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Fil info Novembre/Décembre 2016

Quelques nouvelles d’ici et là !

  • La maison fête son annif

affiche-anniv_maison_coloriseePour fêter ses 12 ans, ce 3 décembre, la maison était en pleine effervescence : entre la cuisine, la salle multiactivité, le bureau, chacun-e y allait de ses préparatifs pour le cabaret du soir.

Confection de pochoirs pour faire des drapeaux, préparation de galettes, répétition de chansons, impression de paroliers, écriture de petits mots pour la criée publique, une chouette créativité et bonne humeur contagieuse.

Après un repas plus que copieux, agrémenté de photos d’un passé déjà bien rempli de mobilisations et de chantiers, la tablée s’est joyeusement époumonée à chants et à cri, transformant tables, assiettes, couverts et tout ce qui passait à portée de main en instruments improvisés. Violons, guitares, tambours se sont joints à la fête, d’abord en solo, duos, trios superbes, puis dans un boeuf musical endiablé. Les tables repoussées hâtivement ont laissé la place aux danseurs, la fête s’est étirée jusqu’à tard dans la nuit, entre plusieurs ambiances : slam ici, techno là, discussions un peu partout …

Un bien bel annif, avec plein de visages qu’il fait bon revoir dans notre petit coin de Meuse réfrigéré !

  • Dans le bois ça sillonne

Suite à un mail de leur part, on les attendait mardi, ils sont finalement venus dans nord du Bois Lejuc mercredi à 16h avec des vigiles, un tracteur et une poignée de gendarmes. L’ANDRA avait été condamnée en août à remettre le Bois en état dans les 6 mois, 5 mois plus tard les voilà qui prennent l’ouvrage à coeur et creusent un sillon durant 2h d’intense activité. À ce rythme là, ça va prendre du temps de remettre en état 8 hectares de défrichement, de remiser quelques centaines de tonnes de remblais et de murs en béton et de replanter plusieurs centaines d’arbres déracinés.

Pour leur donner du coeur à l’ouvrage, on leur tient compagnie, avec musiques et encouragements.

Jeudi 1er décembre on a remis ça, après une petite visite à l’entrée du pôle technique où se tient une réunion de concertation entre l’ANDRA et les « acteurs du territoire » : universitaires, associatifs et autres, invités à s’intéresser à « l’impact de CIGEO sur Biodiversité et les milieux naturels » pour les futures études d’impact destinées à ravager le Bois Lejuc et bien d’autres espaces destinées à accueillir la poubelle nucléaire.

  • Gudmont dit non !

gudmont-dit-non-vignetteEn plus de la poubelle nucléaire, le lobbie electro-nucléaire sûr de lui, cherche à implanter tout un ensemble d’infrustructures liées au nucléaire sur ce même territoire. Après la plateforme de Void-Vacon, un stockage de déchets FA-VL à Soulaine, une blanchisserie à Joinville, … le dernier projet est une recyclerie à Gudmont, à quelques km de Joinville .. Mais c’est sans compter sur les habitant-e-s du coins qui depuis la nouvelle ne cessent de dire massivement NON ! Dernière action en date dimanche 27 Novembre où tout le village se trouvait à vendre .. à voir par là !

 

 

On compte bien vous tenir au courant des prochaines mobilisations à Gudmont. Les habitant-e-s ont besoin de soutien ! Il est vraiment temps de mettre en place une inter-luttes locales contre la nucléarisation du territoire !

Plus d’informations sur la page facebook de mobilisation des habitant-es de Gudmont-Villiers

  • Une blanchisserie à Joinville.. bin non!

Poursuivons avec ces projets horribles .. Unitech souhaite implanter une blanchisserie pour les vêtements de travail du nucléaire à Joinville. Pratique ! C’est quand même pas loin de Soulaine pour le stokage… Mais pas sûr que la Marne s’en remette .. Rassurez vous, des collectifs commencent à se bouger sur la question. En voila d’ailleurs une belle affiche!

 

  • Barricades agricoles contre la poubelle nucléaire !

img_5612Ce 13 Novembre dès le bon matin, des personnes convergent vers l’ancienne gare de Luméville .. Sur place, l’ancien champ de patates planté en avril 2016 à la place des friches mortifères de l’ANDRA, s’est transformé en champ de blé … Il ne reste qu’à reconstruire des haies avec joie et coeur pour parachever cette remise en culture ! Toute la journée des gens du coin et de plus loin vont se succéder derrières les pioches, pelles, … Un beau renfort aussi de personnes du réseau Reclam the field, qui avaient leur assemblée annuelle ce même we à la maison de résistance .. L’ANDRA souhaite transformer des terres agricoles en poubelle nucléaire? Alors, nous les reprendrons !

La nuit venue, une chorale s’est improvisée devant la vigie patate transformée en bar autour d’un dernier vin chaud ..

 

Mercredi 30 novembre – La fête de l’éco-enfouissement a commencé !

Mercredi 30 novembre après-midi, l’Andra, Hance, ses vigiles et le petit prince Dubois, sont venus dans le bois, pas pour nous serrer la pince. Ni pour poursuivre des travaux de déboisements, ou même de sondages géotechniques. Non : pour faire des travaux de « reboisement ».

Car il est clair que l’agence agit maintenant « dans les clous ». C’en est fini des attitudes m’as-tu-vu de cet été, à coups de défrichements illégaux, de coups de lattes des vigiles, de militarisation énorme du territoire. Qu’on se le tienne pour le dit, l’Andra et la « justice », ça fait un !

Donc, ce fameux reboisement permet à l’Andra de remplir ses obligations vis-à-vis des tribunaux, conformément à la décision du TGI du 1er août enjoignant l’Andra à obtenir l’autorisation de défrichement dans un délai de 6 mois, ou remettre en état les zones défrichées. L’agence est en cours pour l’autorisation. Et là, elle commence donc à reboiser….pour mieux pouvoir revenir complètement dans la forêt sous peu et continuer ses travaux dégueus.

À 14h30 donc, à l’entrée nord du bois Lejuc (accès Ribeaucourt), Hance, flanqué de 3 vigiles est arrivé – après que deux véhicules de flics sont venus vérifier le terrain un peu plus tôt, certains posant tranquillement en treillis militaire, boucliers etc. De quoi reposer une ambiance très sympathique. Les cerbères attendent, sans que le beau soleil d’hiver semblent aller plus loin qu’effleurer leur crâne sans y faire rentrer de lumière. Pendant ce temps-là, trois véhicules de gendarme mettent un coup de pression à l’entrée sud.

À 16h, l’objet de l’attente paraît : un tracteur, flanqué à nouveau d’un pick-up de vigiles. La machine est munie d’une roue dentée qui peut creuser des sillons.

