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Compte-rendu de la conférence de presse à la Maison de la résistance de Bure

_MG_9058-ModifierSix personnes du groupe automédia, en se présentant sous l’identité qu’elles et ils avaient choisi, ont pris la parole devant une douzaine de journalistes à la maison de la résistance (Bure Zone Libre) le jour de l’ouverture du camp, lundi 3 août. Se sont déplacés l’AFP, Le Monde, Libération, M6, RTL et France Inter pour les médias nationaux, L’Est républicain et Le Journal de la Haute Marne pour la presse locale.

Les intervenant.es disent ce qu’elles ou ils ont à dire et éludent les questions avant d’avoir terminé leurs déclarations. Questions ouvertes à la fin, sur un laps de temps court : 15 minutes maxi. Aucun apparté accepté, ni aucune réponse individualisée/personnalisée.

Le principe, décidé collectivement, était de refuser que les journalistes débarquent sur le camp avec leur matériel comme on vient visiter un zoo ou « couvrir » un évenement culturel (comme le texte le rappelle plus bas – principe édicté dans le chapitre Presse de la brochure). Cette question a bien évidemment été discutée, avec plus ou moins d’effusion (écouter ci-dessous la 2ème partie du compte-rendu audio…). Rappelons que les journalistes, comme toute personne intéressée par le campement, pouvaient évidemmment venir nous rencontrer, pour peu qu’illes acceptent de venir sans leurs caméras, micros ou stylos inquisiteurs… Ce que certains n’ont pas voulu comprendre, au point d’affirmer que le camp était « interdit aux journalistes » – comme l’Est républiciain du 3 août, alors que deux jours plus tôt le même journal écrivait exactement le contraire après qu’un autre de ses journalistes ait pu faire un tour dans le camp sans se faire scalper.

_MG_9059Voici le texte qui a servi de support à la prise de parole. Suivi de deux comptes rendus sonores.

Sur notre rapport aux médias.

Nous intervenons en qualité de participant-e-s au groupe automedia du camp de Bure. Nous ne sommes ni porte-paroles, ni responsables du campement, dans la mesure où le fonctionnement du campement est anti-hiérarchique et que nous ne prenons aucune décision en lieu et place du reste des participant-e-s au campement.

Le campement de Bure est un campement politique et non culturel ou événementiel. Ses participant-e-s portent des principes politiques et un regard critique sur les institutions, dont les medias mainstream font partie.

En conséquence, et parce que nous sommes habitué.e.s à un traitement médiatique défavorable à nos mouvements, voire complice des discours officiels, il a été décidé qu’aucun enregistrement (sonore et video) ne serait permis sur le campement lui-même. De surcroît, nombre de personnes présentes sur le campement sont partie prenantes de luttes qui subissent une répression forte et ne souhaitent pas apparaître publiquement dans les médias.

Sur l’organisation du camp de Bure.

Le camp de Bure a été préparé depuis plus d’un an par environ 70 personnes investies dans diverses luttes sociales et politiques, et issues de différentes régions de France et d’Europe. Ces luttes ne sont pas spécifiquement anti-nucléaires et cherchent à dépasser cette seule question.

Dans les motivations communes, il y a la volonté d’intervenir en réaction à la COP21, mais il y a également la nécessité de trouver des manières de résister aux grands projets d’aménagement du territoire qui s’inscrivent dans une logique capitaliste, imposés d’une manière autoritaire et violente : aéroport de Notre-Dame des Landes, barrage de Sivens, Center Parks de Roybon, train à grande vitesse du Val Suza, mines d’extraction du charbon de Rhénanie, mines d’or de Rosia Montana, autoroute de Khimki, mais aussi les infrastructures du nucléaire ici et partout. Il nous importe également d’aborder la question de la répression et du système sécuritaire qui se développe et se durcit irrémédiablement depuis quelques années, dans les luttes et dans nos vies de tous les jours.

Le campement est anti-autoritaire et rassemble en premier lieu des personnes se reconnaissant dans l’autonomie politique. Cela signifie que tout ce qui organise la vie du campement cherche à éviter la reproduction des schémas de domination qui régissent la vie sociale habituellement. Pas de décideurs ou de décideuses, pas de prises de pouvoir, mais des décisions prises au consensus et des discussions qui s’organisent dans le respect de chacune et chacun.

C’est un espace sans drapeaux et sans hymnes, sans couleurs politiques et sans rapports marchands.

