Mercredi 28 : Coucou Monsieur Bouillon (bis)
On vous parlait jeudi dernier des vitupérations de Monsieur Bouillon – député saucialiste et membre du conseil d’administration de l’ANDRA – à notre encontre. Si l’on en croit un article paru ce matin dans le Canard Enchaîné, ce preux pourfendeur de la « radicalisation extrême » devrait plutôt balayer devant sa porte avant de faire des vagues. Nous saurons lui rappeler le moment venu à quelle ridicule défaillance du système politicien tient le confortable fauteuil qui lui réchauffe le derrière à l’assemblée nationale !
Pendant ce temps, on mange nos premières courgettes du jardin, premiers pois, premières fèves, des salades à foison… C’est ça qu’on veut !!
Fil info semaine d’action
Dimanche 25 : Ballade familiale dans le bois
Une cinquantaine de personnes sont venues nous voir, partager une bonne bouffe à la Vigie Sud, avant de partir à la découverte des nouvelles installations dans les bois, les cabanes dans les arbres et autres joyeusetés.Certain.e.s n’étaient pas revenu.e.s depuis la chute du mur en août dernier !
A la gare, les chantiers agricoles avancent bien, le blé est magnifique, et les 1500 m2 de patates sont pratiquement désherbés.
La semaine d’actions touche à sa fin, mais plusieurs personnes ont bien envie de la prolonger, et commencent à bâtir leur nid en forêt !
Samedi 24 : On entend le bruit des bottes
Nous avons du faire face à un énorme dispositif policier. On compte une bonne centaine de gendarmes qui patrouillent dans les villages, interpellent et controlent les habitants du coin. L’hélicoptère est venu nous rendre visite plusieurs fois dans le bois, même la nuit. Des grilles anti émeute ont été érigées devant l’Andra pendant que les jeeps militaires sillonnaient les routes de campagne. Sacrée ambiance !
On a préféré ne pas sortir ce soir, chanter au coin du feu et aller à la recherche des chauves souris qui peuplent le bois Lejuc !
A Mandres, les flics sont restés toute la nuit sur la place de l’eglise, en faction devant la mairie. Ils surveillaient les maisons des opposant.e.s avec de grandes lampes torches et marchaient dans le village endormi, mitraillette en mains.
Vendredi 23 : Boom! Boom! Boom! Boom!
« On ne considère plus cela comme une fête » titre aujourd’hui l’Est Républicain, citant les paroles du chargé de communication de l’Andra. Une accroche un brin dramatique… Nos amis du nucléaire en sont-ils donc réduits à jouer la carte de la peur et celle du mensonge éhonté (le prétendu sabotage de l’antenne, les fantasmatiques pressions sur les familles des élus) pour essayer de nous dépeindre en brutes sanguinaires? Ironiquement, à l’heure même où le numéro de l’Est Républicain était en train d’être bouclé, son titre était démenti dans les faits par une grande fête costumée non loin du rond-point regroupant hôtel, écothèque et laboratoire. Un peu de contre-propagande s’impose donc : ils ne considèrent plus cela comme une fête? Tant pis, nous considérons toujours cela comme une boom!
Hier on a tenté de nous diviser, de nous tendre un miroir d’ultra-violents pour voir si nous accepterions de jouer le jeu en tenant la partition que la préfecture aimerait tant nous voir jouer. Tout était prêt : le PSIG, fusil automatique à la main, paradant devant l’ancienne gare de Luméville, des dispositifs anti-émeute aux abords du laboratoire, des dizaines de fourgons de gendarmes mobiles, probablement bien plus nombreux que nous, un canon à eau aperçu sur une route des environs plus tôt dans la soirée… Bien tenté, mais on ne nous impose pas le tempo de notre radicalité. A partir de 22h, nous avons donc répondu en musique et en moquerie, en chansons et en feu d’artifice, en dance kitsh, en punk haletant, en salsa chaloupée.
