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J + 6 après début de l’expulsion du bois – 28 Février

Les préparatifs du week-end vont bon train, tout le monde met la main à la pâte. On vous réserve deux jours de folies.

Attention, les arretés préfectoraux sont toujours d’actualité. Quelques contrôles et fouillent de véhicules ont eu lieu aujourd’hui autour de Bure

 

14h30 : Les flics fouillent un véhicule devant la maison de la résistance. Des gens sortent et s’opposent, les flics gazent. Stratégie de la tension.

 

N.B : Beaucoup de nos publications sont en lien avec la police, effectivement depuis quelques mois et bien plus encore ces derniers jours nous cohabitons et la vie avec cette dernière pose de nombreux problèmes. Nous voudrions préciser toutefois qu’il y à beaucoup d’autre choses qui se passent en dehors de toute altercation avec les bleus. Il y en à pour tous les goûts.

Week-end du 3-4 mars : point sur la situation et premiers éléments du programme !

Voici un premier texte pour informer un maximum de monde sur la situation à Bure, le week-end du 3/4 mars, son programme, et quelques infos logistiques.

EDIT au 1er mars au soir : actualisation du programme du week-end ! (plus de précisions arriverons au fur et à mesure!)

EDIT au 2 mars : ajout d’une heure pour le point presse à 13h le 3 mars (avec les différentes composantes de la lutte) non loin de la mairie de Mandres.

*Point de situation au 27/02*

Depuis le 22 février, après l’expulsion largement médiatisée du bois Lejuc, de nombreuses personnes ont continué à occuper les arbres en hauteur, à silloner et arpenter la forêt pour surveiller les gendarmes mobiles, à observer si des travaux débutaient, à ravitailler et soutenir les chouettes hiboux perché-e-s dans les cimes. D’autres se sont concentrées sur le suivi antirep pour tous-tes les camarades passées en vérif’ d’identité, en garde à vue, et pour les deux personnes actuellement en détention préventive. D’autres assurent un accueil de plus en plus large pour les personnes qui arrivent à la Maison de résistance, ou dans les différents lieux dans lesquels nous habitons tout autour. Et, surtout, prennent soin les un-e-s des autres après cette épreuve.

Pendant ce temps, la préfecture ne démilitarise pas la zone, et passe des arrêtés hallucinants pour interdire toute circulation autour du bois Lejuc… Lundi 26 février des camions et des pelleteuses ont été vu.e.s travaillant dans la forêt. Cela va probablement continuer dans la semaine. On essaie de vous tenir au courant de toutes les nouvelles via les actualisations régulières sur vmc.camp. La situation est extrêmement mouvante, donc revenez aux nouvelles souvent !

*Maintien du WE intercomités*

Au milieu de tout ça, la date des 3-4 mars tient comme une pierre au milieu du torrent ! Chaque jour nous nous organisons pour préparer l’accueil des centaines de personnes qui viendront ce week-end. La logistique du dodo est en route, ainsi que les cantines collectives. Il y a dans tout cela une bonne dose d’imprévu et d’improvisation, et toutes les énergies de l’autogestion sont et seront les bienvenues pour nous permettre d’organiser ce week-end, et la suite, et faire face à la violence de l’État et ses milices, suite à l’expulsion et au harcèlement policier permanent…

Le 22 février n’a pas été qu’une expulsion : ça a aussi été une chaîne de solidarité incroyable de plus de 70 rassemblements en France et en Europe. 300 personnes à Paris, 200 personnes en manif sauvage à Nantes ou Rennes, 20 personnes bloquant les trams pendant une petite demie-heure à Strasbourg, des vitrines d’EDF étoilées à Toulouse, des tractages sur les places publiques à Lons-le-Saunier, une photo de solidarité à Gorleben et Leipzig en Allemagne et Skouries en Grèce, et tant d’autres moments… De nouveaux comités de soutien créés en Vienne, dans le Finistère, à Metz, etc.  Le gouvernement a communiqué sur l’expulsion d’une « quinzaine » d’occupant-e-s du bois Lejuc mais ce sont des milliers de personnes qui sont sorties dans les rues partout… Ça ils ne pourront jamais l’expulser.

