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Vent de soutien suite aux perquisitions et interpellations du 20 Juin 2018

Faisant suite aux nombreuses perquisitions, gardes à vues, convocations et défèrements visant des militant.e.s et un avocat, des soutiens de toute la France nous ont été communiqués.

Merci à toutes celles et ceux qui continuent de lutter contre le mensonge nucléaire, dans le silence assourdissant des médias.

N’oublions pas que cette nouvelle vague de répression n’est qu’un moyen de faire oublier les échéances de la rentrée (défrichement du bois Lejus, voie ferrée, transformateur RTE). A Bure et ailleurs, nous ne nous laisserons pas enterrer par l’ANDRA et ses nervis !

Bar le Duc

Ligny en Barrois

Ppetit concert de soutien devant la Gendarmerie !

Briey

Lannion

Lons le Saunier

Lüchow (Gorleben, Allemagne)

Lien vers l’article en allemand

 

Nancy

Orléans

Paris

On était revenu plutôt content de Bar ce dimanche : y’avait du monde, une bonne ambiance, et ça avait permis aux parisiennes et parisiens de se voir, afin d’être plein d’idées et d’énergie pour pourrir les nucléocrates, qui sont tout de même avant tout planqués dans la capitale !
Alors les sms du mercredi matin annonçant les perquisitions ont fait mal, d’autant que c’est, pour certain-e-s, des gentes que l’on avait pu croiser pendant le WE…
Pour un RDV annoncé quelques heures avant, à St Michel toujours, on était tout de même une bonne cinquantaine de personnes présentes ; c’est pas beaucoup mais c’est déjà ça !
On serait restés un peu invisibles sur cette place, malgré la banderole, mais heureusement la maréchaussée est venue en masse assurer notre visibilité !
Après un début de nasse, tout le mond a pu – à priori – repartir tranquille.

Poitiers

22 juin 2018-Poitiers face à l’église Notre-Dame la Grande, nous étions 3 du Comité Poitevin de Soutien à Bure.
A l’heure de France-Pérou et de la fête de la musique, en fait on a vu beaucoup de monde !
Bien à vous là-bas.

Toulouse

Après perquisition, je me décline : exilé de l’Etat.

 Regardez-moi ces spectres, on dirait  qu’ils marchent à reculons pour déjà retourner à la mort.

 

  20 juin 2018 : 200 gendarmes mobiles font irruption dans nos chambres, dans une dizaine de lieux de vie. Ils embarquent une dizaine de personnes en garde-à-vue, audition ou vérification d’identité. Les membres d’associations historiques sont principalement visés. Le cabinet parisien de l’avocat des opposant-es est perquisitionné et l’avocat placé en garde-à-vue. Depuis le 16 juin déjà, deux personnes sont en prison, et pour un moment. Le 26 juin prochain, indépendamment de cela, nous attendons les verdicts contre 16 militants et militantes anti-CIGEO.

 Que veulent-ils bien nous faire ?

Déjà dix-huit perquisitions de lieux de vie et d’organisation ont été effectuées depuis dix mois. A quoi ça rime ? Tenter de réunir quelques preuves que de grandes manifestations d’opposition à CIGEO (18 février et 15 aout) ont bien été organisées depuis certains de ces lieux ? C’est le prétexte judiciaire. Dénicher des armes de destruction massive ? Interpeller des radis-cots ? C’est bien pour ça qu’ils perquisitionnent essentiellement les appartements de personnes adhérentes à des associations locales d’opposition. Ils savent très bien qu’ils ne vont pas trouver grand-chose, voire rien du tout. L’objectif est ailleurs. Il s’agit surtout de dire, de nous faire rentrer dans le corps, le plus profond possible, cette idée : vous, vous qui osez défier l’Etat nucléaire et militaire, vous ne serez nulle part à l’abri. Vous n’avez plus de forêt, et vous n’avez plus de lieux où vous réfugiez. Nous, Gendarmerie, « nous avons tous les droits ». Nous n’avons aucun papier pour justifier de s’introduire chez vous à 7h du mat’ ? Nous fouillons dans vos affaires intimes, nous volons vos objets de valeur ? Et alors ? Nous sommes l’Etat. Et vous son ennemi intérieur.

