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Solidarité depuis le territoire Mi’kmaw non-cédé

Nous avons reçu cette photo de solidarité réalisée par des gentes impliquées dans la lutte contre la pétrolière Junex en territoire Mi’kmaw non-cédé (territoire surtout connu sous le nom de Gaspésie). Située dans l’est du Québec, la « péninsule gaspésienne » est menacée de toute part par de nouvelles réglementations qui autorisent l’extraction pétrolière dans la région. En août dernier, des dizaines de militant.e.s écologistes et anticolonialistes ont bloqué l’accès à un site de forage de la compagnie Junex pendant plusieurs jours. Suite à leur expulsion, illes se sont retrouvé au bord de la route 198 où un campement de solidarité s’était mis en place. Le « Camp de la rivière » (ou « Junexit ») entamera bientôt son deuxième mois d’existence et les gentes sur place se prépare maintenant à affronter l’hiver! Le camp est devenu un lieu de rencontre incontournable dans la lutte contre les hydrocarbures et la destruction coloniale dans les provinces de l’est du Canada.

NON AUX PÉTROLIÈRES! NON AU NUCLÉAIRE! One world, one struggle!

Pour info: campdelariviere.info

La vie ne s’arrête pas – 8 octobre concert à la Maison de résistance!

On ne s’arrête pas de vivre à Bure… Au contraire ! En forêt on se prépare à l’hiver tandis qu’un film post-apocalyptique du collectif des Scotcheuses commence à être tourné dans les villages alentours et que le champ de patates n’en finit
plus de donner ses fruits. Et ce dimanche, ce sont les copain.e.s de la compagnie KTA qui nous font le plaisir de venir jouer à la Maison de Résistance leur spectacle. C’est punk, c’est malin, c’est bruyant et bavard mais surtout ça raconte par le menu les petites révoltes et les grandes insoumissions qui jalonnent l’histoire de France mais qui n’apparaissent que rarement dans les livres d’Histoire.

à écouter ici :
http://ciekta.bandcamp.com/

Il y aura aussi le duo de Clitocracy en début de soirée :
http://clitocracy.bandcamp.com/

Et les deux groupes seront la veille au soir à Nancy à l’occasion du
week-end « No means no » sur le consentement.
http://manif-est.info/No-Means-No-6-7-et-8-octobre-2017-306.html

pas peur

un café – un rail de flammes – pas peur seulement

le vertige sur des traînées

de désir en attente des ruines. L’été

court à sa perte pendant qu’on brûle le

moment

entre caresses et chuchotements de pages

parfois le moment coïncide avec l’orage. Ou un feu

qui s’éteint tranquille

la situation se présente entre le dos obscur

du chat sauvage et le cri abrupt de la chouette

 

pas peur seulement l’excitation sur les ornières de

cailloux en attente des sangliers

un défilé de nuages qui s’en foutent d’éole, qui

tracent c’est la consistance du ciel rapportée au

réel

 

le goût de la fumée – une chauve-souris en lisière

découpe la nuit

pas peur seulement l’hésitation sur des histoires

en attente d’être racontées – ou jamais

 

des pommes vertes

panique et contrefeux et baises

les tiques se la ramènent le jour et la nuit la marée

de mulots monte

un morceau de champignon comme un rêve halluciné

 

 

 » ma dernière cendre sera plus chaude que leurs vies  » – Tsvetaieva

Après les perquisitions, l’A.G. du mouvement appelle à créer des comités Bure partout !

Ce 23 septembre, nous étions une soixantaine de personnes, issues de toutes les composantes de la lutte, à l’assemblée du mouvement contre la poubelle nucléaire et son monde, pour réagir aux perquisitions qui nous ont frappées trois jours plus tôt. Ce qui a été fouillé de fond en comble par les gendarmes ce jour-là, ce n’est pas juste deux lieux collectifs et trois logements de militant-e-s. Ce sont nos vies, nos intimités, nos amitiés. C’est tout un mouvement dans la diversité de celles et ceux qui le font vivre, depuis quelques mois ou depuis 25 ans. Voir et entendre des gendarmes fracasser des portes et entrer dans des dortoirs en tenue anti-émeute, les armes à la main, était un choc : il a fallu toute la solidarité entre nous et les soutiens immédiats de l’extérieur, des habitant-e-s et des militant-e-s, pour le dépasser.

C’est pourquoi nous avons été très ému-e-s par les rassemblements qui se sont organisés partout dès ce jour-là. Emu-e-s aussi par le fait que des personnes souhaitent former des comités de soutien ou de lutte. Cette perquisition se retourne contre ceux qui l’ont organisée, car ce déferlement de soutiens et de dons nous a unies et a redonné du courage pour affronter le pouvoir gigantesque de l’industrie nucléaire.

Notre lutte ne veut pas simplement sauver un territoire rural de l’enterrement de première classe que lui offre le nucléaire. Elle concerne tout le monde. Le projet Cigéo en Meuse est le dernier espoir pour l’État de gagner du temps face à l’inexorable accumulation des déchets radioactifs. En le bloquant, nous remettons en question l’existence de toute la filière, depuis l’extraction de l’uranium au Niger, au Gabon…, jusqu’aux centrales, jusqu’à la poubelle finale. Et nous questionnons aussi plus généralement la violence de l’État envers tout ce qui vit.

Toutes les personnes qui se sentent touchées peuvent rejoindre la lutte depuis leurs lieux de vie, en créant si ielles le souhaitent des comités locaux, pour former un réseau de soutien mutuel. Pour que les intérêts de l’institution nucléaire soient attaqués partout où elles ont pignon sur rue, et qu’il y ait partout des des soirées de soutien, des info-tours, des actions contre les nucléocrates et leurs sous-traitants (Vinci, Eiffage, EDF, Areva, Biotope…). Libérez votre imaginaire !

Nous vous invitons dès le week-end du 21 et 22 octobre à venir à Bure : samedi 21, pour se rencontrer entre comités et dimanche 22, pour construire une cabane d’accueil dans la forêt libérée ! Pour affronter l’hiver, les matériaux de construction, d’étanchéité et d’isolation sont les bienvenus. D’autres rencontres suivront.

Si vous voulez relayer la lutte ou créer un comité de lutte chez vous, envoyez un contact (et éventuellement un petit texte si le coeur vous en dit!) à la liste burepartout@riseup.net, et inscrivez-vous sur la liste bure-intercomites@lists.riseup.net

Vous pouvez aussi venir nous voir, deux jours ou un an, renforcer la lutte locale et l’occupation de la forêt. Et partout, créons des espaces communs, reprenons nos vies volées !

On ne nous atomisera jamais !

L’Assemblée de lutte de Bure du 23 septembre.

Infos : vmc.camp/comites-de-lutte/  /  Contact : burepartout@riseup.net 

APPEL EN ANGLAIS

After the police searches, our General Assembly calls for the creation of Bure support committees everywhere!

On September 23rd, about sixty people from all the components of the struggle met for the the general assembly of the movement against the nuclear dump and its world, and in reaction to the police searches which happened three days before. What was thoroughly violated by the police on that day wasn’t only two collective and three private life spaces shared by opponents. It was our lives, our intimacies, our relationships and our diversity. To see and hear cops demolish doors and break into our dormitories wearing riot gear, weapons in their hands, was quite a shock: it took all the solidarity among ourselves and from our outside supporters, from locals and activists, to overcome it.

This is why we were so moved by all the meetings that took place from that day on. Moved, also, by how people are willing to create support and action committees. This search has turned back against those who organized it, because the tremendous wave of support and donations that followed has united us and given us more courage to oppose the gigantic powers of nuclear industry.

Our struggle doesn’t only aim at saving some rural area from the first class burial which nuclear industry has to offer. It extends to everyone. The CIGEO project in Meuse is the State’s last hope to gain time when it is faced by the inexorable accumulation of radioactive waste. By blocking it, we are questioning the very existence of the entire industry, from uranium extraction in Niger and Gabon, to nuclear factories, to the final dump. And we are more generally questionning the State’s violence against all form of life.

Every person who feels concerned can join the struggle from where they live, by creating if they so wish a local committee, to build a solidarity network. So that the nuclear institution will be attacked wherever it exists, and that everywhere there can be support parties, infotours, actions against nucleocrates and their subcontractors (Vinci, Eiffage, EDF, Areva, Biotope…). Unleash your imagination!

We invite you on the week end of October 21st/22nd to come to Bure: On Saturday 21st to meet with all the local support committees and on Sunday 22nd to build a welcome house in the freed forest! To survive winter, all construction/water and weather proofing materials are welcome. Other meetings will follow.

If you want to spread the struggle or create a local committee, send a contact (and even a text if you want!) to the burepartout@riseup.net list, and register on the bure-intercomites@lists.riseup.net list.

You can als come visit us, for two days or a year, to reinforce the local struggle and forest occupation. And lets create common places and take our stolen lives back everywhere!

We shall never be atomized!

Bure General Struggle Assembly on September 23rd

Suivi des rassemblements partout !

MERCI À NOUS

On ne saurait pas dire à quel point on est touché-e-s par toutes ces manifestations de soutien, à quel point ça donne de la force, à quel point ça mélange l’affect de rage à la joie. On aurait presque l’habitude de dire « merci », mais en fait, on se reprend. Il faut faire quelques précisions. « Merci » ça peut poser qu’il y a un centre de la lutte, un endroit plus légitime qu’un autre, et tout un tas de gens qui feraient des actions depuis la périphérie pour rendre service à ce centre. « Merci » ça peut poser, même dans la gratitude profonde, une forme de séparation entre celleux qui luttent et d’autres qui seraient des « soutiens ».

Mais en fait, on a plutôt envie de construire un mouvement où on lutte tous-tes ensemble. Où on se soutient tous-tes ensemble dans les moments difficiles. Et où, quand on dit merci, c’est à toi, à elle, lui, vous, à soi, à eux, à moi. C’est un merci à « nous » pour continuer de se construire et grandir. Un merci à « nous » pour, lorsqu’au coeur même de nos lieux de vie on se sent terriblement impuissant-e-s et acculé-e-s, d’autres, qui ont les mouvements plus libres, peuvent exprimer leur colère partout où ielles sont. Un « merci » parce que quand on voit déjà la liste de la grosse quinzaine de rassemblements de soutien, on se dit que quelque chose de l’esprit de Bure est en train de ré-infuser un peu partout, que ça augure la consolidation d’un certain nombre de groupes de lutte un peu partout, et c’est une grande joie. Un « merci », pour toutes les promesses que cela porte pour notre capacité de réaction collective en cas d’expulsion de la forêt occupée, ou toute autre ligne rouge.

Ils pourront nous saisir tout le matériel qu’ils veulent, ils pourront inculper au nom de chefs d’inculpation tous plus sordides, nous coller du trafic de drogue, de l’association de malfaiteurs, des engins explosifs, ou encore la belle trouvaille d' »armes de gros calibre », etc, etc. Peut-être même, qui sait, réactiver la vieille étiquette de « terroriste » ? Ils nous n’enlèveront pas la force indéfectible de ces liens, toute la vitalité et l’intelligence dont nous sommes capables quand nous sommes acculé-e-s au pied du mur, ou la face contre celui de notre chambre.