Le week-end du 3 & 4 mars, nous aimerions que ces comités, existants ou en cours de création, ainsi que toutes les personnes qui ont envie de lutter avec Bure partout où elles sont, puissent, à la manière qui leur plaît et si elles le désirent, manifester et visibiliser qu’elles luttent déjà avec Bure depuis de nombreux lieux, rendre tangible cette chaîne de solidarité… On suggère ici des pistes qui sont uniquement à prendre comme des invitations : par exemple, préparer des banderoles créatives symbolisant les villes des comités et les luttes qu’iels mènent (oules banderoles utilisées lors des rassemblements du 22 février), ou tout autres objets et symboles à cet effet, etc. Ou encore rapporter des combinaisons blanches, de la peinture, des beaux masques de hiboux personnalisés et customisés, etc. Nous appelons aussi les gentes qui vont venir à, autant que faire se peut, ramener des tentes, vêtements chauds, bottes, frontales, nourritures, etc, de quoi être un maximum autonome… Nous essayons de prévoir des couchages et logements pour tous-tes mais c’est bien si tout le monde assure au maximum au cas où nous sommes trop nombreux-euses…

Il y a également une première liste logistique des besoins matériels d’urgence : /2018/02/22/appel-a-materiel-suite-a-lexpulsion/ , qui sera complétée bientôt. Attention : un arrêté préfectoral interdit le transport de matériaux de construction, entre autres choses. Toutefois, nous avons besoin de matériaux de construction. Si donc vous voulez en amener, soyez prudent.e.s.

* Note sur la prise d’image et de son les 3-4 mars*

En venant ici, il faut prendre en compte que nous venons de vivre un épisode repressif très fort, où les forces de police cherchent à identifier les hiboux pour mieux les enfermer. Nous vous demandons donc votre compréhension lorsque nous exigeons de ne pas prendre d’images ni même de sons. Si c’est vraiment votre dada, contacter l’équipe automédia une fois sur place pour la rejoindre. Nous montrerons une tolérance nulle, par nécessité, à toute image ou tout enregistrement pris en dehors du cadre de l’automédia. Si vous avez de bons appareils que vous souhaitez mettre à disposition, ça pourrait nous intéresser.

*Programme général du week-end*

Le déroulé du week-end est encore en train d’être discuté. Nous avions dit avant l’expulsion que nous voulions absolument prendre un temps de rencontres et discussions largement pour renforcer la lutte en France et en Europe, et nous comptons bien tenir ce temps là parmi toutes les autres choses.

[EDIT: 1er mars au soir, actualisation du programme! D’autres infos encore à suivre!]

[EDIT au 2 mars : ajout d’une heure pour le point presse à 13h le 3 mars (avec les différentes composantes de la lutte) non loin de la mairie de Mandres. Merci à tous les journalistes (presse, radio, télé) de venir à ce rendez-vous. Il ne sera pas possible de prendre des images et du son dans le cortège lors du 3 mars et nous invitons donc les médias présents à venir à ce temps là.]

Pour l’instant les premiers éléments du programme sont : 

Vendredi 2 au soir 

Accueil permanent dans la cuisine de la Maison de résistance de Bure (BZL) pour aider à la répartition des couchages, à l’inclusion dans les tâches d’autogestion etc. À 18h30, un premier temps d’accueil et d’information sera proposé avant de manger ! Repas servi à BZL.

Samedi 3 mars
  • En matinée (À Mandres-en-Barrois) :
    • 08h30 : début du petit déjeuner
    • 09h30 à 12h30 : rencontres intercomités et discussions entre les différents comités de lutte et les différentes personnes désireuses de soutenir la lutte à Bure.
    • 12h30 : REPAS

13h : Point presse devant la mairie de Mandres, merci aux journalistes et

  • Après-midi, 14h : Mandres, départ collectif de la marche vers la forêt et construction d’une vigie en lisière du bois…
  • Soirée :

    • Repas
    • 20h environ : proposition de lectures et discussions tranquilles au coin des braseros, partage de ressentis et d’histoires autour du 22 février, de l’expulsion, des rassemblements partout en France…
    • À partir de 21h – 22h concerts
Dimanche 4 mars : poursuite des activités du samedi !