Là où il y a de la solidarité,, là où il y a du lien, l’objectif de l’Etat a toujours été de briser. C’est tout l’intérêt pour lui de l’accusation d’ « association de malfaiteurs ». Ce qu’elle criminalise, c’est précisément l’existence de liens entre des personnes, d’amitiés, d’entraides, de solidarités (écrits, matériels, affectifs…). Il devient criminel de s’organiser. Une tentative de fuite serait de se désolidariser, de se délier : « non, non, je ne suis associé à personne ». Piège d’enfer. L’État ne veut que des individus isolés, désespérément seuls, désespérément pauvres en vitalité et en relations. C’est ainsi que le gouvernement s’opère : qu’il ne reste de « sécurité » que dans les cages climatisées qu’il nous prépare à petit feu. Mutilé-es du sens, il nous reste comme unique « pouvoir », comme unique « responsabilité », de développer le capital humain que nous devenons. Il y en a – les petit-es gagnant-es de ce jeu – pour qui la carotte, la promotion, les likes, les loisirs suffisent à cajoler. Et il y a le reste : ce foutu reste qui ne croit pas et perd au grand jeu du devenir-marchandise de nos corps. Ce reste qui ne se laisse pas digérer. Ce reste-là, faut le mater.

            Donc, je reviens à nos perquisitions. Toujours accompagnées de multiples arrestations, détentions, contrôles routiers, intimidations…, elles ont donc pour but majeur – outre d’offrir un parquet aux dents du proc-monsieur Olivier Glady – de DISTILLER LA PEUR. Je dis distiller parce que la peur  ça se donne par à-coups, ça s’inocule par doses successives, de plus en plus dangereuses. La peur ça doit s’insinuer partout. La peur de finir en prison, de finir tabassé, de finir en trombinoscope sur les tableaux de gendarmeries, de finir sur leur tableau de chasse, de finir séparé de ses ami-es, c’est-à-dire de sa famille. De la peur dans la rue, quand je marche d’un foyer à un autre. Dans les corps des habitants du coin, abreuvés au journal qui étale la « menace » des opposants. Derrière nos fenêtres, où passent toute la nuit les flics avec leurs projecteurs direct’ dans la cuisine ou la chambre. La peur encore dans nos canapés, derrière les rideaux, dans nos étagères, partout où leurs sales mains brutales et bureaucratiques ont ou pourront un jour farfouiller. De la peur encore dans nos lits, la nuit, où je ne rêve pas de sérial killers non, mais de flics, encore et encore de flics. De la peur partout, pire qu’un acarien, qui vous démange là, au fond de la gorge. Tout près, tout prêt, de la rage.

            La peur ça doit vous rendre tout recroquevillé sur vous-mêmes, méfiant de tout, de tous et toutes, barricadé dans nos habitudes. Ça fait ça sur beaucoup de gens, à qui on a désigné le voisin comme étranger, le sans-pap’ comme criminel… Au contraire ici, dans cette maison que j’ai choisie comme foyer, on s’est forcément resserrés avec les amies, on a dormi dans la même chambre, on s’est confiés et rassurés. On a soigné notre force, la force ridicule en même temps qu’indestructible de nos liens.

            Que pouvons-nous bien faire ?

            L’Etat nucléaire-militaire aimerait que je dresse un tableau tout noir tout noir de ce coin de Meuse. Vous, militant-es ou non, derrière vos écrans ou non, vous être censés avoir peur aussi, car il faut que vous restiez loin de ce qui se passe ici. Rien à voir. Sauf qu’ici, il y a beaucoup, beaucoup plus à voir que de la peur.

Il y a, tiens, ce concert extraordinaire qui a eu lieu près de Bure il y a quelques semaines J’y ai dansé comme un petit fou, comme dans un dédale de vagabondages. Et je n’étais pas seul. Encore avant-hier, avant que la maison où j’habite ne soit forcée, un ami en visite déclarait sa flamme au foyer où j’habite. Et je n’étais pas seul. Et un-e ami-e nous cuisinait justement un merveilleux plat, qu’iel a tenu à nous servir. Et je n’étais pas seul. Et les ateliers de clown auxquels j’ai participé, où l’on laisse effleurer nos fragilités et nos rires de gosses. Et le souffle chaud de l’ami qu’on serre fort dans ses bras. Et les cinquante crêpes préparées par d’autres pour le retour dans la Maison de résistance. Et les massages, les parties de tambour et les parties de tambouille. Les bouffes, les balades, les discu’, les fêtes, les actions, les manifs, les escales en bord de rivière. Tant qu’ils ne nous mettront pas tous et toutes en prison, tant qu’ils ne nous tueront pas, ils auront du mal à briser ça. Tant que nous ne devenons pas des Individus, je suis sauvé : je me sens invinciblement fragile.

