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Suivi des rassemblements passés et à venir partout en France et en Europe !

Le 22 février après l’expulsion du bois Lejuc et l’intervention très violente dans la Maison de résistance, à 18h, plusieurs dizaines de rassemblements ont eu lieu devant de nombreuses Préfectures en France. On ne réalise pas bien tout ce que ça signifie, c’est un peu nouveau de sentir que Bure résonne partout à ce point, ça donne une force incroyable et ça émeut. Après la perquiz’ du 20 septembre il y avait eu une vingtaine de rassemblements, c’était déjà inédit. Cette fois on a du mal à les compter et tant mieux.

On publie ici une liste détaillée au maximum des rassemblements par ordre alphabétique, des photos, des textes ou articles publiés à l’occasion, des récits qu’on nous a envoyé.

On essaie de suivre dans l’onglet « Rassemblements partout » à droite dans le site la liste des rassemblements à venir.

N’hésitez pas à continuer de nous en envoyer à sauvonslaforet at riseup.net ou burepartout at riseup.net. Ce n’est pas trop tard ! À nous informer d’où vous en êtes, de vos questionnements, de vos envies, de la dynamique des comités (vos adresses de contact, rendez-vous réguliers s’il y en a) etc. Nous croulons actuellement sous les mails, les messages de solidarité, les arrivées de hiboux toutes plumes dehors à Bure… mais nous essaierons d’actualiser au mieux tout ce que nous recevons !

N’hésitez pas non plus à continuer d’organiser régulièrement des rassemblements devant les Préfectures ou les locaux des nucléocrates (EDF, Enedis, etc)…

Ici à Bure l’effervescence est maximale entre les réoccupations dans les arbres, l’organisation de la Maison, des hiboux de loin qui arrivent par dizaine, des discussions et réunions pour savoir comment aborder les jours et les semaines à venir.

Un énorme soutien pour tous-tes les hiboux actuellement en prison.

Quelques hiboux.

Ajout le vendredi 23 février à minuit et le samedi 24 février à 16h 

Ajouts le 24 février à 17h : Aude (Narbonne & Carcassonne), Orléans, Avignon, Besançon, Vannes, Dijon…

Ajouts le 25 février à 16h : Poitiers, Nantes (vidéo du rassemblement de la manif sauvage & photos), Toulouse (photos), Rennes (récit du rassemblement et date des prochains temps), Strasbourg (récit de la manif sauvage), Briançon…

Ajout le 26 février à 16h : Leipzig, Skouries (Grèce, près de la mine de Halkidiki), La Réunion, Blois

Et bien d’autres à venir !

(suite…)

Nouvelle pression policière à la Maison de Résistance

Samedi 23 février :

16h15 : plus de gendarmes en vue excepté au niveau de la mairie, à l’emplacement où ils stationnent en permanence depuis deux jours

15h45 : les gendarmes sont disposés devant le monument au mort de Bure, devant la mairie et certains au niveau de l’église.

15h40 : 9 fourgons ont été aperçus en direction de Bure.

15h30 : des gendarmes se déploient en face de la Maison de Résistance. Le contrôle de la voiture n’a pas lieu grâce à une résistance collective.

15h10 : une voiture se fait contrôler devant l’église de Bure.

24 février les gendarmes se déploient devant la maison de Résistance

 

 

Expulsion d’une cabane samedi 24 février au matin

 

Ziradio n°5: expulsion N°2( antirép ,ZDSR, plus interview)

Suite des interview sur l’expulsion avec tout d’abord un point antirép , suivi du Rap de ZSR en soutient à Bure et ses occupant-es (merci les copaines), puis on fini sur un retour de la journée d’expulsion d’un-e copaines.

ERRATUM: Pour le point antirép la première personne à passer à Bar le duc à refuser la comparution immédiate 

ziradio@riseup.net

Lien vers l’emmission:

http://audioblog.arteradio.com/post/3083883/ziradio_n_5____expulsion_n_2/

Nouvelle expulsion en cours

14h13: Une des cabanes a été expulsée. Les copaines sont libres, fatigué-es mais vont bien. Appel à converger vers la maison dès maintenant pour un départ collectif vers la forêt pour aller soutenir les copaines qui sont encore là bas.