Les porteuses et porteurs du projet se sont constitué-e-s en collectif, qui a été baptisé Collectif Vladimir, Martine & Co, en soutien à Vladimir Martynenko, le conducteur de la déneigeuse qui a provoqué la chute du Falcon dans lequel le patron de Total, Christophe De Margerie, a perdu la vie. Vladimir Martynenko, à l’heure où commencera notre campement, est toujours en détention provisoire dans les prisons russes. Nous lui avons adressé une lettre de soutien qui a été diffusée largement sur internet.

Le campement est avant tout un moment de rencontres et de discussions, qui doit permettre à nos réseaux de partager leurs expériences et de bâtir des stratégies communes, transfrontalières et sur le long terme.

Sur le lien avec la lutte locale contre l’enfouissement des déchets nucléaires.

Le choix de Bure, s’il ne s’imposait pas dès le début du projet, nous est apparu très vite évident. Parmi les porteuses du projet figuraient des personnes investies dans la lutte locale contre Cigéo, qui en suggérant la tenue du campement à Bure, souhaitaient donner un souffle nouveau à une lutte de plus en plus en malmenée par le rouleau-compresseur de l’Andra et de l’état français.

La question du nucléaire est pour nous primordiale, parce qu’elle interroge à la fois notre manière de consommer et de produire, parce qu’elle met en lumière l’inconséquence humaine face à l’avenir de la planète et l’indifférence des gouvernant-e-s face à la vie.

En choisissant de transformer la Meuse en poubelle nucléaire, les nucléocrates nous imposent leur vision mortifère de l’existant. De surcroît, ils et elles nous mentent sur les conséquences possibles de leurs projets en prétendant garantir ce qui ne peut en aucun cas être garanti par l’humain, à savoir la neutralisation au-delà des siècles de matières qui restent hautement radioactifs durant des milliers, voire des millions d’années.

Conclusion

Notre position politique est claire : nous sommes pour l’arrêt total du nucléaire et nous rejetons l’idée qu’une croissance perpétuelle est viable et nous estimons qu’il est plus que temps d’arrêter de produire au-delà de nos besoins vitaux. Nous nous opposons à tous les projets répondant à des logiques financières plutôt qu’à nos besoins réels. Et avec la même détermination, nous nous opposons à toute forme de domination, d’impérialisme, ou toute volonté d’opposer les peuples les uns aux autres, ainsi qu’à toute forme d’autorité et de contrôle sur nos vies.

Dans nos vies et dans nos luttes, nous construisons des rapports basés sur la confiance mutuelle et la réciprocité, sur le partage et la solidarité. Nous développons des espaces de libertés au sein desquels prime l’autogestion et le partage des responsabilités, où les rapports marchands sont bannis et où chacun doit pouvoir s’épanouir, sans considération de son orientation sexuelle, de son genre, de son origine ou de sa couleur de peau, de son apparence ou de ses handicaps. La justice et la sécurité dans ces espaces se pensent collectivement, en dehors des réflexes sécuritaires ou punitifs, pour ne pas reproduire les schémas qui engendrent irrémédiablement la même conséquence : le totalitarisme, qu’il s’assume en tant que tel ou qu’il se cache sous les apparats de la démocratie.

Les événements politiques les plus récents démontrent la manière dont les lois les plus liberticides s’imposent par le 49.3, telle la loi Macron et son amendement sur la réversibilité de l’enfouissement des déchets nucléaires. De même que la manière dont des dirigeants ignorent les résultats des référendums, comme le gouvernement grec vient d’en faire la démonstration en acceptant les menaces de la Banque Centrale Européenne et du FMI malgré les résultats du scrutin.

Si les médias fabriquent l’opinion, ils contribuent aussi le plus souvent à nous faire passer pour des écervelé.es.

Il est plus que temps de reprendre en main nos existences, de désobéir aux vendeurs d’armes ou aux capitaines d’industrie qui ont pris en main les grands médias. Et à raconter d’autres histoires que celles qui nous sont trop souvent contées, parce qu’il est plus que temps de véhiculer une autre vision du monde et de la vie que celle, fataliste et austère, des visages pâles du capitalisme.

Merci de votre attention.

COMPTE-RENDU AUDIO de la conférence de presse.