Les différents rendez-vous :

  • À partir de 10h : rendez-vous à Mandres-en-Barrois pour continuer des discussions, ateliers, en fonction des envies des gentes. Possibilité de proposer tout type d’atelier durant le week-end ! Pour l’instant:
    • Préparation d’une saynète de théâtre sur Bure !
    • Discussion sur l’organisation d’un événement dans le Centre pour l’anniv de Tchernobyl fin avril début mai
    • Discussion sur les prochaines échéances communes à imaginer autour de Bure
    • Pleins d’autres choses à proposer et imaginer !

Merci à chaque comité de bien amener une clef usb de 4go minimum pour qu’on puisse vous partager un dossier de ressources (films documentaires, brochures, documents…).

Il y aura en parallèle du programme sans doute des quantités de choses pas annoncées, un peu de joyeux chaos, beaucoup d’improvisation. Quoi qu’il en soit, nous porterons (et vous encourageons à porter) une grande attention à ce que tout le monde puisse, au maximum, trouver une place et se sentir bien.

Nous vous attendons nombreux-euses lors de ce week-end (et avant, et après) !

On ne nous atomisera jamais !

Quelques hiboux de Bure.

J+5 après la tentative d’expulsion du bois

Nous sommes mardi 27 février, 5 jours après la tentative d’expulsion du bois.

Nous apprenons aujourd’hui que certain.es voisin.es ont reçu ces derniers jours des menaces de perquisitions s’ils refusaient encore l’accès à leur propriété à la police !

15h40 : La situation semble stable, bcp de flics dans Bure.

15h00 : Des personnes jettent de l’eau sur les flics équipés au bord de la maison, un képi vient d’être volé. Beaucoup de keufs rappliquent.

14h33 : Des flics casqués sont dans Bure aux abords de la maison de la résistance. Hélicoptère au dessus d’un groupe de personnes qui revient de la forêt.

12h – 14h : 30 personnes se dirigent en direction de la forêt, plusieurs personnes rentrent dans le bois. Légers affrontements entre les personnes qui sont dans les champs et les keufs, plutôt mal organisés et mal équipés, qui se dispersent devant la voie romaine. Les pelleteuses de l’Andra sont en train de travailler.

https://youtu.be/ee__dD-znyM&w=200&h=180

9h – 10h : Considérant que les arrêtés d’interdiction de circulation interdisent uniquement la circulation sur les routes, trois copain.e.s masquées partent vers la forêt dans l’idée de filmer les gendarmes et les engins de chantier depuis les champs près du sud de la forêt.

Un camion bâché militaire est stationné au niveau du Chaufour. Ses occupants crient de loin aux copain.e.s, sans se déplacer pour intervenir. Les copain.e.s s’approchent de l’entrée sud, toujours dans les champs, et filment. La présence policière à l’entrée sud est assez faible, seulement deux camions de gendarmerie. Les gendarmes au niveau de l’entrée sud ne se déplacent pas non plus, les trois copain.e.s sont tranquilles.

Un engin de chantier ramasse les bouts du mur en béton du sud de la forêt, et des bouts de tuyaux, pour les mettre dans un grand container. De la fumée est visible (peut-être que les derniers restes des barricades de Sud sont en train d’être brûlés ?).

Promenades sous escorte en forêt l’après-midi du lundi 26 février

Aujourd’hui, lundi 26, grâce à un trou de 24h entre deux arrêtés d’interdiction de circulation, des copain.e.s ont pu se promener « librement » (c’est-à-dire après un contrôle d’identité et escortés par des gendarmes) sur la voie romaine, le long du bois Lejuc. Le nouvel arrêté d’interdiction de circulation reprend le mardi 27 à 6h du matin et dure jusqu’au 5 mars.

On a donc pu observer la forêt de près, et prendre des photos. On a pu voir les ravages causés par les engins de chantiers sur les lieux de vie des habitant.e.s de la forêt. Au sud de la forêt, on ne voit plus trace de la vigie ni des barricades. À Sud-Est, la clairière est vide. À Nord, les débris des cabanes sont toujours entassés le long du chemin.