« Gendarmerie nationale, dispersez-vous » : même ces mots-là sonnaient comme une tentative risible de nous faire rentrer dans leur concept, de faire de la danse un « attroupement ». Raté, nous ne sommes pas réductibles aux mots de la police. Nous avons ri et profité en musique des douces heures du soir, puis nous avons rebroussé chemin. Sur le retour, un boîtier vert contenant des outils de mesure installés par l’Andra a été incendié. Puis la gendarmerie s’est encore une fois illustrée par sa balourdise en suivant le cortège, en mettant pied à terre à l’entrée de Bure, tentant de déclencher l’affrontement qui n’est pas venu cette fois.
Alors oui, c’est toujours une boom d’anniversaire! Et sous le scandale des gros titres, dans la forêt, ce sont des solidarités qui se tissent, des discussions riches et puissantes sur notre propre radicalité, des chantiers qui avancent… Casseur-euses, danseur-euses, rêveur-euses : nous sommes tout cela à la fois, et bien plus. Bien plus en tout cas que leurs grossières tentatives pour nous étiqueter.
Il reste trois jours à celle belle semaine : on vous attend !
Jeudi 22 : Un communiqué très fair-play
Suite aux événements d’hier, nous avons reçu un communiqué du conseil d’administration de l’Andra qui remet, une fois n’est pas coutume, les pendules à l’heure. Coucou M. Bouillon !
C’est ici, à lire avec délectation !
PS – Méfiez-vous des imitations…
Edit : Nous publions également une mise au point sur l’action du 21 juin et la propagande de l’Andra, qui vient compléter le communiqué de presse de la veille.
Mercredi 21 : De la casse chez L’Andra
Communiqué de presse : Pas de petit-dej pour l’Andra
La semaine continue et ce mercredi à l’aube des hibouxes ont rendu visite à l‘hotel-restaurant trois étoiles du laboratoire de l’Andra. Une barricade de pneu a été enflammée en avant. Puis se rendant compte que la porte était grande ouverte, plusieurs personnes eurent vite fait de se retrouver a l’intérieur et d’y casser les vitres, le bar avec les précieuses bouteilles d’alcool. Tandis que l’alarme résonnait allégrement et que le chaos régnait dans cet espace aseptisé, d’autres joyeux bandits démolissaient les habituelles barrières autour de ce fameux hôtel qui accueille régulièrement toute la pourriture des nucléocrates. Les hiboux rentrèrent finalement vers le bois Lejuc, repus et heureux. Il semblerait encore une fois que l’infaillible sûreté nucléaire… à failli.
Mardi 20 : Hocus Pocus, et la semaine continusse!
Edit: Cet après-midi, une trentaine de gentil-les hibouxes a occupé temporairement le carrefour de Mandres, ce haut lieu de contrôles routiers humiliants (à pied, à vélo, en voiture), théâtre de fouilles de véhicules abusives et interminables, symbole de la militarisation progressive du territoire meusien.
Cette ballade était l’occasion de se déplacer ensemble et découvrir les lieux. C’était aussi un moyen d’affirmer symboliquement que la bleusaille ambiante n’est pas une fatalité et nous pouvons proposer d’autres couleurs : les espaces que nous nous réapproprions, même temporairement, sont autant d’espaces qui échappent au flicage permanent dont les habitant.es de Mandres sont victimes autant que nous. Certain.es pourraient dire que c’est notre faute, que c’est notre présence qui a provoqué la réaction policière… Mais celles et ceux qui sont surveillé.es, fiché.es et harcelé.es ne sauraient être tenu.es pour responsables de leur propre répression. C’est la logique même de l’implantation sauvage d’une poubelle nucléaire, au mépris de la volonté des habitant.es, qui débouche sur cette surveillance constante. Refusons la !
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Nous avançons dans la semaine d’action: un grand soleil radieux arrose le bois Lejus. Depuis le nouveau presidio, majestueux, un détail semble cependant perturber les hiboux et les chouettes. Un détail dites-vous? Le paysage n’est plus le même. Il manque quelque chose… L’antenne située entre la forêt et Mandres-en-Barrois n’est plus.