13h46: Les six personnes bloquées sont libéré. Pas de nouvelles des personnes dans les cabanes pour l’instant.

12h30 : Six personnes bloquées par les gendarmes sous une des deux cabanes, en vérification d’identité.

10h30 : Un second groupe se forme pour rentrer dans la forêt.

Un groupe se dirige vers la forêt à 8h pour soutenir les copaines présent.e.s dans les arbres et les ravitailler en vivres.

10h20 : Appel téléphonique du deuxième arbre ; Les gendarmes préparent l’opération d’expulsion, les cordes sont posées.

Les ami.e.s nous signalent 2 pompiers, 3 police de grimpe, 3 ou 4 gendarmes mobiles et 3 gradés, dont le commandant Dubois.

9h40 : Le groupe arrive au second arbre, cette fois, une vingtaine de gendarmes sont présents. On distingue différentes unités. Dont des grimpeurs, des gendarmes mobiles, des gradés ainsi que des pompiers. Ils restent au pied de l’arbre, s’approchent du groupe et le fait reculer. Le groupe arrive à parler avec les ami.e.s perché.e.s, mais ils et elles ne pourront pas distribuer le sac de vivres. D’autres gendarmes mobiles arrivent, et conduiront le groupe jusqu’à l’exterieur du bois, LBD en main.

9h : Le groupe arrive au premier arbre, un camion de gendarmerie est stationné au pied, deux gendarmes mobiles en sortent. Le groupe se scinde en deux, les premier.e.s vont les occuper, les second.e.s font monter un sac aux ami.e.s. Le groupe repart vers l’autre arbre.

Le ravitaillement des cabanes s’est bien passé ce matin, nous avons découvert que les militaires utilisaient nos rocket stove (petit four a bois artisanaux) pour se rechauffer. La foret n’a jamais cessée d’être occupée, nous la connaissons bien et invitons tout le monde a venir se ballader et soutenir les copaines qui sont entrain d’etre descendu.es des arbres, nous remontrons!


 

Compte rendu de seconde journée suivant les expulsions. Nous sommes toujours dans le bois !

Le 16 octobre 2012, le préfet de Loire Atlantique déclarait fièrement à la France entière ces quelques mots : « A 10 heures ce matin, tout était terminé ». 6 années plus tard, la zad de Notre-Dame des Landes vit toujours.
Hier Matin, à Bure, de nombreuses personnes représentantes de l’autorité ont assuré avec la même lueur de pouvoir dans les yeux que le Bois Lejuc était évacué de tout.e opposant.e. Cela fait pourtant plus de 40 heures que les cabanes dans les arbres sont toujours occupées, l’avenir de la forêt est décidément loin d’être vouée à sa destruction.

La maison de la résistance en ébullition

Aujourd’hui, vendredi 23 février, alors que certains nous disent au plus bas nous ressentons à contrario pleinement notre force. Ces deux derniers jours des dizaines de personnes ont afflué vers la maison de la résistance et désormais ses multiples autres lieux de vie qu’elle a engendrée, notamment ces derniers mois. 70 rassemblement de solidarité ont eu lieu partout en France. Depuis deux jours nous passons du rire aux larmes, de la colère à la joie. La frénésie a envahit ceux qui ne veulent pas de l’immonde projet Cigéo. La rage nous anime, la rage qu’ils aient détruit une partie de ce que nous avons pris un an à construire, la rage que la justice ait envoyé deux de nos ami.e.s cet après-midi en prison, la rage qu’une minorité de personne tente par la force de détruire la vie.

Toujours dans le bois

Depuis très tôt ce matin de nombreuses personnes ont réussi à s’infiltrer dans la forêt. Les unes pour aller ravitailler les occupant.es dans les arbres en couvertures, baches, nourriture. Les autres pour surveiller les agissements du personnel de l’Andra et de sa police.
L’agence a annoncé vouloir tout d’abord remettre le bois en état, on ne parle pas de replanter les nombreux hectares défrichés, mais d’enlever le mur détruit qui est devenu le symbole leur défaite. Aujourd’hui il n’y avait pas de signe d’activité d’ampleur dans le bois, ni près du mur, ni dans les parcelles qui doivent être prochainement rasées. Seulement de nombreux véhicules patrouillants sur les chemins remplis d’hommes armés.

