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30/06 – 10/07 : Marche NO-TAV

La marche No-TAV le long du tracé de la ligne de TGV contestée Lyon-Turin a commencé il y a quelques jours.

Plus d’infos ici : http://marchenotav.noblogs.org/

Le parcours : FlymarcheMNT-Couleur

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Une lettre des amiEs qui organisent la marche :

Salut à toutes et à tous,

Nous espérons que cette nouvelle lettre vous trouvera plein de vitalité et d’entrain à la perspective de cheminer ensemble entre Lyon et Turin du 30 juin au 12 Juillet. Notre première invitation ayant rencontré un certain écho et quelques questions, nous venons par la présente clarifier certaines de nos intentions.

Il ne s’agit pas d’une marche sur le palais d’hiver ou un quelconque autre lieu de pouvoir ou institution. Nous ne sommes pas à la recherche de symbole. Marcher le long du tracé du TGV c’est se donner les moyens d’apprivoiser des territoires, de se rencontrer. C’est un repérage, une reconnaissance en vue d’une reprise des travaux donc des hostilités. Cette marche s’apparente aux « passeggiata » dans le Valsusa organisée régulièrement pour permettre d’appréhender la montagne, rendre praticable les sentiers, se familiariser ensemble avec les chemins de traverse.

Pour être tout à fait honnête il nous faut expliquer que nous ne marcherons pas de Lyon à Turin. Sur les 15 jours que nous passerons ensemble, nous marcherons certains jours entre deux étapes, d’autres jours autour du camp pour aller découvrir tel chantier qui va bientôt commencer.

Nous ferons des journées au même endroit, avec des assemblées. Nos soirées seront ponctuées de discussions sur les luttes d’ici ou là, mais aussi de concerts et de grands festins. Plus que tout, c’est un temps que nous nous donnons pour vivre ensemble, nous rencontrer. Sortir de l’isolement et allier nos forces. C’est un moment, qui, on l’espère, en appellera d’autres. Trois grandes zones se dessinent : l’avant-pays savoyard, la Chartreuse et la Vallée de la Maurienne.

Droit dans le Bure !

Cet été, du 1er au 10 août s’organise un campement autogéré à Bure, pensé à la fois comme temps de rencontre et comme opportunité de renforcement de la lutte locale contre le projet CIGÉO d’enfouissement nucléaire.

Au gré des soirées d’informations et des discussions que nous, cogiteuses du projet de campement, avons organisées et eu tout au long des derniers mois, il nous est apparu que pour beaucoup l’objectif et les formes qu’allaient prendre cet évènement restaient encore trop flous.

Tout d’abord, un bref historique pour recontextualiser notre projet et notre réflexion : tout a commencé d’une réunion au cours de laquelle certaines d’entre nous faisaient le bilan de 365 jours de mobilisation des assemblées anti-nucléaires contre le projet d’enfouissement de Bure, dans la Meuse, tandis que d’autres se projetaient dans l’année 2015 vers le sommet climatique de la COP21 et dans les luttes de territoires en cours et à venir.

Nous avions envie d’ancrer notre projet dans un territoire en lutte, sur une lutte symbolique aussi bien des enjeux de la COP21 que d’un capitalisme industriel et industrieux mondialisé. Mais nous voulions aussi nous extraire des temporalités qui sont celles des grands sommets, des agendas des décideurs politiques et financiers.

Nous avons jeté notre dévolu sur Bure parce que nous disposions là-bas d’un terreau de lutte déjà mature, nourri par plus d’une dizaine d’années de réflexions, d’investissements et d’actions en résistance au projet de poubelle nucléaire. Que ce soit la maison de la résistance ou le terrain détenu par des sympathisants de la lutte, nous avions l’opportunité d’établir patiemment, au cours de l’année passée, notre projet de campement et de faire connaissance avec le contexte local de la lutte.