1. La prise de parole de l’équipe Automédia.

2. Questions / réponses avec la salle.

Dans le détail :

0’00: VMC et les « ZAD », logiques d’occupations, etc.
3’30 : Rappel des objectifs du camp…
7’15 : Renforcement de la lutte locale : présentation et implication de Bure Zone Libre…
9’40 : Audience attendue…
10’15 : Perspectives autour de la COP 21…
12’00 : Le renformement de la lutte locale.
14’00 : Un camp à Bure régulièrement?
15’10 : « VMC, ça veut dire quoi? »…
17’45 : Liens tissés avec les groupes locaux de résistance contre Cigéo…
19:50 Dispositif policier…
21’25 : Réaction des agriculteurs sur l’implantation de  Cigéo…
23’26 : Où en est le projet Cigéo?
26’35 : Un point sur la gestion des déchets radioactifs en Allemagne…
30’00 : Rapport aux médias…
30’30 : Retour sur la COP 21…
32:10 : Embrouille sur les identités des représentants de VMC…

 

Pique-nique et marche aux flambeaux

Message relevé dans la petite boîte « expression libre » Ce lundi 3 août, dans l’après-midi, deux marches sont parties du campement pour visualiser les infrastructures de l’Andra… A leur arrivée à Mandres-en-Barrois, des citronnades les attendaient sur la place à côté du lavoir. Elles ont été rejointes par plusieurs centaines de personnes venues du campement et des villages alentours pour un délicieux pique-nique vegan préparé par l’une des cantines du camp, Le Sabot. Deux groupes de musique, « Sang Conteste » et « Nemesis », confectionnaient joyeusement des crêpes et ont improvisé un concert. Ils continueront leur tournée jusqu’en Roumanie, à Rosia Montana, où des gens s’opposent à un projet de mine d’or. Spéciale dédicace aux vins de mûre, rhubarbe et cerise, leurs auteur.e.s se reconnaîtront.

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À la tombée de la nuit, des torches éteintes sont distribuées et la marche commence, la batucada en tête. La lune teintée de rouge à l’horizon. On distingue dans la pénombre des visages masqués par des tissus colorés. La joyeuse procession, d’au moins 300 personnes, s’élance sur la route de Bure, le site de l’Andra en vue. Lumineux comme une ville, au milieu de nulle part. Le cortège bifurque vers la forêt de Mandres, récemment troquée en catimini à l’Andra, lors d’un conseil municipal plutôt matinal. C’est ce qui arrive quand une municipalité veut faire passer une décision alors même que les habitant.e.s s’étaient déjà prononcé.e.s contre la cession de leur forêt à l’Andra. flambeauxDans les champs autour du labo, une cinquantaine de flambeaux s’allument, des feux d’artifices sont lancés. Puis le groupe traverse la forêt et disparaît dans la nuit. On apprendra plus tard que des grilles de l’enceinte du labo ont été quelque peu chahutées et sont tombées à terre. Décidément, si l’Andra embauche les mêmes ingénieurs pour les grilles que pour les galeries souterraines, on n’a pas fini de rigoler.

Des petites lucioles…

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AMBIANCE SONORE du picnic et de la marche… Par un.e membre de l’équipe Automédia.

Radio Active 88 FM : VMC sème ses ondes

DSC00147Depuis dimanche soir, une antenne autogérée émet sur la fréquence 88 MHZ, audible dans un rayon d’action de quelques kilomètres autour du campement VMC. Annonces info-traflics, interventions ponctuelles et spontanées sur la vie du camp, reportages et témoignages réalisés par l’équipe Automedia… Un outil que chacun.e peut s’approprier au cours du rassemblement, en apostrophant les copines et copains de l’automedia.

Ceux qui ont quelque chose à dire, n’hésitez pas à venir nous voir. Pour les autres, à vos transistors !

Jour J : Fil d’info à couper le Bure…

DSC_9055Nous y voilà, le camp est dressé ! Des copains et copines s’installent, toujours plus nombreux-ses, et des tentes poussent comme des chardons (ardents) dans l’espace camping. Les nouveaux arrivant.e.s gagnent la tente info où on leur explique le fonctionnement du campement, les différents groupes qui se réunissent entre eux pour éviter de faire des assemblées générales trop souvent, les tâches du quotidien qui tournent entre ces groupes… Autant dire que ça fourmille dans tous les sens car une partie du montage et du défrichage du terrain reste encore à faire, mais pas d’inquiétude, on ne manque pas de bras et de bonnes volontés. Un atout pour le moral des participant.e.s : la nourriture est toujours aussi bonne. L’Est Républicain, pour sa part (édition du 2 août), sort sa prose bucolique en parlant d’un « repas frugal, végétarien et véganien [sic] ».

Pendant ce temps, le camp des Ami(e)s de S!lence s’achève dans la bonne humeur. Surtout que certain.e.s ont décidé de rester pour nous tenir compagnie. Chouette!

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Cet après-midi, la grande AG de lancement a rempli le chapiteau principal. Le collectif VMC et les différentes commissions ont été présentés, avant d’aborder une longue discussion sur les perspectives de ce rassemblement qui nous a occupé jusqu’à 20 heures. Nos ami(e)s non francophones ont pu les suivre et y participer grâce au matériel du collectif de traduction BLA, et surtout grâce à des participants volontaires polyglottes qui ont traduit les propos de l’assemblée en simultané.