L’acte n’a toujours pas été revendiqué. L’arbitrage risque vraiment d’être difficile…
Edit: Le premier sabotage de la semaine ne serait donc pas du fait des opposant.es : il s’agirait d’une entreprise spécialisée dans l’éolien industrielle qui, ayant renoncé à son parc de turbines sur la zone de cigéo (sans doute trop remuante!), aurait démonté elle-même l’antenne qui lui servait à faire des mesures préliminaires. Alors, ça compte ou ça ne compte pas dans le bilan de la semaine?
Edit: Une nouvelle information viens de nous parvenir depuis le centre d’arbitrage indépendant à la lutte contre le projet Cigéo.
Ce communiqué de haute importance qui émane de l’Andra précise que les opposant.es sont bien responsables de la »mise à terre du mât de détection d’une société d’installation d’éolienne à Mandres ».
Information immédiatement démentie dans un communiqué de presse du préfet de la Meuse parlant d’un »chantier en cours appartenant à une entreprise indépendante de l’Andra, maître d’ouvrage du projet Cigéo ».
L’équipe d’arbitrage nous fait savoir qu’elle envisage d’accorder le point à la partie adverse pour ce magnifique entremêlement de pinceaux.
Cigéo a fait fuir l’éolien? Faisons fuir Cigéo (et l’éolien).
Nous recherchons une personne motivée pou reprendre l’intégralité des brochures automédia afin de remplacer le terme « à l’antenne » par « à la deuxième intersection ».
Lundi 19 : Abrac-Abadie, abracabada, et la semaine d’action commença !
De plus en plus de monde en forêt : les prochains jours vont être super! En revanche, l’équipe Bure tient a dénoncer le manque total de fair-play de l’équipe Paris, qui a commencé la semaine d’action avec pas moins de sept jours d’avance, par un brillant enfarinage du directeur de l’Andra. C’est pas joli joli ; si l’arbitre a un peu de déontologie, il ne devrait pas en tenir compte 😉 Bravo les ami.es. On en veut encore !
Plus tôt dans le mois de juin…
Samedi 17 juin : ça sent le fennec!
Hier, le vendredi 16 juin, un hélicoptère de l’armée de l’air, un fennec, nous a survoléEs. C’est la seconde fois en 4 jours d’intervalle qu’un tel engin réalise des prises de vue de la forêt. Le premier, mardi 13 au matin, a particulièrement survolé la partie sud du bois Lejuc. Il a alors fait 9 survols, une militaire caméra à la main par la porte de l’hélico. Nous n’avions malheureusement pas encore d’appareil pour réaliser des prises de vue. Le second a survolé l’ensemble du bois, vers 15h. Il est passé deux ou trois fois au dessus des lieux habités, mais sans personne à la porte pour nous filmer. Cette fois, nous avions prévu le coup, photos à l’appui, nous avons pus identifier l’hélicoptère, un fennec.
Nous pouvons lire sur le site internet de l’armée de l’air «Hélicoptère biturbines léger, le FENNEC est employé en défense aérienne et pour des missions de recherche – sauvetage. Il participe également aux missions de souveraineté et de service public. »
De telles missions de « service public» ou de « souveraineté » ont déjà eu lieu à la ZAD de Notre-Dame des Landes. Très coûteuses, ces missions sortent de l’ordinaire pour la lutte contre Cigéo. Elles montrent que l’affaire n’est plus guidée par la préfecture, qui n’a pas de pouvoir sur l’armée, mais conjointement entre le ministère de l’intérieur et le ministère des armées. Ceci montre encore une fois que l’envergure nationale de la lutte n’est plus à démontrer.
Mercredi 14 juin
Un chouette article sur Bure dans la revue Ballast, et plein de gens qui bricolent en forêt 🙂
Mardi 13 juin
Avec un peu de retard, on salue la victoire de nos ami.es de Gudmont-dit-non, qui depuis l’automne dernier se battaient contre l’implantation d’une usine de retraitement de déchets nucléaires à Gudmont-Villiers, au sud de Joinville, en Haute-Marne. On a appris le 6 juin dernier que la multinationale Derichebourg se retirait de ce projet « Bison » ! La lutte n’est pas fini, puisqu’il est possible qu’il déplacent le projet dans l’Aube, vers Soulaines, et localement, le projet de blanchisserie à Joinville est toujours d’actualité !