Nous avons donc choisi de construire ce projet ensemble, en affinités, à près de 80 personnes réparties dans tout le nord de la France, parce que ça nous semblait un cadre bienveillant, plus propice à construire collectivement, entre personnes qui se connaissent, un campement de cet ampleur. Et nous avons attendu qu’entre nous toutes ce campement prenne sens et forme, pour le faire connaître, élargir notre cercle aux amiEs intéresséEs. Nous avons voulu que ce projet se construire à deux vitesses : au sein des groupes, dans les différents collectifs et lieux investis, afin de ne pas faire peser toute l’organisation sur le groupe investi à Bure ; et nous avons voulu néanmoins être présentEs dès mars, chaque mois, à Bure, pour ne pas reproduire les expériences hors-sol du passé : nous voulions prendre le temps de connaître nos voisinsEs de cet été, les habitantEs, les militantEs et les acteurs du projets CIGÉO.

Les chantiers collectifs que nous organisons durant une semaine par mois depuis mai nous ont permis à la fois de bien mieux connaître les enjeux de la lutte sur place, d’ouvrir notre projet à celleux qui souhaitaient y prendre part et enfin de construire par avance, patiemment, un certain nombre d’infrastructures pour cet été.

Par ailleurs, nous avons voulu nous nourrir des expériences récentes sur les ZAD pour prendre le temps de rencontrer les collectifs en lutte localement et construire ce moment avec elleux, afin que cet été nous ne nous retrouvions isoléEs ni physiquement ni politiquement dans notre campement, dans une méfiance et hostilité environnantes. Nous avons ainsi partagé nos dernières réunions d’organisation du campement avec des temps de rencontre avec les collectifs, les habitantEs des villages autour du laboratoire de l’ANDRA.

De même, cet été nous souhaitons que ces dix jours soient partagés à parts égales entre les moments de rencontre et d’organisation collective sur le campement et ceux d’échange avec les populations environnantes.  A travers des cantines, des débats, des promenades, des manifestations dans les campagnes, villes et villages alentour, organisées en commun avec les collectifs en lutte localement, nous espérons ainsi contribuer à renforcer la lutte locale en y associant les habitantEs.

Une question récurrente, avec le spectre de Montabot où un violent et bref affrontement avait blessé de nombreuses personnes en lutte contre la ligne haute-tension Cotentin-Maine, est celle de notre projet d’actions. Nous choisissons délibérément de ne pas construire un moment de répression prévisible, au cours d’une manifestation en direction du laboratoire de l’ANDRA , nous préférons penser de multiples autres formes plus inventives et néanmoins radicales d’expression de notre opposition au projet d’enfouissement CIGÉO. Que ce soit sous la forme de balades nocturnes, d’occupation des places et des rues des villes autour, ou bien d’autres idées fourmillantes que nous avons eues, nous escomptons bien être présentEs partout et tout le temps durant ces 10 jours dans la Meuse et la Haute-Marne.

Enfin, notre perspective de résistance ne s’en tient pas à ces 10 jours : nous étions là tous ces derniers mois avant, et nous avons bien l’intention d’y rester après. Nous espérons que, de même qu’à l’issue du camp action climat de 2009 à la ZAD ou , le camp anti-G8 au même endroit en 2011, viendront s’installer dans la région celles et ceux  qui poursuivront et construiront la lutte contre ce monstrueux projet d’enfouissement dans les mois et années à venir.

Et si nous avons souhaité que ce campement ne soit pas que celui de la lutte anti-nucléaire, que nous accueillons le mardi 4 une grande assemblée internationale contre la répression, à la demande de nos amis allemands, qu’en fin de semaine nous organisons également une réunion internationale de deux jours en vue de préparer les mobilisations de fin d’année de la COP21 et que nous avons voulu poser des temps de discussion de nos bilans et perspectives sur les luttes récentes de territoire ou en soutien aux migrants, c’est parce que nous sommes convaincus que ces grands moments de convergence nous offrent l’opportunité de construire collectivement des réseaux de résistance et de lutte déterminants pour les années à venir.

Nous espérons que ce texte contribuera à vous donner l’envie de venir, de nous aider à construire ce moment et  l’enrichir de vos contributions (de nombreux espaces sont destinés à accueillir toutes les discussions, ateliers et débats que vous souhaiteriez apporter sur le campement ou en-dehors). Nous appelons à venir dès le 20 juillet pour un chantier collectif sur le terrain.

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Télécharger le texte en pdf

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Un premier programme du campement !

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Premier PROGRAMME de cet été !

programmation en cours, sera complétée/modifiée au fur et à mesure ..

