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Chute du mur et diffamation du commandant du Bois : délibérés des procès

Les délibérés des procès du 13 février 2018 ont été donnés ce matin.

Les deux Christian ont été condamné à 4 mois de prison, avec sursis simple (5 ans), et obligation de payer 3000 euros à la partie civile (l’ANDRA), et 727 euros de frais. Ils ont donc fait appel.
Nous rappelons que le dossier sur lequel ils ont été jugé est vide : on y voit tout au plus deux photos floues hyper pixelisée de deux hommes qui se tiennent près du mur, mais dont il est impossible de déterminer les traits du visage.
Nous nous demandions ce matin si le tribunal irait jusque là… 4 mois de prison et 3727 euros d’amende à payer pour deux individus dont on ne peut en aucun cas certifier la présence lors des faits, mais dont on peut toutefois certifier que celleux qui les ont commis étaient des centaines… Aujourd’hui, nous comprenons bien que le tribuanl ne souhaite pas tant prendre en compte la vérité que de faire taire par n’importe quel moyen les opposant.e.s à CIGÉO.

Quant à Loïc, accusé de diffamation pour avoir écrit dans un article publié sur médiapart qu’un commandant de la gendarmerie l’a étranglé lors de son interpellation du 18 février 2017, il est condamné à payer 800 euros d’amende (pour le commandent et pour l’Etat) et 1000 euros de frais. Apparemment, les marques de strangulation notées par le médecin ne suffisaient pas à prouver la véracité de ses dires, et la liberté d’expression a ses limites lorsqu’elle vise les bras du gouvernement.

L’extrême violence déployée par l’Etat n’est pas seulement visible à Notre-Dame-des-Landes. Elle l’est aussi entre les murs des tribunaux, et dans tous les milieux militants que le gouvernement juge capable d’aller à l’encontre de ses propres intérêts.

Communiqué du réseau Sortir du nucléaire

Déclaration d’un des deux Christian lors du procès

RASSEMBLEMENTS EN RÉGION LORRAIRE POUR NOTRE-DAME-DES-LANDES

ALERTE : EXPULSION À NOTRE-DAME-DES LANDES

 

Certainement pour mieux nous faire avaler la pilule, le gouvernement avait annoncé cette semaine (comme s’il s’agissait d’un spectacle) que l’expulsion du territoire de Notre-Dame-des-Landes aurait lieu le 9 avril 2018. Il n’avait toutefois pas précisé d’heure…

C’est aux environs de 3h30 du matin que les premiers véhicules de la gendarmerie mobile sont entrés dans la zone pour tout d’abord s’attaquer et gazer la fameuse D281 et aller jusqu’aux Fosses Noires (fil info ici)

Gérard Collomb l’a dit « nous maintiendrons, tant qu’il sera nécessaire, des forces de l’ordre pour qu’il n’y ait pas de nouvelle occupation »

Ces derniers mois, le gouvernement a tenté à maintes reprises de semer la désillusion, la discorde, et le sentiment d’impuissance parmi nous. Aujourd’hui, les ami.e.s de la ZAD sont en train de nous montrer à tous.tes qu’il n’y est pas parvenu : des centaines de personnes se battent actuellement contre sa violence pour défendre les terres qu’ielles ont protégées depuis plusieurs années et sur lesquelles ielles sont parvenues à construire une manière de vivre qui fait peur au gouvernement.

C’est pour cette raison qu’il attaque aujourd’hui. Bruno Retailleau l’a dit : « [les zadistes ont gagné, ils ont imposé] la loi de la violence, la loi de l’inégalité (…), le premier ministre, le président de la république, ont cédé, ont capitulé, en rase campagne, devant ces violences devant cette occupation illégale » : pourquoi alors cette opération policière, si le gouvernement a bel et bien capitulé ? Ne serait-ce pas pour faire taire tout espoir de pouvoir continuer à lutter contre le gouvernement et ces projets, contre la violence que Macron tente de nous imposer à travers ses réformes ?

Derrière cette expulsion ne se cache pas seulement la volonté de détruire une lutte : plus que ça, il s’agit d’occulter un symbole, celui de la victoire. Ce qui se passe aujourd’hui ne concerne donc pas seulement les personnes qui luttent là-bas : cela nous atteint tous et toutes.

Rassemblons nous ce soir pour visibiliser notre soutien et discuter de la suite de notre riposte à cette offensive.

