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C’est le printemps à Bure, demandez le programme !

Le programme en pdf

L’hiver, à l’Est et ailleurs, a été très intense : début des travaux préparatoires de l’ANDRA (voir le fil info et un article résumé sur le site Reporterre), résistance grandissante des habitant-e-s de Mandres-en-Barrois à l’échange de leur forêt communale, action d’occupation agricole des terres de l’ANDRA lors des Semis Radieux le 15 novembre 2015, convoi de l’Est des territoires en lutte jusqu’à la COP21, mobilisations de la COP21 et résistances à l’état d’urgence, soutien au mouvement de résistance des agent-e-s de l’ONF en lutte sur leur campus à Velaine-en-Haye mi-décembre, assemblées de lutte et coups de mains aux copain-e-s de l’ancienne Gare de Luméville en septembre, octobre et janvier… . Sans parler de l‘effondrement d’une galerie le 26 janvier qui a coûté la vie à un travailleur d’Eiffage, et blessé un autre – « un simple accident » selon les nucléocrates, la structure mortelle même de l’industrie nucléaire en réalité.

Du coup, on attaque le printemps avec la gnaque et pleins de moments collectifs à venir. Voici un premier programme à faire tourner, qui sera détaillé au fur et à mesure !

A très bientôt !

Quelques habitant-e-s de l’Est en résistance…

Sam 5 et Dim 6 Mars – Assemblée de lutte à la Maison de Résistance à la poubelle nucléaire. Assemblée du mouvement le 5 à partir de 14h, puis reunion des groupes de travail le 6

Continuons à faire du lien, c’est notre force ! Voyons-nous pour échanger sur les initiatives des un-e-s et des autres, voir le chemin parcouru et préparer la suite. A la suite, travail en petits groupes le dimanche. « C’est une Assemblée pour toutes et tous, habitant-e-s des environs, ami-e-s de plus loin, associations en lutte, toutes les personnes qui se sentent concernées et souhaitent se renseigner, prêter main forte ! … Soyons nombreus-e-s à montrer notre détermination. Nous avons besoin de nous voir pour être plus forts, nous connaître, se nourrir du travail des un-e-s et des autres. Cette assemblée nous appartient à tout-e-s, faisons-la vivre ! »

Dimanche 13 mars – Réunion du groupe de travail « Foncier / reprise du territoire »

Exceptionnellement la réunion du groupe de travail ne sera pas le lendemain de l’assemblée de lutte mais le dimanche 13 mars à 14h. Contact: reprendreleterritoire@riseup.net

Les 19 et 20 Mars – Rencontre de personnes et collectifs en lutte contre la destruction des forêts

Le 7 Août à Bure, lors du campement VMC, des personnes de Gardanne, de Bure et du Morvan ont pu échanger ensemble sur laquestiondes forets lors de la discussion: «ça gronde dans les sous-bois». Entre nouvelle gestion des forets, diagonale du vide, ouvriers du bois, histoire du peuplement d’essences depuis le début du siècle, mais aussi place de l’imaginaire, se sont tissées des histoires qui nous rassemblent autour d’une même inquiétude sur le devenir des forets.

Image forêtQue nous vivions proches de centrales biomasse (SYNDIESE du coté de Bure, Tonnerre), de la création de CenterPark (Roybon, Poligny, etc),d’unités de production de bois (Morvan,…), que nous soyons forestier-e-s de l’ONF, nous constatons une attaque sur ce commun, entre fantasmes (nature sacralisée) et productivisme (rentabilisation des forêts).

Nous sommes plusieurs à penser qu’il est pertinent de continuer à mieux nous connaître afin d’élaborer des stratégies communes de lutte face à ces nouvelles politiques de gestion forestière. Retrouvons-nous entre territoires forestiers en lutte, les 19 et 20 Mars dans les environs de Bure ! Selon le temps, rendez-vous à l’ancienne gare de Lumeville-en-Ornois ou à la Maison de résistance à la poubelle nucléaire ! Lien vers l’appel complet ! Contact : luttedesforets@riseup.net

Du 21 Mars au 3 Avril – Chantier participatif à l’ancienne gare de Lumèville-en-Ornois organisé avec des copain-e-s de Roybon !
En mars!

Plus d’infos ici !

Samedi 26 mars – Repas et ballade sur les lieux potentiels de stockage des remblais à la poubelle nucléaire (A confirmer)

Puisqu’il va bien falloir stocker les 10 millions de m3 de remblais du chantier quelque part, autant en profiter pour engloutir au passage une jolie vallée ! Arpentons ces terres pour y découvrir ses secrets, les vies chuchotantes, chuintantes, résistantes, que l’ANDRA voudrait raser !

Samedi 16 et Dimanche 17 avril – Printemps des luttes paysannes et occupation agricole des terres de l’ANDRA

Accueil à partir du du 15 au soir entre la Maison de Résistance et l’ancienne Gare de Luméville. Samedi, café paysan sur la crise agricole et rencontre et discussions sur les luttes contre l’accaparement des terres et l’agriculture industrielle. Dimanche, ramène ta bèche : on sème la résistance sur les terres de l’ANDRA ! Plus d’infos à venir prochainement. Contact : reprendreleterritoire@riseup.net

IMGP0307Pendant les Semis Radieux du 15 novembre : Terre et Liberté !

3 & 4 juin – Rencontre des chorales révolutionnaires & des luttes anticapitalistes à l’ancienne Gare de Luméville

La Chorale des Sans Nom s’associe à la mobilisation des habitant.e.s et des militant.e.s anti-nucléaires en organisant des rencontres de chorales anticapitalistes. Divers syndicats, collectifs, associations ou groupes anticapitalistes et des chorales viendront de partout pour débattre et construire les résistances à ces projets, au monde qui les engendre et à celui qu’on cherche à nous imposer.