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Un reboisement tout en douceur.

  De 16h à 17h30, le tracteur, vaguement protégé par les vigiles, va tracer 2 sillons de 15-20 cm sur environ 100 m, sous la direction de Emmanuel Hance, qui, quand il ne pousse pas les agriculteurs à bout ou au cancer pour récupérer leurs terres, ou quand sa maison n’est pas crottée, endosse volontiers le rôle de chef de chantier. La roue trace ses sillons, en passant proche de quelques souches. Drôle de manière de reboiser.

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Emmanuel Hance, aux « manettes » du reboisement.

À 16h45, 4 véhicules de gendarmerie débarquent, avec le commandant Dubois à leur tête. Le tableau de famille était ainsi complet. On se croirait ramené 3 mois et demi en arrière, avec vingt degrés et 4 heure de jours en moins.

Une dizaine de hiboux du bois étaient là pour observer et prendre acte de leur retour. À 17h45 les véhicules repartent dans la nuit tombante.

Le même manège est, a priori, censé se répéter pendant les 15 jours. Le 15 décembre une des audiences de l’appel de l’Andra sur le jugement du 1er août aura lieu. Les coups de pression et les patrouilles de flics risquent de se renforcer encore. Tout ça pour nous mettre à bout et expulser ensuite la forêt tranquillement ?

Ça ne se passera pas comme ça ! Même en hiver, les hiboux restent déters !

Avec l’Andra, la novlangue devient réalité : la destruction de la forêt, c’est son reboisement !

Les prochaines dates de la fête de l’éco-enfouissement :

– Tous les jours à venir, en lisière du bois, surveillance et présence auprès de leurs travaux en lisière.

Jeudi 1er décembre, à 14h, salle des fêtes de Bure, « haie d’honneur » pour la réunion d’enfumage « Ateliers biodiversité et milieux naturels ».

Vendredi 2 décembre à 19h, assemblée stratégique autour de la forêt à la Maison de résistance à la poubelle nucléaire.

Fil info septembre-octobre 2016

20161011_15144910/10 : à Bure, alerte matinale, les vigiles sont dans la forêt : armés de bâtons ils accompagnent un sinistre huissier qui note, filme à la Go Pro, refuse de justifier sa présence. Un huissier c’est en tous cas jamais de bon augure : l’ANDRA prépare son retour, on l’attend de pied ferme ! 20161011_151615Au retour de la forêt nous croisons une voiture de gendarmerie sur le chemin communal, d’autres voitures ont recommencé leurs rondes incessantes devant la maison, perturbées par les travaux qui ont lieu sur toute la commune de Bure. Plus tard dans l’aprem, nous nous sommes ainsi précipité.es dehors, alors qu’une voiture bleue banalisée passait devant la maison avec à son bord des individus à lunettes noires. Vu de près, il apparaît rapidement que nos amis sont des gendarmes en uniforme qui nous filment allègrement au passage.

09/10 : du côté de NDDL, une réunion intercomités qui nous conforte dans l’idée que les collectifs de soutien sont encore bien présents et vivaces et qu’ils sont prêts à épauler la ZAD au moment où les expulsions surviendraient. Partout en France, préfectures, mairies, routes, places seront bloqués et investis le soir-même d’une menace. ZAD partout !

 

5010575_6_515c_inivtes-a-apporter-un-baton-sur-la-zad-de_c16f98bf50fcf8de9b32a3b11023a303

14516388_1105038592927437_5386775958809791702_n08/10 : d’avis général, une bien belle journée de mobilisation pour la ZAD : une manifestation avec des milliers de personnes convergeant à travers les bocages (pour l’occasion on avait peint une belle série de masques de hiboux), un superbe hangar porté par des dizaines de charpentiers qui s’élève dans les airs, des cantines autogérées qui s’alignent pour nous nourrir avec plein de bonnes choses, des infokiosques bien fournis, un très bon cabaret des ami.es de la ZAD pour retracer son histoire, un mur impressionnant de bâtons pour défendre la ZAD et des concerts avec une super ambiance (spécial mention pour le ZAD Social Rap qui nous a mis une sacrée claque émotionnelle avec ses drapeaux noirs, cagoules et feux de bengales !). Bref, on ne peut pas laisser expulser la ZAD, vraiment pas ! C’est trop de nous et de richesse qu’on y perdrait … en tous cas nous serons là pour la défendre, que ce soit de Bure ou sur place ! (« il n’y aura pas d’aéroport à Bure » comme le disait notre banderole).

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03-07/10 : la vingtaine d’entre nous partie de Flamanvile pour passer la semaine à NDDL en préparation du 8 octobre s’est étoffée tout au long de la semaine de visages croisés tout au long de l’été d’urgence. La ZAD est décidément le rendez-vous mondain des militant.es de tous horizons, il ne manquait pas grand monde à l’appel. On aura passé une belle semaine au potager, à préparer notre sketch sur scène pour le samedi, à prendre part aux réunions, à découvrir la ZAD et ses constantes évolutions, à perturber (honteusement) le sommeil de nos voisins par une manifestation dansante nocturne, à nous imprégner des préparatifs de défense en cas d’expulsions et à … flemmarder un peu quand même dans les bocages, dans les salons des différents lieux. Bref, une chouette semaine à échanger pas mal de choses !

Du côté de Bure, des vigiles rôdent dans les bois, armés de bâtons.

01-02/10 : direction Flamanville pour un certain nombre d’entre nous, pour la grande manifestation contre l’EPR, à l’appel du CAN-ouest. La route est longue mais le paysage à l’arrivée suffit à sa compensation : des bocages normands vallonnés très aquarellables, une mer magnifique au long de la côte de falaises décharnées prolongées par les paturages et maisonnettes en pierres. Et pour encadrer et dominer la vue de part et d’autres, la monstrueuse usine de retraitement de la Hague, et le non moins monstrueux futur EPR. Manifestation de 3000 personnes, sans entrain, avec une sono crachotante qui rappelle les mauvais jours syndicaux, un service d’ordre assez peu créatif et tolérant, un final très décevant, à tourner le dos à une usine fortifiée, armée jusqu’aux dents de gendarmes.

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Au passage, on a retrouvé nos ami.es du renseignement et leur camion big brother qu’on avait déjà rencontré à Bure aux 100 000 pas il y a un an. Hélico au-dessus du camping, passage avec caméra téléscopique au-dessus de la haie lors de la discussion sur Bure, on sent que les quelques dizaines que nous étions représentaient une menace évidentes pour les deux forteresses nucléaires ^^

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Et si par hasard vous cherchez des sous-traitants, faites votre choix !

