Archive annuelles: 2016

Liste besoin matos en janvier 2018

LISTE DE BESOIN EN MATERIELS

L’hiver est là. Les signes ne trompent pas. Le froid rode, la boue gèle. Certains oiseaux migrent encore vers des contrées au Sud, plus accueillantes. Après un an et demi d’occupation, les hiboux du Bois Lejuc quitteront-ils, eux aussi, la forêt ?

Que nenni ! Plus déterminés que jamais, ils ont décidé de consolider leur nid pour affronter le coeur de l’hiver! Ils appellent à la solidarité. Voici une liste des besoins en matériel que chacun et chacune pourra ramener.

 

Construction et travaux

  • Tôles ondulées ou plates
  • Poêles à bois et tuyaux de poêles
  • Pailles
  • Palettes – bois de construction
  • Planches
  • Portes, fenêtres, portes-fenêtres (si possible avec leur cadre)
  • Bâches (tous types mais surtout épaisse : anciens barnums etc.)
  • Matériels de construction et de bricolage : Clous (surtout grosse taille) mais pas de vis, des marteaux, des pieds de biche, des scies, des brouettes
  • Matériel d’isolation
  • Cartons grand format, intercalaires de palettes
  • Pelles et pioches
  • Hache et scie de bucheronnage
  • Coins pour fendre le bois
  • Sac de chaux
  • Tronçonneuses
  • Corde et ficelle de construction
  • Grillage métallique très fin, anti-rat
  • Boite à outil
  • Huile de vidange

Nourriture

  • Boite de conserve (plutôt légume, fruit au sirop)
  • Sec : céréales, pates, riz, farine, lentille
  • Café
  • Jerricanes, bidons
  • Seaux alimentaires
  • Bouteilles et des bocaux en verre
  • Planches de hêtres pour fabriquer des ustensiles de cuisine
  • Wok, casseroles (plutôt en fonte pas en téflon)
  • Pierre à affuter
  • Caissons, malle métalliques
  • Boites tupperware, étanche, plastique ou métalliques
  • Huile de colza, de tournesol, d’olive
  • Cagettes en bois et en plastique
  • Epices en grandes quantités

Vêtements

  • Kways, collants en laine
  • Sous couches, habits de grande taille, pulls, vêtements d’hiver
  • Echarpes, gants, tours de cou, bonnet
  • Bottes toute pointure (même et surtout 46-47)
  • Rangers
  • Chaussettes d’hiver. Laine, coton, matériaux naturel

Vie quotidienne

  • bougies
  • Matelas + taie d’oreiller + housse de couette
  • Sommiers
  • Cire
  • bouillottes

Matériels électroniques 

  • Téléphones (3G le réseau 2G ne fonctionne pas ici)
  • Appareils photos
  • Switchs réseau, cables éthernt >10m
  • Multi prises, câbles longs, rallonge électrique.

Autres

  • Attaches boules de remorque de vélo
  • Vélos
  • Matériel d’escalade baudrier, descendeur, mousqueton, corde d’escalade, corde de prusiq
  • Matériel de réparation de vélo (chambre à air, garde boue)
  • Tonnes à eau
  • Gants de Boxe et tatamis

!IMPORTANT! Appel Legal Team

Si vous êtes convoqué-e pour une audition en gendarmerie, avant de vous y rendre, merci de prendre contact avec la Legal Team : 07 55 777 632 ou arr (at) riseup (point) net. Attention de ne pas dire au téléphone ce que vous auriez pu faire ou pas pour être convoqué-e.

! MISE à JOUR au 22/11/2016 : Déjà 4 personnes ont été entendues pour la destruction du mur. D’autres devraient recevoir des convocations prochainement. Il est important de nous tenir informer si vous en recevez une aussi. Merci.

Tous les dimanche – Retrouvons-nous dans le bois Lejuc !

Retrouvons-nous tous et toutes ensemble dans le bois libéré !

Les journées passent à Bure. C’est l’automne, avec ses couleurs chaudes et intenses des matins ensoleillés. C’est la période des cueillettes de champignon, le premier froid arrive avec un rêve de châtaignes… Et, dans le bois Lejuc libéré de l’emprise de l’Andra, une vie s’est à nouveau réinstallée, des cabanes se construisent, des rêves s’y accrochent. Les travaux sont suspendus, la forêt est plus que jamais libérée et un chantier de construction a commencé depuis le 24 octobre !

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Continuons de nous rencontrer dans ce bois à nouveau occupé, découvrons toutes les cabanes, prenons le temps de passer un bon moment ensemble ! Et, puisque les travaux peuvent recommencer à tout moment, réfléchissons ensemble à comment continuer de les bloquer au mieux !
A partir de 14 h : cueillettes, promenades, initiation à l’escalade, découvertes des cabanes, pour se retrouver ensuite autour d’un feu, d’un vin chaud et de bonnes chataîgnes (en fonction des arrivages) !

Pour tous les habitant-e-s de Mandres et des villages alentours, les promeneurs-euses, cueilleurs-euses, flâneurs-euses, curieux-euses et les hiboux qui veulent se retrouver et enraciner la résistance !

Nous garderons le bois libéré !

Contact : sauvonslaforet@riseup.net / Tel : 07 58 65 48 89

Du 11 au 13 novembre à Bure – Barricades agricoles contre la poubelle nucléaire et rencontres Reclaim the Fields !

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Dimanche 13 novembre, à partir de 10h30, chantier barricades agricoles à la gare de Luméville. Et à partir de vendredi 11, rencontres francophones du réseau Reclaim the Fields à la Maison de la résistance à Bure.

 

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Depuis la fin de l’été à Bure, le bois de Mandres-en-Barrois est temporairement libéré de l’Andra. Les pans du mur abattu gisent à terre, les gendarmes se sont retirés et des cabanes se reconstruisent dans les arbres. Les croque-morts du nucléaire ont subi une défaite mémorable.

