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10/06 : assemblée de lutte contre CIGÉO

L’assemblée de lutte à Bure réunit le temps d’une demie-journée toutes les composantes de la lutte, les voisin.es, habitant.es de Bure et autour, visiteur.euses occasionnel.les, soutiens distants et moins distants. Elle est largement ouverte à tout.es celles et ceux qui souhaitent s’informer ou s’investir dans la lutte.

Organisée à plusieurs reprises l’an passé, l’assemblée a permis que les différentes temporalités entre celles et ceux qui vivent la lutte sur place, et les autres qui la soutiennent et la rejoignent ponctuellement lors des moments de mobilisation, puissent mettre en commun leurs ressentis, vécus et informations autour de la lutte contre Cigéo mais également contre tous les projets de l’industrie nucléaire qui émergent dans la Meuse et Haute-Marne ces derniers mois.

Après un temps de retour sur les mobilisations récentes, les discussions s’articuleront autour des temps forts à venir et à construire ensembles dans les semaines et mois qui suivront. Entre autres la semaine d’action organisée en forêt du 19 au 26 juin, les mobilisations communes en cas d’expulsion du Bois Lejuc, le festival des Burelesques du 11 au 13 août et les autres moments de convergence à penser tout au long de l’été dans la région.

L’assemblée se tiendra à la salle des fêtes du village voisin de Couverpuis, à partir de 14h. N’hésitez pas à amener un peu de goûter pour agrémenter la réunion.

 

Récit de la confrontation du mardi 23 mai à Barricade Nord

Bure, 10h30 : un appel téléphonique et un épais nuage noir à l’horizon nous signalent qu’une barricade du bois Lejuc est en feu ; la police est à Vigie Sud. Nous nous équipons en vitesse, puis partons en courant ou en vélo pour rejoindre nos ami-e-s qui résistent.

Les hiboux ont enflammé une barricade devant Vigie Sud pour dissuader les gendarmes d’aller plus loin.

En approchant de Vigie Sud, nous constatons que la quinzaine de gendarmes – deux fourgons et trois voitures – est repartie, les hiboux sur place ont défié le coup de pression. La barricade la plus avancée vers la route n’a pas fini de brûler, qu’ielles sont déjà en train d’en faire une nouvelle, bravo les ami-es ! Pensant que l’escouade ira à Barricade Nord, nous nous y rendons massivement pendant que des copain-ines restent là au cas où les forces du désordre reviendraient. (suite…)

16 au 18 juin – Rencontres contre la taule à Bure

 

Du 16 au 18 juin auront lieu à Bure des rencontres anticarcérales.

Durant trois jours, le collectif nouvellement créée, Anarchist Bure Cross, invite à participer à des projections et discussions autour de la prison à la Maison de Résistances à Bure.

Pour la suite, nous entendons par « rencontres » nous retrouver avec celles et ceux qui entendent lutter pour la suppression des prisons et les dispositifs coercitifs sous toutes leurs formes. Nous ne pensons pas qu’il y ait d’alternatives possibles à la prison mais qu’elle est l’outil systématique d’un contrôle social. Par conséquent nous voulons proposer un week-end qui analyse le système carcéral et qui nous permette pour jeter des bases d’organisation d’un réseau de lutte contre les prisons actuelles et à venir, ainsi que tous les dispositifs qui en découlent.

Une trentaine de nouvelles prisons sont actuellement en projet de construction en France, c’est une continuité dans la politique d’enfermer toujours davantage de gens qui ne correspondent pas aux normes sociales. Les prisons sont remplies de pauvres, d’étrangèr.es et de toutes celles et ceux qui s’opposent à cette injustice sociale.

Au programme :

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Communiqué : Vote illégitime, débâcle juridique, escalade policière : l’inexorable fuite en avant de Cigéo !

Village en état de siège pour le vote du conseil municipal de Mandres la semaine passée, manifestation des 300000 pas à St Dizier sous haute surveillance, hélicoptère en rase-motte au-dessus de Bure hier, gendarmes mobiles déployés avec casques et boucliers devant le sud du Bois Lejuc ce matin : on ne peut pas dire que la préfecture et l’Andra jouent la carte de la désescalade !

