Mirrors.

Sensitive people, be careful ! You might prefer joining our homemaking vegan sushi stand.

P.S : Exessive militant actions are bad for State control, revolt without reserve. This is not a message from the Ministry of Interior.

To propose a workshop/animation, you can write to lagrandefoire@riseup.net or even come directly with it.

Ziradio #6: Autour du psycho-trauma

Lors d’une journée de formation inter-médic à Nancy en février dernier, on était une dizaine de personnes provenant de différents lieux autogérés de la région afin d’en apprendre un peu plus sur le psycho-trauma et le syndrome post-traumatique (PTSD).

Le but d’une telle rencontre visait à nous sensibiliser et acquérir les outils qui permettent de mieux faire face aux situations qui peuvent générer des traumatismes et possiblement se développer en PTSD. Que ce soit en manif, au quotidien dans les zones occupées, en situation de conflits qui dégénèrent ou lors d’agressions de toutes sortes, on croit que la vie de militant.e.s – mais pas que – nous expose à des risques répétés de traumas. Pourtant, nos réseaux sont assez dépourvus en terme de prévention, de soutient et d’accompagnement des personnes souffrant de choc post-traumatique. De là l’idée de se pencher sur la question, tout en cherchant à s’autonomiser vis-à-vis le pouvoir médical et son monde.

L’enregistrement qui suit a été réalisé dans l’optique d’un partage de connaissances. On a décidé de se réunir quelque temps après la formation pour mettre en commun ce qu’on a retenu de cette rencontre, et on a cru bon de partager cette discussion informelle à un public plus large. Pour débroussailler tout ça, voici en gros les différents thèmes qu’on aborde :

  • 1ière partie : Traumatisme et contexte militant

  • 2ième partie (7min20): Le psycho-trauma et ses mécanismes

  • 3ième partie (25min30): Comment faire un débriefing et reconstruire nos souvenirs

  • 4ième partie (38min05): Écoute active, toto-soin et travail émotionnel

 

Lien vers l’enregistrement:

http://audioblog.arteradio.com/post/3085220/ziradio__6__autour_du_psycho-trauma/

 

Avec les différentes expulsions récentes, que ce soit dans le Bois Lejuc, dans différentes fac ou encore sur la ZAD, on croit que c’est le bon moment pour faire circuler cet enregistrement et éventuellement poser les bases d’un groupe de soutient permanent dans vos réseaux, si ce n’est pas déjà fait! On vous invite à partager cet enregistrement, à organiser des écoutes collectives, et surtout à discuter du sujet dans votre milieu…

Pour plus d’infos sur la question des traumatismes, vous pouvez imprimer et partager la brochure suivante, réalisée par un des groupes d’assistance aux traumatismes et d’aide émotionnelle lors de la COP15 en 2009 à Coppenhague: https://www.activist-trauma.net/assets/files/trauma_flyer_french_A5_v1.pdf