J+4 après la tentative d’expulsion du bois

Nous sommes lundi 26 février, 4 jours après la tentative d’expulsion du bois.

 

9h30 : Une pelleteuse et un gros camion de transport viennent d’être aperçus quittant l’ANDRA et en direction du bois.

Dans la matinée : des camions emportant les débris du mur sont vus au niveau de Mandres, et des camions transportent ce qui ressemble à de la terre au niveau du sud de la forêt

14h30 : 2 camions bennes et une pelleteuse ont étés suivies en sortant du laboratoire et se sont dirigés jusqu’au bois. Un camion benne avec gravat et un autre contenant des pierres de très grande taille.

 

Ce matin 26 Février les pelleteuses ont été vu en forêt, que font-elles ? Elles coupent les arbres pour alimenter les fournaises de l’ANDRA et faire jaillir des profondeurs ces engeances démoniaques.

[youtube=https://www.youtube.com/watch?v=7YdFLrraaTg&w=640&h=385]

Vidéo de la journée du 22 février

Cette vidéo est un montage des événements de la journée du 22 février. Vers 6h, l’Etat a envoyé ses gendarmes expulser le bois Lejuc, forêt occupée contre le projet de centre d’enfouissement. Dans la foulée, les militaires ont envahi la Maison de Résistance du village de Bure.

source bande son (Zad Social Rap) : https://soundcloud.com/zadsocialrap/bure

[youtube=https://www.youtube.com/watch?v=Xr3bWTX0uM8&w=640&h=385]

J+3 après la tentative d’expulsion du bois Lejuc

On est le dimanche 25 janvier et des hiboux sont encore dans les arbres, ne quittez pas le fil info de vmc.camp!

 

A 14h30 : 23 hiboux encerclé.e.s dans le bois Lejuc par 4 camions de Gendarmerie Mobile (dont un baché). Il.elle.s étaient allé.e.s soutenir des hiboux encore perché.e.s depuis jeudi.

A 15h : les 23 hiboux sont encerclé.e.s depuis 45min. Les gendarmes veulent controler les identités, les hiboux refusent.

A16h30 : 17 hiboux relaché.e.s à l’auré du bois, 11 autres devraient être relaché.e.s dans un autre voyage. Il.elle.s ont refusé collectivement le controle d’identité.

A 16h40 : les 11 autres hiboux ont été relaché.e.s au sud de la forêt.

 

Topo sur les actions juridiques en cours

Actions contre le projet Cigéo en général :

– Géothermie (actuellement en Cour de cassation)

Le site de Bure renferme un potentiel géothermique non négligeable. Pour cacher ce potentiel et favoriser la réalisation de Cigéo, l’Andra a fait réaliser un forage en 2008 sans respecter les règles de l’art et a manipulé la présentation des résultats. Le Réseau « Sortir du nucléaire »et cinq associations locales ont assigné l’Andra pour non-respect de son obligation d’information.

http://www.sortirdunucleaire.org/Un-potentiel-geothermique-cache

– Coût du projet Cigéo

Par complaisance envers EDF, Areva et le CEA, qui souhaitaient provisionner le moins possible pour l’enfouissement de leurs déchets les plus radioactifs, Ségolène Royal a fixé par arrêté le coût de Cigéo à 25 milliards d’euros, un montant largement sous-estimé. 5 associations attaquent cet arrêté devant le Conseil d’État.

http://www.sortirdunucleaire.org/Bure-arrete-ministeriel-cout-Cigeo

Actions autour du Bois Lejus spécifiquement :

– Plainte pour faux et usage de faux contre le maire de Mandres

Le 15 mai 2017, plusieurs habitants de Mandres ont déposé plainte à l’encontre du maire de la commune pour faux et usage de faux. En effet, celui-ci avait produit pas moins de trois versions différentes de la délibération du conseil municipal du 2 juillet 2015. En outre, dans le contrat d’échange signé avec l’Andra le 6 janvier 2016 devant notaire, celui-ci déclarait que la délibération du conseil municipal « n'[avait] pas fait l’objet d’un recours devant le tribunal administratif »… Or un tel recours avait été déposé moins de trois semaines auparavant ; il avait également été précédé d’un recours gracieux signé par 31 habitants le 21 août 2015. Le maire ne pouvait donc l’ignorer.