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Et pour finir la journée, kermesse à Siouville (rien à voir avec l’été indien) : barnums blancs et merguez frites, concert sous pluie et sans énergie.

20161001_192543Bref, si on enlève la baignade dans un cadre saisissant et dans une eau chauffée au tritium et cesium, des bonnes tranches de rires de la commission lol occupée à inventer des slogans plus politiquement incorrects les uns que les autres, dans le cortège de la manif, un camping autogéré super bien organisé et accueillant de nos ami.es de la Grange de Montabot (avec lesquels nous nous sommes symboliquement jumelés, avec un mur du Bois Lejuc et des morceaux de pylones de la THT), on garde de ce week-end plus qu’une amertume, vraiment un ressentiment qui devrait bientôt se traduire sous forme d’un texte collectif ébauché dans la voiture vers NDDL et au gré des discussions entre nous.

01/10 : le 1er octobre on a aussi les copain.es d’Urcel qui organisaient un concert de soutien à la lutte à Bure, un grand merci à eux et en espérant être plus nombreu.ses des leurs la prochaine fois ! 

20160929_10494129/09 : les gendarmes, devenus quasi-invisibles depuis un mois et demi, reviennent : contrôle inopiné au milieu des champs : « vous comprenez, on fait notre boulot, on contrôle tout le monde, pas spécialement vous ! » ; au milieu des champs, sur un chemin communal, à deux pas du Bois Lejuc ? Mais bien sûr, c’est évident, nous sommes paranoïaques, la conduite en ivresse ça fait des ravages chez les tracteurs, c’est bien connu …

14520451_1105038669594096_1180397318559566718_nA la Maison de la résistance on se prépare pour la manifestation de Flamanville en mettant en sachets des fragments de betonnites authentiques prélevée sur le mur de l’ANDRA, pour imiter les sachets d’argile des profondeurs que l’ANDRA distribue lors de ses portes ouvertes. Une vraie production à la chaîne : plusieurs centaines de sachets remplis et étiquetés patiemment en une demie-journée.

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Bure cabaret d'anticipation

25/09 : près de 200 personnes et un petit groupe  de gens venus de Bure et leurs soutiens, à la Parole Errante à Paris pour le Cabaret des Scotcheuses en soutien à la lutte à Bure. L’occasion de redécouvrir des moments chouettes des actions de l’été compilés en vidéo et de voir la vidéo finalisée de Bure-les-Bains tournée par un ami à la suite du week-end de chute du mur. En soirée, un cabaret monté par les scotcheuses et déjà joué à Bure en plus petit comité auparavant, à la fois fascinant, angoissant, saisissant de réalisme, esthétique, troublant, nous a guidés à travers la Parole Errante à travers des scenettes d’anticipation superbement interprétées. Vraiment une belle surprise pour nous qui avions pour les un.es fait figurant.es pour les fragments cinematographiques, pour les autres avions ébauché les idées entre deux rires et verres de soirées avinées, et les derniers avons retrouvé dans un miroir déformant, une projection angoissée de ce que pourrait être notre avenir et parfois le dérisoire de la lutte présente. Vivement que les scotcheuses reviennent fin octobre pour le tournage de la suite !

murouvertaffiche_400x600Dans le même temps, l’ANDRA accueillait des centaines de personnes à la suite de sa campagne massive de propagande pour ses portes ouvertes. Certain.es d’entre nous étaient présent.es à l’entrée pour tracter, d’autres ont été invité.es à sortir suite à des questions trop indiscrètes. Et certains journalistes et badauds, encore intrigués par notre happening destructif d’août, ont pris à la lettre notre invitation au « Mur ouvert du Bois Lejuc » et se sont aventuré.es dans le Bois pour y visiter les ruines de l’orgueil de l’ANDRA.

19/09 : nous étions nombreuses à nous déplacer au TGI de Paris pour le procès de notre ami, intenté par la préfecture de Paris pour complicité d’attaques informatiques en soutien à Sivens et en réaction à la mort de Rémi Fraisse. Pas assez de places pour tout.es rentrer dans la salle, des anonymous venus de loin, mais le procès est repoussé au 6 mars 2017. Ironie ou volonté, c’est à cette même date qu’en 2014 étaient expulsé.es les occupant.es de Sivens.

17/09 : une trentaine de personnes se sont réunies à la Maison de la Résistance pour l’assemblée de la lutte de Bure. Ont été fait des retours de l’été d’urgence, évoqué les procès passés et à venir, la répression plus généralement, les prochaines échéances de lutte d’octobre et novembre et notamment le soutien en cas d’expulsions à NDDL ou le week-end de rencontres du réseau Reclaim the Fields mi-novembre.

La soirée se finit en veillée nocturne autour du feu à chanter et discuter sous les cabanes qui ont fleuri étrangement dans de puissants chênes au-dessus de nos têtes dans les derniers jours.

 

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15/09 : suite à la manifestation loi travail du 15 septembre à Paris et Nancy, deux camarades se sont respectivement fait interpeller à l’un et l’autre endroit. Le premier a été l’objet d’une interpellation ciblée à l’issue de la manifestation de Nancy par une unité de la BAC qui a fondu sur un groupe d’une quinzaine de militant.es venu.es de Bure pour défiler. Après une vaine résistance du groupe, l’ami a été extrait du groupe puis détenu près de 24h au commissariat central où un rassemblement d’une cinquantaine de personnes a bloqué joyeusement, en chantant et en tambourinant sur des poubelles placées en travers, l’entrée principale durant deux heures avant de repartir à une trentaine en manif sauvage et se disperser dans les rues de Nancy poursuivis par des fourgons de la CSI. À Paris le camarade a tenté de s’interposer dans une interpellation en début de manifestation, avant de se retrouver emmené à son tour en garde à vue puis conduit au TGI de Paris le surlendemain.

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Trois procès en définitive : le 14 octobre à Paris, le 14 novembre et le 2 décembre à Bar-le-Duc

Si on excepte cette issue malheureuse, la quinzaine de personnes mobilisée sur Nancy a échauffé l’ambiance pluvieuse de ses chants, slogans, et joyeuse folie chaotique qui perdure de l’été. Masques de hiboux et banderole de soutien à Bure étaient au rendez-vous.

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12/09 : nous étions plusieurs dizaines mobilisé.es devant le TGI de Bar-le-Duc pour le procès de notre ami hibou qui est accusé d’avoir machouillé le doigt d’un gendarme lors des expulsions du Bois Lejuc le 7 juillet dernier. Un doigt au goût amer de répression : 2 ans d’interdiction de Meuse et 6 mois de sursis ! Deux copines qui ont croisé le juge après l’audience ont voulu s’assurer que gâcher la vie des gens ne lui causait pas de troubles de sommeil : rassurez-vous, il a étudié 8 ans pour avoir la légitimité de punir et ça conforte ses nuits. Ya des morsures de doigts qui se perdent !

