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Procès lundi 19 mars : appel à soutien

Le 22 février dernier, 2 de nos ami.es et camarades ont été arrêtées. L’une lors de l’expulsion du bois Lejuc, l’autre 8h plus tard, lorsque les flics forcent l’entrée de la Maison de Résistance à Bure. Iels sont en prison depuis.

Aka, habitant du bois, est accusée de velléité incendiaire et de violences lors de son arrestation.

Laura est accusée de rébellion lors de l’assaut de la maison par les flic. Iel a écrit une lettre publique.

Nos deux copaines ont refusé de collaborer au fichage ADN, refusé aussi la comparution immédiate. Le juge a alors décidé de les mettre en taule jusqu’au procès.

En octobre, c’est un autre copain qui s’est fait arrêté à bure, pour transport d’arme par destination. Il a été directement transféré à la prison de fleury. Son procès a eu lieu la semaine dernière. Le juge lui a mis 12 mois de taule dont 4 de sursis.

Ces événements nous rendent triste, nous foutent la rage et nous voulons soutenir les personnes qui subissent la justice.

Le lundi 19 mars à 15h au tribunal de bar-le-duc se tient le procès de Aka et Laura. Nous appelons a venir les soutenir.

L’envoi de lettres, les actions décentralisées et toute forme de soutien sont d’autres moyen d’exprimer notre solidarité.

Nucléaire, police, prison… Merci monde de merde !

 

Les procès auront lieu le 19 mars à 15h. Pour l’envoi de lettres, pour l’instant vous pouvez écrire à Laura et Aka à « Maison de la résistance, 2 rue de l’Église, 55290 BURE » et on se chargera de transférer.

Picnic dans le bois Lejuc

Aujourd’hui quelques hiboux ont décidés d’aller picniquer dans la forêt du « bois Lejuc ». Donc un certain nombre se sont envolés dans la forêt pour trouver un bon endroit pour faire ça.

Après le picnic et une petite sieste, les hiboux ont décidés de rentrer, en passant par « vigie sud ». Apparemment les deux gendarmes qui étaient stationnés à cet endroit ont été un peu surpris.

Donc les hiboux ont décidés de couper un pneu de la pelleteuse qui était là, et aussi de piller l’intérieur. Quelque chose à heurté le fourgon de la gendarmerie et les hiboux se sont envolés ailleurs.

Picnic ! Picnic ! Picnic !

English traduction

Picnic in Bois Lejuc

Today some owls decided to have a Picnic in the forest « Bois Lejuc ». So a certain number flew into the forest to find a nice place for that.

After the Picnic and a little nap, the owls decided to fly back, passing by « vigie sud ». Apparently the two cops that were stationed there were quite suprised.

So the owls decided to slash a tire of the digger, that was also there and scavenged what was inside. Something hit the policecar and the owls flew away.

Picnic! picnic! Picnic!

Dimanche, deuxième jour de la fin de semaine inter-comité à et autour de Mandres-en-Barois (Région : Meuse)

Comme la veille, les gens sont venuEs de Bureen groupe pour se joindre aux activités à Mandres.

Durant toute la journée, les discussions inter-comité du samedi ont continué, parlant de comment s’organiser dans les comités et continuer la lutte.

En parallèle, une partie des gens s’est rassemblée pour une autre tentative de rejoindre la forêt. Encore une fois, quelques centaines de personnes ont quitté le village, mais cette fois sans morceaux de vigie à transporter. Plutôt que de prendre le chemin vers la forêt, le groupe a pris la direction de Bonnet, traversant la rivière de l’Ormançon, puis allant vers le nord au travers des champs et des bosquets. L’hélicoptère ainsi que l’avion de l’Andra survolaient encore la zone.

A un certain moment, la gendarmerie s’est approchée par l.ouest et le nord, bloquant l’accès aux manifestantEs. A partir de ce moment, les gens se sont disperséEs dans les champs, tentant d’encercler les lignes de police et les confrontant sans arrêt de différentes façons et à différents endroits de leur ligne qui devenait de plus en plus éparse. Le vent soufflait dans la bonne direction, repoussant les gaz lacrymos sur les gendarmes plutôt que sur les copainEs. Les gens n’ont tout de même pas réussi a briser les lignes et les gendarmes sont arrivés par la route au sud-est entre Mandres et Bonnet. Les personnes restantes ont commencé à se retirer et se sont regroupées sur la route pour se diriger vers Mandres. Les gendarmes les ont suivi rapidement et ont chargé le groupe, faisant 9 arrestations dans la foulée.

Le groupe a rejoint Mandres après quelques confrontations en chemin. Les gendarmes les ont suivi jusqu’au village, lançant des gazs lacrymogènes et reprenant leurs positions.

Une personne a été relâchée après peu de temps, les 8 autres ont été gardéEs en garde à vue pour 48h.