 

Quelques bases

Nous nous installons sur un territoire où la lutte s’ancre depuis plus de 20 ans contre le projet CIGEO. D’où la nécessité d’être à l’écoute des dynamiques locales et des différentes composantes actives depuis des années. Ce que nous souhaitons, c’est soutenir ce qui existe, apporter un éclairage sur cette lutte et nous situer dans une perspective sur le long terme. Réfléchir ensemble aux perspectives et stratégies.

Le camp est un espace autogéré qui repose sur l’implication de chacun-e dans les tâches courantes. Venir à ce camp, c’est participer à son fonctionnement. La richesse des moments dépendra de tout-e- s. Venez avec vos idées, vos envies, …

Important, ce camp est un espace où il ne doit pas y avoir de place pour les attitudes sexistes, homophobes, xénophobes, … Soyons attentif-ve-s à les déjouer fermement et à développer une bienveillance les un-e-s vis à vis des autres.

Premiers jours

A notre arrivée, nous partagerons pendant deux jours l’espace avec l’association des Amis de silence qui organisent du 20 juillet au 3 août leur rencontre annuelle. (http://amies.revuesilence.net/). 

Ça sera aussi le moment du montage du camp, échange de pratiques tous azimuts en perspectives !
(ceux qui peuvent rester plus longtemps pour le démontage sont les bienvenus )

Toute la semaine :

Logistique :   une assemblée quotidienne pour organiser la vie du camp, repas assurés par des cantines veganes et vegetariennes à prix libre midis et soir, plusieurs emplacements pour camper, dont un quartier non mixte.

 Discussions  thématiques (grandes lignes) :

     
Certains intitulés sont susceptibles de changer, mais le contenu des discussions, au delà de ce qui sera préparé d’ici-là, sera celui que ses participant-e-s définiront !
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Et encore :

D’autres choses prévues n’apparaissent pas au programme : une discussion autour de la revue « micrurus », des ateliers pratiques, de la musique, le mirobolant film « no western » des scotcheuses, des actions, des projections de films, des cantines itinérantes hors du camp, une conférence gesticulée sur l’urbanisme, la pièce « la tête et le ventre » sur la non exclusivité, une fête dans un endroit incongru, des discussions en non mixité, des chorales, batucadas et fanfares, un atelier vélo… 

APPEL  A CONTRIBUTION

Nous avons besoin de vous pendant le camp !
si vous souhaitez proposer la présentation d’un livre/film, une discussion, une pièce … nous contacter sur vmc@riseup.net, on voit le lieu le jour ensemble, possibilité aussi de proposer directement pendant le camp
 

Et ensuite …

Démontage encore, départs en Rhénanie, profiter de l’air lorrain .. se revoir dans le coin (souvent), durant la cop 21 ou par ci par là ..
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Comme il s’agit d’un moment de rencontre internationale, un espace de discussion disposera d’un système de traductions simultanées. Il nécessite que des personnes bilingues se relaient. Si c’est votre cas, signalez-vous lors de votre arrivée à l’espace accueil.
Des chantiers collectifs sont organisés en amont pour préparer le camp !
Tenez-vous au courant sur le site vmc.camp !

 

 

Bure et l’argent de Bure !

On parle de Bure, on appelle à y venir cet été, mais finalement il s’y passe quoi exactement ?

Bure c’est un village de 86 habitants dans la Meuse, à 250 km à l’est de Paris, dans un triangle entre St Dizier, Nancy et Chaumont où la densité de population est de 6 habitants au km².

Contrairement à ce que certainEs en pensent, ce n’est pas pas une région grise et hostile, couverte de champs et d’éoliennes, c’est un pays vallonné, dont les collines sont couronnées de forêts et où les vallons accueillent des pittoresques cours d’eau et étangs. Bref, un chouette endroit boisé qui aurait beaucoup à pâtir d’une poubelle nucléaire.

Ce n’est pas comme s’il n’y avait pas eu de résistance dans la région, mais la faible densité de population a rendu le rapport de force bien inégal et en 1999 le projet de laboratoire pour l’enfouissement de déchets radioactifs de l’ANDRA [1] s’est établi dans la Meuse définitivement.