20160909_09344620160909_15155020160909_15134320160912_11260509-12/09 : début de plusieurs jours de chantier affouages à la Maison de la Résistance : anciens de la maisons et nouveaux se retrouvent pour déplacer le bois de l’année passée et faire place à celui de l’année présente. Place faite, le bois est ramassé en forêt avec l’aide d’un agriculteur de Bure, un boulot assez physique somme toute ! Mais bien utile pour chauffer à un coût dérisoire tout au long de l’hiver : à la Maison de la Résistance (alias Bure Zone Libre) on cuisine et on chauffe au bois. Un privilège des communes rurales menacé : les chauffages centraux guettent, avec leurs promoteurs avides de marchés juteux : à Bure le chauffage s’installe sous les chaussées, on est libre de s’y raccorder ou non, mais combien de temps dureront encore les affouages si une majorité est raccordée et paye sa facture (exhorbitante) ? Lorsque l’ANDRA et autres aménageurs, promoteurs de systèmes globalisés et centralisés, s’en prennent aux forêts, c’est à ce vieux privilège qu’ils s’attaquent, celui qui lie étroitement les habitant.es des campagnes et leurs forêts, leurs champs et prairies.

06/09 soir : à la pioche, à la bêche, à la main nous avons retourné nos semis collectifs de patate du printemps et en avons  extrait plusieurs dizaines de kilos de pommes de terre. 500 m2 pour nous nourrir durant quelques semaines, un beau début d’autonomie pour la lutte et une bonne patate à l’ANDRA qui laisse des terres agricoles en friche, au mépris des agriculteur.euses auxquels elles appartenaient depuis plusieurs générations !

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Dans le même temps les travaux se poursuivent pour doter le terrain de la gare de Luméville d’une cuisine d’hiver, une pièce chaude pour les moments de réunions hivernales qui s’y tiendront. Nettoyage des joints du bâtiment côté gare et chantier délignage du bois et pré-montage des parois côté Maison de la résistance.

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Une belle énergie de toutes parts !

 

 

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06/09 aprem : pas mal de monde pour soutenir les deux ami.es devant le TGI de Bar-le-Duc qui avaient refusé leur ADN après que les vigiles les eussent interpellés et molestés violemment mi-juillet, lors de la manifestation de réoccupation. Procès qui promettait d’être intéressant, porté par plusieurs avocats et articulé autour de la dénonciation du prélèvement d’ADN qui touche trop de militant.es depuis des années. Déception : l’audience est reportée au 6 janvier parce que le juge … n’a pas pu prendre connaissance de tout le dossier (d’une rare inconsistance au passage).

04-05/09 : un très chouette et intense week-end de discussions sur comment on peut habiter, vivre et lutter ensembles. Une mémorable discussion de 12 heures à bâtons rompus, qui ne voulait plus se clore tant ses participant.es s’y étaient passionné.es ; finalement c’est la fatigue qui en aura eu raison. 46 pages de compte-rendu qui resteront indéniablement des pages précieuses, poignantes de notre histoire collective de lutte à Bure. Des projets à foison, une douce et belle folie pour les traverser, entre doutes et certitudes quant à la possibilité d’habiter un territoire hanté de préjugés, d’omerta et de visées expansionistes de la nucléocratie. Mais durant deux jours nous avons fait germer des idées superbes qui ne manqueront pas d’enraciner plus profondément et radicalement la lutte dans les années à venir. Une nouvelle page collective qui s’écrit dans la lutte non seulement anti-nucléaire mais contre le monde capitaliste qui va avec.

Et pour clore ce beau moment, une veillée au feu où nous avons parlé avec gravité, quelques rires mais surtout avec une émotion souvent à fleur de peau de la répression, de ce qu’elle nous infligeait et de ce que nous avions envie collectivement de construire en réponse à ses isolements, ses interdictions de séjour, ses épées damoclès et ses intimidations.

10-17/10 : appel du Lac de Rama contre la ligne THT Haute-Durance

APPEL A DES ACTIONS EN SOUTIEN AUX OPPOSANT-E-S A LA LIGNE THT DANS LES HAUTES-ALPES POUR LA SEMAINE DU 10 AU 17 OCTOBRE 2016

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Ici, la vallée de Haute-Durance est saignée de tranchées et perforée de pylônes de ligne à Très Haute-tension.

Là-bas, ils transpercent la montagne pour implanter un super-transformateur et déversent des tonnes de déchets toxiques. Là encore, ils creusent pour enfouir des déchets nucléaires. Partout, l’industrie nucléaire, pour les profits de quelques actionnaires, détruit nos lieux de vies, les envahie, les pollue, les défigure. Nos vies sont en danger, celle de nos enfants et des leurs après eux-elles.

Notre patience, autant que nos recours légaux, sont à bout. Ici, ils installent des pylônes de 225 000 Volts alors qu’ils jurent que le projet de lignes THT n’est pas un couloir énergétique vers l’Italie. Les industries de l’énergie telles que RTE, ERDF et consœurs, n’ont que faire de la vie des gens, elles ne recherchent que l’argent. Nous défendons nos existences, ici et ailleurs. Nos défenses sont légitimes, et tous les moyens nécessaires, aussi minimes qu’ils soient, le sont également.

En dépit d’actions pacifistes des opposants, nous subissons cette semaine encore, la répression et la violence policière de façon disproportionnée (12 gardes à vues, perquisition, 40 convocations en gendarmerie, 3 blessés.)

Nous appelons à démanteler pièce par pièce, le pouvoir et les moyens logistiques de RTE et d’ERDF, qui brassent l’argent en détruisant nos vies et notre environnement. Attaquons nous aussi à tous les Grands Projets Inutiles et Imposés tels que la ligne de train à Grande Vitesse Lyon-Turin, le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le projet de Centrale de Biomasse de Gardanne, celui d’enfouissement des déchets nucléaires de Bure, le super-transformateur de l’Aveyron, l’EPR en Angleterre et bien d’autres encore…

Que naissent, de nos imaginaires, toutes les défenses nécessaires pour protéger nos paysages autant que notre dignité ! Nous désertons les modes de vies consuméristes qui ne portent que la mort, tout autant que nous sabotons vos mégas-projets qui nous empêchent de faire évoluer ce monde dans un sens vivable.

Que tombent les pylônes THT !

Que restent en terre, vos projets d’actionnaires !