Mais l’empire de l’Andra ne s’arrête pas à la lisière de la forêt. En dix ans, l’agence s’est accaparée plus 3000 ha de terrains, dont 1000 hectares de terres agricoles, harcelant de nombreux-euses paysan-ne-s, augmentant le prix du foncier et compliquant les installations agricoles.

20160906_161942Dans ces champs, les travaux ont débuté il y a plus d’un an. A cause des premiers forages et des fouilles archéologiques, plus de 300 hectares ont été retirés de l’usage agricole, privés de leur valeur nourricière. Après avoir été couverts de tranchées, voilà qu’ils s’enfrichent avant de laisser place à une gigantesque zone de conditionnement de déchets en surface.

Des arbres habités aux champs occupés  !

Pour renforcer le blocage des travaux, nous appelons à continuer l’occupation des terres agricoles ! En novembre dernier nous avions semé un hectare de céréales sous les fenêtres du laboratoire. En avril, nous plantions 500 m2 de pomme de terres à la place d’une future voie ferrée. Avec les 300 kg que nous avons récolté nous continuerons de friter l’Andra, démolir des murs et construire des cabanes : nos cultures squattées sont le terreau d’une résistance diffuse.img_20161016_104951Depuis le début de l’automne, nous avons étendu ce carré de patates pour reprendre 3 hectares à l’Andra. Des variétés de blé ancien ont été installées, du seigle et du blé panifiables ont été semés, et bientôt un fournil se construira… pour coller des pains aux nucléocrates !

Dimanche 13 novembre, nous invitons tout le monde à entretenir ce champ et construire des barricades et des haies tout autour. A partir de 10h30, rendez vous à l’ancienne gare de Luméville pour un grand chantier collectif : paillage, plantation massive de barricades d’arbres fruitiers et d’arbres de haies, creusement de fossés, fabrique d’épouvAndrails, semis d’hiver, confection de buttes. Nourrissons les résistances, empêchons les travaux, et affirmons des avenirs désirables à la place du désert nucléaire ! Ramenez de quoi boire et grignoter ; ramenez vos pelles, vos fourches, vos pioches ; ramenez de nombreux arbrisseaux et autres plants ; et surtout ramenez-vous !

img_20160924_164954Et à partir de vendredi 11 après-midi, la maison de résistance à Bure accueillera les rencontres francophones du réseau de paysan-ne-s et collectifs anticapitalistes Reclaim the Fields, pour prendre le temps de la réflexion et enraciner les rébellions dans le grand Est, en France et ailleurs. Tout le monde est invité à y participer !

De la forêt libérée de Mandres-en-Barrois aux champs rebelles : on ne nous atomisera jamais !
ANDRA, dégage ! Graine, b(l)ocages, semis sauvages !

Infos : vmc.camp / Contact : terresdebure@riseup.net  / Téléphone (média) : 07 58 65 48 89

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Affiches et tracts à venir pour diffusion

L’affiche en PDF.

Infos pratiques pour l’action de dimanche 13 novembre

Rendez-vous à l’ancienne gare de Luméville dimanche 13 novembre à partir de 10h30.

  • De 10h30 à 12h, finalisation de l’installation de la journée, préparation et lancement des différents chantiers, etc.
  • Midi : repas partagé, ramenez de quoi boire et manger car il y aura seulement une petite soupe, du vin chaud et quelques pommes de terre de notre première récolte.
  • De 12h30 à 13h : point sur l’accaparement des terres de l’Andra et ré-explication des chantiers de l’aprèm.
  • De 13h à la tombée de la nuit : entretien et défense du champ squatté !
  • À la tombée de la nuit, remballage des outils et direction la Maison de résistance pour un apéro et une soupe au chaud (et peut-être un concert) !
  • Parking en fonction de la météo et de la boue sur le terrain.
  • Matériel à ramener : des bottes et vêtements de pluie (en fonction de la météo) ; fourche, houe, bêche, pelle, pioche ; des arbrisseaux en nombre, autres plants et semis ; et quelque chose à boire/grignoter pour partager le midi et/ou le soir.

 Pour les rencontres francophones Reclaim the Fields du 11 au 13 novembre

Infos pratiques 

Les rencontres se dérouleront principalement à la Maison de résistance à la poubelle nucléaire à Bure. Pour y participer, envoyer impérativement un mail à terresdebure@riseup.net pour préciser votre venue et anticiper le nombre qu’on sera. Possibilité de dormir sur place, prévoir au cas où tente et couchage autonome. Participation aux frais et à l’auto-organisation du week-end (cantine, etc).

Pré-programme

Vendredi 11

  • Début des rencontres à midi, repas commun.
  • À partir de 14h : discussion sur la lutte à Bure, les dynamiques d’installations sur place, l’enjeu d’occupation du territoire, l’accaparemment des terres de l’Andra et les résistances, présentation du collectif Terres de Bure, ballade de découverte des environs, projections… tout est possible !
  • Soirée: repas, et à voir !

Samedi 12

Discussions préparées par Reclaim the Fields à la fois sur le fonctionnement interne de la « constellation », ses perspectives, mais aussi d’autres enjeux de fonds. Plus de détails à venir !

Dimanche 13

  • Matinée : discussion préparée par RTF à la maison / et installation et début du grand chantier collectif à côté de l’ancienne gare de Luméville
  • Aprèm : voir ci-dessus
  • Soirée : apéro à la maison.

Et pour les plus motivées, invitation à une journée et demi de découverte de Reclaim the Fields et des problématiques agricoles du jeudi 10 au vendredi 11 matinée !

Cette journée et demie se tiendra en amont des rencontres publiques et ouvertes à tous. Elle est plutôt envisagée comme un temps d’approfondissement entre différentes personnes, collectifs, paysan-ne-s installées (ou pas) soucieuses de mieux se connaître et se fédérer dans l’Est (ou le Grand Est) !