Police partout
Le rapport d’égalité homme/femme s’est sérieusement dégradé dans les rues de Bure et ses alentours ces derniers jours. En effet plusieurs dizaines d’hommes (avec bien sur quelques femmes) ont pris position à de nombreux endroits et ne décollent plus d’un poil. Le village s’est brutalement vu une nouvelle fois envahi lors de la visite de Sébastien Lecornu ce matin à la mairie de Bure venu faire un discours plein d’éloquence et vide de sens.

Quand la justice digère le travail
Cet après-midi, deux ami.es ont été transferés à la maison d’arrêt de Nancy pour une détention préventive dans l’attente de leur procès le 19 mars. C’est avec tristesse et amertume que nous recevons cette nouvelle. Le seul juge et procureur s’occupant des affaires de Bure, et espérant visiblement jouer leur carrière dessus, firent preuve de la même condescendance et intolérance qu’à leur habitude. Messieurs,soyez prudent, prenez garde quand vous semez les graines de la colère.

 

Nous sommes là, nous resterons là.

Un.e défenseureuse du vivant parmi tant d’autres.

Bilan anti-répression des deux premières journées après expulsion

Suite aux expulsions du bois Lejuc jeudi matin :

  • La police a procédé à 32 interpellations pour vérification d’identité.
  • 5 Personnes ont étés emmenées en garde-à-vue pour différents motifs, allant de l’outrage à la rébellion.
    • Une personne à été vite relâchée, sans charge contre elle pour défaut d’identification.
    • 4 personnes ont été relâchées après 20 à 24 heures de garde-à-vue. Pour l’instant 3 des 4 personnes sont convoquées au TGI de Bar-le-Duc le 12 juin à 9h. Une pour outrage, une pour outrage et rébellion, une pour violence sans itt.
  • 2 ami.es ont été déférés en comparution immédiate au TGI de Bar-le-Duc vendredi après-midi, après avoir été mis en garde à vue. Les deux personnes ont refusés la comparution immédiate et ont été immédiatement placées en détention provisoire à la maison d’arrêt de Nancy. Jugement le 19 mars à 15h00 au TGI de Bar-le-Duc.

    • 1 pour rébellion et refus de signalétique
    • 1 pour violence sans itt sur des personnes dépositaires de l’autorité publique ; dégradation ou détérioration de bien par substance explosive ; refus de signalétique.

La colère gronde..

Nous sommes là, nous serons là !

N’en déplaise à la préfète de la Meuse et au secrétaire d’État Sébastien Lecornu qui se pavanaient hier dans le bois lejuc avec les caméras de BFM TV, disant que l’expulsion était terminée et que la forêt pouvait de nouveau accueillir les pires rebuts de la filière nucléaire, des hibous et chouettes de Bure ont profité de la nuit pour refaire leur nid dans la forêt en haut des arbres.

Ils croyaient nous faire tomber avec cette opération éclair, à grand renfort de drone, d’hélicoptère et de bulldozer, mais nous sommes toujours là. Nous n’hibernerons pas. Nous résisterons. Encore et encore.

En automne 2012, l’opération Cesar tentait de mettre fin à la Zad de Notre dame des Landes. En une journée, les gendarmes avaient démoli plusieurs lieux de vie, pensant ainsi étouffer la lutte. Ils étaient en réalité sur un brasier. La révolte n’a fait que de s’intensifier.

Nous ferons tout à Bure pour que le bois Lejuc soit leur nouvelle opération Cesar. Les mobilisations partout en France hier témoignent de notre ténacité.

Nous appelons tous nos proches, toutes celles et ceux qui se sentent toucher par ce qui se vit ici, à venir converger vers le Bois Lejuc.

Contact presse 07.53.54.07.31

Témoignage de l’expulsion de la cabane du grand chêne à 25 m de hauteur

Nous avons été réveillé.e.s par un coup de téléphone à 6h30 du matin. Il faisait encore nuit mais par terre à 25 mètres en dessous de nous on voyait des lumières. On s’est demandé si c’était des copain.e.s mais les projecteurs éclairaient la cabane, il faisait clair comme en plein jour, ce ne pouvait être que des gendarmes. Au téléphone, la même nouvelle est confirmée, vigie sud, vigie sud est et barricade nord sont cernées et envahies par les militaires.