Pourtant la situation n’est pas rose pour le projet Cigéo : après une première déconvenue cinglante le 1er août dernier devant le tribunal de grande instance de Bar-le-Duc, qui avait abouti à conclure à l’illégalité des défrichements dans le Bois Lejuc et y interrompre tous travaux, l’Andra s’est à nouveau vue déboutée en appel ce lundi 22 mai. Et loin de faire profil bas, elle a continué à laisser ses vigiles parader autour et dans le Bois Lejuc tout au long des derniers mois alors que ceux-ci ont fait l’objet de plusieurs plaintes pour violences; elle avait par ailleurs tenté de forcer un passage avec ses machines dans le Bois Lejuc en janvier dernier, provoquant le scandale lorsqu’un de ses ingénieurs avait versé de l’essence sur des militant.es agrippé.es à une barricade entravant un chemin d’accès. Chacune de ses tentatives de passer en force s’est soldée par une levée de boucliers et une amplification de la mobilisation à Bure contribuant à révéler une stratégie agressive et précipitée, derrière le vernis d’acceptabilité sociale mis en oeuvre au cours de la dernière décennie.

Tant d’assurance témoigne au mieux d’une dangereuse incompétence et en tout état de cause d’une consternante inconséquence. D’une entreprise qui prétend garantir la sécurité de l’enfouissement de déchets radioactifs durant plusieurs dizaines d’années, on ne peut que s’inquiéter de tant d’amateurisme : au-delà d’une communication bancale, de pratiques proprement mafieuses, depuis plusieurs mois l’Andra démontre son incapacité la plus totale à faire face à une situation qui la dépasse. Les nombreux recours intentés contre l’agence au cours des derniers mois dévoilent chaque jour davantage la fragilité d’un projet Cigéo qui multiplie les plans sur papier glacé mais peine à en démontrer la viabilité sur le terrain.

A travers des études environnementales (volontairement) bâclées, des acquisitions foncières très agressives, une politique de pots-de-vin grossière, l’Andra a dévoilé avec le village de Mandres-en-Barrois et le Bois Lejuc un sombre visage pour l’avenir du sud-Meuse tout entier : non-contente de graisser la patte aux conseillers municipaux de ce village de 136 habitant.es pour s’assurer d’un vote d’échange du bois en sa faveur, elle se repose depuis plusieurs mois sur un maire qui se débat pour sauver une barque prenant l’eau de tous côtés. Au final, ce n’est pas à Châtenay-Malabry, au siège francilien de l’Andra qu’on assumera une plainte pour faux et usage de faux contre le maire, ni qu’on fera face au recours de 35 habitant.es contre un vote entaché de conflits d’intérêt, ni même qu’on devra administrer une commune divisée et éreintée par des enjeux qui la dépassent.

La politique de la carotte et du bâton prend de plus en plus l’allure du bâton avec une carotte qui a le goût des fausses promesses. Les maires se rebiffent, les langues des riverains se délient, la rancoeur s’enracine. (suite…)

Fil info mai 2017

Dimanche 28 mai

Goûter en forêt à 16h avec le voisinage. Quelques contrôles de gendarmes dans l’après-midi au niveau du carrefour de Mandres, notamment envers des habitant.es de Mandres (une voisine de plus de 80 ans a du rechercher ses papiers chez elle alors qu’elle était à pieds en direction du bois). Une nouvelle démonstration de l’intimidation bête et mesquine de la préfecture de police.

Samedi 27 mai

Projection du film Pas Res Nos Aresta et discussion ce soir à la Maison de Résistance autour de la lutte de l’Amassada contre un projet de transformateur électrique en Aveyron avec les ami.es de là-bas venu.es nous en parler.

Vendredi 26 mai

Gérard Wecker Beaux-Arts Moselle

Bure est prise dans une belle effervescence ces jours-ci, on prépare les rencontres anticarcérales des 16-18 juin, avec pas mal de réponses positives déjà du côté des invités. On s’active aussi pas mal autour de la préparation de la semaine d’action du 19 au 26 juin, avec un tournage de petit film d’annonce, des chantiers en forêt et d’innombrables réunions de préparation.

La vie quotidienne poursuit son cours dans les potagers, on fait les foins et du bois avec le voisinage. Certain.es d’entre nous s’invitent ici et là dans les fêtes de villages environnants. Avec la chaleur et le soleil, baignades et soirées autour du feu en chansons et rires sont de retour. La vie est douce ces jours-ci, quand elle n’est pas rythmée par les pales des hélicos et les rondes de gendarmes.

Mardi 23 mai, provocation policière aux barricades du Bois Lejuc

11h20 : suite à un court face à face des ami.es veillant sur la barricade nord, avec une quinzaine de gendarmes mobiles accompagnés du Commandant d’escadron Bruno Dubois, ce dernier fait retirer ses troupes mais avertit que la pression policière se poursuivra. Il lui a été rappelé que de nouveaux recours viennent d’être déposés pour le Bois Lejuc. (suite…)

Nous n’avions plus peur

Ce texte est un récit situé de la journée du 18 mai, entre Bure et Mandres-en-Barois (Meuse), l’épicentre de la contestation autour du bois Lejuc. Le 18 mai a eu lieu un nouveau vote du conseil municipal de Mandres pour confirmer la spoliation du bois communal au profit de l’Andra et de son projet démentiel de cimetière radioactif.