La tente ciné a été installée ce soir, et le vélo projecteur inauguré par la même occasion — un tandem bricolé pour fournir du courant 24 V et assurer l’alimentation d’un ordi portable et d’un vidéoprojecteur. C’est « Bouh! », un documentaire qui retrace la vie collective du squat grenoblois « Les 400 couverts », qui a ouvert la première séance de projection (une quinzaine de films seront projetés durant toute la durée du campement).

Sur les routes et alentours, la maréchaussée est sortie de sa réserve ce dimanche. Quelques contrôles sporadiques ont eu lieu à Ligny et Houdelaincourt, sur des axes de circulation empruntés par toute personne venant nous rejoindre. Pour éviter les mauvaises surprises, un collectif local, La Graine, assure depuis samedi une vigie permanente, dès six heures du matin, à l’entrée du village de Mandres-en-Barrois, situé à moins de six km de nos bases. En fin de journée, ils ont reçu la visite d’un fourgon de gendarmerie qui s’est arrêté quelques instants. Une visite de courtoisie, semble-t-il…

DSC_9086Lundi 3 août, c’est l’ouverture des discussions. Cette première journée sera dédiée à la lutte locale contre Cigéo. Dès le début de la matinée, les associations de la région regroupés dans le collectif Bure Stop, qui s’échinent depuis bientôt vingt ans contre ce nuisible projet d’enfouissement des déchets nucléaires, viennent faire un historique de la lutte passée . Ensuite, une petite balade sera proposée pour découvrir les environs (la première d’une grande série). Nous ferons une halte à Mandres au moment du repas du soir et regagnerons le camps en empruntant d’autres itinéraires qui restent encore à construire…
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J-2 : Fil d’info à couper le Bure

DSC_8937On y arrive, plus que deux jours et ça commence ! Au réveil nous étions environ 70 pour l’assemblée de chantier de la journée. Il arrive du monde en continu à Bure et sur le terrain : on quitte l’entre-soi des derniers jours pour entrer de plein-pied dans la dimension du campement. Il n’y a pas de mystère, à beaucoup on fait bien plus de choses : tous les chantiers peuvent avancer simultanément avec 4-5 personnes sur chacun. Nos problèmes les plus épineux d’approvisionnement en eau et en électricité se résolvent au fur et à mesure, grâce à l’afflux de nouvelles idées et expériences. DSC_9006Partout les structures s’érigent et apparaissent comme des champignons : celles qu’on prévoyait et celles qu’on a l’heureuse (et parfois un peu moins heureuse) surprise de découvrir. Ce matin on a fait un gros point sur la bienveillance collective : bruit, chiens (à ce propos, merci de lire les informations pratiques en rouge ICI), alcool, viande grillée et autres sujets qui peuvent fâcher et qu’il est toujours bon d’anticiper.

Parallèlement, le camp des Ami-es de Silence arrive à son terme dans une ambiance joyeuse, avec une soixantaine de personnes. L’exercice un peu difficile de partition du terrain a finalement fonctionné bien mieux que nous l’espérions mutuellement : mardi soir une pièce de théâtre et aujourd’hui une promenade de découverte de la région ont réuni les un-es et les autres. Ce soir nous lancerons une première projection sur le terrain, du film  « Poubelle la vie » sur le terrain, pour présenter le campement VMC aux Ami-es de Silence.

En ce qui concerne l’ambiance dans les environs, on voit peu de gendarmes et on s’en porte bien. Il faut croire que tout le monde (en interne ?) n’a pas du apprécié l’excès de zèle de la semaine passée. Ce midi une estafette était postée au carrefour de Mandres mais pas de contrôles à signaler. Néanmoins prudence sur les routes : grosse opération de contrôle routier prévue sur 18 départements de l’est de la France selon Loractu (info à prendre avec prudence et sans déductions hâtives : pour l’heure on a qu’une seule source pour cette opération). Par contre on apprécie peu que des camions de surveillance surmontés de mats et caméras télescopiques longent notre campement avec leur escorte. Ça ne correspond pas trop aux moyens matériels légers qu’annonçait le préfet dans son interview de lundi.

Si jamais vous vous en voyez/subissez/craignez d’en subir, un numéro a été mis en place pour nous signaler ou se renseigner sur les présences policières autour de Bure. Il s’agit du 07.58.23.08.97.