Comme le dit une amie habitante des environs de Bure dans une compile de témoignages qu’on est en train de faire, « Une fois que la perquiz’ était terminée, j’étais trop contente de revoir les ami-e-s après. Ça je l’ai gueulé à des flics quand ils sont partis. « Votre répression elle marche pas, on s’aime encore plus maintenant. On vous hait à la mesure qu’on s’aime les un-e-s les autres, qu’on est encore plus fort-e-s. C’est contre-productif votre merde… »

AJOUT, LE 21 SEPTEMBRE À MINUIT : Aujourd’hui, de nouveaux rassemblements sont encore annoncés, ou sont déjà passés – plus de 20, en tout, pour l’instant. Encore de nouveaux témoignages de solidarité. Encore de nouvelles rencontres possibles. Jubilatoire d’apprendre qu’il y a des hiboux un peu partout, du Jura à la Lozère en passant par le Tarn, l’Isère, l’Allemagne… Incroyable d’entendre que certain-e-s personnes décident de constituer des comités de soutien suite à leur action, ou de redonner du feu à des groupes en sommeil… Il y a quelques crânes d’oeuf au gouvernement et à la Préfecture de Meuse qui doivent légèrement pâlir sur leurs fauteuils molletonnés – et rêver d’enfouir un instant leur tête dans leur trou façon autruche pour oublier tout ça. Cette réaction foudroyante laisse augurer de bien belles initiatives si jamais l’idée leur prenait d’expulser la forêt dans les mois à venir… C’est magique ! Continuons le début !

AJOUT, LE 24 SEPTEMBRE À 23H : Et ça continue, ça continue, ça continue, ça continue d’arriver. On continue de recevoir des mails, photos, témoignages de solidarité en pagaille. Entre les ami-e-s de Colmar qui ont décidé de tenir des rassemblements pendant toute la semaine, celleux de la Clique des Ami-e-s des Bure à Lyon ou du comité de lutte de Paris qui organisent des bouffes et soirées de soutien, le tractage du comité de soutien Lozérois fraîchement créé, des camarades de Longwy – qui à la fin des années 70 ont chèrement vendu la liquidation des sidérurgies, à coup d’incendies de château, d’attaques de comicos et de manifs monstres – qui veulent créer un comité… c’est tout le mouvement qui essaime un peu partout et qui nous déborde, et c’est fantastique. Que ce soit contre une perquiz’ à Bure, la mise au pas de médias autonomes en Allemagne ou en France, l’imposition d’une loi d’assassinat social, des procès scélérats contre des camarades, nous continuerons de nous organiser !

AJOUT, LE 25 SEPTEMBRE À 23h : La solidarité dépasse les frontières, nous recevons du soutien d’Italie, d’Allemagne, des États-Unis. Et même des camarades en lutte contre l’Etat Islamique et l’armée turque au Rojava (Kurdistan syrien), du « commando Élisée Reclus » !

« Nous sommes corps à corps nous sommes terre à terre
Nous naissons de partout nous sommes sans limite. »

RECENSEMENT DE NOS ARTICLES SUR LA PERQUISITION ET LE SOUTIEN

Appel de l’AG de lutte de Bure à la création de comités & comités déjà créés

Compilation des témoignages sur la perquisition à Bure

Fil info et suivi perquisition

Compilation des messages de solidarité

Premier appel à organiser le soutien décentralisé, des rassemblements, des comités

Appel à don financier

LES RASSEMBLEMENTS PASSÉS OU À VENIR

Mercredi 20 septembre

  • Paris, Colmar, Strasbourg, Nantes, Grenoble, Angers, Bar-le-Duc, Nancy, Reims, Metz, Dijon, Toulouse, Commercy, Épinal

Jeudi 21 septembre

  • Montpellier : appel à rassemblement à 18h devant la Préfecture, par Arrêt du Nucléaire 34.
  • Blois, rassemblement devant la Préfecture à 18h.

Vendredi 22 septembre

Samedi 23 septembre

  • ALBI, Rassemblement samedi 23 septembre, à 12h, devant la Préfecture. « Pique-nique contre la poubelle nucléaire de Bure et son monde samedi 23 septembre à 12h à Albi devant la Préfecture – Soyons actifs aujourd’hui et pas radio-actifs demain, solidarité avec tous les perquisitionné-e-s! »
  • COLMAR : Encore un rassemblement de soutien devant la Préfecture à 18h !!
  • CHARLEVILLE-MÉZIÈRES, rassemblement devant la Pref à à 18h.
  • LONS-LE-SAUNIER, samedi 23 septembre, devant la Préfecture du Jura à 17h.

Dimanche 24 septembre

  • COLMAR In fire ne lâche pas la Préfecture !
  • PARIS (Ivry): cantine de soutien au Centre Social Autogéré d’Ivry et première réunion du comité de lutte parisien !

Lundi 25 septembre

  • BESANÇON, Place Pasteur, 17h30, action de tractage

Mardi 26 septembre

  • COLMAR In fire ne lâche pas la Préfecture !

Mercredi 27 septembre

Vendredi 29 septembre

Samedi 7 octobre

Dimanche 8 octobre

  • GRANGE DE MONTABOT (Normandie) : assemblée de lutte à partir de 12h, puis en soirée projection du film « Condamnés à réussir » sur l’implantation de l’usine de retraitement à La Hague, puis discussion sur la création d’un comité de souten à Bure !

 

TÉMOIGNAGE RASSEMBLEMENTS (par ordre alphabétique)

On met au fur et à mesure des récits et des photos qu’on reçoit, où qu’on pêche sur internet. N’hésitez pas à nous faire parvenir tout vos messages de soutien, photos, etc, etc !

AJOUTS LE 21 SEPTEMBRE À 12H: REIMS, COLMAR, STRASBOURG.

AJOUTS LE 21 SEPTEMBRE À MINUIT : TOULOUSE, BLOIS.

AJOUTS LE 22 SEPTEMBRE À 13H : MONTPELLIER, PHOTO DU DEUXIÈME RASSEMBLEMENT À COLMAR.

AJOUT LE 23 SEPTEMBRE À MIDI : COMMUNIQUÉ DE SOUTIEN DE BESANÇON, ACTION ET ANNONCE SOIRÉE DE SOUTIEN À LYON, LONS-LE-SAUNIER.

AJOUT LE 24 SEPTEMBRE : RASSEMBLEMENT À GRENOBLE, RASSEMBLEMENT & CONSTITUTION DU COMITÉ DE LUTTE À ALBI, NOUVEAU RASSEMBLEMENT À COLMAR, TEXTE DE SOUTIEN DEPUIS LA FÊTE DE LA MONTAGNE LIMOUSINE, NOUVELLES DES ACTIONS À MENDE.

AJOUT LE 25 SEPTEMBRE : SOUTIEN DU KURDISTAN PAR LE COMMANDO ÉLISÉE RECLUS, SOUTIEN DEPUIS RENNES, SOUTIEN DEPUIS FLORENCE (ITALIE), ENREGISTREMENT DEPUIS TOULOUSE, PHOTOS DU MARATHON DE COLMAR QUI CONTINUE (AVEC CETTE FOIS UN REPAS PAYSAN), PHOTO DE CHARLEVILLE-MÉZIÈRES

AJOUT LE 29 SEPTEMBRE (désolé, on a un peu du mal à tout suivre!!) : photo de soutien depuis la Fête de la Montagne Limousine, compte-rendu d’une action à Lyon, compte-rendu d’une action à Rennes.

AJOUT LE 2 OCTOBRE: Photos et petit texte de la magnifique soirée de soutien de la Clique des Ami-e-s de Bure à Lyon ! Photos du rassemblement à Toulouse !

ALBI

Suite aux perquisitions visant les opposant.e.s au projet CIGEO qui ont eu lieu le 20 septembre 2017 à Bure, nous nous sommes réunis devant la préfecture d’Albi le samedi 23 septembre. Nous voulions à la fois protester contre la répression policière, montrer notre solidarité aux opposant.e.s et créer une dynamique de soutien qui puisse se maintenir dans le temps.

Nous étions une bonne vingtaine à pique-niquer fièrement devant la Préfecture, dont une dizaine très motivée pour initier un comité de soutien tarnais à Bure. Nos premières actions seront : l’organisation d’une soirée pour faire connaître la résistance à la poubelle nucléaire et collecter des sous, recueillir du matériel pour réparer les pertes et la casse dues aux perquisitions, la tenue de stands d’information et l’organisation de tractages et d’émissions de radio.

Au Testet comme à Bure, le pouvoir d’Etat s’est appuyé sur des milices pour faire le sale boulot contre l’occupation de la forêt. Nous héritons d’ailleurs dans le Tarn du Préfet Jean-Michel Mougard qui a sévi dans la Meuse au moment de l’expulsion de la forêt de Mandres. A Sivens, le 25 octobre 2014, le Préfet et le ministre de l’Intérieur ont créé les conditions de l’affrontement qui ont conduit à la mort de Rémi Fraisse ; chez vous, le même mécanisme a conduit à la mutilation de Robin. Ici et là, ce sont des armes de guerre qu’on utilise pour tenter de décourager les résistant.e.s.

Nous sommes touché.e.s par ce qui se passe à Bure, les liens existent déjà entre nos territoires et sont à renforcer !

Que se rallume partout la flamme de la lutte anti-nucléaire !

Des hiboux tarnais
leshibouxtarnais@riseup.net (adresse en service dans quelques jours)

ANGERS

Bonjour à tou.te.s !
Nous avons relayé (parmi d’autres) votre appel à rassemblement. Nous étions donc ce soir plusieurs collectifs angevins devant la préfecture d’Angers à partir de 18h. On vous envoie quelques photos. Pour info, SDN49 était présent et a pris la parole au micro. Nous étions présent.e.s le week end du 15 aout à Bure (festival, bois et manif) et avons en projet, avec SDN49, la création d’un collectif de soutien local. On vous tiendra au courant. (Réunion le 4 octobre)
Bon courage à vous !
On continue à relayer vos infos.

 

BAR-LE-DUC

Une trentaine de personnes à Bar-le-Duc !

BESANÇON

Indignation et colère suite aux perquisitions de la gendarmerie à Bure

A Bure, petit village meusien, l’Etat par l’intermédiaire de l’ANDRA (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) s’apprête à construire un vaste centre d’enfouissement profond des déchets nucléaires (CIGEO) dont une bonne partie hautement radioactive. C’est donc ce lieu qui a été choisi pour être la poubelle nucléaire de la France et y enfouir les déchets dangereux pour lesquels les initiateurs des premières centrales nucléaires avaient prédit que nos scientifiques trouveraient rapidement une solution. Les années passent et force est de constater qu’ils se sont lourdement trompés ; personne ne sait que faire de ces déchets dangereux. L’alternative trouvée est donc de cacher la poussière radioactive sous le tapis, histoire de soulager les consciences et tant pis pour les nombreuses générations futures. Le danger résidera surtout par le fait de l’irréversibilité de cet enfouissement, les fûts de déchets étant entassés dans des galeries souterraines, totalement obstruées, avec impossibilité de rechercher un fût de fond de galerie en cas d’incident.