Samedi, premier jour de la fin de semaine inter-comité à et autour de Mandres-en-Barois (Région : Meuse)

Le matin, les gens qui avaient dormi à la Maison de la Résistance à Bure ont rejoint Mandres sous forme de pseudo-manifestation sans problèmes (Toute forme de manifestation était interdite dans la région par la préfecture).

La gendarmerie s’était installée dans les villages autour, rendant le siège, qui était déjà en place depuis l’éviction, encore plus imposant qu’avant.

Les discussions inter-comité ont duré quelques heures dans la grange de la nouvelle maison, passant d’une assemblée à des discussions en plus petits groupes. Au moins 10 comités déjà existants et 11 comités en création ont participé aux discussions.

Après les discussions, les gens se sont préparéEs pour partir en manifestation en direction du Bois Lejuc, la forêt anciennement (et futurement) occupée, évincée 9 jours plus tôt. Il y avait une proposition de construire une vigie à côté de de l’ancienne barricade sud, dans un champ appartenant à un ami. Rien de vraiment illégal.

Au départ, la police avait quitté ses différentes positions dans Mandres, le chemin pour sortir du village en direction de la forêt était donc libre. Quelques centaines de personnes ont donc quitté le village dans cette direction. Plusieurs portaient des masques, mais transportaient également des parties de la vigie, des boucliers et des bannières renforcées.

A l’intersection vers l’ancienne barricade sud, Bure et Mandres, la gendarmerie s’est déployée, bloquant l’accès au chemin vers la forêt et aux champs où la vigie devait être construite. Ils avaient un camion à eau et environ 100-200 flics étaient déployés, ainsi que l’hélicoptère qui survolait la scène.

Avant d’atteindre les lignes de la gendarmerie, le rassemblement s’est arrêté et s’est étendu vers le sud-est de la forêt. Le transport des différentes parties de la vigie rendait les personnes présentes peu mobiles et moins rapides. Les gendarmes ont réorganisé leurs forces, formant une ligne qui a bloqué l’accès à la forêt. Les gens ont tenté de briser les lignes grâce aux boucliers et aux bannières renforcées, mais ont été repousséEs par les tonfas et les gazs lacrymos.

Des petits affrontements ont continué à différents endroits, mais les gendarmes était trop nombreux et ont réussi à repousser les gens vers le chemin, tout en continuant d’utiliser des lacrymos. La manifestation a donc rebroussé chemin vers Mandres, suivie par les gendarmes qui formaient une ligne 20 à 40 m derrière, du côté est. A la moitié du chemin du retour, une partie des copaines ont attaqué les flics qui marchaient le long du cortège, ce qui a déclenché un nouvel envoi de gaz lacrymos et a permis de repousser un peu les gendarmes.

La manifestation est revenue à Mandres et les gendarmes ont repris leur position dans et autour du village, réinstaurant le siège qu’ils avaient mis en place depuis la veille.

FIL INFO de la deuxième journée du week-end inter-comités

Suivez ici en direct le déroulement de la journée du 4 mars, deuxième journée du week-end Intercomités.

Bilan de la journée:

Tout au long de la journée, des discussions ont eu lieu sur des thématiques variés, allant de comment on s’organise ensemble entre comités, quelle forme doit prendre la lutte, ou sur des organisations concrètes de camps antinucléaire.

En parallèle une balade vers le bois le juc a eu lieu avec une centaine de personne. Celle-ci n’a pas eu d’encombre pendant tout le long malgrè la présence d’un effectif policier très important, 2 hélicos, le planeur de l’Andra (on voit que les arrétés préfectoraux interdisant le survol du coin ne s’applique pas à tout le monde), 2 motocross. Ce dispositif a maintenu le groupe de balade loin du bois le juc. A la fin les policiers échauffés ont décidé de faire une charge virulente entrainant l’arrestation de 9 personnes. Une  a été relaché dans la demi heure. Ils ont continué de maintenir la pression jusqu’au retour à Mandres, allant même jusqu’à continuer de tirer les lacrymos dans le village et des jardins privés.

8 personnes sont encore en garde à vue et vont passer la nuit au comissariat. Une volonté délibérée des forces repressives a été mise en oeuvre pour rendre difficile et pénible la possibilité de les défendre puisqu’ils ont été mis dans 6 commissariats différents de la Meuse avec des centaines de km entre chaque: Saint Mihiel, Revigny, Sivry sur Meuse, Verdun, Etain, Vigneulles. Ca rend compliquer d’avoir accès à des avocats et de pouvoir faire des rassemblements de soutien.

Les repas sont restés convivials à Mandres, une soirée festive s’est maintenue là bas. La présence repressive n’a pas empécher les 37 comités ou future comités de soutien de repartir avec plein d’envie et de projets de lutte!