De nombreux rassemblements ont d’ores et déjà été annoncés ici.

 

Pour la région Lorraine :

– Nancy PLACE MAGINOT à 19H !

– Bar-le-Duc DEVANT LA PRÉFECTURE à 18H !

– Épinal PLACE DES VOSGES 18H !

– Metz DEVANT LA PRÉFECTURE 18H !

 

SOLIDARITE AVEC NDDL, NON AUX EXPULSIONS !

Zirap – Session De Mars 2018

Voilà les 2 derniers sons du Zirap, avec en bonus un son de Net-Lu! Bonne écoute à tous-tes!
Lien pour le telechargement: http://audioblog.arteradio.com/blog/3048237/zirap/
Les Ateliers Rap sont ouvert à tous-tes (c’est encore mieux si vous avez jamais rapé c’est l’occasion) et ont lieu tous les dimanche à 14h à la maison de résistance, vous pouvez aussi apprendre à gérer un enregistrement et faire le mixage d’un morçeau et bientôt atelier Beatmaking (faire une instru)
Prochain Theme: Prise De Risque Dimanche 8 Avril 14h à la maison de résistance.
Houmous et Rage
->La Rage du Chiendent



Nous irons défendre la ZAD contre… Le néolibéralisme expliqué à mon zadiste

L’Etat semble avoir renoncé à l’idée d’une opération d’expulsion de grande ampleur. Elle susciterait trop de mobilisation de la part de tout le mouvement anti-aéroport et au-delà. Nouveau plan : expulser violemment au coup par coup, en espérant prendre tout le monde par surprise et essayer d’éviter l’embourbement et la résistance. Mais comment seront « ciblés », parmi les 97 squats de la zone, ceux à expulser ?

 Il a d’abord fallu une gigantesque entreprise politico-médiatique de division du mouvement puis de la ZAD elle-même. Maintenant, tou-te-s les occupant-es ne sont plus des jihadistes verts. Il y a d’un côté les gentils, les normaux, les néo-ruraux, les interlocuteurs éventuels, les gens responsables. De l’autre côté, les méchants, les marginaux, les radicaux, les violents, les incorrigibles. Cette construction complètement fantasmagorique doit permettre de justifier l’abandon d’une vaste opération d’expulsion, donc le maintien d’une zone de sécession et l’échec fondamental de l’Etat à faire rêgner sa loi mafieuse sur tout le territoire. Tandis que la fabrication de l’ennemi intérieur (les incorrigibles) doit permettre de déchaîner contre eux toute la brutalité de l’Etat.

 Mais si l’on ne peut pas expulser cette zone du non-droit, alors tentons au moins de la pacifier et normaliser. La préfète de la Loire-Atlantique l’a affirmé : ne seront pas expulsés les zadistes capables de présenter et « défendre un projet individuel », qui puisse s’inscrire dans un statut officiel (un travail).  Que dit au fond la voix doucereuse et ferme de l’Etat ?

toi, petit zadiste… oui, oui ! je m’adresse à toi seul petit zadiste : si tu ne veux pas te faire expulser par mes Robocops et voir ta petite maison rasée de la surface de la terre, toi, petit zadiste, tu dois faire un Choix. Car enfin, dans ce beau pays, tout le monde est libre, ce n’est que parce qu’il l’a choisi qu’un individu finit à la rue ou en prison. Donc, tu as toi aussi le Choix. Tu dois devenir un Vrai Individu. Pas cet espèce d’être-lié, qui cohabite au milieu du bocage et des bois, avec des frères et des sœurs, des outils et des armes, des blés semés et des mûres sauvages, des chiens fidèles et des poules vagabondes, des toits végétaux et des puits d’eau fraîche, des écureuils-voisins et des oiseaux-nicheurs… Pas cet être pétri par la pâte qu’il pétri, parcouru des chemins qu’il arpente, aimé des murs de sa maison ouverte… Pas cet être qui œuvre à plusieurs, qui joue, qui jouit, qui trébuche, qui se bat, qui râle, qui invente, qui découvre, qui aime et qui souffre à plusieurs.

 A cet être-lié, tu dois renoncer.

 Car, enfin ! cet être-là appartient au passé, dans cette fange impure où rien n’est clairement séparé, cette fange où tes anciens amis radicaux t’ont entraîné. Tout comme tu as du écouter ton Père qui t’a dis un jour : « Tu seras un Homme, mon fils », aujourd’hui, tu dois m’écouter, moi, l’Etat qui te dis : « Tu seras un Individu, mon Citoyen/ma Citoyenne ». Tu as peut-être oublié tout le bonheur qu’il y a à être un Individu-Citoyen…?