Programme:

  • Vendredi 3 juin : Accueil et soirée festive.
  • Samedi 4 juin : Répétitions des chorales et rencontres anticapitalistes (ateliers, tables de presse, débats, etc.)
  • Dimanche 5 juin : Marche le matin avec les habitants et concert des chorales l’après-midi pour la journée de mobilisation des « 200 000 pas » contre la poubelle nucléaire

Plus d’infos : http://nancy-luttes.net/bure-anti.k-2016/            Contact : bure-anti.k-2016@nancy-luttes.net

5 juin – Grosse rando-active des 200 000 pas à Bure !

Toutes les infos ici : http://100000pasabure.over-blog.com

200 000 pas à Bure

Eboulement à CIGEO : l’ANDRA sème la mort…

Suivi de la journée :

Mardi 26 janvier, 18h14 : Une revue de presse non exhaustive de suivi médias de l’accident.

Un communiqué unitaire des opposant-es au projet d’enfouissement en réponse à l’accident :

Mardi 26 janvier à 12h40, un éboulement mortel s’est produit dans les galeries souterraines du « laboratoire » de Bure, où l’Andra effectue des recherches pour enfouir à 500 m les déchets les plus radioactifs produits par l’industrie nucléaire. Une personne est décédée et une autre gravement blessée. Nos pensées vont aux victimes et à leurs proches.

Dans l’attente d’informations précises sur les circonstances et les conséquences de l’accident, les opposants à Cigéo ne peuvent qu’exprimer leurs interrogations :

  • Si l’Andra n’est pas à même d’assurer la sécurité de son propre chantier, comment prétend-elle sécuriser sur plus de 100 ans un projet démentiel qui comprendrait plus de 300 km de galeries et 5 km de descenderie ? Si Cigéo est un jour construit, comment pourra-t-on éviter des accidents similaires – et d’autant plus si, sous la pression d’EDF, une version « low-cost » est retenue ?
  • Alors que l’Andra présentait le sous-sol de Bure comme un coffre-fort inébranlable, cet éboulement pose clairement la question de la stabilité réelle de l’argile souterraine dans laquelle pourrait être creusé Cigéo. Si des fractures souterraines, liées notamment aux forages, apparaissent dans le laboratoire, qu’en sera-t-il si le centre de stockage souterrain est construit et connaît un tel accident alors qu’il est rempli de déchets radioactifs ? Cet éboulement confirme que la « réversibilité »de l’enfouissement est impossible à garantir.

Alors qu’une proposition de loi a été déposée, portant sur la réversibilité et le lancement de la « phase pilote », il est urgent de stopper le projet d’enfouissement. Cet accident ne fait que confirmer les risques démesurés de celui-ci, dénoncés depuis plus de 20 ans par les opposants.

Cher, dangereux et insensé, le projet Cigéo/BURE doit être abandonné immédiatement et la France doit tout mettre en oeuvre pour stopper en urgence sa production de déchets radioactifs.

Réaction commune du Réseau « Sortir du nucléaire », de la Coordination Bure Stop et des opposant-es et habitant-es en lutte contre CIGEO de Bure et d’ailleurs.

 

Mardi 26 janvier, 17h05, l’ANDRA a publié un communiqué suite aux évènements qui s’empresse de préciser qu’il n’y a pas et n’y aura jamais de déchets nucléaires dans les galeries du laboratoire. Il faut rappeler que le « laboratoire » est une invention des années 90 pour faire accepter aux populations et autorités locales une phase d’expérimentation initiale de résistance, de techniques d’entreposage, etc. dans des galeries à 500 m sous terre. Il n’était ainsi pas question à l’origine d’entreproser des fûts nucléaires à cet endroit. A présent on se retrouve avec un réseau de 300 km de tunnels de stockage de déchats à haute activité radioactive sous le village de Bure et un stockage de surface des déchets de moindre activité radioactive. Bref, dire qu’il n’y aura jamais de déchets dans ces tunnels c’est cacher la forêt de fûts qui viendront s’entreposer dans des conditions similaires à quelques centaines de mètres de là, durant de centaines de milliers d’années.

M. Bouillon, le nouveau directeur de l’ANDRA arrivé en novembre 2015, déclarait à son investiture qu’il s’investirait personnellement « auprès des citoyens dans un débat transparent, argumenté et dépassionné sur un enjeu éthique et de responsabilité pour notre société« . On attend la transparence sur les conditions de l’accident, sur ses implications dans le processus de réversibilité qui doit être consacré par une loi en juin 2016 (possibilité de revenir en arrière durant 100 ans dans l’enfouissement).

Mardi 26 janvier, 12h30, grand soleil et chaleur inhabituelle sur le village de Bure. Les oiseaux pépient. Soudain un camion de pompier passe à vive allure toute sirène résonnante, direction du labo. Quelques minutes passent, puis un autre le suit dans le sillon de son écho. Le téléphone se met à sonner. « Allô ! Tu as vu ? » « Quoi ? » « Il y a eu un éboulement souterrain à l’ANDRA, deux personnes sont blessées, ils en ont parlé à la radio ! ». L’AFP relaie depuis déjà 10 minutes, la presse régionale et Europe 1 reprennent. « Ah mais c’est complètement dingue ! « . Les minutes passent, les coups de téléphone des charognards de l’actu s’enchaînent. « Allô c’est BFM TV on cherche des infos, on voudrait confirmer s’il y a bien un mort et un blessé grave, on n’est pas sûr ». Nous les éconduisons, et c’est ainsi qu’on commence à comprendre que le pire est arrivé : il y a bien un mort et un blessé grave.