Les 5 années précédentes, comme dans tous les endroits pressentis pour le projet de l’ANDRA, les mobilisations avaient pourtant été houleuses : l’ANDRA avait été muré à Bar-le-Duc, des sabotages sur les forages, des manifestations de plusieurs milliers de personnes ont battu le pavé à Verdun, Bar-le-Duc, Nancy et Chaumont mais n’ont pas suffi à faire reculer le projet.

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Le campement du 1er au 10 août à Bure n’est pas le premier de la région, un autre campement avait déjà eu lieu en été 2000, face au chantier du futur laboratoire, et avait rassemblé près de 2000 personnes. Plus tôt dans l’année, un immense mur de paille adossé au chantier avait été incendié en mars par 500 personnes venues de toute la France. Entre 2000 et 2007 plusieurs autres campements, actions et rassemblements seront organisés en face du laboratoire.

En 2004, les militants locaux du collectif Bure Zone Libre achètent une maison avec l’appui du réseau sortir du nucléaire, à Bure, et la restaurent pour en faire la Maison de la Résistance (avec une salle de réunion et un dortoir qui peuvent accueillir plusieurs dizaines de personnes).

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la Maison de la Résistance de Bure

Entretemps le projet s’est précisé : le projet initial de laboratoire dédié à l’étude du comportement des sols dans l’éventualité d’un enfouissement de déchets nucléaires est devenu un projet d’enfouissement de déchets nucléaires de haute activité et à vie longue (très radioactifs avec une activité de 100 000 à 1 million d’années).

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vue aérienne du labo

Il ne devait pas y avoir de stockage de surface de déchets à faible radioactivité, et les derniers schémas de l’ANDRA montrent du stockage de surface au niveau du laboratoire. Et depuis 5 ans les projets initiés par l’ANDRA, le Commissariat à l’Énergie Atomique, Areva ou EDF se multiplient : un projet de gazéification du bois en vue de produire de l’agrocarburant a fait son apparition sous le nom de SYNDIÈSE au-dessus des villages de Bure et Saudron, tandis que des infrastructures s’installent à Gondrecourt et Haudelaincourt, que l’ANDRA rachète peu à peu une surface gigantesque de terrains dans la Meuse (elle en possède déjà 3000 ha). Depuis janvier 2015, des travaux de prélèvement puis de pose de balises de géomètres, ont en outre commencé tout au long d’une ancienne voie ferrée que l’ANDRA aimerait remettre en activité pour le transport de deux convois par semaine au moins de déchets nucléaires, depuis Gondrecourt jusqu’au laboratoire.

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vue globale
La ZIRA = zone d’intéret et de recherche approfondie, est la zone qui accueillera les galeries souterraines
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plan des galeries

Si la résistance a perdu un peu de son offensivité des débuts, on peut y voir plusieurs raisons : en 2004, Sébastien Briat, un jeune de 22 ans, très investi dans la lutte antinucléaire lorraine, est happé par un train de transports de déchets et décède. Cet évènement dramatique met un coup au moral d’un grand nombre de militants locaux. Peu après, l’opposition au débat public, initiée par les militants locaux, produit un effet pervers de fatalisme devant le cynisme des institutions : un grand nombre d’habitantEs des environs se font une raison devant un adversaire qui bénéficie de tous les pouvoirs et droits. L’ANDRA échange des terrains qu’elle possède contre ceux dont elle ne dispose pas encore, brandissant la menace d’expropriation devant celleux qui lui résistent. L’argent coule à flot dans les municipalités : via le groupement d’intérêt public de la Meuse (GIP Meuse) tous les projets de rénovation, construction dans les villes et villages de la Meuse, reçoivent un appui d’a minima 15 % de l’argent corrupteur de l’ANDRA. 50 millions d’euros et bientôt 60 ont été débloqués pour acheter les maires de la Meuse et ceux de la Haute-Marne (soit donc 500 euros par habitantEs de la Meuse). Les maires qui s’opposent ne reçoivent rien du tout s’ils n’accèptent pas ces 15 % et finissent par soit démissionner, soit ne pas être réélus, soit enfin par céder à contrecoeur. On ne voit plus de village autour de Bure qui n’ait pas de nouveaux lampadaires, routes, égoûts, abribus, etc.