Et vous qui habitez loin mais qui êtes scandalisé-es par ce qui se passe ici ? Que pouvez-vous faire ? Nous n’avons pas de consignes à donner. L’Etat nucléaire-militaire veut forcer la poubelle atomique à coups de grenades, d’argent sale et de barreaux : pour ça il doit briser et isoler les êtres-collectifs et les individus qui vivent encore là où devrait déjà poussé un désert de barbelés. Alors il faut peut-être désenclaver Bure. Ne pas les laisser croire que la lutte anti-CIGEO se fomente dans quelques maisons. La faire surgir partout où la mort et la dépossession s’insinuent. Si partout des comités de lutte sont entretenus, des rassemblements et des actions de types infiniment divers sont menés, alors ils ne pourront plus asphyxier Bure. Ils auront beau s’acharner sur mon corps et notre liberté, je saurai qu’ils n’ont pu empêcher et ce sit-in là, et ce sabotage-ci, et cette occupation, et ce concert de soutien où des corps-plus-fous-que-moi ont dansé toute la nuit. Je ne regarderai plus autour de moi, là où j’ai peur, mais beaucoup plus loin. Au loin, là des ami-es que je ne connais même pas – encore ! – ont pris le bâton de relais, frappent le sol et surmontent des collines d’impuissance. Et la prochaine fois qu’une patrouille militaire me contrôlera, je regarderai au loin. Et je sourirai.

Appel à action : les MONSTRES de CIGEO

On a reçu ce message qui nous prévient du lancement d’une campagne contre les sous-traitants de CIGEO. On trouve l’initiative bien intéressante alors on vous la transmet, enjoy! :

https://lesmonstresdecigeo.noblogs.org

English version

Appel à action : les MONSTRES de Cigéo

À Bure, dans la Meuse, l’État français prépare depuis déjà 20 ans la construction d’un centre d’enfouissement de déchets nucléaires appelé CIGEO. L’idée est d’enfouir dans des galeries à 500 mètres sous terre les déchets dont l’industrie nucléaire ne sait pas quoi faire, de sceller définitivement le centre au bout de 100 ans, et d’oublier tout ça. L’énorme projet (plusieurs dizaines de milliards d’€) est mené par l’Agence Nationale des Déchets RAdiactifs (Andra). Pour l’instant les travaux du centre en tant que tel ne sont pas commencés mais tout se prépare.

Tout comme les personnes qui, à Bure et ailleurs et depuis des années, s’opposent à CIGEO, nous pensons qu’oublier les déchets sous terre valide et renforce l’industrie nucléaire. De plus, le projet en lui même présente des risques graves tels que les départs d’incendies incontrôlables, les fuites vers l’environnement, la radioactivité des gaz libérés par les cheminées d’aération du site, les accidents et les fuites lors du transport des déchets, etc… Une bonne partie de ces risques ont d’ailleurs été mis en lumière récemment dans les rapports de l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) et de l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire). Nous dénonçons également le système capitaliste qui va autour de cette industrie, l’exploitation des travailleur.se.s, le pillage des ressources, la destruction des espaces de vie des êtres vivant.e.s humain.e.s et non-humain.e.s.

La réussite de CIGEO dépend de l’implication non seulement de l’ANDRA, mais aussi de centaines d’autres entreprises, tous les sous-traitants du projet.

C’est pour cela que nous, les MONSTRES de CIGEO (Malfaiteureuses Organisant le Naufrage des Sous-TRaitants Et Soutiens de CIGEO) appelons à se mettre en action contre les MONSTRES de CIGEO (Malfaiteureuses Organisé.e.s du Nucléaire : Sous-TRaitants Et Soutiens de CIGEO).

Nous proposons de concentrer nos efforts dans un premier temps sur l’entreprise INGEROP, pour son implication énorme dans CIGEO et les projets connexes. INGEROP est une boîte française d’ingénierie qui assure la maîtrise d’ouvrage sur certains des pires projets de notre bout d’Europe : le Grand Paris, une partie du tunnel de la ligne de train Lyon-Turin, la bretelle du Grand-Contournement-Ouest de Strasbourg et donc, CIGEO. Environ 1700 employé.e.s. Une trentaine d’agences en France, des filiales ailleurs dans le monde (Suisse, Royaume-Uni, Afrique du Sud, Amérique du Sud).