Un sentiment curieux s’empare de nous, entre tristesse et rage pour les travailleur-euses victimes de cette folie, et le constat amer de voir le colosse aux pieds d’argile se tirer une balle dans le pied. Ou plutôt perdre les pédales, façon glissement de terrain. Contrairement à ce que certains  médias racontent ce n’est pas le premier accident mortel qu’il y a eu sur ce site : en 2002 il y a déjà eu un mort, Eric Joly, sur le chantier de construction du laboratoire (Un documentaire de Camile Saïsset revient sur cet « accident » étouffé : http://perline.org/?La-verite-au-fond-du-puits-de-Bure-en-Barrois). Les procès et les enquêtes n’ont pas empêché le chantier de redémarrer bien vite, toute honte bue. Comme pour le chantier de l’EPR de Flamanville criblé de multiples scandales, dont 2 morts en 2011. Nous espérons qu’il en sera autrement aujourd’hui et que ce terrible accident signera l’arrêt définitif du projet de poubelle nucléaire, et de la filière dans son entier.

En effet alors que nous nageons en plein délire autour de l’estimation des coûts du CIGEO, cela laisse présager sans peine à quels points ces « accidents » – qui ne sont pas de petites bévues ponctuelles dans une industrie bien rôdée mais bien les conditions mêmes de la monstrueuse machine de mort nucléaire – se multiplieront si la construction de la poubelle est autorisée. Qu’elle coûte 35 milliards ou qu’on la ramène, selon les décrets proprement soviétiques de Ségolène Royal, à 25 milliards (au prix d’énormes réductions sur la « qualité » et la « sécurité » des chantiers, ou de recours à des travailleurs sous-traitants que l’industrie nucléaire aime tant exploiter…), les résultats seront les mêmes : une catastraphophe sociale, sanitaire, économique et écologique. Dont les morts seront directes et indirectes.

Voilà, on en est là : il n’y a pas de déchets nucléaires à Bure, et nous nous battons pour qu’il n’y en ait jamais, mais leur machine monstrueuse a d’ores et déjà semé la mort. Tout notre soutien et nos condoléances vont aux victimes d’aujourd’hui et d’hier de la folie nucléaire, à leurs familles, à leurs ami-e-s et leurs proches… Honte sur l’ANDRA et sa machine de mort !

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RADIEUSE !

Journée du dimanche 15 Novembre devant l’espace technologique …

semis_15_nov6Ce fut un beau dimanche. Près de 200 personnes et 11 tracteurs, ont convergé vers le petit village de Saudron en Haute-Marne, à quelques km de Bure.. Derrière la banderole « Des semis radieux – contre l’accaparement des terres par l’ANDRA, CIGEO et la SAFER », le cortège s’est ébranlé, sous le soleil, vers un champ à l’abandon aux abords de l’espace technologique de l’ANDRA. Derrière les tracteurs, les gens ont semé du blé, de l’orge, de l’avoine, de la moutarde; d’autres ont planté des arbres ..

L’Article de l’Est Républicain : http://www.estrepublicain.fr/edition-de-bar-le-duc/2015/11/16/meuse-les-opposants-a-bure-sement-des-plantes-pour-protester-contre-la-politique-fonciere-de-cigeo

L’Article sur le site de BURE STOP : http://burestop.free.fr/spip/spip.php?article674

61 photos de la journée ! : http://www.estrepublicain.fr/edition-de-bar-le-duc/2015/11/15/meuse-en-images-200-personnes-labourent-et-sement-la-vie-sur-les-terres-de-l-andra

Le tract de la mobilisation : Affiche:appel semis radieux recto verso léger

 

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À propos des travaux en cours …

Ils accélèrent ? On les enterre !

A Bure, le projet de poubelle « n’existe pas »… pourtant les travaux commencent !

Après un été mouvementé marqué par une forte mobilisation d’opposant.e.s sur le terrain, l’ANDRA accélère ses travaux pour la poubelle nucléaire CIGEO dans une opacité complète. Alors que ladite poubelle n’a aucune existence juridique, ni déclaration d’utilité publique, ni déclaration d’autorisation de chantier, les engins rugissent déjà ! De nombreux travaux dits « préparatoires » se sont intensifiés au cours des derniers jours sur les sites du futur stockage de surface/descenderie (entrée des déchets) et de la voie ferrée (carte) ; mais aussi pour de nombreux projets satellites. La riposte continue de s’organiser et a plus que jamais besoin de renforts et de relais !

De nombreux signes avant-coureurs pendant l’été

Avant l’été, de nombreux agriculteurs bénéficiant de baux précaires sur les terres de l’ANDRA ou de la SAFER en zone descenderie, s’étaient vus notifier le retrait de ces terres après les moissons de la fin août. Pour pouvoir accéder aux terrains privés, la préfecture a publié entre fin août et mi-septembre sur commande de l’Andra des arrêtés pour la réalisation de forages et de sondages (études géotechniques), de relevés et bornages topographiques (cartographie détaillée des terrains), de relevés environnementaux, et de fouilles pour le « diagnostic d’archéologie préventive » (pour savoir s’il y a des plus grosses fouilles nécessaires). Des tracts ont été distribués aux habitant-e-s les invitant à refuser ces intrusions, et à refuser les conventions d’occupations temporaires que le négociateur foncier de l’ANDRA Emmanuel Hance, détesté dans toute la région, cherche à faire signer par tous les moyens aux propriétaires.

Ambiance « tranchées » sur la zone de descenderie (ZD) autour de Saudron, Bure et Gillaumé.

En début de semaine un habitant nous interpelle : « Ben, vous n’allez pas vous allonger devant les machines ? Ils ont commencé là ! ». Les ouvriers et les tractopelles, en attente depuis environ deux semaines, ont ainsi commencé lundi 28 septembre leur entreprise de saccage des terres, en creusant des centaines de trous et de tranchées de 1 à 2 m sur des dizaines d’hectares de la zone de la descenderie proches de la D175a, D60 et D175. Pendant ce temps, d’autres s’activent, depuis le 14 septembre, pour réaliser les forages et les sondages. Le tout se faisant bien sûr sous la surveillance rapprochée des milices/vigiles de l’ANDRA, des gendarmes et de Hance, qui débarquent en quelques minutes dès que quelqu’un.e s’approche des zones de travaux…

Fouilles archéologiques préventives sur les terrains de la Zone Descenderie

La chasse aux géologues et aux géomètres est ouverte sur le site de la voie ferrée (ITE) !