Une large et forte opposition s’est élaborée depuis des années contre ce projet dans toute la France et surtout sur place en Lorraine. Des propositions alternatives sont proposées comme le stockage en subsurface, en laissant les déchets sur leurs lieux de production, dans l’attente d’une meilleure solution.

L’Etat par l’intermédiaire de la police et de la gendarmerie continue à brimer et vouloir museler cette opposition qui dérange son projet. Le 15 août dernier, un militant a été grièvement blessé au pied par une grenade lancée par les forces de l’ordre sur les manifestants à Bure. Mercredi 20 septembre, plus d’une centaine de gendarmes ont perquisitionné plusieurs fiefs des opposants au projet CIGEO : la Maison de la Résistante à Bure, l’ancienne gare de Luméville-en-Ornois ainsi que certains domiciles dans la région et procédé à la saisie de matériel informatique, terrorisant les militants et les populations sur place.

Nos organisations se déclarent fermement opposées au projet CIGEO et souhaitent manifester leurs vives indignation et colère face à la répression violente subie par les militants qui luttent sur place contre l’enfouissement des déchets radioactifs. Comme pour Notre Dame des Landes, cette opposition dépasse largement le contexte local lorrain et s’étend à toute la France. L’Etat doit abandonner ce projet coûteux et dangereux.

Pour plus d’information sur CIGEO et l’opposition à ce projet, vous pouvez consulter les sites internet de BureStop ou du CEDRA52 (edit : et de vmc.camp 😉 !)

Signataires : Association Stop Nucléaire Besançon, NDDL Besançon, Syndicat Solidaire 25, Ensemble Besançon, EELV BFC, M1717 UdG Besançon, NPA Besançon

BLOIS

 Salut les ami.e.s,

Je vous envoie deux trois photos du rassemblement sur Blois ayant eu lieu ce soir, une vingtaine de personnes, des lectures de vos témoignages ainsi que du remerciement pour les rassemblements. De chouettes discussions qui amènent à la résurrection du comité NDDL/Bure…! Ils sont chauds patates et vous embrassent !

PHOTOS À VENIR.

CHARLEVILLE-MÉZIÈRES

Photo du rassemblement le 23 septembre ! Suivi d’une petite déambulation en ville dans le Festival des Marionnettes !

COMMERCY

Une grosse vingtaine de personnes se sont rassemblées devant la sous-Préfecture. « Belle action ! Journaliste présent. 2 ou 3 estafettes. Flics en mode calme. Sous-préfecture décorée. Gueulophone déchaîné! »

 

 

COLMAR

A Colmar 20 personnes hier soir… On y retourne ce soir. Tenez bon …on est pas loin …. et prêts !!!

On a lu votre mot sur la page d’accueil de vmc.camp. Avec le collectif local, combinant les asso antinuke et les Amis de la Confédération Paysanne., vous les connaissez bien, on lutte avec vous, d’une force tu peux même pas imaginer. Bure est au cœur de nos discours et de nos actions, aux côtés de la fermeture de Fessenheim, mais tout ça tu le sais déjà, Ô toi lecteur de ce message, on pleure et on se révolte avec vous, pour les mêmes raisons, avec cette ferveur qui nous anime tous.
No pasaran et hopla on les emmerde !!
Aline

Nouveau rassemblement vendredi 22 septembre ! Colmar est plus chaud que CIGEO !

Rassemblement du 24 septembre : ColMarave la poubelle nucléaire !

25 septembre, Colmar toujours chaud bouillant avec un repas paysan !!

DIJON

Une quarantaine de personnes en rassemblement !

FLORENCE (ITALIE)

Témoignage et photo de soutien depuis la 8ème vitrine des cultures anarchistes et libertaires de Florence !

GRENOBLE

KURDISTAN (ROJAVA)

Message de soutien du Commando Élisée Reclus :

SOLIDARITY
FROM ROJAVA FOR BURE
NON À LA MEGAPOUBELLE ATOMIQUE
RESISTANCE AND SABOTAGE
KOMANDO É. RECLUS

We, Komando É. Reclus, want to show our support to all people who are struggling in defense of the planet against capitalist voracity and nuclear aberation. Also, we specifically want to  express our solidarity with Bure’s activists, who have to face the state and police repression that defends the nuclear lobby’s interests.

Continue the fight!

Revolutionary and ecological greetings and regards,

Komando Élysée Reclus

LONS-LE-SAUNIER

LOZÈRE

Bonjour,
Nous avons décidé d’organiser un comité de vigilance en Lozère avec les personnes et les associations qui voudront y participer.
Ce comité de vigilance aura pour mission de diffuser le plus largement possible les informations concernant ce projet d’enfouissement, de faire le relais des différents rendez-vous de résistance à Bure et ailleurs, de mobiliser toutes celles et tous ceux qui pourraient venir vous soutenir physiquement si besoin était. Nous envisageons d’organiser assez rapidement une soirée spectacles avec les personnes que nous allons contacter.
Nous vous informerons du fonctionnement du nouveau comité de vigilance Lozère.
N’hésitez pas à nous faire part de tous les problèmes que vous rencontrerez mais aussi des avancées positives pour cette lutte.
Merci à vous « les gens de Bure » ! Nous penserons à vous plus particulièrement les 23 et 24 septembre en regrettant de ne pas être à vos côtés physiquement.
Suite aux perquisitions de ce jour, 20 septembre 2017, nous sommes indignés ! Nous serons encore plus attentifs à ce qui se passe à Bure et sommes encore plus déterminés à nous mobiliser avec vous ! 
Nouveau message du 24 septembre
Bonjour,
Un petit message pour vous dire que le comité de vigilance Lozère a pris la parole lors de la manifestation contre la loi « précarité » jeudi à Mende, prise de parole qui a été très applaudie (ça fait du bien), et a distribué des tracts samedi matin sur le marché de Mende également. A part quelques personnes indifférentes, nous sommes très contents de pouvoir vous dire que l’accueil des gens était attentif et intéressé. Il y a eu des échanges avec de nombreuses personnes. Nous recommencerons jeudi matin sur le marché de Florac.
Nous pensons bien à vous, chouettes, hiboux et gravitant-e-s de Bure et des environs !

LYON

Les lyonnais-e-s sont super chaud-e-s et ont créé la magnifique soirée-cantine de soutien ! UN premier rassemblement s’est déroulé le 22 septembre !

Voici leur récit de l’action de soutien du 20 septembre !!

Photo et récit de la soirée de lancement de la Clique des Ami-e-s de Bure le 29 septembre, ça fait tellement chaud au coeur !!

Coucou les chouettes hiboux, ici la CAB, la Clique des Ami.e.s de Bure, from Lyon et Saint-Etienne, on a organisé notre première soirée de soutien à la lutte et aux blessé.e.s du 15 aout, et du coup voila une photo pleine d’amour d’une petite partie des chouettes hiboux d’ici, en vrai la soirée a attiré environ 200 personnes très intéressées par la Meuse et ses paysages, donc ça fait très plaisir, c’était un beau moment et on a senti qu’il était baigné de ce que nous avions vécu.e.s toutes les fois où nous sommes venu.e.s vous voir.
DU LOVE DU LOVE DU LOVE !

Courage à tou.te.s
La CAB

METZ

Bonsoir,

à l’appel de SDN Moselle, et malgré une sollicitation tardive, une vingtaine de personne se sont rassemblées ce mercredi 20 septembre de 1830 à 19h30 devant la préfecture de Metz pour soutenir les militants perquisitionnés ce matin à 6h, à Bure et dans d’autres lieux de résidence.

Que ceux ci reçoivent tout notre soutien moral et qu’ils sachent qu’en ces moments de lutte très difficiles,  nous sauront les épauler et être à leurs côtés dans les semaines et les mois à venir.

Ci dessous, le communiqué de presse rédigé par l’association.

COMMUNIQUE SORTONS DU NUCLEAIRE MOSELLE

Stop à la répression Policière en marche à BURE ! Stop à la poursuite du projet CIGEO!

L’association Sortons du Nucléaire Moselle dénonce avec force l’opération de perquisition sans précedent  qui a eu lieu ce matin à la maison de la résistance à Bure ainsi que dans divers lieux de vie en Meuse d’opposant.e.s à Cigéo.

Après les violentes repressions policières  de la mi-Août faisant suite à toute une série d’actions juridiques contre des militants du mouvement anti-nucléaire, ce sont encore les forces qui génèrent le désordre qui ont ce matin investi plusieurs lieux de résistance à l’implantation de CIGEO.

Par ces actions, le gouvernement actuel montre bien son total soutien à l’industrie nucléaire toute puissante. Il montre aussi par la même son adhésion et sa soumission à cette industrie qui porte en son sein tout ce qu’incarne le totalitarisme: absence de concertation démocratique, mensonges, omerta, corruption, répression policière.

Le gouvernement doit ouvrir les yeux rapidement et reconnaître l’impasse écologique, technique et financière dans laquelle les dirigeants et les scientifiques ont engagé le pays depuis 1/2 siècle .

Nous sommes là aussi pour dénoncer les mensonges de l’ANDRA qui dans sa communication ne cesse de donner à ce projet une valeur écologique majeure alors que par ailleurs, il est mis à mal  par les rapports même de l’Autorité de sûreté nucléaire et de l’ Institut de radioprotection de sûreté Nucléaire.

Ensemble, nous apportons notre soutien total à tous les opposants sur place à Bure et sur les lieux de luttes.

MONTPELLIER

 

À Montpellier, comme dans de nombreuses villes de France, la solidarité avec la lutte que mènent nos camarades de Bure s’est exprimée suite aux perquisitions policières qui ont eu lieu mercredi 20 septembre.

À l’appel d’Arrêt du nucléaire 34, une vingtaine de personnes se sont rassemblées jeudi 21 à 18h devant la Préfecture pour dénoncer les méthodes brutales de la police : perquisition et casse dans les locaux, perquisition dans certains domiciles, saisie d’ordinateurs, de la photocopieuse, de divers matériels, confinement dans des domiciles pendant des heures, barrages routiers, contrôles d’identité…

Après un rappel de la lutte contre Cigeo ces derniers mois autour de Bure (occupation du bois, mobilisation festive en août suivi d’une répression de la manifestation du 15 août et ce nouvel épisode d’intimidation policière) nous avons lu le communiqué du collectif Arrêt du nucléaire.

Sur notre site : http://www.arretdunucleaire34.org/Repression-policiere-a-Bure-Montpellier-solidaire

Avec vous !

NANCY

Un article sur le rassemblement à Nancy !

PARIS

« Aujourd’hui 20 septembre se sont retrouvées plus d’une centaine de personnes devant la préfecture de Paris à 18h.