  En redevenant Individu, tu pourras à nouveau gagner ta vie, tu pourras à nouveau profiter de tous les fruits de notre belle civilisation marchande et du loisir universel. Tu pourras de nouveau investir dans le temps plutôt que de simplement le vivre ; tu pourras trouver le travail qui correspond le mieux à tes compétences, trouver le hobby qui correspond le mieux à tes envies, le sport le plus adéquat à tes besoins énergétiques et à ton bilan-santé. Tu pourras même recommencer de nouvelles et vraies relations : des relations de travail, ou d’amitié, ou de famille, ou d’amour. Tu pourras enfin être toi-même ! Et si tu vas mal, ne t’en fais pas ! il y aura toujours des professionnels que tu pourras payer pour qu’ils accompagnement sans danger ta dépression : nos médecins, psychanalystes, coachs, présentateurs TV, personnels Pôle emploi, vendeurs de Smart-box, écrivains, producteurs de cinéma, etc, etc.

Ne me dis pas que ça ne te fais pas envie ?

Pour acquérir tout cela, il te suffit de me faire confiance, à Moi et aux entreprises qui voudront bien t’accompagner dans ta transition. Si tu suis bien les démarches administratives, légales, professionnelles et médiatiques que nous t’indiqueront, tu ne seras pas expulsé. Tu pourras rester dans ta maison ou ta cabane, et même – car je sais que tu feras un excellent Citoyen engagé – tu pourras donner l’exemple, tu pourras montrer ta vie comme une vie écologiquement propre, quotidiennement éthique et passionnément rurale. Nous sommes certains que d’autres Individus-Citoyens pourront s’inspirer de ta vie pour inventer de nouveaux concepts, de nouvelles formes de travail, de nouveaux hobbies…

Que pourrais-tu espérer de mieux ?

Bilan de la répression un mois après l’expulsion

Depuis l’expulsion de la forêt, le 22 février dernier, une répression sans pareille s’abat sur les militants anti-Cigeo. Ce jour-là l’État s’est senti obligé de nous montrer son vrai visage en mobilisant plusieurs centaines de flics pour à tour de rôle venir jouer à la reconstitution de la campagne française sous occupation millitaire. Tout l’arsenal punitif s’est actionné : surveillance, condamnations judiciaires, emprisonnement, coups et blessures, intimidations, peur…

Aucun mot ne peut expliquer le bouillonnement d’émotion que nous ressentons, ce bilan restera le plus factuel possible.

Les informations sont incomplètes, nous savons combien de nos ami.es sont en prison mais nous n’avons pas connaissance ou nous n’avons pas enregistré de nombreux actes répressifs de la part de la police. Ces chiffres doivent donc être vus à la hausse, particulièrement sur le nombre de vérifications d’identités.

Du 22 février au 19 mars :

Plusieurs dizaines de contrôles routiers + fouilles du véhicule
1 nuit au commissariat en cellule de dégrisement et une amende pour visage masquée et ivresse sur la voie publique (personne arrêtée à 20 m de la maison)

73 vérifications d’identité, la plupart ayant duré 4 heures.

25 gardes à vues :

  • 8 gav de 24 heures
  • 17 gav de 48 heures
  • 5 comparutions immédiates
  • 2 détentions provisoires

Interdictions administratives :

  • 1 interdiction de Meuse et Haute-Marne
  • 1 interdiction de Meuse et Haute-Marne + pointage deux fois par semaine dans l’attente du procès
  • 6 interdictions de Meuse + pointage au comico toutes les 2 semaines dans l’attente de procès
  • 1 interdiction de Mandres-en-Barrois

Peines des procès passés pour des faits ayant eu lieu à partir du 22 février :

  • 3 mois de prison ferme avec mandat de dépot (1 mois déjà fait en détention provisoire) + 5 mois de prison avec sursis et 18 mois d’obligation de travailler, d’interdiction de territoire de la Meuse et de la Haute-Marne (alors qu’il avait un hébergement à Bure).
  • 3 mois de prison ferme avec mandat de dépot
  • 4 mois de prison avec sursis après 1 mois de provisoire
  • 3 mois de prison avec sursis + 1 an d’interdiction de Meuse et Haute-Marne