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La vraie photo de notre campement

Côté médias, les appels continuent d’affluer sur le téléphone presse (+33(0)6.05.72.43.75), de l’Allemagne et les médias nationaux à présent. On sent que la communication des derniers jours n’a pas été vaine : nos messages concernant le projet de campement commencent à ressortir assez fidèlement dans les articles que nous pouvons lire. Ci-contre une petite dédicace à Reporterre qui s’est trompé de 45° dans la prise de vue de notre campement; il s’agit en vérité de la ferme de notre voisin. Le réseau sortir du nucléaire nous a fait une chouette publicité avec son communiqué.

On vous attend impatiemment ici, on est désolés de ne pas pouvoir davantage répondre aux sollicitations pour les covoiturages, on manque de voitures et des places dans celles qui viennent. Bon courage à vous pour celleux qui viennent en stop et à très vite !

[Conférence de presse] 03/08 à 12h30 à la Maison de Bure

Un rassemblement politique se prépare à Bure du 1er au 10 août 2015.

De nombreuses informations concernant ce campement sont accessibles sur le site /

Ce campement a été organisé depuis plus d’un an par des personnes et des collectifs de toute la France.

Les enjeux de ce campement sont multiples et les raisons d’en parler tout aussi nombreuses.

C’est pourquoi, afin d’éviter les confusions de tous ordres, tout en prenant le temps de présenter publiquement nos motivations et objectifs, le groupe media/automedia du campement a prévu une conférence de presse le LUNDI 03 AOUT 2015 à 12h30 à la Maison de la Résistance, 2 rue l’Église à Bure.

Nous vous invitons à rejoindre cette conférence de presse pour avoir toutes les informations nécessaires à la compréhension des enjeux de ce campement et du contexte local.

En attendant, nous sommes joignables au numéro suivant : +33(0)7.58.23.08.97

L’équipe communication/automedia du Collectif Vladimir, Martine & Co (VMC).

J-6 : Fil d’infos à couper le Bure n°3

Après une journée de vendredi pour le moins tendue, où les gendarmes ont pris possession des routes le temps d’une matinée et de deux interpellations, la tension est retombée progressivement. L’ami interpellé pour un contrôle positif sur un joint fumé la veille est ressorti au bout des 4 heures de la vérification d’identité; on attend les suites pour son permis. À trois reprises nous sommes passé-es à la gendarmerie de Ligny-en-Barrois où on refusait de nous confirmer la présence de notre autre ami. Il a finalement été libéré après une comparution devant le juge des libertés à 10h dimanche matin, à l’issue de 48h de garde à vue. Ce qui lui était reproché : de ne pas pouvoir justifier son identité à l’aide d’un document, au cours d’un contrôle routier, alors qu’il n’était pas conducteur du véhicule. Verdict : un contrôle judiciaire d’interdiction de la Meuse et de la Haute-Marne, en attendant la date de son procès … le 11 août à Bar-le-Duc (comme les choses sont bien faites !) Le juge a conseillé de ne pas forcer le diable, que les contrôles comme celui de vendredi allaient se systématiser et qu’il serait difficile de passer au travers. Saurait-il quelque chose que le préfet nous cache (cf. ci-après) ? Voilà qui briserait notre idéal de justice indépendante.

635615948418347349-3-11Sinon il semblerait que la préfecture démente la présence d’un drone, il faudrait qu’elle accorde ses violons avec les gendarmes de la Brigade de Recherche (BR) de la Meuse qui ont procédé à l’interpellation. Au passage on se demande ce que la BR vient faire sur des contrôles routiers alors qu’ils sont censés s’occuper des investigations de cambriolages et autres crimes. La préfecture dément également avoir convoqué une conférence de presse pour ce lundi 27 juillet, la Voix de la Haute Marne (dans le § « Forces de l’ordre ») a du l’inventer. À défaut on pourra lire une interview du préfet dans l’Est Républicain qui souhaite « que ce rassemblement se passe dans un climat apaisé et respectueux des autres » mais qu’il n’y a « aucune volonté de faire plus que les missions et activités habituelles de la gendarmerie du secteur ». Tout au plus ce sont « quelques dizaines de personnes » qui constitueront le dispositif de surveillance avec des « moyens et matériels adaptés au terrain et à la circulation dans les environs de l’ANDRA ». On sort des épouvantails de l’antiterrorisme pour un discours policé qui laisserait presque croire que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes démocratiques, un monde où la loi pour le renseignement ne viendrait pas d’être adoptée et où Valls ne promettrait pas quotidiennement d’agir « avec la plus grande fermeté ». Un bel arbre bien touffu pour cacher la forêt de Mandres, attendons de voir ce qui sort du bois (pendant que l’ANDRA n’y est pas) …