Que cessent les incohérences politiques et l’orgie énergétique !

Nous nous défendons.

POUR SOUTENIR NOTRE RÉSISTANCE CONTRE LA THT DANS LA VALLEE DE HAUTE-DURANCE, NOUS APPELONS À TOUTES LES INITIATIVES, COLLECTIVES OU INDIVIDUELLES, ENVERS RTE ET ERDF, ICI ET PARTOUT, PENDANT LA SEMAINE DU 10 AU 17 OCTOBRE 2016.

En savoir plus

Brochure des actions entreprises par les ami.es de Haute-Durance durant l’année 2015

Site internet : https://notht05.noblogs.org

Jeudi matin, les parlementeurs, Dubois et sa bleusaille… … sont venus chez nous pour se faire de la maille

En Australie du Sud, le gouvernement étudie un projet visant à construire la plus grande décharge de déchets nucléaires de faible intensité dans le monde.

En cette fin d ‘été, une délégation majoritairement pro-nucléaire de six membres des chambres haute et basse Australiennes en tournée mondiale pour une enquête parlementaire sur la gestion des déchets nucléaires se sont arrêtés dans le sud meusien. Leur objectif, enquêter quant au bien-fondé des installations de l’Andra sur la commune de Bure.

Au sein de cette délégation, Mark Parnell, un membre du parti  »The Green » a souhaité rencontrer de façon informelle les opposants au projet Cigeo. C’est donc au cours d’une balade dans le bois Lejuc, que nous avons pu échanger autour des différents sites d’enfouissement dans le monde mais aussi sur la situation locale et la manière mafieuse dont s’est opéré l’échange du bois communal il y a un an, à l’encontre de la volonté d’une majorité d’habitants de Mandres-en-Barrois.

Tôt ce matin, une délégation unanimement anti-nucléaire de 20 membres a marché en direction du laboratoire de l’Andra. Leur objectif, saluer comme il se doit la venue de ces nucléocrates australiens.

Il faut somme toute rappeler qu’hier après midi, un convoi identique (personnes vêtues de combinaisons blanches, clown policier et sono mobile) s’était rendu devant l’hôtel restaurant de l’Andra alors que la délégation était retenue à Paris. Escorté par la police sous la houlette du commandant Dubois, l’action s’était soldée par un goûter bien mérité.

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Ce matin, donc, rendez-vous était donné sur le parking du même restaurant à 09h00 pétantes. Au même moment, les députés australiens s’apprêtaient à rentrer dans le minibus qui leur était mis à disposition par l’Andra pour effectuer les 200 mètres séparant l’hôtel du laboratoire. Banderole déployée au message explicite : « DON’T DUMP THE TERITORY ! NOT IN WALLERBERDINA, NOR IN BURE, NOR ANYWHERE », les nucléocrates s’attardent un court moment puis rentrent dans le véhicule. Marche-arrière enclenchée, la banderole est plaquée contre le minibus, empêchant ainsi leur départ. Décision est prise après une dizaine de minutes de les escorter jusqu’aux portes de l’enfer l’Andra. Aucune présence policière. Dix minutes seront nécessaires pour parcourir les 200 mètres. Devant le portail du laboratoire, les grilles resteront fermées. Impossible pour la délégation d’entrer. Nous en profitroll pour prendre moult photos. Le minibus, après plusieurs manœuvres, finit par repartir en direction de l’espace technologique. Nous les laissons-là pour repartir en convoi de notre côté.

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Il est à noter que durant ce week-end de milieu de semaine, beaucoup de gendarmes étaient présents dans le secteur. Ce matin encore, quatre véhicules et vingt gendarmes étaient rassemblés devant la mairie de Bure, voisine de la maison de Résistance.

A Bure, l’été d’urgence ne se termine jamais

Fil info du 8 au 14 août

Vendredi 11 août

Aujourd’hui, rendez-vous 16 h à la Maison de Bure pour aller construire une nouvelle vigie dans un nouvel endroit pour surveiller les travaux illégaux de l’Andra !

À partir de 21h, repas partagé et concert à la gare !

Jeudi 10 août

Surprise aujourd’hui : nous apprenons que l’arrêté du maire de Mandres prétendant « régulariser » les travaux vient d’être retiré par le préfet : le maire n’était pas compétent pour produire un tel acte !

Cependant, le préfet nous aurait apparemment pondu son propre arrêté, qu’on refuse cependant de nous montrer car il n’aurait pas vocation à être publié (acte fantôme ou irrégularité du côté de la préfecture ?). Qu’importe : en l’absence de texte rendu public, l’Andra ne peut pas se prévaloir d’une régularisation de ses travaux !

En revanche, la préfecture a bien voulu publier quelques petits actes préparés spécialement pour ce week-end, qui interdisent notamment sur le territoire de Bure et Mandres l’utilisation de bouteilles en verre, les feux d’artifices, la consommation d’alcool sur la voie publique, etc.

À la gare, les gens continuent d’arriver, près d’une centaine maintenant. On bricole, on scie, on discute, on se retrouve…

Mercredi 10 août

Rendez-vous à 9h30 pour une réunion logistique et de vie collective au terrain de la Gare de Luméville.

Rendez-vous à 16h devant l’ANDRA pour un pot de départ en retraite anticipée du Directeur adjoint de l’ANDRA et Directeur du site de Bure, Jean-Paul Baillet. Petits fours et champagne au rendez-vous…

Retour sur le pot de départ de Jean-Paul Baillet

Ambiance détendue pour le pot de départ de notre amis Jean-Polo. Dans un premier temps, la pluie fait son entrée puis la musique se met à résonner. Comme dit l’adage, départ pluvieux, départ heureux. A la fin de l’averse, on installe les tables qui vont accueillir les petits fours et les cadeaux pour célébrer la fin des annuités de Mônsieur Baillet. Au final, y’avait plus d’invités que prévu, sont tous venus déguisés en bleu les cons!!! Au moins, ils ont pu assister au discours d’adieu émouvant rédigé par les plus proches collègues de l’intéressé. Il a ensuite été rappelé les minimisation qui ont été déclarées suite à la mort en janvier d’un ouvrier. S’en suit un diaporama comme tout bon départ qui se respecte. La boom reprend, les renforts arrivent de l’intérieur des grilles: ce sont les gorilles qui sortent. On s’approche de l’entrée, on cotillone, on re-décore, on fait la chenille et puis on chante Baillet ciao, ciao, ciao. Après, ce sont les collectifs des femmes à trois seins, irradiées de Kukushima qui prennent la parole. Gertrude de la Duboissinière et son amie gallicisme dans le 16e qui s’expriment tour à tour sur leurs tourments depuis leur exposition aux radiations. Elles souffrent du regard des gens qui se posent trop souvent sur cette partie de leur poitrine. Soudain le dispositif décide de casser la décor et de nous pousser sous prétexte de laisser sortir les employés. Soit, une fois qu’ils sont bien rangés, ils prennent volontiers a pose pour les portraits. C’est qu’on commence à se reconnaître à force de se retrouver dans les mêmes soirées. Ce soir à la gare, par contre, c’est soirée privée. Joyeux départ en retraite quand même et bienvenue l’amie Therez.