Sur les parcelles du site de la voie ferrée autour de Luméville-en-Ornois, Cirfontaines-en-Ornois, Horville-en-Ornois et Gondrecourt-le-Château, tractopelles et engins de sondages réalisent des prélèvements pour des études géotechniques, pendant que de dangereux individus casqués posent bornes et balises pour cartographier à tout va.

Prélèvements géologiques et promenade de vigile sur le site de la voie ferrée

Là encore, les milices de l’ANDRA interviennent rapidement dès l’approche de la zone de travaux.

Adopte un sous-traitant !

Il est encore difficile d’avoir une vue précise de tous les sous-traitants impliqués dans la réalisation de ces travaux préparatoires. Ce qui est sûr c’est que l’entreprise GEOTER est impliquée dans la collecte des données géologiques ; l’entreprise GEDEFOR 55 dans la coupe et la vente de bois sur certaines parcelles boisées ; l’INRAP (Institut national de recherche archéologique préventive) de Champagne-Ardenne est responsable des « diagnostics d’archéologie préventive » au moins en Haute-Marne. Par contre, les employés de l’INRAP de Lorraine auraient refusé de réaliser les fouilles sur les communes de Meuse : en principe, pour l’instant, aucune fouille préventive ne peut commencer côté meusien. Ça n’a visiblement pas inspiré leurs collègues champenois : nous saurons les faire changer d’avis !

En plus des travaux préparatoires, l’ANDRA continue d’irradier sur le territoire

En plus des zones de la descenderie et de la voie ferrée, l’ANDRA, déjà propriétaire d’environ 3000 hectares de réserve foncière (environ 2000 ha de forêts et 1000 ha de terres agricoles), ne cesse d’étendre son emprise, dont l’estimation est passée de 300 hectares en 2013 à 500-600 ha aujourd’hui. Il ne se passe pas une semaine sans que les habitant.e.s découvrent un nouveau projet lié à la poubelle. Ainsi RTE (Réseau et transport d’électricité) projette d’envahir 7 hectares à l’ouest de Bure pour installer le transformateur électrique qui raccorderait la poubelle au réseau, tandis qu’une nouvelle zone à urbaniser (supérette, boulangerie, etc) serait construite à proximité… L’ANDRA a récemment vendu des terres au conseil municipal de Gondrecourt-le-Château pour la construction d’une nouvelle gendarmerie… Des coupes à blanc régulières ont aussi débuté dans le bois de Mandres-en-Barrois (zone des puits), le bois de Glandenoie et d’autres bosquets. Et pendant ce temps là autour du projet expérimental du CEA, SYNDIESE, qui vise à transformer les forêts de Lorraine en biocarburant, des engins terrassent et élargissent des routes depuis plusieurs semaines, alors que le projet (classé ICPE/Seveso) n’a lui non plus, bien entendu, aucune existence légale. Jusqu’où l’ANDRA s’arrêtera-t-elle ?

Chantiers de terrassement, d’élargissement et/ou déviation de route à proximité de SYNDIESE

Ici et ailleurs : relayer les infos, agir, se tenir prêt, venir nombreux.euses aux prochains rendez-vous !

Ici et ailleurs, faites tourner un maximum les informations sur les chantiers en cours (des informations quotidiennes sont en ligne sur le fil info du site vmc.camp) ! Sur place si vous repérez des travaux, ou que des agents ou des engins de l’ANDRA cherchent à pénétrer sur votre propriété, signalez- le aux numéros suivants : Maison de Résistance à Bure 03 29 45 11 77; Téléphone portable: 07 58 13 18 61.

On s’organise et on vous attend nombreux.ses aux prochains rendez-vous pour continuer de faire grandir les forces locales et s’opposer concrètement à l’ANDRA. Une prochaine assemblée mensuelle se déroulera fin octobre/début novembre lors des prochaines Rencontres d’automne (dates à venir).

D’autres appels suivront ! Tenons-nous prêt à converger massivement vers l’Est pour les bloquer !

Article appel début des travaux

 

Quelques postillons de la presse

De leur côté, les journalistes propagandistes qui font le lit de l’ANDRA et de ses magouilles continuent à taper sur cette initiative, à grands renforts d’hyperboles. Pour qu’on se souvienne bien de leur nom sur la stèle des affreux journalistes, on va les citer ici :

 

André Dréan, journaliste non assumé de Non Fides, qui avant même le début du campement, nous livrait une analyse à la va-vite, nous qualifiant tantôt de léninistes, tantôt de “molécules”, croyant trouver dans nos textes des traces de pensée Deleuzienne et profitant de l’occasion pour, une fois encore, vomir de manière épidermique sur celles et ceux qui tentent de s’organiser. Nous avons désormais pris l’habitude de cet avant-gardisme prétentieux et cynique façon Non Fides, toujours prompt à partager ses jugements hors-sol à partir de quelques analyses de texte réalisées sur le coin d’une table poussièreuse du 20ème arrondissement de Paris. Nous remercierons encore l’inquisiteur Dréan et ses trois ou quatre supporters de participer à la grande entreprise de sape initiée depuis toujours par les chiens de garde du capitalisme.