L’agacement et les inquiétudes des gendarmes de Ligny (que notre ami a eu 48h pour partager) suite à l’opération de vendredi dernier, doivent aussi être le fruit de notre imagination : ils se disent peut-être que ce sont eux qui devront continuer à vivre avec la population qu’ils auront empêchée de circuler et inquiétée 3 semaines durant, sur ordre de leur hiérarchie. Quatre heures de contrôles intensifs sur route en période de moissons ça ne crée pas la sympathie…  Sinon, si jamais on vous dit que c’est nous, nous nions par avance toute responsabilité dans ça.

mezzanineEn attendant le retour de l’armada, on a retrouvé un peu plus de tranquillité sur les routes autour de Bure. Ça a permis à pas mal d’amis de nous rejoindre sereinement sur le chantier. Nous sommes à présent plusieurs dizaines à oeuvrer à la mise en place du campement. Ça commence à fourmiller et s’organiser, avec quelques petites émotions ici et là. Comme par exemple, jeudi soir, cette histoire de récup.  de légumes à l »Intermarché de Joinville qui a failli tourner mal parce que le gérant a tenté de séquestrer nos ami-es. Samedi dernier, un concert était organisé en soutien au campement à la Maison de la Résistance, l’occasion pour tous, permanent-es, associatifs, Ami-es de Silence et autres trublions du terrain de Luméville, de partager une soirée en musique (et en cris, comme dans toute soirée qui se respecte).

Côté presse, on a de plus en plus de contacts sur le téléphone et par mail, bons et moins bons. Des ami-es et d’autres dont on se passera bien. Une conférence de presse est prévue pour le 3 août, à plusieurs voix, pour tenter, en quelques mots, d’expliciter notre présence et notre projet (lieu et heure à préciser dans un communiqué imminent). Et certain-es continueront à n’écrire que ce qu’ils en pensent, perçoivent ou comprennent. Comme cet article de Rue89 qui nous a tellement peu fait plaisir que nous avons pris un peu de temps à le décortiquer (dans l’espoir un peu fou que ça pourrait contribuer à ce que toutes les publications futures soient plus rigoureuses et de meilleure qualité).

Quoi qu’il en soit, nous sommes heureusement surpris du nombre de personnes qui nous écrivent, soutiennent et nous promettent bien de belles choses pour ces 10 jours à venir ! C’est pour nous de très bon augure. Nous n’aurons pas trop de têtes, bras, épaules, sourires et connaissances pour construire ce campement et le faire vivre dix jours durant.

Venir à Bure : info traflics, covoiturages et navettes

1401129836_2064537698 INFO TRAFLICS – samedi 8 août

12H00 : méfiance aux alentours de Mandres-en-Barrois et Bonnet, deux villages proches de Bure. Des contrôles ont eu lieu.

Vendredi 7 août :

Journée chaude pour la maréchaussée !

23H50 : un camion de gendarmes mobiles sur le parking de l’hôtel-restaurant de l’Andra, des gendarmes derrière les grilles du bâtiment.

22H30 : 2 camions de gendarmes mobiles et une vingtaine de flics en gilets au niveau de l’antenne, sur la route vers Bure (D132).

22H10 : des flics au niveau de la ferme à la sortie de Mandres (l’un de leurs postes d’observation préférés).

20H30 : 2 canons à eau, 2 fourgons de GM, une voiture partent de Joinville. Ah oui, et aussi 20 camions de GM sur la nationale Chaumont-Saint Dizier, vers Joinville.

17H30 : contrôles conducteurs sur la route Joinville-camp, avant Saudron.

16h20 : 2 voitures de gendarmerie entre Mandres et Bure, dans les champs. Et aussi, 2 autres, en fourgonettes, posées sur la route de l’église vers Bonnet quand on vient de Mandres, entourées d’une quinzaine de bleus. Décidément, le camp c’est trop the place to Bure.

16h10 : 3 cars de CRS et 8 véhicules plein de GM se sont joint à leurs potes à l’entrée de l’autoroute à Chaumont. On en est donc à 18 véhicules de GM, 3 cars de CRS et 2 véhicules anti-émeutes, et 2 voitures de gendarmerie sont arrêtées entre Mandres et Bonnet, youpi.

11h : voiture banalisée grise garée près de BZL depuis 20mn…

COVOITURAGES et NAVETTES

On reçoit pas mal de demandes pour venir à Bure dès à présent et du 1er au 10 août. Nous vous invitons à ajouter vos demandes et vos propositions sur le site covoiturage-libre.fr ou sur toute autre plate-forme similaire qui vous conviendrait. Bure (55290) est maintenant disponible dans les options du site,  mais Luméville-en-Ornois est le village le plus proche du site, vous pouvez donc l’indiquer comme destination.