Voir tous les détails ICI.

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Soutien financier antirep’

Anti-répression  : Pour soutenir les personnes qui font face à la justice et les aider à financer leur procès, envoyez vos dons à Cacendr notre caisse anti-rep (collectif d’action contre l’enfouissement des déchets radioactifs) : Merci !

  • Chèque à envoyer à Cacendr 5 rue du 15 septembre 1944 54320 Maxeville. Notez au dos du chèque « Soutien anti-cigeo ».
  • Virement : Notez dans l’objet du virement « Soutien anti-cigeo ». Si vous voulez recevoir un reçu fiscal, précisez que le montant et la date de vos virements, ainsi que vos coordonnées postales à cet email : cacendr [at] riseup [point] net

RIB à télécharger ici : RIB_Cacendr_livret

Ne pas se trahir. Ne pas les trahir. Ne pas se laisser faire.

18 octobre 2016, premiers frottements avec la justice. 9h. Le ciel lourd de sens abrite sur la place prison église et tribunal. Le billet n’est pas cher, il est même gratuit pour rentrer dans le palais crème qui abritent ceux et celles qui décident de vos vies. Le petit escalier propret y mène sûrement. Des policiers l’encadrent et nous toisent, insipides grisailles du regard. Leurs postures rigides portent les ruines d’un monde, bien loin enfouies dans leur front plissé. Dans des moments comme celui-ci, cette familiarité des corpulences est toujours gênante : encore une fois nous nous sommes reconnu-es. Nous fréquentons toujours les mêmes endroits, mais pas pour les mêmes raisons. Aucun bonjour, les dents serrées. Il nous faut baisser la tête pour passer la haute porte du tribunal. Des mains distraites plongent dans nos sacs dans l’espoir d’y trouver quelques lames. On ne pleurera pas. Quelques gros marqueurs tout au plus. Un carnet de dessin dont les feuillets resteront collés. Un portique clignote rouge, nous aussi. Un œil amusé sur le portant de prospectus sur papier glacé : il est vide. En souvenir d’une foule en colère qui, sortant du tribunal, enragée du verdict, les envoyaient valser sur le sol froid des couloirs émoussés du pouvoir.

La salle est déjà comble, les oiseaux de mauvais augure sont de sortie, avec leur longue robe noire boursouflée aux épaules et leurs pantalons qui gondolent piteusement en grande pompe. Çà virevolte dans l’air vicié de la justice, pendant qu’au mur des prolétaires crèvent de faim sur une vieille croûte peinte par un illustre inconnu, sûrement un fidèle ami de magistrat à qui l’on n’osa rien refuser.

Les ami-es proches et lointains sont là, le sourire attentif. Les reports s’amoncellent sous le couperet des voix blafardes, un juge visqueux s’épanche sur son pupitre haut perché. Son menton tremble à chaque mouvement de bouche comme un dessert anglais, et ses dents papier de cigarette jauni écrasent sa purée de mots. A sa gauche, un homme boite de conserve à la pupille torve et métallique pointille ses haussements de sourcils inquisiteurs. A sa droite, un petit homme replet, blanc et repassé comme une chemise du dimanche, porte une grosse médaille dorée de vache primée au salon de l’agriculture. Ils sont de hauts, et donc disgracieux.

Le juge lève un œil vers nous à la réception du dossier. L’avocate nous clapote l’épaule pour que l’on s’avance à la barre. Il est juste là, devant, omnipotent et ridicule, et dans nos ventres craquent déjà le bois sec du feu qui n’attend que de prendre. L’idée est pourtant de ne pas s’emporter dans le vent d’étaler leurs vices, l’espace est trop étriqué et la ligne de départ faussée.

« Mademoiselle X ? C’est bien vous ? Daigne adresser l’un de nos maîtres de cérémonie l’air affaissé.

– Hmmm oui. Hochement de tête qui se veut haut vers les moulures auréolées de l’institution.

Monsieur X. C’est vous ?

Sourcils noirs dressés en forêts orageuses.

-Oui.

– Rappel des faits. Vous êtes accusé-es d’avoir dégradé légèrement un bâtiment appartenant à l’Agence Nationale de déchets radioactifs, par ailleurs en très mauvais état. Vous êtes également accusé-es d’avoir refusé de donner vos empreintes ainsi que des photos pour alimenter les fichiers de police. » L’autre assène les questions habituelles pour évaluer le degré de marginalité dont nous sommes capables, testant également notre aisance à voguer sur les instants gênants de la confrontation entre l’institution écrasante et les individus diminués :

« – Est-ce que vous travaillez ? Quelles sont vos ressources ? Vous avez des projets ?

-je ne crois pas que ce soit le lieu et le contexte pour en discuter.

– J’occupe mon temps à une multitude d’activités et de projets non marchands. »

L’autre jubile, ironique :

« – On aura tous noté que vous avez des projets passionnants et enrichissants ! Si je vous demande cela, c’est pour comprendre qui vous êtes. On appelle ça un principe de personnalisation de la peine, c’est un progrès ! la justice jauge votre intégration, quelle est votre personnalité, elle ne juge pas comme un robot ! »

Il poursuit, contrit de plaisir bien qu’asséché comme une crotte oubliée :

« – Alors, qui tenait la bombe, qui tenait l’échelle, je n’sais pas !? vous teniez l’échelle mademoiselle ?

[TA GUEULE AVEC TES MADEMOISELLES malheureux magistrat masculin myso et vermoulu]

-Le travail était également partagé monsieur, ma vocation née n’est pas de tenir des échelles.

-Vous avez été interrompus, qu’est ce que vous vouliez mettre après « ANDRA » ?

-le fait d’avoir été coupé-es dans notre élan nousimg_3767 a fait perdre l’inspiration.

-ah oui, il ne faut jamais couper un artiste dans son inspiration..