 

Mardi 9 août

À l’ordre du jour, chantiers à la gare (point accueil, tables, signalétique dans et autour du terrain, château d’eau, raccordement eau, etc.), une réunion de préparation du pot de départ de Jean-Paul Baillet et une grande réunion plénière à la Gare en soirée.

1020160809_113147h : ce matin une partie des patates semées à l’automne, dans un champ racheté par l’ANDRA pour y faire passer une future voie ferrée d’acheminement de déchets nucléaires, ont été récoltées. Bien que petites, elles promettent une belle session frites pour tout le monde. Opération #fritonslAndra imminente…

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13h : lors d’un tractage à destination des habitant.es dans le village de Mandres, un ami qui salue de la main les gendarmes à leur millionième passage de la journée se fait contrôler par eux. Une dialogue de sourd s’engage entre mauvaise foi et a priori sur ce que nous sommes et défendons. On a le droit pour la énième fois à la caricature de l’écologiste pas cohérent parce qu’il utilise sa voiture et fume des cigarettes qui produisent des gaz à effet de serre. Bref, encore un grand moment de paternalisme condescendant…

19h : un véhicule ami est contrôlé, papiers demandés. La réquisition autorisant le contrôle des passagers est demandée, une voiture de gendarmerie est mobilisée spécifiquement pour l’amener. Durant ce temps, des renforts arrivent d’une autre voiture. La réquisition enfin arrivée, elle s’échappe malencontreusement des mains d’un ami, les gendarmes s’énervent et veulent contrôler tout le monde. En vain : refusant le contrôle, tout le monde s’éloigne à pieds, les gendarmes renoncent.

Soirée : réunion avec une cinquantaine de personnes, dont plusieurs habitant.es des villages voisins. On précise le programme des 5 jours à venir : mercredi pot de départ de Jean-Paul Baillet, jeudi réunion des différentes composantes de la lutte et préparation des promenades du samedi, vendredi concert en pied de vigie, samedi présentations des enjeux de la lutte locale et promenade de découverte des environs, dimanche manifestation !

Lundi 8 août

Midi : du monde commence à arriver un peu du côté de la gare et de la maison. Des renforts bienvenue pour les innombrables tâches logistiques qui nous attendent avant ces deux semaines de campement-chantiers-actions.

Aprèm : du côté de la gare cuisine collective, atelier, toilettes sèches et coin vaisselle sont déjà en place

On appretape_amicale_dubois2nd que le commandant Dubois a « averti » l’agriculteur qui nous prête généreusement quelques mètres carrés de son champ pour la vigie que si une quelconque action de ce week-end, entraînant des troubles à l’ordre public, partait de la vigie vers le mur, il en serait tenu responsable, pourrait se voir confisquer son champ et être entendu mardi dans le cadre d’une enquête judiciaire.

Nous sommes allés trouver le commandant à l’orée Dubois afin qu’il précise ses sources d’information concernant les troubles à l’ordre public de ce week-end. Nous lui avons par ailleurs rappelé qu’un champ de blé est plutôt ouvert, qu’il arrive que des gens y passent donc à pied, quelles que soient leurs intentions, et qu’on ne peut donc pas en tenir responsable le propriétaire, sauf à exiger de tous les paysans qu’ils clôturent leurs champs d’un mur de 3km, embauchent des vigiles pour y patrouiller et le fassent protéger par une brigade de gendarmes mobiles.

L’occasion aussi de réévoquer les intimidations et contrôles incessants que subissent certains riverains, particulièrement celles et ceux qui sont un peu trop proches de nous.

Soirée : réunion logistique avec la douzaine de personnes nouvellement arrivées aujourd’hui, on retrouve peu à peu le fourmillement qu’on a connu durant tout le mois de juillet.

 

Fil info du 1 au 7 août

 

Week-end 6-7 août

  • Ca s’active entre la Maison et la Gare de Luméville pour préparer l’accueil lors de toute la semaine à venir, et bien sûr le grand week-end de résistance et de « remise en état » de la forêt de Mandres le 13/14/15 août ! Rangements, réunions, bouffes collectives, bains de poussière (et de soleil) !
  • Samedi matin : en amont de la vigie les gendarmes contrôlent systématiquement les allers et venues, les identités, les véhicules. Un ami passé par les champs et n’ayant pas sa carte d’identité a été emmené au poste de Ligny-en-Barrois pour vérification d’identité. Il a été relâché près de deux heures après.
  • Dimanche : rangement intensif de la Maison de la résistance en prévision de l’afflux de la semaine à venir. Des barnums sont installés du côté de la gare de Luméville. Ca s’active de tous les côtés.

Vendredi 5 août

karaoke_mandresLa vigie continue d’être occupée, ce soir un karaoké s’y organise pour fêter comme il se doit l’anniversaire d’un ami.

Après-midi : les gendarmes mobiles contrôlent et fichent systématiquement les opposants et les habitants. Fouille de voiture, vérification d’identité. 3 personnes sont bloquées au carrefour de Mandres alors que la route est publique.  Des camions de BTP ont accédé au bois.

16h : l’ANDRA a sorti son communiqué, on travaille à y répondre, mais ici tout le monde est consterné d’un argumentaire aussi minimaliste et inconséquent : « L’Agence reconnaît une erreur d’appréciation ». L’ANDRA reconnaîtra-t-elle aussi une simple erreur d’appréciation pour 100 000 ans de pollution radioactive ?

Soirée : une chouette soirée tout en joie malgré la forte présence gendarmesque pour assurer « que tout se passe bien ». On retiendra la mémorable danse « Je mets l’ANDRA devant, je mets l’ANDRA derrière » devant la ligne de keufs. Un super récit ici.

 

 

 

Jeudi 4 août

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8h : Réveil humide pour ceux qui ont dormi à l’orée du bois : il pleut des cordes mais il y a bien longtemps que les caprices de la météo lorraine ne nous font plus peur ! On continue la vigie !

