Fil info du 8 au 14 août
Vendredi 11 août
Aujourd’hui, rendez-vous 16 h à la Maison de Bure pour aller construire une nouvelle vigie dans un nouvel endroit pour surveiller les travaux illégaux de l’Andra !
À partir de 21h, repas partagé et concert à la gare !
Jeudi 10 août
Surprise aujourd’hui : nous apprenons que l’arrêté du maire de Mandres prétendant « régulariser » les travaux vient d’être retiré par le préfet : le maire n’était pas compétent pour produire un tel acte !
Cependant, le préfet nous aurait apparemment pondu son propre arrêté, qu’on refuse cependant de nous montrer car il n’aurait pas vocation à être publié (acte fantôme ou irrégularité du côté de la préfecture ?). Qu’importe : en l’absence de texte rendu public, l’Andra ne peut pas se prévaloir d’une régularisation de ses travaux !
En revanche, la préfecture a bien voulu publier quelques petits actes préparés spécialement pour ce week-end, qui interdisent notamment sur le territoire de Bure et Mandres l’utilisation de bouteilles en verre, les feux d’artifices, la consommation d’alcool sur la voie publique, etc.
À la gare, les gens continuent d’arriver, près d’une centaine maintenant. On bricole, on scie, on discute, on se retrouve…
Mercredi 10 août
Rendez-vous à 9h30 pour une réunion logistique et de vie collective au terrain de la Gare de Luméville.
Rendez-vous à 16h devant l’ANDRA pour un pot de départ en retraite anticipée du Directeur adjoint de l’ANDRA et Directeur du site de Bure, Jean-Paul Baillet. Petits fours et champagne au rendez-vous…
Retour sur le pot de départ de Jean-Paul Baillet
Ambiance détendue pour le pot de départ de notre amis Jean-Polo. Dans un premier temps, la pluie fait son entrée puis la musique se met à résonner. Comme dit l’adage, départ pluvieux, départ heureux. A la fin de l’averse, on installe les tables qui vont accueillir les petits fours et les cadeaux pour célébrer la fin des annuités de Mônsieur Baillet. Au final, y’avait plus d’invités que prévu, sont tous venus déguisés en bleu les cons!!! Au moins, ils ont pu assister au discours d’adieu émouvant rédigé par les plus proches collègues de l’intéressé. Il a ensuite été rappelé les minimisation qui ont été déclarées suite à la mort en janvier d’un ouvrier. S’en suit un diaporama comme tout bon départ qui se respecte. La boom reprend, les renforts arrivent de l’intérieur des grilles: ce sont les gorilles qui sortent. On s’approche de l’entrée, on cotillone, on re-décore, on fait la chenille et puis on chante Baillet ciao, ciao, ciao. Après, ce sont les collectifs des femmes à trois seins, irradiées de Kukushima qui prennent la parole. Gertrude de la Duboissinière et son amie gallicisme dans le 16e qui s’expriment tour à tour sur leurs tourments depuis leur exposition aux radiations. Elles souffrent du regard des gens qui se posent trop souvent sur cette partie de leur poitrine. Soudain le dispositif décide de casser la décor et de nous pousser sous prétexte de laisser sortir les employés. Soit, une fois qu’ils sont bien rangés, ils prennent volontiers a pose pour les portraits. C’est qu’on commence à se reconnaître à force de se retrouver dans les mêmes soirées. Ce soir à la gare, par contre, c’est soirée privée. Joyeux départ en retraite quand même et bienvenue l’amie Therez.
Mardi 9 août
À l’ordre du jour, chantiers à la gare (point accueil, tables, signalétique dans et autour du terrain, château d’eau, raccordement eau, etc.), une réunion de préparation du pot de départ de Jean-Paul Baillet et une grande réunion plénière à la Gare en soirée.
10h : ce matin une partie des patates semées à l’automne, dans un champ racheté par l’ANDRA pour y faire passer une future voie ferrée d’acheminement de déchets nucléaires, ont été récoltées. Bien que petites, elles promettent une belle session frites pour tout le monde. Opération #fritonslAndra imminente…
13h : lors d’un tractage à destination des habitant.es dans le village de Mandres, un ami qui salue de la main les gendarmes à leur millionième passage de la journée se fait contrôler par eux. Une dialogue de sourd s’engage entre mauvaise foi et a priori sur ce que nous sommes et défendons. On a le droit pour la énième fois à la caricature de l’écologiste pas cohérent parce qu’il utilise sa voiture et fume des cigarettes qui produisent des gaz à effet de serre. Bref, encore un grand moment de paternalisme condescendant…
19h : un véhicule ami est contrôlé, papiers demandés. La réquisition autorisant le contrôle des passagers est demandée, une voiture de gendarmerie est mobilisée spécifiquement pour l’amener. Durant ce temps, des renforts arrivent d’une autre voiture. La réquisition enfin arrivée, elle s’échappe malencontreusement des mains d’un ami, les gendarmes s’énervent et veulent contrôler tout le monde. En vain : refusant le contrôle, tout le monde s’éloigne à pieds, les gendarmes renoncent.
Soirée : réunion avec une cinquantaine de personnes, dont plusieurs habitant.es des villages voisins. On précise le programme des 5 jours à venir : mercredi pot de départ de Jean-Paul Baillet, jeudi réunion des différentes composantes de la lutte et préparation des promenades du samedi, vendredi concert en pied de vigie, samedi présentations des enjeux de la lutte locale et promenade de découverte des environs, dimanche manifestation !
Lundi 8 août
Midi : du monde commence à arriver un peu du côté de la gare et de la maison. Des renforts bienvenue pour les innombrables tâches logistiques qui nous attendent avant ces deux semaines de campement-chantiers-actions.
Aprèm : du côté de la gare cuisine collective, atelier, toilettes sèches et coin vaisselle sont déjà en place
On apprend que le commandant Dubois a « averti » l’agriculteur qui nous prête généreusement quelques mètres carrés de son champ pour la vigie que si une quelconque action de ce week-end, entraînant des troubles à l’ordre public, partait de la vigie vers le mur, il en serait tenu responsable, pourrait se voir confisquer son champ et être entendu mardi dans le cadre d’une enquête judiciaire.
Nous sommes allés trouver le commandant à l’orée Dubois afin qu’il précise ses sources d’information concernant les troubles à l’ordre public de ce week-end. Nous lui avons par ailleurs rappelé qu’un champ de blé est plutôt ouvert, qu’il arrive que des gens y passent donc à pied, quelles que soient leurs intentions, et qu’on ne peut donc pas en tenir responsable le propriétaire, sauf à exiger de tous les paysans qu’ils clôturent leurs champs d’un mur de 3km, embauchent des vigiles pour y patrouiller et le fassent protéger par une brigade de gendarmes mobiles.
L’occasion aussi de réévoquer les intimidations et contrôles incessants que subissent certains riverains, particulièrement celles et ceux qui sont un peu trop proches de nous.
Soirée : réunion logistique avec la douzaine de personnes nouvellement arrivées aujourd’hui, on retrouve peu à peu le fourmillement qu’on a connu durant tout le mois de juillet.