Olivier Auguste du journal l’Opinion qui invente l’hyperlatif d’ultra-vert, comme s’il n’y avait plus de mot assez fort dans son vocabulaire pour scandaliser Mme Michu qui le lit avec passion. Un bel alignement de conneries (et le mot est faible) où l’ANDRA devient un enfant de chœur adulé par des riverain-es, au mieux “indifférent-es” à la pression qui est exercée constamment sur elleux (pour dernier exemple en date : M. Hance, celui qui a une maison repeinte en ultra-vert, les a appelés samedi dernier pour les prévenir que les affreux que nous sommes allaient enflammer leurs bottes de paille un peu partout ; plusieurs d’entre elleux ont ainsi veillé toute la nuit, inquiet-es). On parle également d’un site de Mairie piraté (en l’occurence, une grosse méprise de la part de l’Est Républicain : il n’y a jamais eu de piratage). M. Olivier Auguste, qui très visiblement transpire le mépris, voit déjà un territoire redynamisé par des centaines d’emplois irradiés et un argent bien sale ; plutôt que de baver sur son clavier il devrait sans doute faire du porte à porte et se rendre compte du désastre humain qui est à l’oeuvre du fait de cette politique de corruption, d’humiliation que pratique par ici l’ANDRA. Pour information, M. Auguste, le projet de Roybon était entâché d’illégalités qui n’auraient jamais été révélées sans l’action de militants locaux, et celui de NDDL a été retoqué/critiqué par tous les collèges d’experts … nous ne sommes pas dans le meilleur des mondes démocratiques mais dans un univers où pas un jour ne se passe sans qu’on révèle des abus de biens publics et des conflits d’intérêts.

Mme Angélique Négroni du Figaro s’en donne également à coeur joie. D’après elle il resterait encore des “dizaines de militants” qui prépareraient une ZAD sous le couvert, à l’abri des regards. En partant, on ne les a pas croisés en tous cas, ils doivent se cacher dans un recoin du terrain. En illustration de l’article : la tente des Bure Haleurs, un groupe de musiciens et leurs ami-es qui ont occupé le parterre devant l’ANDRA durant deux semaines avant d’en être évacués par les gendarmes. Et le reste de l’article qui loue la patience des locaux, des flics et des municipalités qui auraient frôlé le pire du fait de la présence de centaines d’affreux incendiaires déterminés à revenir. Bref, une bonne grosse caricature de la diversité très grande des personnes qui sont venues au campement et des événements qui ont eu lieu hors et dans les murs du campement. On ne parlera pas évidemment des discussions avec les associations locales autour de la problématique de la disparition des forêts et de l’artificialisation des terres agricoles. Et on ne présentera pas les innombrables moments qui se sont articulés autour du vivre et lutter ensemble. Bref, on plaint des aigris comme Mme Négroni, enfermés dans leurs visions hostiles du monde et qui participent, avec leur plume complice, à sa détérioration rapide orchestrée par les marchands et aménageurs sans scrupules.

Enfin, M. Ludovic Bassand, qui doit tirer une certaine satisfaction à être publié en une de quatre journaux locaux quand il écrit des énormités. Avec lui nous ne sommes pas des ultra-verts mais des “anti-Bure”. Il nous semblait pourtant que c’était l’ANDRA qui était anti-Bure et promettait au village une disparition prévisible à plus ou moins long terme (jusqu’à nouvel ordre, Bure est un village et pas encore le projet Cigéo). Ce Monsieur salue le courage de M. Hance qui serait venu seul affronter le campement après la dégradation de sa maison, alors que ce dernier fait régner la terreur sur la région depuis des années et que des habitant-es nous ont dit qu’ils avaient “sabré le champagne” en lisant les nouvelles. Si l’intention de la publication était de nous stigmatiser en associant tout le campement à cette action, nous retenons surtout le fait que cette Une de l’Est Républicain aura ridiculisé M. Emmanuel Hance dans toute la Lorraine : beau travail et grand merci ! Espérons que monsieur Bassand saura se regarder dans un miroir dans quelques années, quand toute l’étendue de la duperie que représente Cigéo lui fera réaliser qu’il s’agissait de bien autre chose qu’une question d’ego écorné par quelques activistes anti-nucléaire impudents et insupportables, mais d’un acte politique. Il n’est jamais trop tard pour ravaler sa fierté …

Mais on va arrêter là le tableau de mauvaise presse, on lui a déjà consacré bien trop de place ici : elle nous confirme juste qu’il y aura toujours une presse de connivence, qui œuvre sur service commandé ou par conviction, comme organe de propagande pour l’État et ses affidés.

Ça s’en va et ça revient …

Vladimir, Martine & Co se séparent, ou plutôt s’éparpillent pour mieux se retrouver plus tard

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Ça y est, c’est fini, on a pris quelques jours de plus pour finir de remballer et plier bagage. Toujours sous le soleil de plomb qui nous aura accompagné.e.s presque tout au long du campement. Le terrain va retrouver un temps son calme originel et pouvoir se reposer un peu. VMC passe la main, et il semblerait que d’autres projets et chantiers s’y dessinent déjà.

Le collectif VMC, qui s’était donné pour objectif de construire ce campement, s’est dilué au fil du déroulement de celui-ci en s’enrichissant de centaines de contributions ; beaucoup de contenus riches en discussions, ateliers, créations radio, écrites et dessinées sont encore à mettre en forme pour que tout un-e chacun-e puisse les découvrir et les retrouver bientôt en ligne. Vladimir, Martine & Co se séparent mais pour mieux se retrouver plus tard avec Nestor, Michelle, Camille, etc.

D’ici quelques semaines, des personnes ayant porté ce projet se donnent rendez-vous pour un grand débriefing. Un moment d’échanges avec les locaux et associations en lutte est aussi au programme  notamment afin d’échanger sur les possibles engagements pour Bure et les autres luttes, au-delà de ce campement. Et dans la foulée, un moment plus spécifique relatif au foncier est organisé. Vos retours sont les bienvenus de tout temps pour enrichir l’analyse de tout ça.

De leur côté, les journalistes propagandistes qui font le lit de l’ANDRA et de ses magouilles continuent à taper sur cette initiative, à grands renforts d’hyperboles. Pour qu’on se souvienne bien de leur nom sur la stèle des affreux journalistes, on va les citer ici.

