Texte exprimé lors de la manifestation du 3 mars

Le texte suivant constitue l’une des prises de paroles au début de la manifestation de ce samedi après midi.

Cher.e.s ami.e.s

Nous vous accueillons dans un village assiégé, entouré de barrages de flics,  sous la surveillance d’hélicoptères et de drones. On parle de plusieurs centaines de gendarmes mobiles.Notre territoire rural ressemble à ces zones ultramilitarisées des G20 où se pavanent les puissants de ce monde.

Les autorités n’ont pas lésiné sur les moyens pour imposer leur poubelle nucléaire. Après nous avoir expulsé violemment du bois lejuc, la préfecture a déposé plusieurs arrêtés interdisant la circulation; le stationnement et notre manifestation.

Cela ne nous étonne même plus. Nous n’attendons plus rien des autorités. Le dialogue a été coupé depuis longtemps et nous ne comptons plus les trahisons ; de dominique voynet en 1999 qui avait autorisé par décret la construction du labo à Nicolas hulot qui s’affichait contre le projet CIGEO avant d’être ministre.

Nous agirons donc  d’abord par nous même, ensemble, dans ce mouvement collectif qui se construit partout à travers la France, grâce aux nombreux comités de soutien et de lutte qui se sont constitués les derniers mois. Malgré la repression qui s’abat sur nous, nous voulons dire que nous nous sentons forts grâce à vous tous, grâce aux  témoignages de solidarité reçues de toutes parts, les dons, les aides, les sourires.

Ils voudraient faire de Bure et Mandres en barrois des villages coupés du monde où enfouir leur immondice sans vague, loin des yeux loin du coeur. Mais ils ont raté. Nous sommes là et nous ne lâcherons rien, nous sommes plus déterminés que jamais.

Aujourd’hui, nous allons avancer vers le bois, car cette forêt cristallise tous nos rêves, nos espoirs, notre rage. Nous y avons vécu, nous nous y sommes aimés. Nous ne supporterons pas que les bulldozer la rase. Nous voulons construire une vigie à l’entrée du bois sur le terrain d’un ami. C’est un geste collectif, fort, que nous voulons poser ensemble. Nous vous invitons tous à prendre un morceau de cette vigie !

Hélàs nous ne savons pas comment vont réagir les gendarmes. Ce que nous voulons dire, c’est que nous nous sentons vulnérables, fragiles face à ces hommes en armes. Nous allons essayer d’aller le plus loin possible ensemble. Vous pouvez faire ce signe  ( ……) si vous ne vous sentez pas bien, pas en sécurité.

Ce qui est certain, c’est que nous ne nous laisserons pas atomisés, que cette journée n’est pas un coup d’éclat mais le début d’une longue bataille pour la reprise de ce bois.

Nous ne lâcherons rien !