-Bon, qu’est ce que vous pensez de tout ça ?

– c’est un peu vaste comme question.

-qu’est ce que vous pensez de votre geste ?

– C’est un peu vexant que notre œuvre soit taxée de dégradation. Je ne vois pas comment nous aurions pu dégrader le bâtiment plus que l’Andra qui l’a acheté pour le détruire.

-Au sujet des empreintes, pourquoi vous avez refusé ?

-je refuse d’apparaître dans un fichier de police. Je suis contre toute forme de stockage, que ce soit des déchets aux empreintes et photos.

– j’ai écrit un texte afin de vous répondre, cela fait quelques lignes.

– Quelques lignes ? Et bien allez-y !

-Le fichier qui regroupe les empreintes digitales de toutes celles et ceux qui se frottent à l’encre indélébile de la répression se servirait du bout de mes doigts pour mesurer, quantifier, tracer, contrôler, suivre, punir, surveiller, enfermer, cloisonner, analyser. Mes mains sont façonnées pour construire, tourner des pages, coudre, sculpter, peindre, caresser, cueillir des fruits, cuisiner.

Politiquement, je refuse d’alimenter un fichier qui dira de moi ce que le monde que je veux combattre veut dire de moi. Je refuse que les sillons de ma peau soit chargés d’une histoire que la prévention du crime m’aura inventée, composée mécaniquement des objets que j’effleurerai quelque part, assemblée par le fil rouge de ce que l’on suppose de moi par ma façon de vivre. Les gens qui me connaissent sur le bout des doigts sont mes ami-es, voilà pourquoi je n’ai pas donné mes empreintes aux gendarmes.

-Merci pour ce poème ! » marmonne enjoué le poisson-juge, se croyant capable de tout réduire en une poêlée de médiocres mots.

La procureur enchaîne, juchée dans sa cage de bois, aride dans sa chair et dans sa bouche :

« – s’il y a un principe important en France, c’est le droit de propriété. La liberté d’expression oui, mais encadrée et limitée. Imaginez monsieur le juge, que vous ayez une maison et que ces jeunes gens viennent tagger vos murs, vous seriez content ? Je me demande quel serait leur discours s’ils étaient victime d’un crime grave requérant ADN. »

Les deux avocates finissent en guacamole fade. L’une sussurant à l’oreille du juge se voit prier d’hausser le ton et pérore de ne pas être dans un théâtre : ah bon ? Elle pleurniche en virevoltant pour que l’Andra, grande prêtresse du harcèlement des locaux meusiens et de l’accaparemment du sol, puisse récupérer quelques sesterces et sa dignité.

L’autre se courbe mollement sous l’effet de la courtoisie. Ses mots ne trépignent même pas sous sa langue, on sent l’ennui poindre et se reflètent dans les mauvaises boiseries. Nous avions pourtant tout prévu, tout prémâché. elle hachure quelques mots sur le fait que l’Andra tenta d’effacer seulement une partie de la fresque « Andra gare à toi, tout est à nous rien est à toi » et laissa le joli dessin, à croire que la sensibilité artistique de l’agence passait avant le droit français.

Le juge tourne mollement la tête dans un bruit de vide d’elles à nous:

« Vous savez ce que c’est des TIG ?

-oui.

-Alors ? Demande t-il avec le mouvement du menton caractéristique de l’instituteur paternaliste qui ordonne la récitation à un enfant.

Je rappelle que c’est un substitut à l’emprisonnement. Il s’agit de travailler de manière non rémunérée dans des associations ou des collectivités pour réparer votre acte. Ce n’est pas le bagne non plus, la France a évolué depuis !

Alors, vous acceptez ? Je rappelle que c’est un substitut à l’emprisonnement ! Insiste l’homme étalé.

-non. »

L’audience est levée. Les bras ballants restent ballants. Le papier de cigarette colle aux doigts. La fumée s’accroche aux cœurs. Retour au nœud du spectacle : les voix sont comme détachées des gorges, le velours rouge du fauteuil se dessine derrière le corps du juge ectoplasmique qui se prononce :

« vous êtes condamnés à verser 400€ d’amende chacun avec sursis, 500€ à l’Andra pour couvrir les frais de justice, et 2 mois de prison avec sursis. »

Coup de marteau sans faucille.

Fin du spectacle.

Journées de découverte de RTF et des problématiques agricoles à Bure

Invitation à une journée et demie de « découverte de RTF et des problématiques agricoles qui nous intéressent »

du jeudi 10 novembre (10h) au vendredi 11 novembre (13h), à Bure (55)

« Reprenons les champs ! » est un slogan qui vous parle ?

On vous invite à une session d’une journée et demi pour prendre le temps de présenter ce qu’est Reclaim The Fields*, comment ça marche (ou non), et avoir ensemble des réflexions et débats sur les thèmatiques des luttes paysannes, de ce que signifie être paysan.ne, de la paysannerie dont on rêve, de pour qui et pour quoi produire, d’agriculture collective, d’autonomie ou de souveraineté alimentaire. Une partie de cette rencontre est prévue pour se former et échanger sur le monde agricolo-administrativo-politico-économico actuel. On a imaginé ces journées avec différents outils d' »éducation populaire », pour que ça ne soit pas trop pénible, et aussi pour diffuser ce genre d’outils, à réutiliser ensuite dans d’autres contextes!

Enfin, cette rencontre est conçue pour permettre de raconter ce qu’on fait chacun.e chez soi, se rencontrer, échanger sur ce qui nous rassemble ou pas, se mettre en réseau et pourquoi pas prévoir de faire des choses ensemble !

