Le matin, les gens qui avaient dormi à la Maison de la Résistance à Bure ont rejoint Mandres sous forme de pseudo-manifestation sans problèmes (Toute forme de manifestation était interdite dans la région par la préfecture).
La gendarmerie s’était installée dans les villages autour, rendant le siège, qui était déjà en place depuis l’éviction, encore plus imposant qu’avant.
Les discussions inter-comité ont duré quelques heures dans la grange de la nouvelle maison, passant d’une assemblée à des discussions en plus petits groupes. Au moins 10 comités déjà existants et 11 comités en création ont participé aux discussions.
Après les discussions, les gens se sont préparéEs pour partir en manifestation en direction du Bois Lejuc, la forêt anciennement (et futurement) occupée, évincée 9 jours plus tôt. Il y avait une proposition de construire une vigie à côté de de l’ancienne barricade sud, dans un champ appartenant à un ami. Rien de vraiment illégal.
Au départ, la police avait quitté ses différentes positions dans Mandres, le chemin pour sortir du village en direction de la forêt était donc libre. Quelques centaines de personnes ont donc quitté le village dans cette direction. Plusieurs portaient des masques, mais transportaient également des parties de la vigie, des boucliers et des bannières renforcées.
A l’intersection vers l’ancienne barricade sud, Bure et Mandres, la gendarmerie s’est déployée, bloquant l’accès au chemin vers la forêt et aux champs où la vigie devait être construite. Ils avaient un camion à eau et environ 100-200 flics étaient déployés, ainsi que l’hélicoptère qui survolait la scène.
Avant d’atteindre les lignes de la gendarmerie, le rassemblement s’est arrêté et s’est étendu vers le sud-est de la forêt. Le transport des différentes parties de la vigie rendait les personnes présentes peu mobiles et moins rapides. Les gendarmes ont réorganisé leurs forces, formant une ligne qui a bloqué l’accès à la forêt. Les gens ont tenté de briser les lignes grâce aux boucliers et aux bannières renforcées, mais ont été repousséEs par les tonfas et les gazs lacrymos.
Des petits affrontements ont continué à différents endroits, mais les gendarmes était trop nombreux et ont réussi à repousser les gens vers le chemin, tout en continuant d’utiliser des lacrymos. La manifestation a donc rebroussé chemin vers Mandres, suivie par les gendarmes qui formaient une ligne 20 à 40 m derrière, du côté est. A la moitié du chemin du retour, une partie des copaines ont attaqué les flics qui marchaient le long du cortège, ce qui a déclenché un nouvel envoi de gaz lacrymos et a permis de repousser un peu les gendarmes.
La manifestation est revenue à Mandres et les gendarmes ont repris leur position dans et autour du village, réinstaurant le siège qu’ils avaient mis en place depuis la veille.