Jeudi 8 mars, un camarade arreté à Bure il y a quatre mois, écoppe de 8 mois fermes supplémentaires (après avoir déjà passé 4 mois en prison pour une autre affaire) + 4 mois de prison avec sursis + 2 ans de mise à l’épreuve avec obligation de suivi psychologique et obligation de suivre une formation ou d’avoir un emploi

Procès à venir pour des faits ayant eu lieu à partir du 22 février :

  • 3 avril 2018 : 1 personne en procès au TGI de Bar le Duc à 15h (procédure de comparution immédiate avec demande de délai). Le procureur avait demandé sa mise en provisoire jusqu’à son procès, la juge lui a mis un contrôle judiciaire (pointe 2 fois par semaine dans le comissariat de son lieu d’hébergement) avec interdiction de territoire de la Meuse et de la Haute-Marne.
  • 27 avril 2018: une personne en procès au TGI de Bar le Duc. Un peu moins de 24h de garde à vue. Procès pour refus de se disperser après sommation, participation à une manif interdite. Procureur en charge : Olivier Glady.
  • 23 mai 2018 : 12 personnes en procès :

– Procès de 6 personnes arrêtées à la manif du 4 mars. 48h de garde à vue. Procès pour participation à un attroupement après sommations avec visage dissimulé, certaines personnes pour refus de sygnalétique et d’adn. Procureur en charge : Olivier Glady.
– Procès de 6 autres personnes arrêtées à la balade en forêt le 14 mars. 48h de garde à vue. Procès pour participation à un attroupement en vue de la préparation de violences volontaires contre les personnes ou de destruction ou dégradation de bien (et beaucoup de phrasées de décoration). Procureur en charge : Olivier Glady.

  • 12 juin 2018: 3 personnes en procès au TGI de Bar le Duc pour outrage (suite à l’expulsion du bois lejuc)

Arretés préfectoraux :

De nombreux bouts de papier remplis de pouvoir tous plus époustouflants les uns que les autres sont apparus sur le site de la préfecture jours après jours.

  • Du 22 février au 26 février : arrêté préfectoral d’interdiction de circulation des piétons et automobilistes sur divers chemins autour du Bois Lejuc
  • Les 2,3,4,5 mars : arrêté préfectoral d’interdiction de manifestation, interdiction de circulation en véhicule et de stationement sur les communes de Bure et Mandres, interdiction de survol
  • Du 22 février au 22 mars : interdiction de transports de matériaux combustibles et pyrotechniques, interdiction de transports de matériaux de constructions : bois, paille…

Si on additionne, suite aux arrestations de ces 30 derniers jours, cela donne 1300 heures de mise en cellule (gardes à vue + vérifications d’identité), 18 mois de prisons distribué et 17 procès ces deux prochains mois.

À cela nous rajouterons :
– Les menaces de procès et de perquisitions aux voisin.es qui soutiennent la lutte
– L’instruction en cours qui n’a encore mis personne en charge et mettra d’ici quelques mois / années des personnes à charge. Pour inf o: mettre une personne à charge leur oblige à ouvrir l’accès au dossier d’instruction, c’est une stratégie de nous laisser dans le flou au sujet du contenu (ou du vide) de ce dossier. En attendant ça leur donne plus de pouvoir pour réouvrir d’anciens dossiers ou pour lancer des perquisitions quand ils le souhaitent par exemple.
– Et tous les anonymes qu’on ne connait pas directement mais qui subissent le harcélement policier/judiciaire de la Meuse sous occupation étatique. (amendes, procès divers). Un exemple sur le site de l’Est-Républicain.

Visite touristique du bois Lejuc à 3000€

­On a entendu parlé de la nouvelle attraction touristique de la Meuse : Le Bois Lejuc où les balades coûtent 500€ par heure.

 

 

 

 

 

 

 

 

On s’ est dit qu’à ce prix-là ça devrait valoir le coup. On a commencé notre ballade en passant par le grand chêne. La cabane est toujours là mais l’augmentation du prix a été accompagnée par un abaissement de l ‘altitude de la cabane et ça ne paraît plus si confortable pour y dormir maintenant.

 

 

 

pas de trace de la route maintenant

Donc on a continué notre balade de luxe et on a vu que l’Andra a enlevé les routes qu’ils ont construit eux même il y a moins de deux ans et qui n’ont jamais servi à des véhicules. Mais ne vous inquiétez pas : si vous voulez vous balader en forêt en voiture, ils prévoient de les reconstruire dans les prochains mois.