Vous pouvez publier une nouvelle annonce en indiquant que vous êtes passager-e à la recherche d’un-e conducteur-ice vers Luméville-en-Ornois ou Bure : http://www.covoiturage-libre.fr/nouveau.php.

Si vous venez de Paris, vous pouvez également prendre un covoiturage pour Nancy et descendre à Ligny-en-Barrois. De là, il y a possibilité de rejoindre Bure en faisant du stop devant le magasin Carrefour (route D966 au sud de Ligny en Barrois). Ca marche aussi si vous venez de Nancy.  

Si vous venez en voiture et que vous voulez connaître la présence ou non de checkpoint de contrôles (rares mais existants) sur les routes, appeler au numéro Bison futé : 06.05.72.43.75. Lisez les conseils juridiques en cas de contrôle routier avant de venir.

Nous tenterons également, dans la mesure de nos possibilités, d’organiser des navettes entre Bure et Joinville pour les personnes qui arriveraient en train (horaires de train ici et ). Si vous  êtes coincé.e.s à Joinville ou en stop sur les petites routes autour de Bure, appelez au 07.53.39.67.03 (n° navettes) pour qu’on voie si on peut venir vous chercher.

[Communiqué] Bure, comment la préfecture fabrique la tension !

Mise à jour (25/07/2015) : Sur les deux personnes arrêtées, une a été relâchée avec suspension de permis de conduire, l’autre est en garde à vue et passe devant le juge des libertés dimanche 26 juillet. Un appel à rassemblement devant le tribunal de Bar-le-Duc à partir de 10h a été lancé.

Mise à jour (27/07/2015) : La personne passée devant le JLD a été placée sous contrôle judiciaire avec interdiction de territoire étendue au département de la Meuse et de la Haute Marne, en attente d’une comparution devant le juge le 11 août.

Alors que la préfecture projette une conférence de presse lundi prochain pour nous expliquinterpellationer comment le territoire va être consciencieusement quadrillé sur 30 km à la ronde autour de Bure, sur place on en a eu un avant-goût en ce matin ensoleillé.

Toute la fin de matinée, les voitures de gendarmes, civiles, militaires ou conventionnelles se sont démultipliées sur les routes. Sur réquisition du procureur, on contrôle à tout va, à chaque carrefour autour de Bure, en quête d’explosifs, d’armements, de produits de recel et d’individus dangereux et recherchés. À défaut, on embarque sur le moindre prétexte : deux interpellations ont ainsi eu lieu à Bure à 11h. Quand on leur demande ce qui justifie tout ce remue-ménage, on nous répond qu’on aurait vu « un drone survoler l’ANDRA ». Un drone invisible pour le groupe de musiciens (les Bure-Haleurs) qui campe paisiblement devant l’ANDRA depuis lundi [1]. Sans doute un drone policier furtif..

Alors que tout seIMG_5915 passait paisiblement dans le sud de la Meuse depuis une semaine, on a du mal à voir dans cette débauche de moyens policiers autre chose qu’une fabrication de la tension. Si on voulait créer un climat de conflit on ne s’y prendrait pas autrement. Ce n’est pas faute d’avoir anticipé cette situation dans un précédent communiqué [2]. Il faut croire que les autorités continuent à reproduire, délibéremment et partout, les mêmes schémas [3] d’escalade du conflit et d’intimidation des populations locales.

Nous appelons tous nos ami-es à être vigilant-es sur les routes en venant et à dénoncer cette mise sous tension injustifiée à une semaine du campement qui se tiendra entre Mandres-en-Barrois et Luméville-en-Ornois du 1er au 10 août prochains. Nous espérons que les jours prochains retourneront au calme qui nous avait accompagné jusqu’alors sur notre chantier de préparation du campement.

L’équipe automédia de préparation du campement VMC

vmc+presse@riseup.net

Contact presse : 07.58.23.08.97

 

[3] Voir l’article d’analyse des stratégies policières et politiques produit suite à la manifestation du 22 février 2014 à Nantes : https://paris-luttes.info/manif-du-22-fevrier-a-nantes-3-3

 

J-8 : Fil d’info à couper le Bure

L’échéance se rapproche très rapidement et nous sommes à présent plus d’une vingtaine à nous activer sur le chantier du futur campement VMC et tout autant pour celui des Ami-e-s de la revue Silence. Des barnums, dômes, abris, douches, tentes font peu à peu leur apparition un peu partout.