En guise de premier bilan

 

DSC_9962 copieCes dernières semaines, quelques personnes ont sonné aux portes pour avoir des ressentis et la boîte VMC a reçu pas mal de mails. Nous avons eu de nombreux retours, et beaucoup de positif sort de cette aventure. Notamment le fait que ce camp marque le point de départ de la renaissance d’une lutte qui s’est essoufflée après avoir été bien virulente pendant de nombreuses années. Et a participé au renforcement des liens tissés entre différentes luttes qui portent des idées/idéaux commun-es. Du côté des habitant-es des environs, et des militant-es locaux, cette aventure a plutôt rencontré de l’enthousiasme et créé des complicités. On verra ce qu’il en ressort dans les semaines qui viennent avec les retours écrits et oraux que certain-e-s se donnent à cœur de collecter.

Dans le flot des moments partagés, on se souviendra également d’une balade aux flambeaux, au cours de laquelle deux groupes ont silloné la nuit durant quelques heures, les un-e-s partageant un peu de lumière avec la lune, en miroir face aux insupportables spots de l’ANDRA, tandis que les autres faisaient valser un pan de grille à l’arrière du « labo ». On se rappelera également le sabotage des sondes piézométriques (qui permet de déterminer la distance entre le niveau du sol et celui de la première eau souterraine) de l’ANDRA, bouchées partout où elles se sont trouvées sur le chemin, une balade instructive autour des lignes THT, une surprise à l’attention du préfet de la Meuse à Bar-le-Duc, l’autoréduction du super U, la simulation d’un accident nucléaire à Void-Vacon ou encore le ravalement de façade de l’odieux ingénieur de l’ANDRA à Lifol-le-Grand….

Mais nous entendons aussi les avis plus mitigés ainsi que les ressentis négatifs et souhaitons avancer en les prenant en compte. Si ce qui précède semble plutôt positif, personne ne niera que ces 10 jours à Luméville ont aussi donné lieu à des conflits, des malentendus, des ratés, des conneries, des désillusions, voire des départs de certaines personnes choquées ou énervées. Il nous reste du travail et du chemin à faire. Tout se construit, et ça prend du temps. Les erreurs se corrigent. Le campement se voulait ouvert, mais portait néanmoins des positions politiques claires (un certain nombre de principes en “-iste” qui sont portés par les milieux anti autoritaires depuis longtemps, et reformulés dans les textes de présentation du camp de Bure). Malgré une volonté de porter attention aux un.e.s et aux autres, aux discriminations bien ancrées en nous, on a mesuré l’ampleur du chemin qu’il reste à parcourir. A l’inverse, il a fallu faire des choix, voire demander à certaines personnes de partir. Parce que leurs idées ou leurs comportements ne supportaient aucun compromis de notre part. La question du sexisme était très présente, parce qu’elle n’est jamais résolue, parce qu’elle nécessite un combat de tous les instants, parce que nous ne l’avons pas assez anticipé en amont (écoute, médiation, gestion de conflit…), parce que nos perceptions restent toujours très diverses et que nos postures sur les manières d’en sortir peuvent être très différentes voire difficilement conciliables.

Un autre point négatif surtout ressenti au niveau des personnes qui ont pris en charge beaucoup de choses dans l’organisation et le fonctionnement quotidien du camp : nous n’étions pas encore assez nombreux-ses dans les différentés commissions (en amont, et pour certaines pendant le camp). Du coup on a geré un peu l’urgence (le minima), on a pas eu le temps de transmettre, et ça s’est ressenti à plein de moment. L’autogestion ça ne se décrète pas, ça se pratique. On a aussi retrouvé les habituels différends autour des modes d’actions, qui font ressortir parfois de vieux conflits, ancrés dans les histoires croisées de l’anarchisme, du communisme ou de l’autonomie, selon qu’on soit plus ou moins dans la spontanéité ou dans la construction de rapports de force sur le long terme, la propagande par le geste ou la composition avec les autres “forces” présentes… On a tendance à considérer un mode d’action comme une marque de fabrique, un code attribué tantôt aux anarchistes, tantôt aux citoyennistes, tantôt aux autonomes. De vieux réflexes qu’on appliquerait automatiquement dans n’importe quel contexte, quoiqu’il se joue en face, quelle que soit la situation. Pour nous les modes d’action ne sont pas liés à des postures politiques. Si on ne croit pas dans la justice mais qu’on pense qu’un recours déposé au tribunal peut faire chier, allons-y ! Si on ne conçoit pas de jeter des pierres sur des flics mais que ça peut empêcher une arrestation ou une expulsion, pourquoi hésiter ? On aurait plutôt aimé parler stratégie, définir des objectifs communs et choisir les modes d’action qui permettent de taper là où ça fait mal. Et ne pas avoir à s’énerver sur des “actions” absurdes car non pensées et non préparées, déconnectées de la situation et du niveau d’intensité, qui vont davantage emmerder les participant.e.s à la lutte que nos ennemis communs. Au-delà des héritages politiques auxquels nous pouvons nous sentir rattaché.e.s, on ne souhaite pas s’enfermer dans une posture identitaire. Les conflits sont nés entre des personnes ou des groupes ayant certaines positions antagonistes, incompatibles et si on veut quand même remporter des choses ensemble, il faudrait pouvoir assumer la question de l’ouverture aux différents modes d’action. Si ces questions sont très présentes dans nos milieux politiques, il nous semble essentiel de les partager au-delà. Notre force grandira de la rencontre, parfois douloureuse et difficile, avec la multitude hétérogène que nous formons toutes et tous. panneau_mandresC’est en cheminant ensemble et en étant attentif.ve.s les un.e.s aux autres qu’on construit des liens suffisamment solides pour défaire ce qui nous empêche de vivre. Ensemble éprouver l’adversaire qui nous fait face, la joie d’une manche remportée, la transmission d’un savoir ou d’une histoire qui donne des outils à nos actions. C’est ce que nous souhaitons pour la suite. Et si nous n’avons évidemment pas enterré l’Andra et son monde en 10 jours, n’en déplaise à celleux qui nous ont compris.e.s au premier degré, nous sommes sûr.e.s d’avoir continué à creuser sa tombe. La lotta continua.