 

 

 

 

D’ailleurs la commune de Bonnet construit aussi une route dans le bois d’en face. Il semblerait que la construction et la destruction des routes soient des activités très appréciées par ici.

 

 

 

A certains endroits où la végétation a pu repousser après leur défrichement illégal, l’Andra essaie de remettre en état en visant l’état avant que la végétation ait pu repousser.

 

 

 

 

 

Peut-être pour pouvoir justifier le prix de la visite du Bois Lejuc, l’Andra a décidé d’ajouter des attractions en construisant des montagnes avec le gravier de la route.

 

 

 

 

 

Un peu plus loin, on a pu constater qu’en effet il y avait des bandes de casseurs qui sont passées dans la forêt depuis l’expulsion.

 

 

 

on a juste pris une photo de leurs traces

Nous n’avons pas pu profiter de la quiétude de la nature à cause d’un bruit incessant de moteur de jeep, une honte à ce prix-là !

Pour compenser le fait que la balade était décevante jusque-là, nous avons eu la chance de voir un peu de la faune locale : deux chevaux de la garde républicaine habillés de leur joli gilet jaune fluo (gendarmes assortis). Nous avons été tellement ébloui-es par leur grâce et leurs gilets que nous avons oublié de prendre une photo.

 

On a eu du mal à sortir de la forêt à cause d’une énorme barricade en pierre nous bloquant le chemin ( les nouveaux occupant-es de la foret construisent des barricades plus solides que les anciennes)

Cette balade à deux nous a coûté 3.000€ mais malheureusement nous n’avons pas trouvé le guichet. On vous aurait bien proposé de de nous envoyer la facture mais vous avez détruit notre boite aux lettres en même temps que la barricade sud.

« non ça va pas »

je voulais écrire un texte perso sur la situation ici et comment je me sens en ce moment à Bure, depuis le 22 février, jour de l’expulsion.J’ai envie d’écrire quelque chose parce que j’ai l’impression que ce qui transparaît de la situation en ce moment sur vmc est super léger par rapport à ce que je vis et peut etre par rapport à ce que d’autre vivent.

La forêt me manque toujours. Je me suis pas remis du fait qu’on ai volé nos vies si facilement et sans que les flics en soient menacés plus que ça. Dans une vidéo où l’on voit une machine détruire nos lieux de vie, quelqu’un.e hurle « vous allez payer pour ça ». Ils n’ont pas payé pour ça. Ils n’ont pas payés non plus pour les deux ami.es qui sont en taule depuis l’expuls’ et la personne qui passe en comparution immédiate qui risque aussi la prison préventive. Et pour la personne qui vient de se manger 8 mois ferme alors qu’il est en taule depuis octobre, arrêté près de la forêt.

Évidemment notre vengeance ne peut pas être à la hauteur de ce qu’il nous font subir.

D’où la frustration et la pensée omniprésente dans ma tête que ce monde est dégueulasse, pourri et qu’il le sera éternellement.

Les flics occupent encore en permanence la place de la mairie devant la maison à bure. Comme d’hab ils patrouillent en permanence sur les routes et les villages alentour.

Ca fait tournure médiatique mais la répression à atteint un niveau sans précédent ici.

Y’a eu plus d’arrestation en 1 mois que dans les deux dernières années précédent l’expulsion.

Y’a eu une quarantaine de vérif’ d’identité
Y’a eu environ 25 garde à vues dont beaucoup on durée 48h

Et de ces GAV, il y a 22 procès.

La machine policière et judiciaire tourne à plein régime.

Difficile de pas se sentir impuissant.e

« La répression renforce notre détermination ». Y’a des moments où je sens que c’est que de la communication est que c’est pas vrai. Mais à d’autre moments je ressens ça comme une évidence. Bien sûr que j’ai plus la rage, que j’ai envie d’aller plus loin. Ça ancre en moi plus profondément des choses que je ressentais déjà. Par rapport aux flics, à la justice à l’etat, à la plupart des choses qui existent.

Je crois qu’on est beaucoup à être fatigué.e.

Je sais pas si ce qui ressort de ce texte c’est qu’il y a besoin de monde, interprétez comme vous le voudrez.

En ce moment quand on me demande banalement si ça va, je répond « non ça va pas ».