10h  : Livraison de café, de petits déj’ et de bâche pour la vigie. Les flics contrôlent les voitures, qui ne font que se déplacer sur un chemin communal. Les gendarmes demandent aux gens d’ouvrir les coffres des véhicules et contrôlent les voitures. A la maison de la résistance, on coupe du bois pour l’hiver.

12h : Le repas de midi se prépare à la maison de la résistance pour être déposé à la vigie sous l’oeil de la cinquantaine de gendarmes en faction devant notre abri de fortune !

16h : Deux camions sont sortis du bois chargé de quelques engins de chantiers. Pendant ce temps là, on joue au tarot, on bouquine, on écrit, on cherche à s’abriter un peu plus de la pluie, on discute… et bien sûr, on surveille !

Toute la journée, la stratégie de la tension s’est accentuée. Alors que nous sommes à peine une dizaine autour de notre petite construction en palettes, on a vu défiler un nombre incalculable de forces de polices : autour du bois, c’est pas moins de 5 fourgons, 4 voitures banalisées, une cinquantaine de flics qui sont mobilisés. L’hélico a survolé de façon rasante pendant une bonne demi-heure, faisant des allers-retours entre la vigie et la maison de la résistance. Les encravatés ont même fait le déplacement dans leur rutilante berline. On ne fait même pas mention des vigiles qui nous surveillent, de loin, du coin de leur cabane ! Mais on ne lâche rien ! On reste dormir à la vigie ce soir !

Mercredi 3 août

Au programme : à 11h, édification d’une vigie en bordure sud du Bois Lejuc pour surveiller que les travaux ne se poursuivent pas dans la forêt.

11h : effervescence à la maison de la résistance, on finit de préparer le repas tandis qu’à la Gare de Luméville la vigie achève d’être chargée pour rejoindre bientôt son emplacement en lisière de forêt.

13h : Fin de la construction à l’orée du bois, à quelques dizaines de mètres des vigiles et des gendarmes mobiles. On mange, chante et danse au pied de leur mur de béton. Des ouvriers de chantier sont toujours présents dans le bois, ils consolident le mur.

16h : lecture collective de la supplication ( témoignages sur la catastrophe nucléaire de Tchernobyl) à l’ombre de la vigie.

Toute la soirée, contrôle des identités et des voitures, à plusieurs reprises pour certains, verbalisation pour des infractions anecdotiques ( insuffisance du nombre de gilets jaunes dans la voiture), le fichage et les menaces se poursuivent mais on lâche rien !!

Cette nuit, une petite dizaine de personnes a dormi à la Vigie, éclairée par le doux projecteur des forces de police…

Politis4

 

 

Mardi 2 août

9h : une vigie a été mise en place pour surveiller les allées et venues autour de la forêt et s’assurer qu’aucun engin de chantier et de camions de matériaux n’entrent dans le bois, conformément à l’ordonnance prise hier par le TGI de Bar-le-Duc

12h : un camion transportant des pans de murs nous a été signalé, nous nous rendons à deux voitures à la forêt pour signifier aux gendarmes, ordonnance en main, qu’aucun chantier ne doit plus avoir lieu dans les bois, qu’aucun camion n’est plus censé acheminer quoi que ce soit, ni même sortir du bois coupé de la forêt. On nous répond que c’était la dernière livraison de pans de murs, que les prochaines ne seront pas faites dans la forêt et que tous les engins de chantier ont quitté les lieux ce matin, à l’exception d’un tracteur agricole et du camion qui a livré les pans de mur.

Lundi 1er août

15h : première historique  : le tribunal de grande instance de Bar-le-Duc a rendu un jugement en notre faveur qui interrompt provisoirement tous travaux dans le Bois Lejuc et qui demande la remise en état des lieux dans un délai de 6 mois si aucun arrêté préfectoral ne vient autoriser les défrichements d’ici là.

16h : ça fuse dans les médias, on reçoit de nombreux appels de journalistes. Un communiqué unitaire entre toutes les associations à l’initiative de la plainte vient d’être publié. Rappel, on peut nous suivre sur twitter (@ZIRAdies] et facebook

18h : nous nous sommes rendus à l’entrée sud du Bois Lejuc pour nous assurer que les travaux avaient bien cessé et questionner les gendarmes sur les justifications de leur présence en protection d’un chantier jugé illégal. Une trentaine de gendarmes mobiles restent stationnés en permanence dans le bois, aux côtés de vigiles qui, à défaut de manches de pioches à la main, n’abhorrent toujours pas le nom de leur entreprise.

Soirée : fête à la Maison de la résistance ! Première victoire juridique en 20 ans de lutte ça se fête !

Fil info – Semaine du 18 au 24 juillet 2016

Dimanche 24

  • Un dimanche calme entre départ et arrivée de militant.e.s, quelques notes d’instruments de musique animent la maison de la résistance. Des personnes viennent de débarquer ce dimanche en pensant passer quelque temps dans la forêt, nous ne sommes malheureusement plus dans le bois.
  • Ce sont pour le moment les gendarmes qui l’occupent. Mais rien n’est perdu, soyons nombeu.ses.x le 12, 13 Août (prochaine date de mobilisation à Bure) et dès maintenant pour bloquer les travaux !
  • Pendant la préparation du repas du soir se déroule une AG pour échanger sur les perspectives de la lutte.
  • Au niveau des chantiers, à la gare de Luméville, le support pour la tonne à eau est presque terminé.

Samedi 23

Nous partons à midi en ballade avec les naturalistes en lutte vers le bois. Nous sommes une soixantaine, certain.e.s sous un masque de hibou.

Nous espérons passer par l’entrée sud de la forêt grâce à l’invitation « porte ouverte » de l’ANDRA ci-dessous via la magazine papier glacé que chaque foyer meusien et haut-marnais reçoit dans sa boite-aux-lettres.

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À une centaine de mètres de l’entrée, les gendarmes se déploient juste derrière le commandant Dubois. S’ensuit un long échange, où s’opposeront arguments juridiques contestant les travaux de l’ANDRA, et parole d’un commandant aux abois, qui semble affaibli.

Pour des prétendues « raisons de sécurité » que le Commandant Dubois refuse d’expliquer, seuls les naturalistes en lutte et l’avocat pourront rentrer dans le bois, le reste de la ballade repart en arrière pour tenter un passage vers la vallée d’Ormançon. Jusqu’en fin d’après-midi, l’équipe naturalistes et autres spécialistes (cartographe, géologues…) pourront relever, photographier, échanger lors d’un long parcours en forêt, et ceci peut-être pour la dernière fois sans avoir à passer par un fastidieux processus de demande d’autorisation pour faire des contre-expertises (si premières expertises il y a vraiment eu de la part de l’ANDRA…).