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Lundi 10 août : Fil d’infos à couper le Bure

Nous sommes encore quelques dizaines lundi matin à nous réveiller sous la pluie, prenant notre courage à deux mains pour continuer à démonter et ranger le campement.

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Le message circule qu’un gars agressif s’est pointé vers 8h30 pour accuser les participant.e.s au campement d’avoir arrosé sa façade de peinture verte et de merde. On prend conscience qu’il peut revenir mettre ses menaces à exécution et on réfléchit à comment se défendre tou.te.s ensemble le cas échéant.

Mais ça ne nous empêche pas de continuer à démonter des barnums, des toilettes sèches, les douches, l’éolienne, les panneaux solaires, rassembler le matériel à restituer, ramasser tout ce qui traîne. L’idée commence à circuler de se retrouver à la gare en septembre pour se donner des nouvelles, garder les liens et passer un bon moment ensemble.

Les fabuleuses cantines qui se sont occupées de remplir nos ventres et enchanter nos papilles toute cette semaine, sont sur le départ. Alors comme pour les chantiers, on repart en cantine autogérée et des ami.e.s nous préparent des beignets de courgettes avec du riz et une délicieuse sauce tomate-oignon.

Certain.e.s discutent avec des habitant.e.s du coin qui nous racontent comment ils et elles ont vécu ces dernières semaines avec nous. Illes nous remettent des coupures de journaux évoquant le campement, le projet Cigéo éjecté de la loi Macron et les dernières déclarations des technocrates de l’Andra.

Les notes prises lors de l’assemblée de clôture de dimanche ont commencé à être rassemblées et mises en forme, dans le but d’être partagées, par exemple sous forme de brochure. Cela nous semble important pour prendre acte ensemble de ce que nous avons vécu et construit pendant ces dix jours, nos réussites et nos échecs, afin de ne pas toujours repartir de zéro, d’avancer sur ces histoires d’action politique, d’organisation collective, de lutte contre les discriminations, etc…

Suite à plusieurs demandes, des personnes réfléchissent aussi à une brochure qui raconterait comment ce campement s’est organisé pendant les nombreux mois qui ont précédé.

La pluie cesse peu à peu, la nuit tombe et de petits groupes se retrouvent tantôt pour chanter, débriefer, se chauffer près du brasero jusque tard dans la nuit

Ce fil d’infos à couper le Bure sera peut-être le dernier, car le camp est officiellement terminé, mais on reste là tout près, et la lutte continue !

Si vous voulez rester au courant des prochaines aventures, vous pouvez vous inscrire sur la liste de diffusion campvmc@lists.riseup.net et bien sûr continuer de venir sur http://vmc.camp qui ne va pas s’arrêter d’être alimenté.

Communiqué : une visite très désagréable !

Ce matin, notre campement, qui arrive sur sa dernière journée et sa clôture, a eu une bonne et une mauvaise surprise à son réveil.

M. Emmanuel Hance, responsable pour l’eau, les activités humaines et la biodiversité, accessoirement maître-chanteur notoire de l’ANDRA a eu le droit à un ravalement de façade bénévole de la part d’un groupe d’action qui nous a transmis son communiqué dans la foulée (voir site /2015/08/10/une-action-contre-laccaparement-des-terres-par-landra/). Pour un individu aussi méprisé dans les environs de Bure, c’est très étonnant que ça ne lui soit pas arrivé auparavant.

La mauvaise surprise, c’est que ce même individu s’est invité sur le terrain de notre campement ce matin, peu avant 8h, et s’est livré à des menaces non voilées à notre encontre, disant que dès ce soir nous allions le regretter et ne serions plus là. Comme si les actes d’un groupe pouvaient être imputables aux centaines de personnes qui s’y sont retrouvées durant ces dix derniers jours et démontent désormais le campement. Menacer d’expropriation, intimider et exercer des pressions sur les agriculteurs et habitant-es des environs a visiblement fait naitre chez M. Hance un sentiment d’impunité très prononcé.

Ce monsieur doit sans doute s’imaginer qu’il a la force de l’intimidation pour lui. Mais nous n’avons absolument aucune crainte de ce qu’il pourrait entreprendre, bien au contraire : nous avons la conviction que tout ce qu’il pourrait entreprendre ne ferait que publiciser son nom, délier les langues et rendre visible son action néfaste des années passées, en discréditant l’ANDRA et sa stratégie de corruption et d’oppression sur tout un territoire.

Nous sommes des centaines de personnes, venues de multiples réseaux et collectifs militants, qui se sont rassemblées et retrouvées à Bure tout au long de ce campement ou au cours des dernières années. Nous avons en nous la colère et la détermination de tou-tes ceux et celles qui ne tolèrent plus qu’on leur impose des projets ruineux et mortifères sous couvert de démocratie. Nous attaquer c’est nous grandir, nous renforcer, parce que face à la loi du silence qui couvre les malversations des aménageurs du territoire, notre arme première est la parole. Face à l’isolement, notre première arme est la solidarité.

Nous avons accueilli des habitant-es des environs, les comités de lutte locaux, construit des moments précieux avec elles et eux. Des liens tels que l’ANDRA n’en tissera jamais malgré toutes ses tentatives pour se rendre acceptable. Ceux qui dérobent à un territoire son histoire, sa vitalité, sa fierté et ses ressources et qui prétendent lui substituer une pâle économie de déchets mortels ne récolteront jamais que mépris et haine des populations.

S’il devait arriver quoi que ce soit de désagréable ou de malveillant, ce qui s’est passé cette nuit réjouira incomparablement la population du sud de la Meuse et elle nous soutiendra. Il ne sera pas facile de nous stigmatiser et nous isoler. Nous conseillons plutôt à l’ANDRA d’opter pour ce qu’elle fait de mieux quand il s’agit d’opposition : se taire, ne pas faire de vagues et continuer à creuser son trou patiemment ; nous saurons le combler.