http://www.sortirdunucleaire.org/Bure-cession-bois

– Cession irrégulière du Bois Lejus à l’Andra

Le 18 mai 2017, le conseil municipal de Mandres-en-Barrois était convoqué pour voter de nouveau sur le sort du Bois Lejus, suite à l’annulation par le tribunal administratif de Nancy de la délibération du 2 juillet 2015. Sous « surveillance » policière massive, la cession du Bois Lejus à l’Andra a été votée par 6 voix contre 5. Un nouveau recours a été déposé contre cette délibération, porté cette fois-ci par 33 habitants de la commune. L’audience en référé s’est tenue le 31 mai 2017, au tribunal administratif de Nancy, lors de laquelle la commune de Mandres et l’Andra, par le biais de leur conseil, n’ont fait état que d’affirmations orientées sans grand fondement juridique. La décision a été rendue le 6 juin 2017. Le tribunal a rejeté la requête en référé des habitants sans motiver outre mesure sa décision. Mais l’affaire est loin d’être terminée : le recours au fond reste à étudier.

http://www.sortirdunucleaire.org/Bure-cession-bois

– Contestation de l’arrêté de distraction de la forêt et de la non-soumission

Le Bois Lejus a fait l’objet d’une convention d’échange entre l’Andra et la commune de Mandres. Suite à cette convention, un arrêté de distraction a été pris par le préfet de la Meuse, permettant ainsi de soustraire de la gestion ONF le Bois Lejus. Des habitants de la commune et plusieurs associations ont déposé un recours gracieux puis contentieux contre cet arrêté.

Suite à la convention d’échange entre la commune de Mandres-en-Barrois et l’Andra sur le Bois Lejus, celui-ci aurait dû être de nouveau soumis au régime forestier de l’ONF. Une demande de soumission a été adressée au préfet puis à l’ONF. Les deux demandes ont été rejetées. Un recours contentieux a été déposé le 9 février 2018.

http://www.sortirdunucleaire.org/Bure-distraction-foret-Mandres

– Barrage à la compensation pour le défrichement du Bois Lejus

Dans le cadre du projet Cigéo, l’Andra prévoit de déposer à partir de l’automne 2018 une importante demande d’autorisation de défrichement afin d’y mener les travaux de reconnaissance nécessaires aux futurs aménagements de surface de la « zone puits ». Ne disposant pas des surfaces suffisantes pour mettre en œuvre la compensation au défrichement sollicité, l’Andra fait appel à candidatures en Meuse et Haute-Marne, auprès des propriétaires forestiers privés ou des communes. Le 17 novembre 2017, la commune de Dainville a ainsi pris une délibération en faveur d’un projet de boisement/reboisement avec l’Andra. Un recours gracieux a été déposé à l’encontre de celle-ci.

http://www.sortirdunucleaire.org/Bure-compensation-defrichement-Lejuc

Actions sur la journée du 22 février 2018 :

– Plainte pour violation de domicile concernant la pénétration et la perquisition illégale de la Maison de Bure : http://www.sortirdunucleaire.org/IMG/pdf/plainte_def_violation_dom_220218.pdf

Et dernière victoire en date : Un avis de l’Autorité environnementale du 22 mars 2017 dispensait l’Andra de réaliser une étude d’impact en vue de procéder à des forages, défrichements et destruction des milieux d’espèces protégés et individus de ces espèces protégées pour l’ensemble des opérations de caractérisation des futurs sites d’implantation du centre d’enfouissement des déchets radioactifs CIGEO. Un recours gracieux a été déposé. Suite à ce recours, l’Autorité environnementale a décidé de retirer sa décision du 22 mars 2017 car le projet de caractérisation transmis par l’Andra comprenait notamment un certain nombre de forages qui auraient dû être automatiquement soumis à étude d’impact et n’auraient pas dû faire l’objet d’une décision de l’Autorité environnementale après examen au cas par cas.
L’Andra a alors été contrainte de déposer une nouvelle demande d’examen au cas par cas auprès de l’Ae, ce qu’elle a fait le 12 septembre 2017. L’Ae devait rendre son avis le 17 octobre 2017 mais, à la place, il est précisé que « L’absence de réponse de l’autorité environnementale dans le délai de 35 jours vaut obligation de réaliser une évaluation environnementale ». L’Andra va donc être contrainte de réaliser une évaluation environnementale pour l’ensemble des opérations de caractérisation (forages + défrichement) avant toute autorisation…