Bref, on vous attends nombreux.ses !

merci d’envoyer un mail à mikalice(at)ouvaton.org pour vous inscrire

*Reclaim the Fields est une constellation de personnes et de collectifs qui veulent retrouver le contrôle de la production alimentaire. Nous sommes déterminé.e.s à sortir du capitalisme au travers de modes de production coopératifs, collectifs, autonomes et répondant à nos besoins. Nous ne sommes pas un groupe homogène, nous traversons les frontiéres, sans hiérarchie, sans tolérance des formes de discriminations et d’exploitations des personnes. Nous soutenons les luttes et visions de la Via Campesina. Nous souhaitons partager les connaissances et l’expérience acquise au fil des années de militance et de vie paysanne, et les enrichir avec les perspectives de celles et de ceux qui ne sont pas ou pas encore paysan.ne.s. (extrait de « Qui sommes nous ?», texte collectif RTF 2010 )

Tous et toutes à Bar-le-Duc le 18 octobre à 9h pour le procès de deux camarades !

Soutien à deux camarades inculpé-es le mardi 18 octobre à 9h à Bar-le-Duc !

Retrouvons-nous nombreux-euses devant le tribunal de grande instance de Bar-le-Duc le mardi 18 octobre à 9h en soutien à deux camarades. Venez découvrir la nouvelle pièce de théâtre écrite par l’Andra et mise en scène par la Justice : l’histoire rocambolesque de nos deux artistes peintres en bâtiment arrêté-es au lendemain des 200 000 pas, le 6 juin 2016, par la gendarmerie rurale au terme d’une étrange affaire d’art incompris sur une gare en ruine appartenant à l’ANDRA. Illes sont  inculpé-es pour « refus de signalétique » et de « dégradation  » en réunion.

C’est le troisième procès de la répression de l’été d’urgence, après le renvoi du 6 septembre sur 2 camarades arrêtés lors de la manif’ de réoccupation du 16 juillet, et le 12 septembre le procès du camarade interpellé lors de l’expulsion ! Contre la répression qui met la pression, divise, isole, la solidarité est notre arme :  amenons nos masques de hiboux, notre bonne humeur, des carnets de chansons et un petit truc à grignoter !

Tel info : 07 58 65 48 89

Infos : sauvonslaforet@riseup.net

De Bure à la ZAD, du Nord au Sud, l’appel des arbres fait écho contre les aménageurs !

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À partir du 24 octobre, chantier de construction dans la forêt libérée de Mandres-en-Barrois

 Deutsch : Bure: Aufruf zum Bau von Widerstandshütten gegen das atomare Klo

English : From the 24th of October, construction works will start in the liberated Lejuc forest of Mandres-en-Barrois

Ici, les hiboux de Bure s’opposent à Cigéo et défendent le Bois Lejuc à Mandres-en-Barrois contre un projet mégalomaniaque de poubelle nucléaire.

Là, les tritons s’opposent à un aéroport et occupent le bocage de la ZAD contre un autre méga-projet inutile et imposé.

Ailleurs, les marmottes de la Haute-Durance rongent des pylônes THT (1).

Le 14 août 2016, la destruction collective du « mur de la honte » de l’ANDRA a été le point d’orgue d’un fol été d’urgence consacré à la défense du Bois Lejuc, menacé de destruction par des travaux préliminaires au projet CIGEO. Depuis cette date, la forêt de Mandres est libérée du joug des nucléocrates. Les travaux de défrichement, condamnés par le tribunal de grande instance de Bar-le-Duc le 1er août, sont suspendus. Un millier de stèles en béton désarmé gisent à terre, et la militarisation du territoire s’est atténuée. Sur les ruines du nouveau monde, des cabanes se sont à nouveau réinstallées, discrètement, dans des hêtres et des chênes majestueux.

Mais depuis quelques semaines l’ANDRA a commencé sa contre-attaque. Campagne de communication offensive, portes ouvertes du laboratoire. Déjà la gendarmerie fait des contrôles ciblés, tandis que les vigiles de l’Andra reviennent rôder sur les chemins, bâtons en main. Ce matin même, 11 octobre, à l’heure où nous rédigeons cet appel, l’huissier est venu avec des vigiles filmer nos quelques constructions existantes. Le 20 octobre se tiendra le jugement de l’appel de l’ANDRA contre la décision de suspension des travaux du 1er août : au mieux, elle obtiendrait des délais plus longs pour avoir les autorisations, au pire elle obtiendra l’annulation du jugement précédant, et tout pourrait alors aller très vite. Tandis que les menaces d’expulsions planent sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, à Bure aussi une destruction de cabanes et forêt est potentiellement imminente, ainsi que la reprise de travaux : défrichement, fouilles archéologiques, « sondages géotechniques », mur d’enceinte en béton… Les engins de destruction pourraient reprendre leur ballet mortifère, même en hiver.

Nous devons nous tenir prêt-e-s : la machine s’apprête à creuser, bloquons-là !

Au sol, derrière les barricades ! En l’air, perché-es dans les arbres, protégeons le bois Lejuc ! »

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Alors que la ZAD menacée fait appel « aux ami-es des arbres »(2), nous l’appuyons, la relayons, et lui faisons écho : Ici aussi, à Bure, nous voulons continuer à enraciner la résistance et nous relançons un appel pour tisser entre elles les branches des arbres, en faire des nids, des cabanes de lutte et de partage. Que vous vous y connaissiez ou non dans la construction d’habitats légers et éphémères, dans les techniques de grimpe, de blocage et autres enrayages de machines destructrices, venez et apprenons ou partageons nos savoirs-faire pour défendre des forêts, des bocages, des morceaux de vies menacées.

Créons des arches et voyageons d’arbres en arbres, de résistances en résistances :

de la ZAD, rejoignons-nous ensuite dans la Meuse à partir du 24 octobre

pour une nouvelle saison de construction en forêt » (et beaucoup plus si affinités !).

Toutes les expériences et volontés sont les bienvenues dans les mois qui viennent et qui vont être déterminants pour la poursuite de la lutte contre Cigéo et son monde !