Les agriculteurs peu nombreux dans la région (beaucoup de gros propriétaires de plus de 200 ha) ont échangé leurs terres déjà, acculés par des nécessités de maintenir leur exploitation à flot. Mais depuis quelques mois ils se rendent compte que ce n’était qu’un avant-goût : un nouveau remembrement des terres est à l’ordre du jour. A terme c’est toutes les terres que l’ANDRA convoite.

Cette politique très aboutie de corruption au porte à porte, dans les mairies et chez les particuliers crée un climat de tension, de honte et d’amertume latente, où les langues se délient facilement pour médire de l’ANDRA mais se taisent quand on aborde la question des concessions.

Depuis quelques mois des coupes importantes ont lieu dans les forêts et les projets de Syndièse se précisent : des dizaines d’hectares de forêt meusiennes, avec le blanc-seing de l’Office Nationale des Forêts devraient passer à la broyeuse pour produire de l’agrocarburant. Des tractations ont commencé avec les mairies pour le rachat des forêts communales. Si on ne peut pas faire de lien entre les coupes qui ont eu lieu récemment dans les forêts autour de Bure et ce projet, on peut dans déjà s’inquiéter de la privatisation des forêts [2] pour produire des granulés de chauffage à grande échelle : les projets de scieries monstrueuses (projet avorté du Morvan) et de transformation du bois à des fins énergétiques fleurissent partout en France et menacent de nombreux arbres centenaires. Et ce n’est rien à côté de ce que Syndièse [3] va consommer : 90 000 tonnes de biomasse par an, soit donc 20 % des ressources forestières lorraines exploitables ; et il ne tient qu’à un tampon de l’ONF pour transformer un bout de forêt en exploitation.

Si on en revient au projet CIGÉO, plusieurs problématiques en font indéniablement le plus grand et nuisible chantier de France :

Regarder le film « Bure pour l’éternité » sur le centre d’enfouissement en Finlande permet de se rendre compte que l’enfouissement des déchets radioactifs n’est rien d’autre qu’un grand poker menteur organisé par des politiques et scientifiques véreux. A aucun moment, les spécialistes ne parviennent, aussi bien à l’ANDRA qu’en Finlande ou au WIPP [4] aux États-Unis à produire un discours cohérent et même rassurant. Ce n’est qu’une suite de spéculations et de réajustements par des apprentis-sorciers qui n’ont aucune idée des comportements géologiques des sols dans les 1000 ans à venir, et des contextes politiques des 50 ou 100 ans à venir.

Le projet consiste à creuser un tunnel de plus de 2km de long sous le village de Bure afin d’accéder à 260 km de galeries de stockage et 100 km de galeries de liaison, à 500m sous Bure, puis de les remplir et de sceller le trou après 130 ans d’exploitation.

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cigeo

Le tout avec la garantie prétendue qu’il n’y aura pas de fuite d’eau (ce qui pourrait s’avérer très dangereux en terme de corrosion ou d’interactions chimiques avec les produits stockés), pas de mouvements excessifs des sols (en 100 000 ans, il est pour le moins difficile d’estimer ce genre de choses), pas de fuites d’air contaminé par les cheminées d’aération et que pendant 100 ans on pourra inverser le processus et ressortit la poubelle de son trou.

Cette dernière condition est définie par le principe de réversibilité et doit faire l’objet d’une loi avant que tout projet d’enfouissement nucléaire puisse avoir lieu en France. Gérard Longuet, député de la Meuse, promoteur actif du lobby nucléaire, et ses amis ont ainsi tenté à 14 reprises d’introduire un amendement de réversibilité dans la Loi Macron et y sont parvenus à 4h du matin avec 40 députés dans l’hémicycle avant que le texte soit rejeté le 10 juin.