Mandres sous état de siège

En 2013, les habitant-e-s de Mandres ont affirmé par référendum ne pas vouloir se séparer de leur bois communal (le bois Lejuc), malgré les promesses mirobolantes que l’Andra offrait en échange. En 2015, le maire et son conseil forcent malgré tout l’échange du bois, dans des conditions qui, même dans le cadre du fantoche « État de droit », ne valaient pas grand-chose. En avril dernier la justice administrative reconnaît certaines des irrégularités de ce premier vote, ce qui contraint la Mairie à en faire un nouveau. C’est contre celui-ci que nous avons marché jeudi 18 mai.

Nous avons voulu quelque chose de plutôt festif et carnavalesque. Ça changeait du noir un peu lassant des manifs et qui ne correspond pas trop au terrain. Et puis la dérision, ça rappelle aussi la grotesque absurdité de ce vote où six ou sept conseillers municipaux comptent engager l’avenir d’un territoire (ou plutôt son absence d’avenir…). L’idée était d’abord de faire un repas en fanfare devant la mairie pour contester la tenue du conseil. Et si la situation s’y prêtait, on espérait bloquer les entrées de la mairie pour empêcher la mascarade (pseudo/anti-)démocratique de jouer sa partition.

Mais voilà, Mandres-en-Barois, ce village de 130 habitants du sud-Meuse, était complètement quadrillé, accaparé, infesté de flics. Même si on s’y attendait à moitié, entrer dans un petit village où t’attend une centaine de Gendarmes mobiles, où les rues autour de la mairie sont bouchées par des grilles anti-émeutes, ça fait tout drôle… Imaginez une « zone rouge » de sommet international en version miniature, au fin fond de la campagne française. Au coeur des métropoles capitalistes, ça devient une habitude, un tel siège policier (et ça l’était bien plus tôt dans les quartiers populaires). Mais dans ce tout petit village, il n’y a rien d’autre hormis les maisons privées qu’un lavoir et un garage… Alors voilà, notre petit cortège musical arrive et il n’y a presque pas âme qui vive dehors. Rien que des robots bleus qui occupent le village et semblent dire : ce soir, il ne doit rien se passer. Ils espéraient que par leur simple présence, ils réussiraient non seulement à décourager et intimider tou-tes les villageois-es, mais aussi à nous construire comme une menace qu’ils auraient pour mission de conjurer. (suite…)

J-0 : Lettre au maire de Mandres : appel à une démission au pied Levet !

Monsieur Levet,

Depuis des années vous êtes confronté à une situation qui dépasse largement les cadres de la commune dont vous êtes le maire. Vous devez, depuis 2013, endosser des responsabilités très lourdes à porter : celles de l’échange d’un bois permettant le début des travaux d’un projet engageant, pour 150 ans, pour 100 000 ans, l’avenir de tout un territoire.

M. Levet, votre pugnacité dans le fait de mener à bien l’échange du bois Lejuc dans de bonnes conditions vous honore. Après avoir essuyé un premier refus de la part de vos administrés en janvier 2013, lors de la consultation que vous aviez décidée, vous avez eu le courage de faire peser uniquement sur le conseil municipal de Mandres en juillet 2015 « une décision engageant la commune pour 150 ans » de travaux. Malgré les recours gracieux, un recours administratif, puis la décision du tribunal administratif du 28 février 2017, et l’intense campagne d’opposition que nous avons menée, vous avez tenu bon. Vous avez su montrer votre étoffe d’homme d’État. Vous avez prouvé aux yeux de tous que vous étiez un Vice-président de Communauté de Communes prometteur. Vous êtes à Mandres-en-Barrois ce que le général De Gaulle était à Colombey-les-deux-Églises. Vous aviez déclaré en 2013 que vous respecteriez la parole des habitants donnée lors de la consultation : un refus à la majorité. Vous êtes parvenu, au-delà de tout souci moral, à la trahir deux ans après : c’est là l’étoffe des grands politiciens.