Relayons cet appel massivement de réseaux en réseaux, et signifions ensemble à l’ANDRA que son retour dans le Bois Lejuc ne sera pas facile et que nous serons nombreu-ses à les attendre de pied ferme !

« Et La forêt elle est à qui ? Elle est à nous ! » (3)

Les Chouettes Hiboux de Bure

Questions logistique :

! Important ! Liste de nos besoins matériels : cliquer ici. Nous n’avons que peu de moyens de transport, si vous pouvez nous déposer le matériel directement, cela nous aidera précieusement ! Si vous ne pouvez pas, prévenez-nous quelques jours avant pour que nous puissions nous organiser. Merci.

Hébergement : Il est important de prévoir le plus possible votre autonomie en sachant que deux lieux peuvent accueillir : La maison de la Résistance à Bure et un autre terrain de lutte non loin, à Luméville-en-Ornois. Ces lieux ont leurs propres limites, c’est pourquoi il est préférable de nous contacter avant votre venue. Il est aussi possible de prévoir tout de suite d’investir la forêt et de s’y installer même sous tente !

Ravitaillement : Là aussi, les habitant-es de la forêt essayent d’être le plus autonomes possible même si nos différents lieux de vie sont liés et solidaires question bouffe bien sûr. Si vous ramenez des victuailles, ce ne sera pas de trop.

Pour nous contacter :

Email : sauvonslaforet[at]riseup[point]net / n° Info forêt : +33(0)7 54 22 18 80 / Presse : +33(0)7  53 54 07 31 / Maison de la résistance (Bure Zone Libre) : +33(0)3 29 45 41 77

 (1) Une ligne THT qui augure la vente encore plus massive de sinistre énergie nucléaire à l’Italie, en détruisant les Alpes sur leur chemin (semaine d’action et soutien décentralisée du 10 au 17: maintenant !!! https://notht05.noblogs.org/post/2016/09/22/10-1710-france-appel-du-lac-de-rama/ ).

(2) Appel aux ami-es des arbres et de l’escalade pour la défense de la zad  de Notre Dame des Landes dès le 9 octobre : http://zad.nadir.org/spip.php?article4066

(3) Cri de ralliement des hiboux de Bure

 

Fil info septembre-octobre 2016

20161011_15144910/10 : à Bure, alerte matinale, les vigiles sont dans la forêt : armés de bâtons ils accompagnent un sinistre huissier qui note, filme à la Go Pro, refuse de justifier sa présence. Un huissier c’est en tous cas jamais de bon augure : l’ANDRA prépare son retour, on l’attend de pied ferme ! 20161011_151615Au retour de la forêt nous croisons une voiture de gendarmerie sur le chemin communal, d’autres voitures ont recommencé leurs rondes incessantes devant la maison, perturbées par les travaux qui ont lieu sur toute la commune de Bure. Plus tard dans l’aprem, nous nous sommes ainsi précipité.es dehors, alors qu’une voiture bleue banalisée passait devant la maison avec à son bord des individus à lunettes noires. Vu de près, il apparaît rapidement que nos amis sont des gendarmes en uniforme qui nous filment allègrement au passage.

09/10 : du côté de NDDL, une réunion intercomités qui nous conforte dans l’idée que les collectifs de soutien sont encore bien présents et vivaces et qu’ils sont prêts à épauler la ZAD au moment où les expulsions surviendraient. Partout en France, préfectures, mairies, routes, places seront bloqués et investis le soir-même d’une menace. ZAD partout !

 

5010575_6_515c_inivtes-a-apporter-un-baton-sur-la-zad-de_c16f98bf50fcf8de9b32a3b11023a303

14516388_1105038592927437_5386775958809791702_n08/10 : d’avis général, une bien belle journée de mobilisation pour la ZAD : une manifestation avec des milliers de personnes convergeant à travers les bocages (pour l’occasion on avait peint une belle série de masques de hiboux), un superbe hangar porté par des dizaines de charpentiers qui s’élève dans les airs, des cantines autogérées qui s’alignent pour nous nourrir avec plein de bonnes choses, des infokiosques bien fournis, un très bon cabaret des ami.es de la ZAD pour retracer son histoire, un mur impressionnant de bâtons pour défendre la ZAD et des concerts avec une super ambiance (spécial mention pour le ZAD Social Rap qui nous a mis une sacrée claque émotionnelle avec ses drapeaux noirs, cagoules et feux de bengales !). Bref, on ne peut pas laisser expulser la ZAD, vraiment pas ! C’est trop de nous et de richesse qu’on y perdrait … en tous cas nous serons là pour la défendre, que ce soit de Bure ou sur place ! (« il n’y aura pas d’aéroport à Bure » comme le disait notre banderole).

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03-07/10 : la vingtaine d’entre nous partie de Flamanvile pour passer la semaine à NDDL en préparation du 8 octobre s’est étoffée tout au long de la semaine de visages croisés tout au long de l’été d’urgence. La ZAD est décidément le rendez-vous mondain des militant.es de tous horizons, il ne manquait pas grand monde à l’appel. On aura passé une belle semaine au potager, à préparer notre sketch sur scène pour le samedi, à prendre part aux réunions, à découvrir la ZAD et ses constantes évolutions, à perturber (honteusement) le sommeil de nos voisins par une manifestation dansante nocturne, à nous imprégner des préparatifs de défense en cas d’expulsions et à … flemmarder un peu quand même dans les bocages, dans les salons des différents lieux. Bref, une chouette semaine à échanger pas mal de choses !

Du côté de Bure, des vigiles rôdent dans les bois, armés de bâtons.