Pendant ce temps en longeant la vallée, tirant notre petite charrette dans laquelle se trouve le repas de midi, nous arrivons sur un chemin carrossable. Deux voitures de gendarmes se déploient sur notre gauche, nous nous engageons à droite sur le chemin de pierre où s’établira bientôt la suite du mur qui englobe chaque jour un peu plus le bois Lejuc.

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La vision de cette saignée dans les bois… Quelques semaines auparavant s’élevaient ici des arbres que l’ANDRA a abattus.

Les gendarmes finissent par nous rattraper, impossible de les prendre de vitesse, il y a des enfants avec nous. C’est une trentaine de gendarmes qui nous escorterons jusqu’à l’entré du chemin d’où nous sommes arrivé.

Nous pique-niquons dans une clairière en bordure, les gendarmes resterons mobilisés pendant tout le repas. Après mangé, un groupe repart vers la maison, l’autre arrive à rejoindre l’équipe naturalistes en passant par le vieux chêne du Bois Lejuc au grand damne du Commandant Dubois : Nous n’avons « pas le droit d’être dans cette propriété privée » qu’est cette magnifique forêt pourtant encore non grillagée à cet endroit.

Heureux de nous retrouver, les naturalistes sautent sur le repas et improvisent tout de suite un coin pique-nique en installant des troncs pour s’asseoir sur le bout de ce chemin carrossable encore en chantier. Échanges de chips et de noms savants, on se raconte nos ballades, avec le Commandant Dubois à côté qui attend que nous ayons fini de manger notre camembert.

Nous sommes ensuite escortés jusqu’à la sortie du bois et sommes contraints de passer à travers champs en longeant « le mur » dont seule la vue suffit exprimer le mélange de notre malaise, notre dégoût et notre légitime colère :

photo3Le dîner est autour d’un maffé à l’ancienne gare de Luméville (autre lieu militant). Un peu de musique et de danse animeront la soirée. La gare est actuellement en chantier avec le collectif des Scotcheuses qui file un coup de main, les dernières tuiles du préau ont été posées.

 

 

Vendredi 22 juillet :

  • Après une période intense de mobilisations, d’actions, d’occupation et de réoccupation depuis le mois de Juin, alors que la fatigue se fait ressentir en plein #Eted’urgence, nous avons à nouveau marqué notre présence et détermination ce matin en érigeant une barricade à l’entré sud du bois.
  • Quelques minutes s’écoulent, 3 camions de GM sortent du bois vers notre position. Nous enflammons la barricade et repartons calmement.
  • L’après-midi, après de chaleureux échanges autour d’un repas collectif, un nouveau départ vers la forêt s’organise. Armé de tambours et de casseroles, la déambulation musicale descend la pente entre le petit bois du chaufour et le bois Le Juc. Le vent se lève, le ciel s’obscurcit, une vingtaine de gendarmes se déploient. Nous sommes à quelques dizaines de mètres de la ligne de gendarmes mobiles, quelques mercenaires de l’ANDRA sont visibles à l’extrême droite des gendarmes, près de l’entrée du bois. Un éclair déchire le ciel, certain-e-s crient leur colère face à ces forces d’un ordre nucléarisé. Cinq gendarmes repartent vers leurs véhicules, nous nous avançons de quelques mètres, ils reviennent, la situation se fige, le tableau est noir. Les premières gouttes de pluie tombent sans sommation, l’orage est au-dessus de nous, nous repartons vers le chaufour en musique.
  • Ne laissons pas l’ANDRA détruire le bois communal de Mandres-en-Barrois
  • Lors de cette balade, la pensée que nous soyons des milliers amène l’espérance d’une réoccupation victorieuse. Encore une fois, notre seule limite, c’est le nombre.
  • Soyons nombreu-ses-x à converger dans les semaines à venir pour stopper les travaux et des milliers le 13 et 14 août pour reprendre le bois !

 

Jeudi 21 juillet : (suite…)

Fil info – Semaine du 11 au 17 juillet 2016

Dimanche 17 juillet

  • 7h : dans le bois, la nuit a été calme et les occupant.e.s n’ont été réveillé.e.s que par le chant des oiseaux !
  • 8h50 : la milice de l’Andra est de retour. 20 vigiles se mettent en position près de la barricade sud.
  • 9h25 : une dizaine de fourgons de gendarmes mobiles et deux voitures de polices viennent d’être vues à Joinville, roulant en direction de Bure.
  • 9h45 : 5 fourgons et une voiture de police ont dépassé Saudron.
  • Des soutiens sont partis devant les gendarmeries où sont les personnes actuellement en cours d’audition. Appel à faire entendre notre soutien aux camarades à l’intérieur => gendarmeries de Bar-le-Duc (1 gardé à vue), Commercy (2 gardés à vue) ; ces trois personnes sont entendues actuellement ! À Void-Vacon, la personne a déjà été entendue.
  • 10h30 : les gardes mobiles sont arrivés sur le site et se déploient, notamment vers la barricade sud.
  • 15h38 : assaut éclair, puis repli des flics, au niveau de la barricade sud. Des vigiles parcourent le bois.
  • 16h20 : nouvelle charge.
  • 16h30 : il semble que les gardes mobiles soient en train de tester la résistance des occupant.e.s du bois. Envoi massif de gaz lacrymogènes.
  • 17h15 : tentative d’expulsion. Une pelleteuse défonce les barricades, mais elles seront reconstruites à nouveau plus loin.
  • 21h15 : la forêt est toujours occupée. Le repas du soir a lieu sur place.
  • 23h50 : les 4 personnes en garde-à-vue viennent d’être libérées sans être poursuivies !

Samedi 16 juillet, le grand jour !  (suite…)

Fil info – Semaine du 4 au 10 juillet 2016

Sam 9 juillet : le wk pas de travaux 🙂

  • Ce qui est chouette le WK c’est que les gens ne travaillent pas. diverses ballades dans la journée en forêt ont confirmé qu’il n’y a pas de travaux dans le bois le jus aujourd’hui. par contre beaucoup de bleus à l’horizon ..
  • Pleins de dates d’INFOTOUR au sujet de la mobilisation dans le bois de Mandres contre la poubelle nucléaire et de la manif de réocup du 16 juillet : Dijon : ce soir et demain aux lentillères / Nancy : merc 19h au CCAN, 69, rue Mondesert / Paris : Lundi 19h, Place de la république / Notre Dame des Landes : tout le weekend pendant le festival de l’ACIPA / Reims : jeudi 19h au temps des cerises, rue de la cerisaie /
  • Des premieres precisions sur le WK du 16/17 : dés vendredi soir un concert se prépare.. plus d’info à venir !

8 juillet… (suite…)