Quand le soleil s’est levé on a vu une vingtaine de gendarmes en dessous de notre arbre. Parmi eux, deux gradés. Nous sommes sorti.e.s sur les branches pour avoir une meilleure vue, on restait en contact avec les copain.e.s en dehors du bois grâce au téléphone. On s’est fait du thé et  et on s’est dit qu’on allait rester là des semaines. Il faisait moins 2 dans la cabane mais on avait de bonnes couvertures et beaucoup de nourriture ! De quoi tenir un siège !

Malheureusement tout est allé beaucoup plus vite. Vers 8 h, il y a eu la relève de l’équipe de gendarmes et peu après des militaires spécialisés dans la grimpe, ils ont d’abord lancé une corde sur une arbre qui était connecté au nôtre par une tyrolienne. Un gendarme est monté et a voulu couper la tyrolienne. Mais en se mettant sur la tyrolienne de l’autre côté, et après quelques échanges tendus où les gendarmes se rendaient bien compte du risque qu’ils nous faisaient encourir, ils ont abandonné l’idée.

Déçus de leur défaite, ils se sont rabattus vers un autre arbre relié par le pont de singe et ont déployé un long bras qui était sans doute un sécateur télescopique pour couper les cordes.  A nouveau, l’un.e de nous s’est mis dessus. Une deuxième équipe a entrepris de lancer leur corde directement sur le grand chêne avec une catapulte.

Ils ont aussi pointé leurs armes contre nous en disant qu’ils pouvaient tirer si on bougeait ou si on s’approchait de leur matériel. L’un.e d’entre nous toujours sur le pont singe était visé.e mais malgré les menaces et la tension, ille est retourné.e dans la cabane où nous nous sommes retrouvé.e.s.

On a masqué toute les fenêtres laissant les gendarmes dans le doute de ce qu’il se passait à l’intérieur. On a attendu longtemps, on s’est demandé si on se mettait nu ou pas.  Nu, ça avait aussi un sens, une occupation c’est de mettre son corps face à la machine, c’est de défendre la vie, montrer notre vulnérabilité et mettre les gendarmes face à leur violence. Finalement on s’est dit qu’ils allaient rien comprendre et il faisait quand même moins 2 degrés !

On a opté pour quelque chose de plus didactique. On a fait chauffer de l’eau, on a ouvert des biscuits et une tablette de chocolat. On s’est donné de la force l’un à l’autre. Les gendarmes sont arrivés sur la plateforme, devant la porte.

– Madame monsieur on va rentrer !

– Faites comme tout le monde toquez !

Le gendarme était seul et un peu gêné, il ne savait pas trop à quoi s’attendre. Il a ouvert la porte, il semblait décontenancé par la situation et a commenté la beauté du lieu. Assez ironique vu la raison de sa visite…  S’en est suivi une conversation de plus d’une heure qu’on peut vous épargner, on en garde  juste quelques pépites :

– Chacun a ses convictions mais tout le monde fait son travail. Par contre pour changer les choses il faut tout changer d’un coup

-Vous êtes pour la révolution alors ? Silence. Fermez la porte et coupez la corde !

Malheureusement, il n’est pas allé au bout de ses propos et un de ses collègues est arrivé. On leur a donné l’ordre de nous faire descendre. Il a obéi et a coupé court à la discussion. On a pris nos affaires personnelles et ils nous ont accrochés les bras dans le dos. Puis on a été descendu. A terre, on a subi un contrôle d’identité. Ils ont enchainé les blagues mesquines sur la destruction de notre maison. Ils jetaient du haut les couvertures qui explosaient dans un nuage de plume. Un gendarme ricane  » on dirait un oiseau mort ». Un autre sac s’écrase au sol dans un bruit de verre cassé.

Nous n’étions pas les seuls habitants du grand chêne. Un loir hibernait dans notre maison. Nous n’imaginons pas son réveil.

Les gendarmes pensent avoir détruit une simple cabane aujourd’hui. Ils obéissent aux ordres. En fait, par l’enfouissement des déchets les plus toxiques sous les racines du grand chêne, c’est toute une région et pour l’éternité qu’ils condamnent.