Cette semaine, le soutien de celles et ceux qui nous ont accompagné nous renforce dans notre détermination à nous opposer radicalement au projet CIGÉO et à l’industrie nucléaire !

Collectif VMC

Contact Presse : vmc+presse@riseup.netwww.vmc.camp – 07.58.23.08.97

Une action contre l’accaparement des terres par l’ANDRA

Ce matin l’automédia a reçu un communiqué d’action qui réjouira certainement du monde (téléchargeable ici) :

Réduisons l’ANDRA et Hance à l’impuissance !

Dans la nuit du dimanche 9 au lundi 10 août, nous avons rendu une petite visite de courtoisie à Emmanuel Hance, négociateur des acquisitions foncières de l’ANDRA et salarié de l’Observatoire Pérenne de l’Environnement. Souvent surnommé « le bon Dieu sur terre » par les habitant.e.s qu’il harcèle depuis des années pour obtenir leurs terres par des échanges opaques, il nettoie sans ménagement le territoire de celles et ceux qui y vivent et cultivent pour y implanter la pire des poubelles radioactives.

Pour lui rappeler le harcèlement quotidien qu’il inflige aux habitant.e.s et paysan.ne.s de la région depuis plusieurs années et lui manifester tout le respect qu’il nous inspire, nous avons joyeusement déversé des litres d’excréments sous ses fenêtres, sur son paillasson et devant son salon. Nos quelques crottes dans son jardin ne pèsent toutefois pas bien lourd par rapport aux 100 000 m3 de déchets radioactifs que Hance cherche à enfouir dans le sud-Meuse.

stockage de surface

Stockage de surface

Nous avons également pris au mot la politique de greenwashing de l’ANDRA, mise en œuvre par Hance à travers l’O.P.E. (le machin destiné à sauvegarder la mémoire de la nature pré-nucléaire pour mieux étudier sa destruction), en aspergeant abondamment sa façade d’un gros vert qui tache. Rien de tel qu’un petit nettoyage vert pour se remettre les idées en place, pas vrai Manu ?

encore un peu

L’ANDRA se met au vert

Cette petite escapade nocturne n’est que le début d’une résistance collective. Car au vu de la colère qu’Emmanuel Hance inspire partout où il traîne sa moustache et son 4×4 noir, la riposte contre le système qu’il sert pourrait être beaucoup plus forte.

Hance fait de la région un désert social, permettant à l’ANDRA d’acquérir, avec la complicité des SAFER, près de 3000 hectares en Meuse et en Haute-Marne, sans compter les autres départements où aucune donnée n’est disponible. Pour un projet dont l’emprise des installations au sol est d’environ 400ha, on se demande bien à quoi rime tout ce gavage foncier, si ce n’est accentuer un peu plus la désertification du territoire en faisant grimper les prix et en empêchant les jeunes de s’installer. Certains habitants se préparent même à ce que leurs villages soient rasés d’ici à 20 ans…

Hance méprise la volonté populaire quand, accompagné de deux vigiles, il interdit l’accès au conseil municipal de Mandres-en-Barrois en juillet pour échanger le bois communal de Lejus avec le bois de la Caisse en dépit du refus déjà fermement exprimé lors de la consultation des habitant.e.s en janvier 2013.

Hance négocie bien au-delà de toute limite éthique, en n’hésitant pas à harceler les personnes âgées pour s’emparer de leurs terres, à appeler inlassablement jour après jour pour vaincre toute volonté de résistance, à brandir la menace d’expropriation pour intimider ses interlocuteurs. Beaucoup ont tenté de résister mais ont cédé ou déménagé par peur des contrôles. Il se raconte même dans le village de Saudron qu’un jeune agriculteur aurait fait un AVC suite à un échange conflictuel.

Hance divise pour mieux régner, en accentuant les rivalités déjà fortes entre agriculteurs et familles pour arriver à ses fins, en profitant du climat de résignation et d’isolement si fort dans ces villages en dépeuplement. En effet beaucoup ont peur, certains culpabilisent, quelques un.e.s ferment les yeux et surtout, tout le monde se suspecte et s’accuse.

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Mise en oeuvre de la réversibilité.

Mais cette atmosphère de résignation, d’isolement et de rancœurs a assez duré. Par ce geste, nous voulons mettre en évidence le fait que face à celles et ceux qui sont décidé.e.s à ne pas laisser s’installer l’horreur radioactive, Hance et le système qu’il sert sont vulnérables.

Nous invitons les habitant.e.s, paysan.ne.s, propriétaires de terres à cesser d’avoir peur de celui qui incarne le cynisme de l’ANDRA, à tirer un trait sur leurs divisions et s’allier pour refuser collectivement cet accaparement des terres. Il est plus qu’urgent de réagir et s’organiser : d’ores et déjà de nombreux agriculteurs ont perdu l’usage de plusieurs centaines d’hectares de terres de l’ANDRA dédiées aux futurs chantiers. Ces terres qui ne peuvent plus être cultivées, c’est l’aménagement par le vide et la fabrique du désert orchestrés par l’ANDRA qui prennent corps et réclament des réponses. Notre colère n’est pas réversible.

Résistons ensemble face à l’accaparement des terres et la désertification de nos lieux de vie !

un peu de green bashing

Qui sème des radiations récolte des étrons !



La simulation d’accident de Void-Vacon fait jaser

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Visiblement nous sommes les seuls à ne pas nous prendre trop au sérieux dans cette histoire de simulation d’accident nucléaire de Void-Vacon : l’Est Républicain titrait ce matin « Bure : piratage du site de la Mairie de Void-Vacon » (téléchargeable ici en cas de modif/disparition de cet article)

Et la préfecture elle-même semble avoir pris l’évènement très (trop) au sérieux si on en juge son communiqué :

CP-Incident-de-transport-de-déchets-radioactifs