 

17h35 : Huit gardes à vues confirmées par le parquet de Bar-le-Duc aujourd’hui.

15h45 : Les cortèges sont revenus. Pas de blessés graves mais plusieures interpellations à dénombrer.

14h35 : Des lacrymos sont également tirés par les gendarmes dans des jardins privés à Mandres.

14h25 : Les personnes sur le point de se faire nasser se sont repliées vers Mandres, où elles ont été rejointes par un autre cortège. Les gendarmes tirent des lacrymos à l’intérieur du village pour tenter de disperser la foule.

Les gendarmes dans Mandres le dimanche 4 mars

13h50 : une centaine de personnes est en train de se faire nasser sur la route entre Bonnet et Mandres. Appel à soutien ! (Edit: il n’y a pas eu réellement de nasse, un début d’encerclement)

13h10 : des personnes dans un champ près du bois de la Caisse (situé au nord du Bois Lejuc) se font repousser par les gendarmes. Quelques tirs de lacrymogènes.

En fin de matinée : des personnes décident de repartir en action.

10h : rassemblement à Mandres pour discuter du déroulement de la journée.

9h30 : départ d’un cortège depuis Bure pour rejoindre Mandres-en-Barrois.

 

La Legal team informe que des arrestations ont eu lieu aujourd’hui 4 mars. Plus d’informations à venir.

Texte exprimé lors de la manifestation du 3 mars

Le texte suivant constitue l’une des prises de paroles au début de la manifestation de ce samedi après midi.

Cher.e.s ami.e.s

Nous vous accueillons dans un village assiégé, entouré de barrages de flics,  sous la surveillance d’hélicoptères et de drones. On parle de plusieurs centaines de gendarmes mobiles.Notre territoire rural ressemble à ces zones ultramilitarisées des G20 où se pavanent les puissants de ce monde.

Les autorités n’ont pas lésiné sur les moyens pour imposer leur poubelle nucléaire. Après nous avoir expulsé violemment du bois lejuc, la préfecture a déposé plusieurs arrêtés interdisant la circulation; le stationnement et notre manifestation.

Cela ne nous étonne même plus. Nous n’attendons plus rien des autorités. Le dialogue a été coupé depuis longtemps et nous ne comptons plus les trahisons ; de dominique voynet en 1999 qui avait autorisé par décret la construction du labo à Nicolas hulot qui s’affichait contre le projet CIGEO avant d’être ministre.

Nous agirons donc  d’abord par nous même, ensemble, dans ce mouvement collectif qui se construit partout à travers la France, grâce aux nombreux comités de soutien et de lutte qui se sont constitués les derniers mois. Malgré la repression qui s’abat sur nous, nous voulons dire que nous nous sentons forts grâce à vous tous, grâce aux  témoignages de solidarité reçues de toutes parts, les dons, les aides, les sourires.

Ils voudraient faire de Bure et Mandres en barrois des villages coupés du monde où enfouir leur immondice sans vague, loin des yeux loin du coeur. Mais ils ont raté. Nous sommes là et nous ne lâcherons rien, nous sommes plus déterminés que jamais.

Aujourd’hui, nous allons avancer vers le bois, car cette forêt cristallise tous nos rêves, nos espoirs, notre rage. Nous y avons vécu, nous nous y sommes aimés. Nous ne supporterons pas que les bulldozer la rase. Nous voulons construire une vigie à l’entrée du bois sur le terrain d’un ami. C’est un geste collectif, fort, que nous voulons poser ensemble. Nous vous invitons tous à prendre un morceau de cette vigie !

Hélàs nous ne savons pas comment vont réagir les gendarmes. Ce que nous voulons dire, c’est que nous nous sentons vulnérables, fragiles face à ces hommes en armes. Nous allons essayer d’aller le plus loin possible ensemble. Vous pouvez faire ce signe  ( ……) si vous ne vous sentez pas bien, pas en sécurité.

Ce qui est certain, c’est que nous ne nous laisserons pas atomisés, que cette journée n’est pas un coup d’éclat mais le début d’une longue bataille pour la reprise de ce bois.

Nous ne lâcherons rien !

L’absurde procès de la pelle à tarte – 6 mars – Tribunal de Bar-Le-Duc

Les procès des chouettes hiboux de Bure se multiplient ces derniers temps. Et peu importe si les inculpations sont plus absurdes les unes que les autres. Après « le procès de la chute du mur » où 2 personnes étaient inculpées car elles auraient participé à la destruction d’un mur que la justice avait reconnu illégal, le procès d’un copain qui aurait « atteint à l’honneur d’un officier de gendarmerie » en racontant que celui-ci l’étranglait le 18 février 2017 lors de son interpellation, cette fois-ci un copain est ammené devant le juge pour transport d’armes car il avait dans sa voiture : deux opinels, un cable électrique, et … une pelle à tarte.