Toute forme d’action est la bienvenue, soyons créatif.ve.s, obstiné.e.s, déterminé.e.s, pour obtenir d’INGEROP qu’elle se retire du projet CIGEO et de tous les projets connexes. Vous trouverez sur le site lesmonstresdecigeo.noblogs.org toutes les infos utiles pour mener vos actions.

L’after du 16 juin : bientôt le programme détaillé

After june 16th let’s continue in Bure

Vous avez passé une merveilleuse journée de discussions-et-fanfares-et manif le 16 juin ? Eh bien la fête n’est pas encore finie ! Se manifester dans Bar-le-Duc est indispensable, mais soigner le front de la lutte anti-CIGEO sur le terrain l’est tout autant. C’est pourquoi on a décidé d’organiser un AFTER à la journée du 16 qui prendra de multiples visages… Demandez le programme !

On commencera dès le dimanche 17 juin avec des discussions le matin à Bar-« Le-Juc » et un concert le soir dans le coin de Bure.

S’en suivra un grand week-end  d’ateliers du mercredi 20 au dimanche 24 juin qui prendra place dans plusieurs lieux de vie et de lutte dans et autour de Bure. Si nous n’habitons plus – provisoirement – dans le bois Lejuc, nous avons continué de développer d’autres lieux de vie et d’organisation. Quelques mots sur le(s) sens qu’on voudrait donner à ce grand week-end, divisé en thématiques qui pourraient vous allécher :

  • Parce que, dans les mois à venir, les travaux pourraient commencer sur la voie ferrée qui servira au transport des déchets nucléaires, et les grosses machines devraient débarquer pour défricher notre cher Bois Lejuc, on vous propose une série d’ateliers pour organiser la résistance :

– ateliers médic

– atelier clown activisme (à confirmer)

– ateliers grimpe

– ateliers légal (préparation à la garde à vue, aux interrogatoires, …

– reconnaissance du terrain

  • Parce qu’on sait que la résistance à ce projet pharaonique, merdique et imposé s’inscrit sur le long terme, on vous propose une série d’ateliers pour prendre soin de nous, se préserver :

– atelier herboristerie (ballade-cueillette et cuisine sauvage)

– atelier jardinage

– atelier réparation de vélos

– atelier théorique et pratique sur le soutien et le rétablissement dans des contextes de répression policière.

– ateliers cuisine tous les jours (épluchage, découpe, vaisselle, … que du bonheur!),

– atelier auto-défense informatique,

– discussion sur les perspectives de lutte pour les mois et années à venir,

  • Et parce qu’on a surtout envie de partager un moment festif, peut-être un chou déjenté même, on vous propose une série d’ateliers créatifs (en préparation, ou pas, de la grosse fête-Cabaret ouvert du samedi 23) :

– atelier Zirap,

– atelier de clowns,

– atelier d’impro théatrale (à confirmer),

– atelier de percussions,

Alors à tout vite !

 

Petit point de la legal :

En ce moment, les contrôles de l’équipe bleue s’intensifient autour d’ici. Pas un jour ne passe sans que des copaines soient palpé.e.s,, des voitures fouillées… Ces pratiques ne sont légales que si les flics ont une réquisition valable (bon jour, bonne heure, bon lieu). Avant d’accepter de vous faire fouiller, de donner l’identité des passagers du véhicule et/ou de vous faire palper, insistez pour voir la réquisition et prenez bien le temps de la lire et de checker tous les détails : ils nous font chier, c’est le minimum qu’on peut faire en retour. MAIS CA NOUS EMPECHERA PAS DE NOUS AMUSER, DE SE FAIRE DU BIEN TOU-TE-S ENSEMBLE ET DE LUTTER CONTRE CIGEO ET SON MONDE !

 

Petit point de l’équipe logistique :

Et bien sûr, on aura plein de place pour vous accueillir, des lieux pour caler votre tente et des sleepings ainsi qu’une équipe de cantine qui rêve déjà de tous les bons petits plats qu’elle va nous concocter.

Rien de nouveau à bure, ou si un peu quand meme…

A la maison de résistance, ces derniers temps, les flics continuent de patrouiller autour de la maison et restes 24h/7j en poste vers la mairie de bure et dans des villages alentours. Ielles patrouillent aussi autour des autres lieux et maisons de copaines.

Cette aprèm :

devant la maison de résistance, controle de la carte plastifié bleu clair et bleu foncé et palpation (de deux copaines et un.e journaliste)

à côté du contrôle…

Les personnes contrôlé.e.s ont pu repartir sans encombres, les gendarmes aussi (dommage)