Plusieurs questions se posent : que vont devenir les milliers de tonnes de terre qui seront extraits de 300 km de galeries ? Seront-elles déversées, comme on le suppose, dans la superbe vallée d’Ormançon qui court au-dessus de Bure, au coeur de la forêt ? Et que va-t-il sortir des cheminées d’aération qui vont surplomber Bure à moins d’un km ? Quelle radioactivité sera mesurable au long d’une voix ferroviaire qui va accueillir a minima deux trains de déchets nucléaires par semaine ? Quelles surprises se cachent encore dans la boîte de pandore de CIGÉO quand on voit que le projet s’est enrichi progressivement de nouvelles excroissances hideuses, telle une hydre qui jaillit des souterrains du laboratoire et convoite toute la région autour ? La dernière question qui est posée par les opposants (et pas seulement [5]) c’est celle du gouffre financier qui s’annonce : le projet CIGÉO est d’ores et déjà chiffré à 42 milliards d’euros …

Au premier salon du nucléaire qui s’est tenu au Bourget en octobre 2014, on distribuait à l’entrée la carte ci-dessous, plutôt martiale et avec Bure au centre d’une cible de 80km de rayon pour l’implantation d’un « cluster de compétences nucléaires ». Cluster est un mot de l’ennemi indéniablement : il signifie quelque chose comme « on va prendre un territoire, le privatiser à fond et y implanter tout un tas d’entreprises, d’industries et d’écoles qui vont générer un maximum d’argent pour ces dernières, sous couvert de dynamiser la région ». Et quand on lit « nucléaire » derrière « cluster », qu’on se rend compte que le rayon recouvre tout un département, difficile de ne pas y voir le sacrifice organisé d’un territoire en vue d’y grouper tout ce que le nucléaire a à se reprocher. Quoi de plus idéal qu’un territoire qui compte 6 habitants au kilomètre carré pour se cacher des regards ? Surtout quand on a patiemment travaillé ce territoire au corps, par la corruption, la culpabilisation et l’acceptation.

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carte de Bure

La lutte à Bure ce n’est pas simplement une occupation opposée à un grand projet nuisible, c’est bien plus vital que ça : c’est la course contre la montre contre un projet monstrueux qui couvre la totalité d’un département et déborde sur ses voisins, qui va conduire à des conséquences irréversibles et désastreuses pour les 100 000 années à venir au moins. Car contrairement à ce qu’on croit, à Bure rien n’est encore joué tant qu’aucun déchet n’est entreposé dans une galerie. Et ça ne arriver à aucun prix ! C’est la lutte contre une société financière mondialisée qui détruit cyniquement les écosystèmes, privatise les sols, l’air, l’eau et le vivant pour en tirer le jus de ses bénéfices.

C’est toute la Meuse qui doit être occupée en résistance à ce projet !Retour ligne automatique
Et c’est toute l’Europe qui doit se mobiliser contre ces projets !Retour ligne automatique
Nous avons besoin de réseaux pour étendre la lutte, nous avons besoin de lieux pour l’ancrer dans la durée et de moments de convergence pour la concentrer et l’amplifier !

Notes

[1Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs, anciennement rattaché au Commissariat à l’énergie atomique et depuis 1991 et la loi Bataille, établissement public à caractére commercial et industriel (EPIC).

[2Rapport de l’Assemblée nationale sur la biomasse au serivce du développement durable : http://www.assemblee-nationale.fr/14/rap-info/i1169.asp

[3Plus d’infos sur Syndièse sur http://mirabel-lne.asso.fr/content/syndiese

[4Au printemps 2014, le WIPP aux USA, centre d’enfouissement construit sur le même modèle et les mêmes promesse que Bure, a connu un incendie qui a provoqué l’irradiation de 22 ouvriers, le dégagement de radioactivité par les cheminées d’aération et l’arrêt de l’exploitation et l’impossibilité d’extraire les déchets dans les galeries

Camp frackenpada au Pays Basque

cartel-en

FRACKANPADA - Un camp international contre le Fracking. Du 13 au 19
juillet 2015 à Vitoria-Gasteiz, Pays Basque*

Les mouvements anti-Fracking (Fracturation Hydraulique en anglais,
utilisée notamment dans l'extraction du gaz de schiste) invitent à des
actions dans le Pays Basque, près de la frontière franco-espagnole, à
environ 500 km de Barcelone. Des groupes anti-fracking de plusieurs pays
appellent les activistes d'où qu'ils et elles soient en Europe à venir
au camp Frackanpada dans les environs de Vitoria-Gasteiz. Le but du camp
est d'échanger connaissances et pratiques, d'organiser des actions et
nos luttes pour la défense de la terre, pour la justice sociale et pour
une société durable. Il s'agit aussi de développer la résistance contre
l'extraction des énergies fossiles, la course au profit, les expulsions
et la répression étatique.