http://www.sortirdunucleaire.org/Bure-etude-d-impact-CIGEO

Un petit billet aigre doux pour tou-te-s les ami-es présent-es et à venir

Ils n’ont que le Pouvoir, nous avons tout le reste nous ne sommes pas invulnérables. C’est d’ailleurs peut-être ce qui nous distingue le plus d’eux. Nous sommes vulnérables parce qu’ils nous ont frappé au cœur, parce qu’ils ont détruit nos lieux de vie, là où nous nous sommes aimé-es, battu-es, promenées-, réconforté-es, armé-es… Ils ont pénétré de force dans notre Maison, pour la seconde fois. Armés de la loi, de leurs matraques, de leurs sourires sadiques, armés surtout de cet inexécutable et si « légitime » rouleau compresseur de la brutalité : d’une brutalité qui se déploie selon des calibrages parfaitement mesurés, calculés, planifiés, avec son accompagnement de langage bureaucratique qui renvoie la responsabilité de la souffrance à la personne qui la subit. «Attention, vous allez vous faire mal », dit un robocop pendant qu’il écrase la gorge d’une amie.

Dans la Maison, ils nous ont arraché les un-es après les autres, à coups de matraques, de baffes, de clefs de bras et d’étranglements. Quand ils sont arrivés à mon tour, ils ont eu beau me tordre le bras, je ne me suis pas levé. Ils ont galéré à quatre ou six à me descendre jusqu’à la cour. Si je ne leur obéissais pas, ce n’était pas par courage. Je sentais la douleur, mais je sentais qu’elle devait faire partie de moi, qu’à ce moment-là, elle devait exister. J’ai senti qu’elle ferait partie de nous, de toute façon. J’ai senti sourdre tout au fond de mes tripes quelque chose qui embrassait cette douleur en même temps que tout le reste, en même temps que la douleur des ami-es, en même temps que la tristesse et la colère. J’ai senti une espèce de tension me traverser de part en part, des pieds à la tête, du passé à l’avenir, une corde tendue impossible à rompre. Ce n’était pas du courage. Ce n’était pas un « effort de volonté ». C’était le sentiment que face à l’inéluctable brutalité de la Police, je couvais quelque part un sentiment plus inexorable encore, que j’allais tenir face à Ca, me battre de mille et une façons, continuer à aimer et construire, et détruire s’il le fallait.

Mais si nous sommes inexorables, nous n’en sommes pas moins vulnérables. Nous avons été blessé-es. Certain-es d’entre nous sont éreinté-es. Nous ne sommes pas tout à fait uni-es. Savoir qu’il y a eu tant de rassemblements et de soutien partout en France et au-delà, ça me rassure. Bure est partout où la société nucléaire et militaire nous colonise. Mais J’ai besoin, dans ce petit village de Bure et ses alentours, de sentir que ma corde tendue ne crie pas seule dans le désert. J’ai besoin de sentir d’autres cordes, de l’amitié, du soin à nos échecs, de l’indulgence à nos tâtonnements, de la force quand je flanche, de la caresse quand je me romps. Et je suis prêt à donner et partager tout cela. Si je dois me battre, ce ne sera jamais seul avec ma conscience, mes idées ou mes « convictions ». S’il n’y a pas quelque chose de formidablement puissant qui me relie aux autres, si je ne sens pas que l’on partage un peu mes forces et mes faiblesses, que l’on partage mes « oui » et mes « non », je ne suis qu’une girouette ballottée par le vent. Une girouette qu’une bourrasque emporte et qui s’écrase. Comme le dit une amie, « ma détermination est très très forte mais ne tient qu’à un fil »…

je nous (at)tends.

Une catapulte.