J-0 : Lettre au maire de Mandres : appel à une démission au pied Levet !
Depuis des années vous êtes confronté à une situation qui dépasse largement les cadres de la commune dont vous êtes le maire. Vous devez, depuis 2013, endosser des responsabilités très lourdes à porter : celles de l’échange d’un bois permettant le début des travaux d’un projet engageant, pour 150 ans, pour 100 000 ans, l’avenir de tout un territoire.
M. Levet, votre pugnacité dans le fait de mener à bien l’échange du bois Lejuc dans de bonnes conditions vous honore. Après avoir essuyé un premier refus de la part de vos administrés en janvier 2013, lors de la consultation que vous aviez décidée, vous avez eu le courage de faire peser uniquement sur le conseil municipal de Mandres en juillet 2015 « une décision engageant la commune pour 150 ans » de travaux. Malgré les recours gracieux, un recours administratif, puis la décision du tribunal administratif du 28 février 2017, et l’intense campagne d’opposition que nous avons menée, vous avez tenu bon. Vous avez su montrer votre étoffe d’homme d’État. Vous avez prouvé aux yeux de tous que vous étiez un Vice-président de Communauté de Communes prometteur. Vous êtes à Mandres-en-Barrois ce que le général De Gaulle était à Colombey-les-deux-Églises. Vous aviez déclaré en 2013 que vous respecteriez la parole des habitants donnée lors de la consultation : un refus à la majorité. Vous êtes parvenu, au-delà de tout souci moral, à la trahir deux ans après : c’est là l’étoffe des grands politiciens.
Tout cela, M. Levet, vous honore dans votre fonction, plus qu’aucun autre maire ayant dû faire face à l’Andra. Mais tout ceci est allé beaucoup trop loin. L’Andra vous a poussé dans vos derniers retranchements. Vous vous êtes soumis à la présence de vigiles pour garder votre mairie en juillet 2015. Vous vous retrouvez obligé de voir garder vos installations agricoles par des fourgons de gendarmerie. Vous en êtes même venu à être payé pour labourer, avec d’autres agriculteurs, 300 ha de terres de l’Andra au printemps 2017, en sachant qu’elle resteront stériles à jamais. En bon père de famille, soucieux de l’avenir de vos enfants, vous avez su accepter une proposition aventureuse : que votre fille obtienne un emploi à l’Andra, prêtant ainsi le flanc à des accusations fallacieuses de conflits d’intérêts. Idem pour l’obtention de dizaines d’hectares agricoles en convention d’occupation précaire d’abord à Bertheléville, puis à Bure depuis 2017. Vous avez porté vous-même en appel un recours contre l’annulation de la délibération du 2 juillet 2015, que l’Andra aurait dû porter de son propre chef. Tant de dévouement force le respect.
Mais aujourd’hui, vous voilà dans une situation très inconfortable. Plus que jamais, le village de Mandres-en-Barrois est divisé. Le bois Lejuc est occupé depuis près d’un an. Vos décisions sont systématiquement attaquées en justice. Cette situation pèse sur votre moral et votre santé, vous n’en dormez plus la nuit. Et, comble de tout, vous voilà aujourd’hui personnellement devant la justice : vous faites face depuis lundi 15 mai à une plainte pour faux et usage de faux. En tant qu’élu de la République Française, dépositaire de l’autorité publique, vous risquez 15 ans de prison et 225 000 euros d’amende. Quel gâchis ! Nous sommes convaincus que, en votre for intérieur, vous savez que tout cela est allé beaucoup trop loin.
La pression qui repose sur vos épaules, M. Levet, est beaucoup trop importante pour un seul homme. Vous vous sentez peut-être acculé, pris au piège dans cette situation. Il n’est pas trop tard pour trouver une porte de sortie honorable. Vous n’avez pas à porter l’avenir du plus gros projet industriel européen sur vos épaules, devenant inévitablement la cible d’attaques juridiques, de la colère de vos administrés, et de la vindicte populaire. Vous n’avez pas vocation à devenir une cible vivante, M. Levet, et vous le savez très bien. Bure n’a pas besoin d’un martyr. Alors, nous vous le disons comme le conseil d’un ami à un autre ami que l’on voit fatigué par le poids des années, des responsabilités. Faites le choix que n’importe qui d’entre nous ferait : démissionnez. Cette charge est beaucoup trop lourde. Votre famille, vos amis, votre exploitation agricole ont besoin de vous plus que l’Andra.
M. Levet, couchez-vous !
Une alternative subsiste, un autre monde est possible. Les portes de la Maison de résistance restent ouvertes.
Nous vous remercions pour votre compréhension et nous vous adressons l’expression respectueuse de nos salutations citoyennes les plus distinguées,
Co-signataires,
Le MANDRES & La SVEN
(Mouvement Apaisé de Négociation Douce Respectueuse Égalitaire et Sensible / Mon Ami Nu Désire Rentrer En Scandinavie)
(Société de Vindicte Exceptionnellement Novatrice)