Ce rassemblement prend place au moment même où est jugé l’affaire de la voiture brûlée du quai de Valmy (pour plus d’infos: (https://paris-luttes.info/proces-a-venir-pour-l-incendie-de-8574)

Dans ces deux affaires, la mise à feu est le prétexte de l’état pour réprimer ces opposant-es. Plus que jamais, « Bure rime avec voiture » et ces instants de solidarité nous permettent de nous rencontrer et de tisser des liens inter luttes.

Le comité de soutien à Bure de Paris/Ile de France appelle à une cantine solidaire au Centre Social Autogéré d’Ivry dimanche 24 septembre à 20h ainsi qu’à une première réunion du comité à 18h dans le même lieu.

PLATEAU DE MILLEVACHES

Texte de soutien lu à la Fête de la Montagne Limousine le 24 septembre, à Nedde

Habitant.e.s où visiteur.euses de la montagne limousine, ami.es venus de NDDL, de Roybon ou de l’Amassada, amoureux.ses des territoires et des libertés, nous nous sommes réuni.es ce 24 septembre à Nedde pour parler des violences policières. Cet été, dans une année électorale en allemagne et en france, la répression n’a pas pour autant connu de répit : arrestations massives et fermetures de lieux et sites internet suite au G20 à Hambourg ; blessures graves infligées au cours de la manifestation du 15 août à Bure ; procès du quai de Valmy… Cette semaine encore, expulsion des salariés de GM&S de la préfecture de Guéret.

Dans ce contexte toutes nos pensées vont aux camarades antinucléaires de Bure violemment perquisitionné.es dès 6h du matin ce mercredi 20 septembre. Depuis toujours, de la bombe aux centrales, des mines d’uranium Areva au Niger (et autrefois en Limousin) à la poubelle de Bure, le nucléaire est indissociable d’une société autoritaire, policière et coloniale. Notre solidarité est entière envers celles et ceux qui la contestent.

Depuis le plateau des Millevaches, qui a lui aussi connu de telles pratiques de répression par le passé, nous relayons l’appel de Bure à former partout des comités de soutien et à amplifier le combat contre Cigéo. C’est un moment décisif pour la lutte antinucléaire et les luttes en général. Ne restons pas spectateurs.ices.

REIMS

Société nucléaire société policière ! Sortie immédiate… Amplifions la lutte contre le nucléaire et son monde!  Dans cette tension pesante on perd tous/tes des plumes mais chouettes et hiboux se refond vite plumes et becs. Ils nous assènent, ils nous assaillent … nous acérons !

Les ami-e-s de Reims ont réalisé une capsule sonore écoutable sur leur radio libre, la Radio Primitive, et téléchargeable !

RENNES

Une petite banderole se baladait pendant la manifestation du 21 septembre à Rennes la Rouge !

On relaie aussi le compte-rendu d’une solidarité très chaleureuse à Rennes dans les jours suivant !

STRASBOURG – ZAD DU MOULIN

Photo de soutien de toute l’équipe en lutte contre l’infâme projet de Grand Contournement OUest routier à Strasbourg, qui occupe depuis quelques semaines une parcelle forestière à la ZAD du Moulin !

Salut d’Alsace… Hier, nous avons eu une grosse journée contre Vinci et… nous apprenions au fil de la journée qu’une opération de répression vous a touché avec de nombreuses perquisitions.

A Strasbourg, des copains-copines ont participé au rassemblement de soutien hier soir devant la préfecture de Strasbourg, puis devant la maison du Préfet… et sur la ZAD du Moulin, nous avons reparlé de notre grosse journée et…nous avons marqué un moment pour vous, en solidarité !

Nous sommes solidaires. Ni la-bas, ni ici !
#ConvergenceDesLuttes
#BURE #ZADduMoulin »
sur la page ZAD du Moulin : https://goo.gl/tSkTmi

STRASBOURG – PRÉFECTURE

TOULOUSE

Bonjour à tous !

Nous sommes un petit groupe toulousain sans étiquette de sympathisants qui avons lancé un appel à rassemblement à la préfecture hier, sans trop savoir à quoi s’attendre. On s’est retrouvés à 18h avec une quarantaine de personnes qui ne connaissaient pas toutes, et bien motivées à dorénavant s’organiser pour faire entendre parler à Toulouse de la plus grosse poubelle du monde ! Ça a donc été une superbe opportunité pour nous ! A vouloir réprimer les opposants, le gouvernement a oublié de prendre en compte l’effet Flamby (« si jamais vous avez le malheur d’écraser un Flamby, vous allez retrouveR du Flamby sur tous les murs. ») et il nous motive plus que jamais à lui tenir tête !

Courage ! Les hiboux toulousains sont avec vous ! »

Des enregistrements ont été fait par la radio Canal Sud !

Messages et témoignages de solidarité

Parce qu’on se surprend à chialer en lisant tous les témoignages d’amour et de rage d’un peu partout. Parce qu’on va construire des cabanes, des colliers et des projectiles avec la boue qu’ils maculent de leurs grosses bottes. Parce que tous ces messages mettent des mots sur l’impalpable qui se construit à Bure et ailleurs, nous donnent une chair, nous font du bien…

On essaie de publier au fur et à mesure qu’on reçoit et on s’excuse d’en oublier…

27 septembre

Communiqué de soutien de Solidaires : « Perquisition et violences étatiques à Bure : Solidarité avec les opposant-e-s à CIGEO en proie à la répression »

25 septembre

Texte de soutien lu à la Fête de la Montagne Limousine le 24 septembre, à Nedde

Habitant.e.s où visiteur.euses de la montagne limousine, ami.es venus de NDDL, de Roybon ou de l’Amassada, amoureux.ses des territoires et des libertés, nous nous sommes réuni.es ce 24 septembre à Nedde pour parler des violences policières. Cet été, dans une année électorale en allemagne et en france, la répression n’a pas pour autant connu de répit : arrestations massives et fermetures de lieux et sites internet suite au G20 à Hambourg ; blessures graves infligées au cours de la manifestation du 15 août à Bure ; procès du quai de Valmy… Cette semaine encore, expulsion des salariés de GM&S de la préfecture de Guéret.

Dans ce contexte toutes nos pensées vont aux camarades antinucléaires de Bure violemment perquisitionné.es dès 6h du matin ce mercredi 20 septembre. Depuis toujours, de la bombe aux centrales, des mines d’uranium Areva au Niger (et autrefois en Limousin) à la poubelle de Bure, le nucléaire est indissociable d’une société autoritaire, policière et coloniale. Notre solidarité est entière envers celles et ceux qui la contestent.

Depuis le plateau des Millevaches, qui a lui aussi connu de telles pratiques de répression par le passé, nous relayons l’appel de Bure à former partout des comités de soutien et à amplifier le combat contre Cigéo. C’est un moment décisif pour la lutte antinucléaire et les luttes en général. Ne restons pas spectateurs.ices.

Le 24 septembre

Communiqué de presse de groupes de la CNT

Le Syndicat des Travailleurs de la Terre et de l’Environnement de l’Hérault (STTE34) de la CNT et l’Union Locale CNTdes Hauts Cantons de l’Hérault, dénoncent fermement les perquisitions qui ont eu lieu le 20 septembre à la Maison de Résistance de Bure et au domicile de plusieurs militantes et militants, et dénoncent les violences et dégradations commises par les gendarmes et les saisies de documents.

Nous rappelons que l’opposition à ce projet d’enfouissement est d’autant plus légitime que sa sûreté a été mise en doute par l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire lui-même. Il doit être stoppé. Au lieu de cela, les pouvoirs politiques qui se succèdent, répondent par la violence policière et la répression à cette juste contestation.

Le STTE 34-CNT et l’UL CNT des Hauts Cantons de l’Hérault demandent l’arrêt du harcèlement policier permanent autours de Bure et de la criminalisation des opposants. Nous réaffirmons notre solidarité avec les habitants et les opposants à ce projet et appelons nos adhérents et sympathisant à participer aux différents rassemblements de soutien qui s’organisent.

STTE34 & UL CNT des Hauts Cantons

Le 22 septembre

Message de soutien de l’Arizona

Article de soutien posté sur le site The Nuke Resister !

Le 21 septembre

Message d’une copine

Salut les copain.e.s

Je ne sais pas si vous aurez le temps de voir ce mail. Avec la distance, j’imagine depuis hier BZL+ comme une fourmilière qui se serait prit un coup de botte d’intervention.

Le fait d’être loin les un-e-s des autres, dans ces moments là, ca fait vraiment un sale truc dans le ventre. Je crois qu’on est passé par tous les états, ici, à *******. De l’inquiétude à la tristesse, de la tristesse à l’indignation, de l’indignation à la colère… Et puis on se refait le film de notre histoire ensemble. Les premiers moments de découverte de la forêt, les premières liens créé autour de la construction de la ******, la découverte de la vie collective.

Puis cet instant marquant où j’ai décidé de virer ces tissus entravants et de pouvoir travailler à la construction de la Rue Râle en sentant ce petit vent de liberté courir sur mon torse nu. Le lendemain, la Rue Râle brûlera de nos mains avec le reste, et les flics tomberont sur mon pote avec qui je la construisais la veille. Si je parle encore de l’occupation, c’est pas parce qu’elle marque à elle-seule l’attachement à ce lieu et aux copain-e-s qui y vivent. Je vis des aventures tellement fortes et signifiantes à chaque fois que l’on vient en Meuse, que ce serait vraiment réducteur.

Mais c’est lors de cette expulsion que j’ai compris qu’à chaque fois qu’iels essaient de faire partir en fumée ce qui se créé ici (nos vies, nos idées, nos efforts, nos lieux, nos liens), iels nous les gravent en fait au fer rouge. Devant la violence de ces perquisitions, on a le coeur lourd et la gorge serrée. Puis on se met à imaginer tout ce que l’on va pouvoir accomplir avec toute cette énergie une fois transformée, et on se surprend à un éclat de rire. Parce qu’on est des tiques, on leur laissera pas le dernier mot, parole de sale gosse!

Une fois de plus, on vit la répression de loin, et on est pas là physiquement pour faire des câlins et se réconforter, ni aider à reconstruire, après le chaos que l’Ordre a laissé derrière lui. Mais on s’agite pour essayer d’aider au mieux.  Je sais pas si écrire tout çà, c’est utile, ou pertinent, c’est la première fois que j’écris un truc du genre. Si c’est un peu nul, au pire, retenez juste que je vous aime, que j’aime Bure, et que ce qu’on a vécu ensemble, ca a rendu ma vie plus belle.

J’espère que tout le monde va bien. J’ai une pensée aussi pour un copain qui venait tout juste de découvrir la maison, j’espère qu’il est pas trop secoué, je suis un peu inquiète, le pote avec qui il était venu étant parti en tout début de semaine. Et j’espère aussi que les chattes ne sont pas trop traumatisées par tout le bordel que les flics ont foutu, notamment Minette (j’ai cherché son témoignage sur vmc en vain!).
Je vous embrasse fort, et espère vous voir bientôt!