Pendant ce temps à la forêt, tandis que les champs de l’agriculture industrielle commencent à blondir, nous on lance les préparatifs pour la fête d’Halloween ^^ on a planté les citrouilles, qui vont murir tranquillement au cours de la saison.
Demain on prendra quelques photos du chantier collectif à Sud et on publie ca très vite!
Ami-e-s jardinier, jardinière de la lutte à bientôt 🙂
Vendredi 9 juin
Comme dit la sagesse populaire : « Tout le monde déteste le nucléaire » … même les vignerons! Et pendant ce temps, on apprend aussi une très belle victoire juridique des opposant.e.s à la centrale à biomasse de Gardanne! Du Morvan à Roybon, de NDDL à Gardanne, la liste des grands projets bloqués, temporairement gelés ou carrément annulés s’allonge, et ça fait chaud au cœur. Ça ne donne pas envie de baisser les bras !
Mardi 6 juin ;
Le procès de Loïc qui s’est tenu ce matin méritera bien davantage qu’un fil info, mais nous pouvons d’ores et déjà dire à quel point notre ami a courageusement affronté la justice, en affirmant la légitimité de ces actions directes contre l’Andra. La plaidoirie de notre avocat et les paroles de Loïc seront en partie publiées prochainement sur le site car elles méritent de résonner encore pour longtemps dans nos cœurs. Le marteau glacial de la justice politique s’est néanmoins abattu : 4 mois de prison avec sursis (5 ans de mise à l’épreuve) et 500 euros de préjudice pour la grille découpée.
Tandis que nous attendions des nouvelles de Loïc, le tribunal administratif de Nancy a quant à lui déclaré, à propos de l’échange du Bois Lejuc, qu’« aucun des moyens formulés n’est de nature à créer un doute sérieux sur la légalité de la décision contestée ». Traduction : nous avons perdu cette manche.
Que l’institution judiciaire ne soit pas notre plus grande alliée, cela n’est pas une immense surprise. En revanche, que l’on puisse balayer aussi facilement l’avis d’un tiers des habitant.es majeur.es de Mandres-en-Barrois, voilà qui a de quoi susciter l’écœurement et la rage pour 100 000 ans… Quand le mépris des juges se révèle comme l’autre face des grilles anti-émeutes, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs reste quand même… un bon goûter d’anniversaire 😉
Lundi 5 juin :
Plusieurs associations signent une lettre ouverte à Nicolas Hulot pour demander l’abandon du projet Cigéo. Après tout, n’a-t-il pas lui aussi un nom de chouette…?
Dimanche 4 juin :
Mouvements de police inhabituels aujourd’hui. Sans doute pas de risque d’expulsion mais un nouveau coup de pression?
17h00 : les flics ne sont plus visibles. Pas d’alerte
16h15 : 3 voitures et deux camionnettes se garent dans Bure
16h10 : des flics rôdent aux alentours de barricade nord, approchent de la barricade puis s’éloignent
15h50 : des camionnettes signalées à Ribeaucourt (du côté de vigie nord)
15h30 : 4 voitures signalées au niveau de l’antenne, elles n’approchent pas de vigie sud pour l’instant.
Samedi 3 juin :
Bzzz! tac pic crrrrrr! tac!, burins et ciseaux, scie circulaire et scie à main, ici ça sculpte et ça taille une belle charpente pour la nouvelle cuisine collective de la forêt. Histoire qu’on goûte bien et confortablement du 19 au 26 juin !
Le site internet s’étoffe un peu aussi. Vous pouvez consulter la nouvelle rubrique Solidarité qui recense événements et nouvelles d’autres fronts de lutte, en France et dans le monde!
Jeudi 1er juin :
Pour commencer le mois en beauté, un incident « significatif » a été signalé la centrale atomique de Cattenom : le 3e en deux semaines ! L’industrie nucléaire, toujours au top de sa forme, vous souhaite un été radieux 🙂