Ces procès qui se suivent et se ressemblent marquent la stratégie d’intimidation du procureur de la République. La repression semble être la seule solution pour tenter de faire taire les oppositions et ainsi imposer le projet CIGEO. Aux arguments scientifiques qui présentent la dangerosité du projet, l’Etat ne sait opposer que des attaques judiciaires. La liste des procès de hiboux est encore longue, surtout après les évennements de la semaine passée.

Le 6 mars, à 10h30 devant le tribunal de Bar-le-Duc, ramenez vos tartes pour la libération de la pelle!

Montrons leur que ces procès, qu’ils souhaiteraient voir nous isoler, sont plutôt force à nous rassembler!

À Bure, pour le 3-4 mars, après les arrêtés d’exception : quel non-droit voulons-nous ?

Ce texte est une réaction à chaud de quelques personnes et ne prétend pas « représenter » la diversité des points de vues et attitudes face à ces nouveaux arrêtés que la Préfecture vient de poser. 

Hier soir jeudi 1er mars à 23h la Préfecture de Meuse a dégainé l’artillerie lourde avec plusieurs arrêtés préfectoraux interdisant les manifestations, le stationnement et la circulation sur Bure et Mandres-en-Barrois, ainsi que tout survol par aéronef. Seule la circulation piétonne et des résident-e-s sera autorisée. Une bien belle décision administrative qui nous renvoie aux premières époques de la contre-insurrection dans les colonies et aux pratiques les plus aggressives de zonage militaire.

Probablement que les consignes du Ministère de l’Intérieur, et en plus haut lieu encore, sont claire : « Muriel, n’hésite pas, fermeté et dialogue, fermeté et dialogue ». Toute manifestation sera interdite ce week-end, mais « la porte » de la Préfète au « dialogue » avec les opposant-e-s « légaux » resterait toujours ouverte. La petite musique de la dissociation continue d’égréner ses fausses notes mais ne trompe plus personne, moins que jamais. Comme si un prisonnier pouvait vraiment « dialoguer » avec son geôlier pour négocier l’évolution de sa condition ! À Bure il n’y aura pas de syndrôme de Stockholm.

Cela fait maintenant plusieurs années que l’évolution du contexte sécuritaire en France, et globalement, rend de plus en plus caduc, pour tout le monde, toute notion de légalité ou d’illégalité, toute notion d’État de droit. En Meuse par petites touches et depuis plusieurs mois cet arbitraire d’État tout le monde le connaît mais ce week-end c’est un nouveau cran dans ce dispositif d’exception qui a été franchi.

L’État prétend lutter contre une « zone de non-droit », en en créant une plus grosse encore grâce à l’aide de toute sa mafia légale en jeep, fourgons de GM… Tout le décorum ronflant des « considérant que », « considérant que », toute la novlangue administrative cherche à masquer le fait qu’il est de plus en plus manifeste aux yeux de tout le monde que ces décisions n’ont plus rien de légitime ni de légal. Ces arrêtés préfectoraux, alors même qu’ils semblent relever d’un « Etat d’exception », révèlent en fait ce qu’est fondamentalement l’Etat : la maîtrise militaire d’un territoire et de ses habitant-e-s par des forces armées suffisamment puissantes.

Alors voilà, ce week-end nous sommes un certain nombre à avoir prévu de nous rencontrer, discuter, nous tenir chaud, vibrer ensemble après l’épreuve dure de l’expulsion du 22 février. Nous avons prévu de construire une lutte dépassant largement les frontières de la Meuse et de la France, précisément pour mettre en échec toute cette asphyxie. Nous avons prévu de marcher vers la forêt pour montrer qu’elle est toujours en nous de multiples manières. Nous avons prévu de continuer de construire, sur place, des lieux d’accueil et d’ancrage pour enraciner la lutte sur le long-terme, malgré la perte momentanée de cette belle forêt.

Si cela doit être passible d’une interdiction, être considéré comme un délit ou un crime, être catégorisé dans des instructions judiciaires « d’associations de malfaiteurs », alors ainsi soit-il. La question qui est posée est plus claire que jamais : quelles « zones de non-droit » voulons-nous habiter et inventer ? Quelles attitudes adopter, massivement, face à l’État d’exception ? Ce matin, d’ores et déjà le verglas a décidé de rendre les routes difficilement praticables pour les militaires…

Nous appelons toujours à venir, plus que jamais, pour ce week-end. Nous mettons tout en œuvre pour répondre au mieux au niveau de répression hallucinant de ces arrêtés. Il y a sur place de quoi accueillir, manger, dormir, discuter. Nous trouverons ensemble des solutions et nous ne nous laisserons pas diviser, apeurer et diminuer notre joie de vivre par ces manœuvres préfectorales.

À ce week-end,

Quelques hiboux de Bure et des environs.