Message des habitant-e-s de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes
Depuis plusieurs mois, la gendarmerie harcèle, par des contrôles quotidiens, nos camarades en lutte à Bure contre un projet absurde d’enfouissement de déchets nucléaires et le monde qui va avec. Mercredi, par une vague massive de perquisition dans vos lieux de vie et d’organisation, l’Etat français est passé à une vitesse supérieure dans son offensive contre vous.
Réuni.e.s en assemblée des habitant.e.s de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes ce jeudi 21 septembre 2017, nous tenons à vous apporter notre pleine et entière solidarité: votre lutte est la notre et nous sommes confiant.e.s dans le fait que votre détermination restera intacte dans l’adversité.
Andra, dégage! Résistance et sabotage!
Parole dite lors de la discussion après la manif’ du 21 septembre à Nancy (retranscription approximative)
 Ce qu’ils font à Bure c’est vraiment dégueulasse. C’est dingue.
je suis venue pour la première fois le 15 août, c’était incroyable. j’ai rencontré vraiment… la bienveillance. je saurais pas comment dire. j’étais avec mes enfants, j’ai 50 piges, je me remets juste à militer, c’était la première fois que je venais. à un moment quelqu’un avec un masque me bouscule sans faire exprès, immédiatement il s’excuse et me demande si ça va… ce genre d’attention aux uns et aux autres tu le trouves pas partout.
tout le monde est là, ensemble, y’a beaucoup de solidarité.
et en face, ces espèces d’enfoirés, ils sortent l’artillerie lourde, ils nous font la guerre. pour moi c’est pas autre chose, c’est la guerre !!
ce qui se passe là-bas c’est fondamental!
 Message de camarades allemand-e-s

Salut,

Nous sommes des activistes de la campagne contre les transports nucléaires à Hambourg, qui mène de nombreuses actions contre les trains atomiques, entre autre les trains de Yellow Cake qui partent régulièrement du port de Hambourg en direction de Narbonne, ils ne passent pas loin de Bure. Une de nos dernières action, pour laquelle une activiste passe en ce moment en procès (troisième jour de procès le 26 septembre, cpte rendu d’action en francais:
http://blog.eichhoernchen.fr/post/militantes-manifestent-suspendues-cordes-pour-bloquer-train-nucleaire)

Nous avons appris que la police avait mené un raid contre les gens qui résistent à la poubelle nucléaire de Bure. Nous vous envoyons ce petit message de solidarité avec une photo faite hier soir lors de notre réunion transports qui tombait – si je puis dire – à pic.

Vous trouverez notre message de solidarité en allemand et la photo sur notre page web (ajout : malheureusement elle semble impossible d’accès) http://www.atomtransporte-hamburg-stoppen.de/2017/09/solidaritaet-mit-dem-widerstand-gegen-das-atomklo-in-bure

Gruß!

Compilation des témoignages sur la perquisition du 20 septembre et le quotidien policier

flics devant le bâtiment de la Gare

porte d’entrée de BZL fracturée et vitres brisées

flics au fond du jardin tout près de notre « arme à gros calibre » (notre éolienne)

caravane défoncée

camion blanc qui a servi à voler les affaires des habitant.e.s

occupation du village par 16 fourgons de GM

COMPILATION DES TÉMOIGNAGES SUR LA PERQUISITION ET LA PRESSION POLICIÈRE

Une opération comme une perquisition d’ampleur laisse des traces, et bien plus que des bris de verres, un atelier retourné, des portes et des vitres fracturées, d’énormes quantités de matos collectif ou personnel saisi. Ça laisse des traces en nous, ça nous touche, ça nous brise le coeur là où on vit, on dort, on se réveille, on vibre, on mange ensemble… Dans des espaces qui sont notre quotidien, un cocon, là où on se sent protégé malgré l’omniprésence policière. D’un coup ils sont là, à agiter leur sale gueule juste notre nez, alors qu’on se réveille. Ils sont là, au coeur d’un lieu inébranlable et inviolable depuis plus de 12 ans.

Une perquiz’ comme celle-là ça ébranle, ça déchire. Ça isole. Physiquement, puisque des camarades ont du rester confiné dans leurs caravanes, leurs chambres, pendant 5 à 9h, le temps de la perquiz’. Et dans son ressenti.

Ces témoignages donnent un aperçu de ce que c’est que vivre une perquiz’, et restituent un peu de l’expérience commune, comme on range une cuisine ou un atelier dévasté, morceau par morceau, avec patience. Parce qu’on vit là.

À l’heure où on commence à taper ça, la nuit est tombée. Un long débrief s’est tenu en forêt. Il y avait quelque chose dans les regards qui était extrêmement fort, qui est difficile à nommer – peut-être même qu’il ne faut pas chercher à le faire.

La maison a déjà été un peu rangée, balayée. Le bureau informatique fait tout vide. L’atelier est encore en vrac. Les vitres sont toujours cassées. Mais sur la table les sales pattes des bleus sont déjà un vieux souvenir – là, maintenant, y’a plutôt un grand repas collectif et des gens qui trinquent en rigolant, « à la perquiz’ », et qui chantent, et qui rient.

La vie reprend coûte que coûte.

On essaiera d’enrichir cet article de témoignages au fur et à mesure, pour composer une histoire à plusieurs voix de cette journée malheureusement hors-norme – une de plus à Bure…

F., habitant-e de la Maison de Résistance depuis plus d’un an

« Une opération comme ça, ça te laisse très peu de temps pour agir, c’est impressionnant, d’un coup tu te réveilles, tu te retrouves dans l’urgence, t’es dans la mezzanine, dans le dortoir, chez toi, et tu te retrouves au milieu de keuf. Tu te rends compte que t’es la seule personne à pouvoir intervenir légalement, en tant que personne de la collégiale. C’est dur de réussir à verbaliser et imposer les choses aux flics. J’ai demandé plusieurs fois « comment ça se passe ? Est-ce que c’est une perquisition ? ». C’est resté lettre morte.

La première chose qu’ils ont fait c’est de prendre le contrôle de toute la maison. Ils ont forcé la porte de l’atelier, la porte de grange, la porte de la cuisine.

Ça s’est passé très rapidement, en 10 minutes c’était bouclé, toutes les pièces étaient remplies. T’es submergé par les gendarmes de tout les côtés, un mélange de PSIG, de GM, de brigade cynophile. T’arrives pas à savoir qui commande au début. Y’avait tellement de groupes et de brigades différentes qu’ils se paumaient. Y’a eu cette impression très particulière qu’ils connaissaient déjà les lieux approximativement, notamment par rapport à l’atelier.

Une fois que j’ai pu dire que j’étais membre de la collégiale de l’association Bure Zone Libre, j’ai pu circuler avec eux. J’ai vu où était les copain-e-s, certain-e-s allaient bien, d’autres partaient en contrôle d’identité, certain-e-s dans leur lit à invectiver les flics.

Tu te sens complètement dépossédé dans un lieu dans lequel tu vis depuis un an. Tu dois rester stoïque, alors qu’à des moments t’as juste envie de choper un truc pour leur faire du mal. T’as l’impession qu’ils sont en train de dépiauter tout ce que tu as construit.

Tu les vois fouiller, regarder partout…

À un moment de flottement j’ai pu jouer de la guitare, des mélodies de résistance… Tu te sens très seul pendant la journée, c’est surtout ça, une sensation de solitude. Je me suis retrouvé isolé avec les keufs pendant la journée.

J’ai l’impression que les gradés savaient la structure juridique de la maison, pas les petits.

Le premier tour que j’ai fait dans la maison c’est avec les chiens renifleurs d’explosifs…Y’avait parfois un manque de coordination entre eux. Quand ils faisaient la perquiz’ sur les scellés c’était complètement à l’arrache. Ils ont fait ça en mode bourrin, sinon y’en aurait eu pour trois jours. La première étape d’une perquiz’ c’est fouiller/rassembler. Après ils comptaient, faisaient l’inventaire, posaient les scellés.

On devait signer les étiquettes pour les scellés, j’ai imposé le fait que tant que tout ne serait pas écrit précisément sur les étiquettes je ne signerais pas. Ça m’a donné un peu de force devant tout leur manège à démonter ton lieu de vie.

C’est un lieu fort, où t’as vécu pas mal d’émotionnel, t’as vécus des trucs forts avec des gens. Et puis j’ai craqué quand ils sont partis. J’ai tellement tenu pendant, tellement de pression, une fois que c’est redescendu, qu’ils sont repartis, tu constates tranquillement l’ampleur des dégâts.

Dans la cuisine ils ont fouillé le haut de la cheminée etc. Ils ont à peine fouillé le salon. Y’avait des objectifs, des listes précises, sur lesquels se focaliser : l’atelier pour des trucs à montrer comme « craignos »,

Ils faisaient des petites piques régulières en mode « ah tiens ça c’est intéressant dis donc ! ». Des sous-entendus disant que j’étais à la manif’ du 15 août etc. Moi j’étais avec une équipe qui s’occupait précisément de dossier sur la manif du 15. Ils ne se concentraient pas que sur l’hôtel-restaurant.

N., habitant-e de la Maison de résistance à Bure depuis plus de 2 ans

« Moi quand ils m’ont isolé ils m’ont demandé comment on montait à l’étage…J’ai été isolé tout seul de 6h jusqu’à 11h30. »

« je me sens violé dans mon intimité, là où je vis. ».

« Ils m’ont pas posé de questions, ils ont tout de suite compris que c’était pas la peine. Ils m’ont dit « asseyez-vous là », et 2 GM sont restés pour me surveiller. J’avais juste le droit d’aller pisser ou fumer des clopes. J’entendais leurs discussions sur comment ils entraient dans la maison, comment l’un avait raté son film de la fracture de porte. Et l’autre qui dsait « ah oui je savais que la maison était ouverte. »

« après j’étais isolé, ils ont pris mes affaires perso, un tel et un ordi, et comme j’étais pas membre de la collégiale j’avais pas de raison de sortir. »

M., habitant-e de la Maison de résistance depuis un an

Je n’étais pas là quand ils ont débarqué. On est arrivés sur place à 6h45 avec des potes. Je me suis senti touchée dans mon coeur. Quand j’ai vu que je pouvais pas rentrer, et contacter les gens que j’aimais à l’intérieur, j’ai pété un câble, je pouvais plus m’arrêter, j’ai eu peur de me taper un outrage. Tu cries, tu reconnais même plus ta voix. Y’avait un keuf qui me regardait et me filmait, qui se foutait de ma gueule… j’avais envie de tout péter.

Je pouvais pas m’empêcher d’imaginer des scènes hyper violentes, des scènes de film. Des flics qui débarquent à l’aube alors que les gens dorment encore, simplement ça, c’est tellement violent. Et les flics en train de grouiller dans les pièces si familières de cette maison. J’avais besoin d’être à l’intérieur avec les autres, alors que ça servais pas à grand chose. Je voulais juste sentir leur chaleur.