01-02/10 : direction Flamanville pour un certain nombre d’entre nous, pour la grande manifestation contre l’EPR, à l’appel du CAN-ouest. La route est longue mais le paysage à l’arrivée suffit à sa compensation : des bocages normands vallonnés très aquarellables, une mer magnifique au long de la côte de falaises décharnées prolongées par les paturages et maisonnettes en pierres. Et pour encadrer et dominer la vue de part et d’autres, la monstrueuse usine de retraitement de la Hague, et le non moins monstrueux futur EPR. Manifestation de 3000 personnes, sans entrain, avec une sono crachotante qui rappelle les mauvais jours syndicaux, un service d’ordre assez peu créatif et tolérant, un final très décevant, à tourner le dos à une usine fortifiée, armée jusqu’aux dents de gendarmes.

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Au passage, on a retrouvé nos ami.es du renseignement et leur camion big brother qu’on avait déjà rencontré à Bure aux 100 000 pas il y a un an. Hélico au-dessus du camping, passage avec caméra téléscopique au-dessus de la haie lors de la discussion sur Bure, on sent que les quelques dizaines que nous étions représentaient une menace évidentes pour les deux forteresses nucléaires ^^

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Et si par hasard vous cherchez des sous-traitants, faites votre choix !

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Et pour finir la journée, kermesse à Siouville (rien à voir avec l’été indien) : barnums blancs et merguez frites, concert sous pluie et sans énergie.

20161001_192543Bref, si on enlève la baignade dans un cadre saisissant et dans une eau chauffée au tritium et cesium, des bonnes tranches de rires de la commission lol occupée à inventer des slogans plus politiquement incorrects les uns que les autres, dans le cortège de la manif, un camping autogéré super bien organisé et accueillant de nos ami.es de la Grange de Montabot (avec lesquels nous nous sommes symboliquement jumelés, avec un mur du Bois Lejuc et des morceaux de pylones de la THT), on garde de ce week-end plus qu’une amertume, vraiment un ressentiment qui devrait bientôt se traduire sous forme d’un texte collectif ébauché dans la voiture vers NDDL et au gré des discussions entre nous.

01/10 : le 1er octobre on a aussi les copain.es d’Urcel qui organisaient un concert de soutien à la lutte à Bure, un grand merci à eux et en espérant être plus nombreu.ses des leurs la prochaine fois ! 

20160929_10494129/09 : les gendarmes, devenus quasi-invisibles depuis un mois et demi, reviennent : contrôle inopiné au milieu des champs : « vous comprenez, on fait notre boulot, on contrôle tout le monde, pas spécialement vous ! » ; au milieu des champs, sur un chemin communal, à deux pas du Bois Lejuc ? Mais bien sûr, c’est évident, nous sommes paranoïaques, la conduite en ivresse ça fait des ravages chez les tracteurs, c’est bien connu …

14520451_1105038669594096_1180397318559566718_nA la Maison de la résistance on se prépare pour la manifestation de Flamanville en mettant en sachets des fragments de betonnites authentiques prélevée sur le mur de l’ANDRA, pour imiter les sachets d’argile des profondeurs que l’ANDRA distribue lors de ses portes ouvertes. Une vraie production à la chaîne : plusieurs centaines de sachets remplis et étiquetés patiemment en une demie-journée.

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Bure cabaret d'anticipation

25/09 : près de 200 personnes et un petit groupe  de gens venus de Bure et leurs soutiens, à la Parole Errante à Paris pour le Cabaret des Scotcheuses en soutien à la lutte à Bure. L’occasion de redécouvrir des moments chouettes des actions de l’été compilés en vidéo et de voir la vidéo finalisée de Bure-les-Bains tournée par un ami à la suite du week-end de chute du mur. En soirée, un cabaret monté par les scotcheuses et déjà joué à Bure en plus petit comité auparavant, à la fois fascinant, angoissant, saisissant de réalisme, esthétique, troublant, nous a guidés à travers la Parole Errante à travers des scenettes d’anticipation superbement interprétées. Vraiment une belle surprise pour nous qui avions pour les un.es fait figurant.es pour les fragments cinematographiques, pour les autres avions ébauché les idées entre deux rires et verres de soirées avinées, et les derniers avons retrouvé dans un miroir déformant, une projection angoissée de ce que pourrait être notre avenir et parfois le dérisoire de la lutte présente. Vivement que les scotcheuses reviennent fin octobre pour le tournage de la suite !

murouvertaffiche_400x600Dans le même temps, l’ANDRA accueillait des centaines de personnes à la suite de sa campagne massive de propagande pour ses portes ouvertes. Certain.es d’entre nous étaient présent.es à l’entrée pour tracter, d’autres ont été invité.es à sortir suite à des questions trop indiscrètes. Et certains journalistes et badauds, encore intrigués par notre happening destructif d’août, ont pris à la lettre notre invitation au « Mur ouvert du Bois Lejuc » et se sont aventuré.es dans le Bois pour y visiter les ruines de l’orgueil de l’ANDRA.

19/09 : nous étions nombreuses à nous déplacer au TGI de Paris pour le procès de notre ami, intenté par la préfecture de Paris pour complicité d’attaques informatiques en soutien à Sivens et en réaction à la mort de Rémi Fraisse. Pas assez de places pour tout.es rentrer dans la salle, des anonymous venus de loin, mais le procès est repoussé au 6 mars 2017. Ironie ou volonté, c’est à cette même date qu’en 2014 étaient expulsé.es les occupant.es de Sivens.

17/09 : une trentaine de personnes se sont réunies à la Maison de la Résistance pour l’assemblée de la lutte de Bure. Ont été fait des retours de l’été d’urgence, évoqué les procès passés et à venir, la répression plus généralement, les prochaines échéances de lutte d’octobre et novembre et notamment le soutien en cas d’expulsions à NDDL ou le week-end de rencontres du réseau Reclaim the Fields mi-novembre.

La soirée se finit en veillée nocturne autour du feu à chanter et discuter sous les cabanes qui ont fleuri étrangement dans de puissants chênes au-dessus de nos têtes dans les derniers jours.