Tout cela, M. Levet, vous honore dans votre fonction, plus qu’aucun autre maire ayant dû faire face à l’Andra. Mais tout ceci est allé beaucoup trop loin. L’Andra vous a poussé dans vos derniers retranchements. Vous vous êtes soumis à la présence de vigiles pour garder votre mairie en juillet 2015. Vous vous retrouvez obligé de voir garder vos installations agricoles par des fourgons de gendarmerie. Vous en êtes même venu à être payé pour labourer, avec d’autres agriculteurs, 300 ha de terres de l’Andra au printemps 2017, en sachant qu’elle resteront stériles à jamais. En bon père de famille, soucieux de l’avenir de vos enfants, vous avez su accepter une proposition aventureuse : que votre fille obtienne un emploi à l’Andra, prêtant ainsi le flanc à des accusations fallacieuses de conflits d’intérêts. Idem pour l’obtention de dizaines d’hectares agricoles en convention d’occupation précaire d’abord à Bertheléville, puis à Bure depuis 2017. Vous avez porté vous-même en appel un recours contre l’annulation de la délibération du 2 juillet 2015, que l’Andra aurait dû porter de son propre chef. Tant de dévouement force le respect.

Mais aujourd’hui, vous voilà dans une situation très inconfortable. Plus que jamais, le village de Mandres-en-Barrois est divisé. Le bois Lejuc est occupé depuis près d’un an. Vos décisions sont systématiquement attaquées en justice. Cette situation pèse sur votre moral et votre santé, vous n’en dormez plus la nuit. Et, comble de tout, vous voilà aujourd’hui personnellement devant la justice : vous faites face depuis lundi 15 mai à une plainte pour faux et usage de faux. En tant qu’élu de la République Française, dépositaire de l’autorité publique, vous risquez 15 ans de prison et 225 000 euros d’amende. Quel gâchis ! Nous sommes convaincus que, en votre for intérieur, vous savez que tout cela est allé beaucoup trop loin.

La pression qui repose sur vos épaules, M. Levet, est beaucoup trop importante pour un seul homme. Vous vous sentez peut-être acculé, pris au piège dans cette situation. Il n’est pas trop tard pour trouver une porte de sortie honorable. Vous n’avez pas à porter l’avenir du plus gros projet industriel européen sur vos épaules, devenant inévitablement la cible d’attaques juridiques, de la colère de vos administrés, et de la vindicte populaire. Vous n’avez pas vocation à devenir une cible vivante, M. Levet, et vous le savez très bien. Bure n’a pas besoin d’un martyr. Alors, nous vous le disons comme le conseil d’un ami à un autre ami que l’on voit fatigué par le poids des années, des responsabilités. Faites le choix que n’importe qui d’entre nous ferait : démissionnez. Cette charge est beaucoup trop lourde. Votre famille, vos amis, votre exploitation agricole ont besoin de vous plus que l’Andra.

M. Levet, couchez-vous !

Une alternative subsiste, un autre monde est possible. Les portes de la Maison de résistance restent ouvertes.

Nous vous remercions pour votre compréhension et nous vous adressons l’expression respectueuse de nos salutations citoyennes les plus distinguées,

Co-signataires,

Le MANDRES & La SVEN

(Mouvement Apaisé de Négociation Douce Respectueuse Égalitaire et Sensible / Mon Ami Nu Désire Rentrer En Scandinavie)

(Société de Vindicte Exceptionnellement Novatrice)

J-1 : Ne tombons pas dans le panneau

Un symbole qui reflète une réalité quotidienne. Le panneau annonçant l’entrée du village de Mandres-en-Barrois a été remplacé par un du laboratoire de l’Andra. Jeudi 20h, le vote de l’échange du bois Lejuc aura lieu à  la mairie du village. Dans le cas d’un résultat positif pour l’Andra, on aura la confirmation de l’appropriation et de l’achat des idées par l’agence d’enfouissement.

 

À voir également les autres actions de la semaine:

J-2 La grand cirque de l’Andra arrive à Mandres-en-barrois

J-3 N’allons pas dans le mur !

 

Avant

Après

J-2 : Le grand cirque de l’Andra arrive à Mandres-en-Barrois

Les habitant-e-s de Mandres-en-Barrois ont pu assister aujourd’hui au défilé de l’Andrastik Circus. L’unique représentation est annoncée pour jeudi soir 20h à la mairie du village. On retrouvera en tête d’affiche Xavier Levet qui vient de s’offrir une jolie casserole pour faux et usage de faux. On attend également avec impatience Emmanuel Hance qui avait su créer le buzz en janvier lors de sa dernière incursion dans le bois Lejuc. Sans oublier bien sûr Brutale et André, les vigi-gorilles qui ne manqueront pas de garder la porte de l’édifice municipal.