Et puis j’ai fini par rentrer dans BZL, voir ces lieux que j’avais imaginé saccagés. Ils l’étaient, mais on était ensemble pour réparer. Les carreaux de la porte de la cuisine avaient étaient cassés, y avait des bouts de verre partout. Tout a été retourné partout… c’est un peu comme dans les films, mais c’est ici, là où tu vis.

Toute la journée plein de gens ont été séparés les un-e-s des autres, isolé-e-s et enfermés à l’intérieur de leur propre maison. Tu te sens impuissant-e, et ta colère s’accumule..

C’était tellement fort de se retrouver après. J’ai gueulé à des flics quand ils sont partis. « Votre répression elle marche pas, on s’aime encore plus maintenant. On vous hait à la mesure qu’on s’aime les un-e-s les autres, qu’on est encore plus fort-e-s. C’est contreproductif votre merde ! »

P., habitant du bois Lejuc

« Moi j’étais dans le grand chêne toute la journée, j’ai dormi, et j’ai pu lire mes livres. C’était, pour une fois, le privilège de la forêt !! »

L., habitante d’un appart à Mandres depuis quelques mois.

« Ils avaient les clés de chez nous » « Ils ont pointé les flingues droit sur nous. »

Un pote m’appelle en stress en me disant « y’a une perquiz à BZL », je me lève et réveille pote en lui disant la nouvelle. Je retourne à la fenêtre de la chambre, et là je vois une file de mecs casqués. Une trentaine environ. Genre avec les casques comme en manif. Tournés vers notre porte. « Ça c’est pour nous » je me dis. Je reviens et jlui dis, ça arrive. J’éteins la lumière de la chambre.

On entend vite fait un cliquetis dans la chambre, on est pas sûr, on se dit « ils sont là ou pas ? ». Et d’un coup un bruit précipité dans les escaliers et hurlent, une fois dedans « GENDARMERIE NATIONALE, PERQUISITION EN COURS, NE BOUGEZ PAS ! ». Ils ont traversé le salon en silence et grosse pression après.

Ils avançaient dans l’escalier avec leur flingue, en mode film, « NE BOUGEZ PAS, NE BOUGEZ PAS. » Une fois qu’ils étaient en haut ils nous ont entouré et dit « Dans la chambre !! Ne bougez pas !! ». Je leur gueule « qu’est ce que vous foutez là, vous avez un papier ? Vous avez pas le droit !! ». Ils n’en ont rien à foutre.

Je pense que c’est le PSIG qui a fait l’intervention du début, et après c’est des gars en civil qui sont venus prendre nos identités. Toujours entourés de 5 robocops chacun. Je redemande le papier et ils disaient « plus tard, ça arrive ! ». Je redemande les papiers à l’OPJ. Je cherche ma pièce d’identité partout dans la chambre… parce que je suis bordélique. Je finis par donner ma carte de train, de toute façon ils connaissent parfaitement votre identité.

Quand les OPJ la reçoit il me dit « ah c’est vous ****** ! ». Il finit par me filer la commission rogatoire. L’accusation c’est : « Association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un ou plusieurs délits punis d’une peine supérieure à 10 ans, dégradation volontaire d’un bien, par moyen incendiaire. » Quelque chose comme ça.

Mais sur ce papier y’a pas d’adresses, de nom, rien ne justifie qu’ils doivent être ici. «  vous vous êtes trompé, vous aurez du aller chez le voisin ! ».

Ils ont d’abord ratissé tout le haut de l’appart’. T’as les OPJ qui font un tri, qui mettent de côté dés que ça a l’air intéressant pour eux. Par ex dans la chambre des papiers, des bouts de papier avec des numéros de téléphone dessus, des comptes-rendus de réunions, des dizaines de carnets, des clés USB, des cartes sim, ordinateur, téléphone.

J’ai plus rien, ça sert plus à rien d’essayer de me contacter.

Ils s’amusent aussi à feuilleter toutes les BDS, regarder sous le lit, sous le matelas, derrière les meubles.

Dés qu’ils mettent un truc de côté t’as une femme – la seule de l’équipe d’ailleurs – qui consignait dans un carnet ce que c’était.

Ensuite ils sont descendu en bas, ils avaient installé leur bureau sur la table de la cuisine en bas. Ils étaient avec un ordinateur pour établir le PV, et tout le matériel pour sceller.

Chaque truc ils les prennent et marquent sur le P.V., font des petits cartons à l’ordi et mettent tout sur scellé.

Il fallait toujours que y’en ai un de nous deux qui soit là, on buvait des cafés et on bouffait des gâteaux. On pouvait aller voir nos potes dans la maison juste en face, qui étaient assis sur le trottoir à filmer les flics.

J’avais désossé mon téléphone, enlevé la carte SIM, mais j’ai fait la connerie de le laisser sur le lit.

Le chargé du matos informatique des flics, un certain Stéphane, tenait absolument à me montrer les prouesses de son nouveau joujou « Soit je récupère toutes les données maintenant et je te le rends après, soit je te l’embarque et tu le reverras pas avant plusieurs mois. » Il était tout guilleret. Il a été cherché son matos pendant 3/4 d’heure. Avant de se rendre compte que ça marchait pas. Puis il a mis le téléphone sous scellé.

Il a vérifié tous les CD-ROM sur lesquels y’avait rien marqué. À un moment il voit un CD d’installation de Debian et crie « ah c’est génial ça, on peut complètement s’anonymiser, on retrouve rien dessus ». Et il explique à son collègue, hyper enthousiaste, comment il utilise ça pour s’anonymiser.

À un moment donné il tombe sur un sac d’une dizaine de clés USB. « Wouah ! ». Du coup il va chercher son tout nouveau matos spécial police, payé par le contribuable et tout et tout.Et il a littéralement passé une demie-heure à chercher le bon câble le plus basique pour une clé USB. Du coup toutes ses tentatives de me vanter la prouesse informatique de la police étaient plutôt édifiantes. Ça a duré 5h, pour un appart d’environ 50 m². 8H pour la Maison de résistance, qui est au moins 8 fois plus grande.

À un moment ils veulent prendre un papier concernant la manif du 18 février. Ça concernait une autre instruction en cours, du coup ils devaient absolument appeler le Proc, ça a pris des plombes, c’est une juge des libertés qui a fait le papier, comme quoi on n’était pas coopératif et qu’on risquait de détruire des pièces, donc il fallait les détruire tout de suite.

Le truc un peu fou c’est qu’ils avaient un double des clés. Ce que je crains le plus, maintenant, c’est qu’on soient mis sous écoute. Je serais pas tranquille dans cet appart tant que je serais pas sûre de l’être. S’ils ont les clés ils sont venus n’importe quand.

T., gravitant de passage à la Maison de résistance

À un moment un flic nous demande d’attacher un chien. Vu que c’est un bébé chien ça prend du temps. Et le flic il nous dit « vous savez, on a une arme, on peut s’en servir ». « Un chien c’est une arme, si il mort c’est une arme : c’est normal qu’on vous dise ça ! ».

G., habitant de Mandres depuis quelques mois

À l’issue de la perquisition dans le communiqué de la Préfecture on lit qu’ils ont trouvé des « armes de gros calibres ». C’est complètement dingue, on ne sait pas à quoi ils font référence. Ils atténuent leur violence et hyperbolisent la notre…

Pendant ce temps là, ils débarquent chez nous en nous pointant du doigt avec leurs Famas.

La violence policière je la vis au quotidien depuis que je suis installé là. Je n’imagine plus mon quotidien sans la police, elle rythme ma vie. Elle filme les moindres instants que je fais, que je passe de la peinture dans ma maison, que je jardine, que je boive une bière avec des ami-e-s, ils me prennent en photo, que je m’endorme en étant réveillé à 2h du mat par leur lampe torche.

On dit souvent en blaguant « on se radicalise sur internet ». Mais en fait c’est avec leur présence qu’on se radicalise. Ça pousse à une rage, une haine, que je ne ressentais pas avant et aujourd’hui qui est là, dans mes tripes et mon coeur. Mon évolution avec la police a changé, avant je leur parlais beaucoup en espérant les convaincre que le projet était mauvais, maintenant je ne veux plus leur parler. Je ne crois plus au dialogue.

Comme le disait un voisin, « ne vous étonnez pas après si on vous lance des pierres ». Pour moi à travers cette stratégie de tension ils sont en train de créer les conditions de l’amplification de la révolte.

Tu sens l’exaspération quotidienne chez les gens du coin qui en parlent de plus en plus, de la violence, des flics, comme une litanie.

La Préfecture joue le jeu du pourrissement et fait tout pour que ça dégénère.

L., gravitant de passage à la Maison de résistance

C’est un peu exutoire pour moi de faire ce témoignage. Ça arrive hyper tôt par rapport à mon histoire ici et j’ai pas tellement de ressources affectives fortes encore. C’est hyper compliqué à détricoter. Déjà c’est ma première perquiz…

En fait non… les deux trucs qui m’ont révolté, en fait, dans les moyens développés tu vois clairement l’héritage de la police et de ses pratiques. Le nombre qu’ils étaient et les moyens déployés tu vois directement que ça alimente un commerce. La quantité de moyen, pour le peu qu’on était dans la maison… Forcément, c’était violent.

Je trouve que c’est vachement différent de choisir une confrontation, occuper quelque part, aller en manif , donner une fausse identité. Mais là c’est vraiment l’état policier qui s’invite dans ton lit. Et ça c’est… ouf ! Ça m’a fait prendre conscience de ma position de blanc issu de la petite bourgeoisie, et ressentir ce que ça fait de vivre dans des quartiers où t’as pas le choix de cette confrontation. À la fois c’est traumatisant, à la fois tu prends conscience que « ah ouais en fait, y’a des gens qui vivent ça dans leur quotidien ». et du coup c’est…

Ça m’amène des questionnements de ouf. Plus je grandis moins j’ai envie que le militantisme soit « une partie de moi ». Émotionnellement je suis plutôt quelqu’un d’assez non-violent, j’ai un rapport hyper émotif au monde. C’est ça qui me tire dans la vie. Et vivre des trucs comme ça… ça dépasse… y’a une partie de moi qui se demande si je suis capable de le gérer. Je sais pas encore si je suis capable de le gérer. Y’a ce truc, tu retrouves tes affaires… mais c’est vraiment un vol légal. Tu t’es fait dépouiller ton sac et t’as rien à dire.

Je commençais à découvrir un peu les énergies qu’il y a là, le truc positif qui se construit autour de cette lutte. Et aujourd’hui c’était hyper violent, ce truc de réalité où en fait, bah nan… sentir à ce point l’État policier, toutes les logiques de répression c’est ouf. C’est pas la même violence qu’un coup de matraque ou une grenade, ça te marque dans ton esprit.

Faut avoir un truc vachement fort en terme de détermination pour rester et pour créer. J’ai eu envie de partir… et puis je me suis assis dans la cuisine et me suis dit « ah en fait non, j’ai envie d’aller à Nancy ». J’ai cette année fait un virage dans ma vie, je voulais pas que ça aille trop vite, que ça soit une fuite. Là ça me fait un peu peur.