Le camp a pour vocation de rassembler des personnes engagées dans la
lutte contre le fracking, venues de toute l'Europe pour échanger
expériences et visions d'alternatives justes, pour mettre en pratique
des méthodes participatives d'organisation sociale et pour agir,
dénoncer et stopper la pratique du fracking. Le programme sera divers et
adapté au plus grand nombre, des ateliers à la présentation de films,
d'activités pour les enfants à des sessions d'échanges de savoirs et
compétences. Le but est d'en savoir plus sur le fracking, d'apprendre
comment résister aux multinationales, de se connecter avec d'autres
luttes contre le changement climatique, l'extraction fossile,
l'injustice sociale et toute autre menace pesant sur nos communautés. Un
appel à la participation et à vos propositions est dès à présent en ligne.

Le lieu choisi pour le camp a une forte symbolique puisque le camp se
trouve directement à côté du terrain d'un ancien puits destiné à être
étendu pour l'extraction du gaz de schiste. Frackanpada a le soutien des
voisins du village proche, qui nous accueillerons sur leur terrain. Les
activistes locaux n'ont pas de doute - c'est le moment pour refaire
monter la pression dans la région contre ces projets “Le plus nous
serons, le plus ça leur coûtera!”

Il n'y a qu'unies que nous pouvons stopper et résister à leurs plans. Il
faut mettre un terme à cette folie. C'est le moment de passer à
l'action! Non au fracking où que ce soit! 

http://frackanpada.frackingez.org/
frackanpada@riseup.net

********************************
*FRACKANPADA an international Anti-Fracking Camp, 13-19 July 2015 in
Vitoria-Gasteiz, Basque country*

This summer European anti-fracking movements are mobilising for action
against fracking in Basque Country – close to the Spanish-French border,
500 km west of Barcelona. Anti-fracking collectives from several
countries are calling on activists from across Europe to gather near
Gasteiz-Vitoria for a week-long Frackanpada camp with actions and
skill-sharing to organise our struggles in defense of the land, for
social justice and for a sustainable society as well as developing our
resistance against fossil fuel extraction and the underlying system of
corporate profit and state evictions and repression.

The camp will bring together the people involved in the struggle against
fracking from all corners of Europe, to share experiences and exchange
skills; to put into practice participatory ways of social organising and
visions of just alternatives; and to take action to expose and halt the
practice of fracking. There will be a wide range of activities for
everyone, from workshops and talks to films, activities for children and
skill-shares. We want to learn about fracking, and share skills for
resisting this industry from groups all over Europe and further afield,
we also want to connect this struggle to other struggles against climate
change, fossil fuel extraction, social injustice and other threats that
our communities face. An open call for the camp’s programme is online
and inviting proposals.

The location of the camp has strong symbolic meaning as a spot with
plans for fracking. The camp is right next to a former drilling site
which they want to expand for shale gas extraction. Frackanpada has the
support from inhabitants of the nearby village, that allowed us to camp
on their land. Local activists are clear that now is the time to
re-escalate action in the region “The more numerous we are, the more it
will cost them”.

Only together we can stop and resist their plans. It's time to stop
their nonsense. It's time for action! No fracking here nor anywhere!

http://frackanpada.frackingez.org/
frackanpada@riseup.net

Infotour Reims

Projection du film « Poubelle la vie », réalisé par des militant-e-s de la Maison de la résistance à l’enfouissement nucléaire à Bure, suivi d’une discussion en amont du camp de cet été.


Jeudi 4 avril à 19h à la maison des associations (9 rue Eugène Wiet)

 

Dans le cadre d’un infotour pour un camp anti-autoritaire et anti-capitaliste à Bure contre le projet d’enfouissement de déchets nucléaires CIGEO et son monde, du 1er au 10 Août, le jeudi 4 avril à 19h à la maison des Associations (9 rue Eugène Wiet), aura lieu une projection d’un film réalisé par l’auto-média de Bure suivi d’une discussion autour de la lutte et du camp qui se tiendra du 1er au 10 août à Bure.

 

bure-2-7bd96Cliquer sur l’image pour accéder à l’article sur Reims Medias Libres