 

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15/09 : suite à la manifestation loi travail du 15 septembre à Paris et Nancy, deux camarades se sont respectivement fait interpeller à l’un et l’autre endroit. Le premier a été l’objet d’une interpellation ciblée à l’issue de la manifestation de Nancy par une unité de la BAC qui a fondu sur un groupe d’une quinzaine de militant.es venu.es de Bure pour défiler. Après une vaine résistance du groupe, l’ami a été extrait du groupe puis détenu près de 24h au commissariat central où un rassemblement d’une cinquantaine de personnes a bloqué joyeusement, en chantant et en tambourinant sur des poubelles placées en travers, l’entrée principale durant deux heures avant de repartir à une trentaine en manif sauvage et se disperser dans les rues de Nancy poursuivis par des fourgons de la CSI. À Paris le camarade a tenté de s’interposer dans une interpellation en début de manifestation, avant de se retrouver emmené à son tour en garde à vue puis conduit au TGI de Paris le surlendemain.

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Trois procès en définitive : le 14 octobre à Paris, le 14 novembre et le 2 décembre à Bar-le-Duc

Si on excepte cette issue malheureuse, la quinzaine de personnes mobilisée sur Nancy a échauffé l’ambiance pluvieuse de ses chants, slogans, et joyeuse folie chaotique qui perdure de l’été. Masques de hiboux et banderole de soutien à Bure étaient au rendez-vous.

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12/09 : nous étions plusieurs dizaines mobilisé.es devant le TGI de Bar-le-Duc pour le procès de notre ami hibou qui est accusé d’avoir machouillé le doigt d’un gendarme lors des expulsions du Bois Lejuc le 7 juillet dernier. Un doigt au goût amer de répression : 2 ans d’interdiction de Meuse et 6 mois de sursis ! Deux copines qui ont croisé le juge après l’audience ont voulu s’assurer que gâcher la vie des gens ne lui causait pas de troubles de sommeil : rassurez-vous, il a étudié 8 ans pour avoir la légitimité de punir et ça conforte ses nuits. Ya des morsures de doigts qui se perdent !

20160909_09344620160909_15155020160909_15134320160912_11260509-12/09 : début de plusieurs jours de chantier affouages à la Maison de la Résistance : anciens de la maisons et nouveaux se retrouvent pour déplacer le bois de l’année passée et faire place à celui de l’année présente. Place faite, le bois est ramassé en forêt avec l’aide d’un agriculteur de Bure, un boulot assez physique somme toute ! Mais bien utile pour chauffer à un coût dérisoire tout au long de l’hiver : à la Maison de la Résistance (alias Bure Zone Libre) on cuisine et on chauffe au bois. Un privilège des communes rurales menacé : les chauffages centraux guettent, avec leurs promoteurs avides de marchés juteux : à Bure le chauffage s’installe sous les chaussées, on est libre de s’y raccorder ou non, mais combien de temps dureront encore les affouages si une majorité est raccordée et paye sa facture (exhorbitante) ? Lorsque l’ANDRA et autres aménageurs, promoteurs de systèmes globalisés et centralisés, s’en prennent aux forêts, c’est à ce vieux privilège qu’ils s’attaquent, celui qui lie étroitement les habitant.es des campagnes et leurs forêts, leurs champs et prairies.

06/09 soir : à la pioche, à la bêche, à la main nous avons retourné nos semis collectifs de patate du printemps et en avons  extrait plusieurs dizaines de kilos de pommes de terre. 500 m2 pour nous nourrir durant quelques semaines, un beau début d’autonomie pour la lutte et une bonne patate à l’ANDRA qui laisse des terres agricoles en friche, au mépris des agriculteur.euses auxquels elles appartenaient depuis plusieurs générations !

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Dans le même temps les travaux se poursuivent pour doter le terrain de la gare de Luméville d’une cuisine d’hiver, une pièce chaude pour les moments de réunions hivernales qui s’y tiendront. Nettoyage des joints du bâtiment côté gare et chantier délignage du bois et pré-montage des parois côté Maison de la résistance.

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Une belle énergie de toutes parts !

 

 

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06/09 aprem : pas mal de monde pour soutenir les deux ami.es devant le TGI de Bar-le-Duc qui avaient refusé leur ADN après que les vigiles les eussent interpellés et molestés violemment mi-juillet, lors de la manifestation de réoccupation. Procès qui promettait d’être intéressant, porté par plusieurs avocats et articulé autour de la dénonciation du prélèvement d’ADN qui touche trop de militant.es depuis des années. Déception : l’audience est reportée au 6 janvier parce que le juge … n’a pas pu prendre connaissance de tout le dossier (d’une rare inconsistance au passage).

04-05/09 : un très chouette et intense week-end de discussions sur comment on peut habiter, vivre et lutter ensembles. Une mémorable discussion de 12 heures à bâtons rompus, qui ne voulait plus se clore tant ses participant.es s’y étaient passionné.es ; finalement c’est la fatigue qui en aura eu raison. 46 pages de compte-rendu qui resteront indéniablement des pages précieuses, poignantes de notre histoire collective de lutte à Bure. Des projets à foison, une douce et belle folie pour les traverser, entre doutes et certitudes quant à la possibilité d’habiter un territoire hanté de préjugés, d’omerta et de visées expansionistes de la nucléocratie. Mais durant deux jours nous avons fait germer des idées superbes qui ne manqueront pas d’enraciner plus profondément et radicalement la lutte dans les années à venir. Une nouvelle page collective qui s’écrit dans la lutte non seulement anti-nucléaire mais contre le monde capitaliste qui va avec.

Et pour clore ce beau moment, une veillée au feu où nous avons parlé avec gravité, quelques rires mais surtout avec une émotion souvent à fleur de peau de la répression, de ce qu’elle nous infligeait et de ce que nous avions envie collectivement de construire en réponse à ses isolements, ses interdictions de séjour, ses épées damoclès et ses intimidations.