Dés fois je me dit que personne peut vraiment comprendre. Dans ce collectif je sens une force à faire d’un moment hyper triste et sale quelque chose d’assez positif. Voir que des gens ont fait le déplacement dans la journée c’est assez cool.

Y’a un truc ici que j’ai jamais senti dans les autres milieux, les autres endroits. Que ça soit des milieux autonomes, le monde associatif, y’a un truc très différent ici. Ce genre de trucs tu sais jamais si tu es prêt à l’affronter et si tu sais réagir. Et là, en fait, ça va. Et j’ai envie de rester quand même. C’est hyper bizarre de vivre un truc comme ça sans ses proches, mais je me découvre des forces que je soupçonnais pas.

A. Habitant.e du Bois et de la Maison

Réveillée par des coups sur la porte de la caravane. Je vois les lumières blanches à travers les fenêtres. On crie « Ouvrez ! Ouvrez! » – »Qui ce qui se passe ? » – »Ouvrez tout de suite! »

J’ouvre, je suis en pyjama, éblouie par des spots et flashs, ils sont déjà en train de me filmer.

« Vous êtes seule ? » – »Oui. » « Restez ici, ne sortez pas, assise là. » Un flic posté pour me surveiller pendant que je fume ma clope. « Un OPJ va venir vous expliquer ce qui se passe ». Je m’habille, attend 40 minutes. J’en interpelle certains, demande où est l’OPJ en question. Pas de réponse, des sourires moqueurs. De l’intérieur j’entends, verre qui se brise, bois des portes de la grange qui craque et cède, portes des camions vides ouverts au pied-de-biche.

De ma porte, me penche le plus possible en gardant les pieds à l’intérieur, je compte 6 gros fourgons et une 4Oaine d’officiers.

Après l’attente, ils arrivent à 7 binômes, en rang le long de la caravane, ils se massent devant moi , 3 caméras qui me fixent, je suis prise par l’absurde. « Bon mademoiselle, on va vous demander de décliner votre identité. Si on peut la vérifier il n’y aura pas de problèmes. » Pas les mêmes qui ceux qui m’ont réveillée en hurlant. Les voir comme ça, me fixer avec toutes ces paires d’yeux et caméras, je n’ai pas pu. Je refuse. Ne pas leur donner la satisfaction.M’expliquent gentiment qu’ils vont devoir m’amener au poste, ce serait plus simple pour vous de coopérer, où est votre carte d’identité elle est à vous cette caravane ? Je hausse les épaules. Insupportable, ces êtres vides qui piétinent notre lieu de vie, marchent chez nous comme des soldats sur un empire, tellement fiers d’eux-même, de nous avoir pris par surprise, de nous rendre impuissantes. Qui osent venir exiger mon identité comme si c’était la chose la plus naturelle du monde. Incapables de comprendre pourquoi je dis non.

Il fait froid. Je fume des clopes, une chape de brume posée sur la rue devant moi, éclairés par les beaux lampadaires neuf payés par l’ANDRA. Même lumière blanche aveuglante que celle des flics.Suis en pantoufles, demande à aller chercher mes chaussures. Celui posté à côté de moi refuse. Refuse aussi encore de me dire ce qui se passe. Part à la gendarmerie. En contournant la maison, vois deux copaines dans la cuisine éclairée, l’air hébété, la pièce est envahie de flics. Colère. Je voudrais leur crier un mot, quelque chose, mais quoi ? Le temps d’atteindre le véhicule, je compte 17 fourgons et au moins autant de voitures. Flics en bleu, flics en noir, flics en civil.

Voitures aussi sur toute la route jusqu’à Ribeaucourt, où ils sont postés au croisement menant à vigie nord. J’imagine qu’ils sont en train d’expulser la forêt, que nos cabanes et barricades brûlent. Je pense au désarroi et à la peur des potes. Et encore, la haine de ces hommes-machines qui abandonnent leur libre arbitre pour obéir à des ordres. Toute la journée j’entends « On exécute juste les ordres. »

Je les oblige à moitié à me ramener après, je ne pouvais pas quand même rentrer en pantoufles. J’apprends au téléphone qu’ils sont en train de perquisitionner la maison, et 4 autres de nos lieux. Ils me laissent en haut de la rue, il est plus de midi, le soleil chauffe pour la première fois depuis des semaines. Je marche dans l’attente terrible de voir. Des copaines sur le trottoir, face à une ligne d’eux. Tout le monde a faim. Je veux aller aux toilettes, ils m’en empêchent, sans dire pourquoi, sans me regarder dans les yeux.

Pareil plus tard, pour aller remplir ma bouteille d’eau. « Vous n’avez qu’à ne pas boire. » Une voisine accepte, et revient avec trois bouteilles, « J’espère que ce sera assez. » Un peu de douceur.

Pendant cette après-midi, des potes passent nous voir, on rit pour décompresser, on pleure devant la violence de l’intrusion, on se prend dans nos bras, partage du chocolat. On guette de loin ce qui se passe. Ce qui fait le plus de bien, c’est de voir les potes retenus à l’intérieur qui passent par moments. On est trop loin pour se parler, alors on crie des petits riens, on fait des gestes. On tient pour ces regards, ces sourires. La vie collective au quotidien peut être dure, elle vient avec son lot de conflits et de contraintes, mais aujourd’hui nous ressentons la même peine, la même douleur, à les voir violer notre intimité, saccager nos espaces, parader là où l’on mange, pleure, rit, dort, s’engueule, ces endroits empreints de nous. Et de les voir rire et se moquer, se prendre à parti, ils nous trouvent ridicules. Mais nous, on sait que ce qu’on vit est bien plus vrai que ne le seront jamais toutes leurs petites vies fermées, scellées d’ignorance et de bêtise.
Au bout de plusieurs heures, je tempête assez pour qu’ils m’accordent (grande générosité) le droit d’aller aux toilettes.Et avec escorte ! Je fais remarquer à mon chaperon la gloire qu’il se doit de ressentir, chargé d’une pareille mission. Regard vide.

Et là enfin, je peux à nouveau respirer. D’abord de loin, leurs visages fatigués, traits blancs et tirés. Je réalise que comme moi, iels n’ont pas dormi, pas mangé (alors que les plateau-repas courent côté bleu), qu’iels ressentent comme moi la douleur de ce qui arrive à notre maison. Et puis, nos regards se croisent, le soulagement de se voir.

Une copine arrive vers moi, on s’engueulait la veille au soir. Elle m’ »ouvre les bras et on s’enlace, et ça fait du bien. Quelques rapides touchers, mots, sourires, pendant que mon escorte me pousse à avancer. A chaque visage, le soulagement, je compte, le temps d’arriver aux toilettes je sais que tout le monde est là, choquées mais safe. Pour l’instant ça me suffit.

 

APPEL À ORGANISER LE SOUTIEN DÉCENTRALISÉ À BURE, DÉS CE SOIR ET DANS LES JOURS À VENIR

Bonjour à tous-tes !

Ici en direct de Bure où une opération de perquisition d’ampleur cible différents lieux. Ils ont notamment saisi la quasi intégralité du bureau de la Maison de résistance – photocopieuse comprise (heureusement, ils n’ont pas touché à notre chatte Minette qui aime se blottir). Et du matos. Etc, etc. Vitres pétées, portes fracturées, camarade embarqué pour « rebéllion », habitants intimidés, contrôles filtrants, domiciles privés éloignés de Bure perquisitionnés avec petites questions sur la vie familiale de la personne, etc.

Bref, tout ça nous rappelle de grandes et touchantes heures de coups de filet sur les mouvements de vie et de lutte, même s’ils ne feront pas l’erreur de sortir cette fois-ci la qualification terroriste.

Là, sur le moment, nous nous sentons fragiles, vulnérables, choqué-e-s. C’est un vrai coup – même si cela fait des mois que nous nous y attendions. Mais on ne s’attend jamais vraiment, même quand on vit avec les flics partout, à les voir débarquer au coeur de nos lieux de vies, nos intimités, fouiller nos chambres, nos caravanes, camions, bureau, tout déplacer, fouiner avec leurs mains de mort tout ce qui constitue nos vies.

On ne s’attend jamais vraiment à ça, et ce qui nous fait tenir, ce qui nous donne de la force pour contre-carrer immédiatement leur opération politique, c’est de sentir tout le soutien et les messages d’affection et de pensées qui parviennent d’un peu partout.

Vu l’ampleur de la stratégie de tension déployée pour isoler et épuiser ce qui se joue à Bure, le soutien décentralisé est plus que jamais crucial et décisif.

Nous appelons donc, partout où vous êtes, via les comités ZAD/grands projets ou tout autre initiative, à organiser des rassemblements de soutien dés ce soir, ou dans les jours à venir, devant les Préfecture. Et à constituer, si ce n’est pas déjà fait, des comités de soutien. Pour faire face à la stratégie de la tension et affirmer la consistance de nos résistances, pour répondre par un sucroît de solidarité à ce qui vise à les affaiblir. Pour continuer de construire un mouvement d’ampleur qui, à Bure et ailleurs, refuse l’atomisation sous toutes ses formes.

Paris, Nantes, Grenobles, Bar-le-Duc ont commencé, il n’y a plus qu’à suivre. Envoyez les infos des rassemblement à l’adresse sauvonslaforet at riseup.net , nous nous chargerons de les compiler.

« Nous sommes corps à corps nous sommes terre à terre
Nous naissons de partout nous sommes sans limites. »

À très bientôt,

Des chouettes, hiboux et gravitant-e-s de Bure.

CALL IN ENGLISH

Hey Everyone

Live from Bure, France where house raids have taken place this morning.  The cops seized pratically the whole office in the house of resistance in Bure, including the photocopier (luckily they didn’t take our cat though) and loads of other stuff.  Windows were smashed, doors forced, one person detained, habitants intmidated, police checks, houses quite far from Bure also raided and people were asked questions about their private life.

All this reminds of all the time we’ve spent fighting against this project at least they haven’t talked/used terrorists in their definition of the raid

Right now, we’re feeling fragile, vunerable, shocked.  Even though it’s a shock we’ve been waiting for this day for months.  Although we did’t really expect it even though we’ve been living with the police occupation around here for a while now.  To see them come into places where we live, our intimate spaces, searching bedrooms, caravans, vans, office, moving everything around with their dirty hands.

When we see the strategy of tension used to isolate and tire people out in Bure, decentralised support is now crucial and decisive more than ever

We call out to you, where ever you are, via ZAD groups, or any other initiative, to organise support gatherings from tonight or in the next few days, in front of the préfecture.  To show our resistance and to have solidarity with one another.  To continue to build up the movement, in Bure and everywhere to refuse to be atomised in every way.