Un échaffaudage s’est érigé au long du bâtiment principal en vue d’y fixer une gouttière, tandis que nous avons reçu le bois destiné à construire une mezzanine à l’intérieur. Le gros oeuvre débute ce jeudi et devrait s’achever en début de semaine prochaine. Nous pourrons ainsi héberger le centre automédia sous la charpente et laisser l’espace au sol disponible pour un grand infokiosque.

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Folle farandole devant l’ANDRA

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La Zone À Protéger pour la Paix

Depuis lundi soir nous avons eu la surprise de voir s’installer une ZAPP, une zone à protéger par la paix, devant les grilles de l’ANDRA. Le groupe de musique des Bure-Haleurs a planté sa tente sur les pelouses qui bordent l’entrée principale du centre d’enfouissement. Des banderoles ont recouvert les buissons devant le centre tandis que des messages tracés à la craie recouvrent les routes d’accès. Hier soir un concert improvisé a réuni autour du groupe les Ami-e-s de Silence et un certain nombre d’ami-e-s venus nous aider sur le chantier. Un grand moment surréaliste, entre les enfants qui font des percussions sur les grilles de l’ANDRA, une farandole endiablée qui a défilé devant les gendarmes et vigiles, des pistolets à eau qui les arrosent et ces derniers, sidérés, qui filment avec leurs téléphones portables [1] . Dans un premier temps les autorités alertées avaient mobilisé avant-hier plusieurs véhicules de gendarmerie et des rochers ont été déposés tout au long de la pelouse pour y dissuader l’extension de la ZAPP. Mais en fin de compte, hier soir, les deux derniers gendarmes, rassurés sur l’absence de risques terroristes ont quitté le terrain et l’ont abandonné au public du concert.

Ce matin, réveil au son des cloches médiatiques : les journalistes en mal de sensationnalisme ont décrété une ZAD dans la Meuse, France Inter y voit « un nouveau Sivens », France Info le futur « épicentre de la lutte anticapitaliste ». Le tout assaisonné dans une soupe confuse au possible : on y apprend que trois camps s’installent début août (source : un article sur démosphère Alpes de Hautes-Provence), on y rajoute une citation du député Denis Baupin et une petite chanson des Bure-Haleurs. Bref, la mauvaise presse a encore de beaux jours devant elle.

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Panneau de Mandres-en-Barrois

Côté flics, ça tourne sur les routes, un peu d’hélico dans l’air mardi soir et des voitures qui se relaient devant l’ANDRA pour surveiller la ZAPP. On a eu le droit à une petite visite sur le terrain d’un duo de gendarmes qui nous demandaient de veiller à la bonne circulation des agriculteurs sur la route devant notre campement. Si ce n’est que ça qui les inquiète, pas de soucis, nous entretiendrons une relation courtoise avec les moissonneuses. Nous avons tout de même signifié aux gendarmes, surpris de ne pas se voir accueillis chaleureusement, que le terrain était privé et qu’on ne tenait pas à particulièrement à leur visite. Pourtant nous ne sommes pas les seuls à ne pas apprécier leur ballet incessant dans les villages : plusieurs habitants s’en sont plaints et se sentent intimidés délibérément par la bleusaille. Ce n’est pas faute d’avoir prévenu la préfecture que trop de policiers visibles ça fait mauvaise impression et ne contribue pas à dorer le blason de la maréchaussée. D’autant que ça n’empêche pas des panneaux de signalisation de militer sur les routes …

Pour ce qui nous concerne, en revanche, nous avons poursuivi notre porte à porte dans les villages des environs et nous avons, à quelques rares exceptions près, accueillis avec bienveillance et curiosité. Il faut dire que nous nous comportons plus courtoisement que M. Hance qui, d’après des témoignages concordants (y compris au sein de l’ANDRA) a un caractère peu avenant. Menacer nos pacifiques ami-e-s de la ZAPP d’évacuation ou les habitants alentour d’expropriation quand ils ne veulent pas vendre ça ne doit pas être un boulot facile, il faut dire … [2]. Mais nous saluons néanmoins les efforts louables de l’ANDRA pour se faire bien voir auprès des corrompus, de ceux qui ne veulent rien voir et rien entendre, par des campagnes publicitaires d’un sens humoristique indéniable. Les autres savent à quoi s’en tenir depuis 15 ans.

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Publicité parue dans la Voix de la Haute-Marne du 17/07/15

[1] le ministère va encore devoir se fendre d’une note sur le devoir de réserve sur les réseaux sociaux

[2] avant de nous honnir et nous menacer à notre tour, nous conseillons à ce monsieur de se renseigner sur l’effet Streisand (du nom de la chanteuse).