Paris has started to organise things you just need to follow! Send out all the infos of the gatherings to sauvonslaforet at riseup.net , we will forward the infos!

update 3:30pm – 12 support gatherings/demos will be held all over France tonight at 6pm

ALERTE – Perquisitions en cours à la Maison de Bure, la Gare et des domiciles !

FIL INFO – VAGUE DE PERQUISITIONS À BURE, LA GARE ET DANS DES DOMICILES & RASSEMBLEMENTS PARTOUT

==> Nous appelons dés aujourd’hui et dans les jours à venir, en fin de journée, à des rassemblements de soutien partout en France devant les Préfectures, de la part de toutes celles et ceux qui portent Bure en elles et eux, qui se sentent touché-e-s par ce qui se trame par chez nous ! Informez à l’adresse sauvonslaforet at riseup.net qui centralisera les appels à rassemblement ici ! Nous appelons également à la constitution,  ou la réactivation, de comités de soutien décentralisé. Car ce soutien sera plus que jamais crucial dans les temps à venir pour empêcher la stratégie d’atomisation de se mettre en place à Bure. Envoyez vos photos, banderoles etc!  Le suivi  des rassemblement se fait ici !! <==

RECENSEMENT DE NOS ARTICLES SUR LA PERQUISITION ET LE SOUTIEN

Suivi des rassemblements

Compilation des témoignages sur la perquisition à Bure

Fil info et suivi perquisition

Compilation des messages de solidarité

Premier appel à organiser le soutien décentralisé, des rassemblements, des comités

Appel à don financier

LES RASSEMBLEMENTS DE SOUTIEN

Les jours suivants

Tout le suivi est ici !!

LES MOMENTS À VENIR À BURE ET AUTOUR

==> Perquiz’ ou pas, le 21 septembre, quelques habitant-e-s de Bure investiront la rue à Nancy à 14h dans le cortège autonome au côté du Front Social et toutes celles et ceux qui s’auto-organisent (de manière déter’ et joyeuse) pour faire face à l’exploitation et la répression. Et proposent en fin de manif un appel à AG de rencontres sur la Place Stanislas ! Un texte appelant à « Construire les autonomies » a été publié sur Manif-est !

==> Liste à jour de tous les rassemblements ici.

==> Samedi 23 septembre, Assemblée de lutte du mouvement contre la poubelle nucléaire à 14h à la Salle des fêtes de Couvertpuis. Un moment hyper important pour continuer de construire la lutte tous-tes ensembles dans les mois et années à venir.

==> Dimanche 22 octobre : Journée ballade et construction de cabanes en forêt à l’appel des associations de lutte contre CIGEO, pour renforcer les habitats pendant l’hiver !  Plus d’infos bientôt !

==> Mardi 24 octobre – Rassemblement à Bar-le-Duc. En soutien à nos amis agriculteurs pressurisés par les flics : JP reçoit le délibéré de son procès, un autre ami doit répondre d’un « outrage » à agent. PLus d’infos bientôt !

==> Samedi 28 octobre – Marché paysan à Bure : Parce que quand on est pas perquisitionné, en procès, en train de défendre une forêt ou d’organiser des manifs, on tente aussi de faire croître, ne serait-ce qu’un peu, l’autonomie alimentaire et matérielle ! Plus d’infos bientôt !

APPEL À DONS SOUTIEN MATÉRIEL

La Maison de Résistance est plus ou moins dépouillée. On va constituer progressivement un appel à matos un peu précis, mais d’ores et déjà, si vous avez/pouvez, on a grand besoin de:

  • matos informatique : écrans, unités centrales, claviers, PC portables, etc.
  • matos de reprographie : si vous avez une énorme photocopieuse fonctionnelle qui traîne, n’hésitez pas 😉
  • à suivre.

Un appel à soutien financier est lancé !

REVUE DE PRESSE, TEXTES, TÉMOIGNAGES

FIL INFO

POINT INFO À 7H

Depuis environ 6h20 du matin les flics sont en train de perquisitionner la Maison de Résistance & le terrain de la Gare de Luméville, ainsi qu’un domicile situé à Commercy, un autre à Mandres, et un autre aux alentours de Verdun. Environ 150 gendarmes ont été déployés.

À la Maison de résistance, ils ont justifié leur entrée par la commission rogatoire d’un juge d’instruction du TGI de Bar-le-Duc, relativement à une action sur l’hôtel-restaurant du laboratoire de l’Andra en juin dernier. Ils sont actuellement une quarantaine.

Ils sont rentrés dans la Maison au pied de biche, ont pété la porte d’entrée, et apparemment également des vitres de caravane. Ont relevé l’identité des gens présent. Ils sont en train de fouiller les placards avec un chien actuellement. ILs ont forcé les camions garés sur le terrain, ainsi que les caravanes.

À la Gare, il y a une quinzaine de gendarme, le procureur, une équipe avec des chien anti-drogue. Ils sont en train de fouiller la Gare. Ils ont auditionné deux personnes pour la perquis’. Ils sont rentrés avec un ordre de la commission rogatoire pour les stupéfiants !! Pour l’instant ils auraient saisi, sur place, une paire de menottes cassées…

À Commercy, ils sont arrivés également à 6h à une quinzaine et ont saisi un ordinateur, un disque dur et un téléphone portable.

À Mandres, ils ont perquisitionné un appartement et saisi des livres d’autodéfense juridique et le manuel « Face à la police, face à la justice »: de bien belles pièces à conviction pour justifier une opération foireuse.

Des barrages et des contrôles sont mis en place à Ribeaucourt, Mandres.

Nous actualisons l’information dés que nous pouvons en dire plus.

C’est un scandale absolu qui montre à quel point la Préfecture et l’État sont engagés dans une stratégie de la tension à Bure visant non seulement les militants mais toute la population. Il y a quelques jours, un jeune du coin 18 ans a été arrêté et menotté à Bonnet par une patrouille en civil du PSIG puis auditionné pour « violences volontaires » envers les forces de l’ordre, tout ça pour avoir réagi au harcèlement quotidien dont les gens sont victimes.

ACTUALISATION À 08H30

Plusieurs personnes auditionnées dans la rue autour de BZL, et dans la maison. Une personne a priori dans un camion de GM, soit auditionnée soit interpellée. Un gros camion blanc viens d’arriver près de la Maison. « On dirait qu’ils veulent vider toute la maison » témoigne une habitante. Les flics sont en ce moment dans l’atelier et dans le bureau et récupèrent tout ce qui les intéresse pour justifier leur opération absurde.

Un autre domicile privé a été perquisitionné à 6h du matin au nord de la Meuse, également au nom de l’affaire de l’hôtel-restaurant. Des téléphones portables et des ordinateurs ont été embarqué, des questions posées sur la vie personnelle et familiale de la personne.

Sur place à BZL, le commandant Bruno Dubois, le procureur de Bar-le-Duc…

Bure encerclé par les flics au petit matin, plus d’une centaine de GM déployés dans toute la zone

ACTUALISATION À 10H30

Les opérations se poursuivent à la Maison de Résistance. Une personne a été interpellée et embarquée à Bure, a priori pour une vérification d’identité, car elle n’avait pas ses papiers.

La perquisition est sur le point de se terminer à la Gare de Luméville, elle est également terminée a priori dans les 3 domiciles ciblés dont nous avons été informé.

Les flics ont saisi la quasi intégralité du bureau de BZL : des unités centrales, plusieurs écrans, et la gigantesque photocopieuse qui nous servait à imprimer tracts, etc, etc… C’est une saisie énorme.

Dans l’appart de Mandres, des livres ont été saisis, des ordis…

Lien vers le communiqué de soutien du réseau Sortir du Nucléaire.

 

ACTUALISATION À 12H30

Plus aucune nouvelle des gens à l’intérieur de la Maison de Résistance à Bure… Les soutiens sont cantonnés à l’extérieur !

Confirmation d’une personne en garde-à-vue à Ligny-en-Barrois pour rebellion.

ACTUALISATION À 16H30

L’opération de police est en train de toucher à sa fin. Pas mal d’habitant-e-s sont assez choqué-e-s, certain-e-s ont du rester confiner pendant près de 10h dans leurs caravanes, ou la pièce de la maison où ils étaient lorsque les flics ont débarqué.

La personne embarquée en garde-à-vue à Ligny vient d’en sortir: !

 

 

Plus d’informations, d’analyses et de témoignages suivront dans la journée. Cette vague de perquisition est une provocation supplémentaire pour essayer de pousser à bout l’opposition à la poubelle nucléaire, diviser, isoler, comme d’habitude. La Préfecture, l’Andra, l’Etat tentent par tous les moyens, à grands renforts de répression et d’opérations massives, d’escamoter la faillite technique, économique, sociale du projet CIGEO, étrillé dans les mois derniers sur le terrain, dans les prétoires, et les rapports techniques. Encore une fois, gageons que son effet – même s’il est très difficile à vivre sur le moment, que cela nous fatigue et nous fait sentir fragiles – sera l’inverse : renforcer notre mouvement de vie et de lutte d’une solidarité qui tient chaud et dont tout le monde a bien besoin dans des moments comme ceux là ; et acculer toujours plus l’Andra à une fuite en avant éperdue et dérisoire, jusqu’à ce qu’elle s’enfouisse dans son propre trou.

 

Une conférence de presse commune du mouvement de résistance se tiendra demain jeudi 21 septembre à 11h à la Maison de résistance à la poubelle nucléaire de Bure.

==> Nous appelons dés aujourd’hui et dans les jours à venir, en fin de journée à partir de 17h30, à des rassemblements de soutien partout en France devant les Préfectures, de la part de toutes celles et ceux qui portent Bure en elles et eux, qui se sentent touché-e-s par ce qui se trame par chez nous !!  Nous appelons également à la constitution,  ou la réactivation, de comités de soutien décentralisé. Car ce soutien sera plus que jamais crucial dans les temps à venir pour empêcher la stratégie d’atomisation de fonctionner à Bure. Écrivez à l’adresse sauvonslaforet at riseup.net et nous nous chargerons de compiler les appels. <==

APPEL À ORGANISER DES RASSEMBLEMENTS ET DES COMITÉS DE SOUTIEN DISPONIBLE ICI EN FRANÇAIS ET ANGLAIS ==> DISPONIBLE ICI.

Retour sur le rassemblement à Bar-le-Duc le 10 septembre pour Robin – Faire face à la mutilation physique et sociale

  Le 10 septembre, à Bar-le-Duc, une centaine de personnes se sont rassemblées devant la gendarmerie, en solidarité avec Robin, gravement blessé par les gendarmes lors de la manifestation du 15 août à Bure. Comme l’affirment Robin, sa famille et ses amis, la famille de Rémi Fraisse, et des membres de la famille de Vital Michalon, assassiné à Creys-Malville en 1977, dans une tribune publiée le 12 septembre. « La violence étatique, lorsqu’elle produit ses ravages sans susciter d’émoi collectif, constitue chacun de nous en mutilé potentiel, en mutilé préalable, en mutilé social. ». Son objectif premier est de faire peur, diviser, nous isoler jusqu’au fond de nous-mêmes.

(suite…)